Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 6 août 2020

La compagne d’un terroriste belge fait débat


Le quotidien Le Soir et l’hebdomadaire Knack dévoilent une affaire pour le moins intrigante dans leurs éditions. Ils écrivent que la compagne du terroriste présumé Ali El Haddad Asufi «a pu travailler au sein des services de Swissport, à l’aéroport de Bruxelles-National, jusqu’à très récemment. Avec un avis de sécurité positif». L’information est confirmée par le président du Comité R, Serge Lipszyc. En Belgique, le Comité R est chargé du contrôle des services de renseignements.

Asufi n’est pas n’importe qui. Remis par la Belgique à la France en 2019, il est soupçonné d’avoir été un logisticien des attentats de Paris et de Bruxelles en 2016. Il aurait notamment acheté des armes aux Pays-Bas avec l’un des El Bakraoui – du nom des deux frères qui se sont fait exploser le 22 mars 2016 lors des attentats de Bruxelles. Il est renvoyé devant la cour d'assises de Paris et est inculpé en Belgique dans le dossier bruxellois.

«Depuis les attentats, sa compagne n’a jamais cessé de travailler à Zaventem. Lors de l’incarcération de son petit ami en Belgique, elle lui rendait visite en prison. Mais ce n’est qu’au printemps 2020, au moment de demander le renouvellement pour cinq ans de son avis de sécurité, que les informations sont parvenues à l’Autorité nationale de sécurité (ANS, l’instance chargée d’accorder les avis et habilitations de sécurité) », expliquent encore Le Soir et Knack.

Récemment déclarée en faillite, la société Swissport qui fournissait des services de manutention au sol à Brussels Airport aurait pu constituer une base idéale pour placer une bombe dans un avion. Rien de tout cela n’est toutefois reproché à la compagne d’Ali El Haddad Asufi. Serge Lipszyc explique qu’elle est persuadée que son petit ami est innocent. Elle est «dans le déni», analyse le président du Comité R.

«L’intéressée a déclaré à l’organe d’appel que son petit ami prétendait être innocent et qu’elle le croyait. Cependant, différents magistrats arrivent tous à la même lecture du dossier. Nous avons senti qu’elle vivait dans le déni. Nous n’avons donc pas renouvelé son avis de sécurité. Nous ne remettons pas en question son intégrité, mais jugeons qu’elle peut être influencée. Et dans les aéroports, les centrales nucléaires et ailleurs, nous devons simplement éviter les risques», pondère Serge Lipszyc.

 Le ministre en charge du dossier, le libéral francophone Philippe Goffin – «sidéré» par l’information – «a immédiatement mis en place un groupe de travail au sein de l’ANS».

Bruxelles, nid d'espions

L’interview du patron du Comité R confirme par ailleurs que l’activité des services de renseignement étrangers sur le territoire belge va bon train. «C’est une vraie préoccupation. Ils sont de plus en plus présents, avec de plus en plus de moyens et tentent de fragiliser les structures de l’Etat. Nous sommes une terre d’accueil», affirme Serge Lipszyc. «Terre d’accueil» notamment des communautés turque, marocaine, congolaise ou encore rwandaise (et d’autres, évoquées, mais non citées) mises sous influence ou sous surveillance par les services secrets de leurs pays d’origine respectifs.

«On a entendu des rumeurs selon lesquelles les services russes ont été très actifs au début de la crise sanitaire», rappellent pour leur part Le Soir et Knack. Centrales nucléaires, structures atlantiques, institutions européennes, multinationales… : Bruxelles et la Belgique passent de longue date pour un nid d’espions.

Max Helleff

Explosions à Beyrouth : les images satellite


Seulement quelques dizaines de minutes après les deux explosions qui ont ravagé le port de Beyrouth au Liban, des satellites militaires et civils d'observation de la Terre passaient au-dessus de la zone. Certaines de ces images ont été rendues publiques comme celles acquises par le satellite russe Canopus-V et les satellites des constellations de Planet, d'Airbus et du Cnes. Elles permettent de prendre la mesure de l'étendue des dégâts.

Cette double explosion, qui a frappé le port de Beyrouth mardi 4 août, a tué plus de 110 personnes, fait des milliers de blessés et jusqu'à 300.000 personnes sont aujourd'hui sans domicile du fait des logements soufflés ou rendus inhabitables par la deuxième explosion. Quant aux dégâts matériels et aux infrastructures portuaires, ils sont d'une ampleur inédite et se chiffrent en milliards de dollars. Certaines parties du port, notamment celle où se situait l'entrepôt qui abritait les quelque 2750 tonnes de nitrate d'ammonium que l'on suppose être à l'origine des explosions, ne pourront peut-être pas être remises en état avant plusieurs années.

La puissance de ces explosions a été telle qu'elles ont été enregistrées par les capteurs de l'Institut américain de Géophysique (USGS) comme un séisme de magnitude 3,3. Leur souffle a été ressenti jusque sur l'île de Chypre, située à plus de 200 km de là.

Le port de Beyrouth avant et après la double explosion du 4 août

31 mai 2005
Photo Credits: Before 2020 Planet Labs, Inc. After 2020 Planet Labs, Inc.

 5 août 2020
Photo Credits: Before 2020 Planet Labs, Inc. After 2020 Planet Labs, Inc.



31 mai 2005
Photo Credits: Before Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 After Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020

 5 août 2020
Photo Credits: Before Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 After Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020




Les dégâts et les ravages dans le port de Beyrouth (Liban), vus depuis des satellites d'observation de la Terre d'Airbus, après les deux explosions survenues le 4 août 2020. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 


Les dégâts et les ravages dans le port de Beyrouth (Liban), vus depuis des satellites d'observation de la Terre d'Airbus, après les deux explosions survenues le 4 août 2020. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 


 Les dégâts et les ravages dans le port de Beyrouth (Liban), vus depuis des satellites d'observation de la Terre d'Airbus, après les deux explosions survenues le 4 août 2020. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 


 Les dégâts et les ravages dans le port de Beyrouth (Liban), vus depuis des satellites d'observation de la Terre d'Airbus, après les deux explosions survenues le 4 août 2020. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 


 Ces images satellite montrent le lieu où se trouvait l'entrepôt stockant le nitrate d'ammonium. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 


Les dégâts et les ravages dans le port de Beyrouth (Liban), vus depuis des satellites d'observation de la Terre d'Airbus, après les deux explosions survenues le 4 août 2020. © Cnes diffusion, Airbus DS Geo 2020 

mercredi 5 août 2020

Affaire Epstein (4/4)


Dans l’épisode précédent, nous avons découvert le sordide entretenu par ce financier véreux obsédé par les (très) jeunes filles.  L’une d’entre elles a attiré notre attention.  A bien regarder son parcours, elle représente à elle seule tout le système Epstein, fait de duplicités et de non-dits :  abusée au départ, puis impliquée dans l’affaire comme «  rabatteuse », elle s’est inventé après coup une autre vie, factice, pour réussir à s’échapper de l’étau qui la tenait encore.  Beaucoup savaient (Clinton comme Trump ou comme le Prince Andrew, lui aussi en fort mauvaise posture aujourd’hui) que certaines jeunes filles aperçues à bord du Boeing 727 ou des deux Gulfstream étaient à peine nubiles.  Personne n’a rien dit, Trump le premier, qui aujourd’hui joue si bien les amnésiques (autant que Bill Clinton).  C’est l’une d’entre elles, abusée au départ, qui récemment a participé à la réalisation d’un épisode de fake-news comme  rarement on ne le voit.  Episode dont la teneur a complètement échappé à une autre femme, pourtant journaliste spécialisée en aviation...  C’est l’une des autres surprises de ce dossier.  A cette date, en effet, personne ne l’avait remarqué… mais avant d’arriver à elle et sur cet événement en commun, revenons sur quelques précisions….

Revenons donc tout d’abord dans l’un des immeubles fort particulier appartenant à Epstein.  Celui situé dans l’Upper East Side à Manhattan, dans lequel on trouvait l’agence mannequins MC2 du dénommé Jean-Luc Brunel, à la réputation sulfureuse depuis… 30 ans (1) ! Les policiers américains avaient en 2010 déjà interviewé Maritza Vasquez, la comptable de l’entreprise, qui avait indiqué lors de sa déposition  que «Jeffrey Epstein n’a jamais fait payer Jean-Luc pour la location de son appartement. Mais les filles, qui vivaient à trois ou quatre par appartement, devaient payer», indiquait-elle. Payer de leur personne aussi, cela tout le monde l’avait compris.  Brunel étant français, la piste remonte aussi bien entendu jusque l’avenue Foch, au numéro 22, au deuxième étage (dans un appartement à 7,7 millions d’euros), et elle intéresse aujourd’hui la justice française. Brunel lui paradant en France lors du dernier « diner en blanc », dont un reportage TV avait montré la vulgarité totale. La même Vasquez ayant précisé lors de son audition que la mannequin Nadia Marcinkova (de son vrai nom Naďa ou Nadežda Marcinková) « « aurait été amenée aux États-Unis d’ex-Yougoslavie à vivre avec Epstein à l’âge de 14 ans » .  D’autres témoignage parlant même « d’achat » à ses propres parents !!!  Ci-dessous le G550 N212JE photographié le 23 mai 2018 lors d’une des haltes parisiennes (au Bourget), pour une durée indéterminée.  On note que lors son vol du 22 janvier 2019, l’appareil était resté 8 jours sur place, ne repartant que le 30. Le mois suivant, un juge fédéral revenait sur la décision d’Acosta, relançant toute l’affaire et son étrange conclusion de 2008.

Mannequin ou pas mannequin ?

Le 21 juin 2002, le même Brunel était présent lors d’un vol avec Jeffrey Epstein, et Ghislaine Maxwell, mais aussi l’accusatrice Virginia Roberts Giuffre, celle liée au cas du prince Agnew qui joue en ce moment si bien les amnésiques. On trouve sa trace un peu plus loin dans la description d’un vol ayant eu lieu en 2005 à bord du vieux Boeing 727, vol ayant décollé de New Albany Ohio, ville particulière dans le contexte car c’est la ville de Les Wexler, est celle où est installé L Brands, la société mère de Victoria’s Secret, l’avion se posant ce jour-là à Palm Beach, en Floride.  A bord, il y avait cette fois « trois femmes« , visiblement très jeunes, dont Nadia Marcinkova, qui aurait été alors âgée de 19 ans (elle est née en 1986).  Or aucune ne figurait dans le manifeste de bord, ce qui consistait en une infraction aux USA, surtout lorsque l’on change d’Etat (les législations pouvant y être différentes). L’avion servait aussi à contourner les lois ! Le rôle de Vasquez était de gérer les passeports des mannequins (ce qui représentait un pouvoir certain, étant toutes étrangères), mais pour le cas de Marcinkova, cela semble avoir été différent : « une partie du problème, dit Vasquez, était qu’elle n’était pas vraiment un modèle. « Cette fille n’a jamais travaillé, elle n’a jamais été mannequin. Elle vivait à cet endroit (au 301 East 66th St) mais elle a disparu », a déclaré Vasquez à un collègue qui a travaillé directement sur l’enquête. « En réalité, elle n’a jamais même travaillé comme modèle. » En effet, selon un rapport du département de police de Palm Beach datant de 2006, Epstein aurait confié à l’une de ses victimes que Marcinkova était une « esclave sexuelle » achetée à ses parents en Yougoslavie lorsqu’elle était adolescente. Selon le rapport, Marcinkova a fréquemment participé à des actes sexuels avec Epstein et ses victimes mineures. »  Savoir si la dénommé Marcinkova a été ou non mannequin est difficile à vérifier, même si on trouve ici et là quelques clichés qui pourraient le laisser entendre. En tout cas, elle n’a pas fait l’objet de grandes campagnes publicitaires signées par de grands noms, contrairement à ce qu’elle clame  aujourd’hui… et sa façon de faire du cheval, révélée ici à gauche, paraît bien particulière…

L’accord de non divulgation, destiné à protéger… Donald Trump

Mais on apprend aussi de la bouche de Maritza Vasquez qu’elle a, avec deux collègues et complices, signé un papier en 2008, un accord de non divulgation si elles acceptent de témoigner contre Epstein. Le fameux accord signé avec Alexander Acosta, l’ex-ministre de Trump (voir le premier épisode). Un bien étrange accord, qui « chargeait » Epstein, qui s’était pourtant vu quasiment absous par le fameux protecteur évident des secrets inavouables de Donald.  « En 2007, elle avait 22 ans (en fait 21 seulement) et travaillait comme assistante chez Epstein. Elle et trois autres femmes ont bénéficié de l’immunité en tant que co-aspirantes potentielles dans le cadre de son accord de plaidoyer controversé avec les procureurs fédéraux. Les archives montrent que toutes les femmes nommées dans l’accord et accusées de coordination ou de participation physique à l’opération de traite sexuelle d’Epstein – Marcinkova, Sarah Kellen, Adriana Ross (nota de son vrai nom Adriana Mucinska, d’origine polonaise) et Lesley Groff – partageaient un autre point en commun: la 66ème rue » (à droite en photo Marcinkova, Lesley Groff, et Sarah Kellen -devenue brune, il manque Ross) . Autre point commun, leurs émoluments ; dans la même déposition, on lit qu’elles avaient reçu un « salaire » ou une indemnité de 200 000 dollars/an pour leurs « prestations » (2).  En  2007, c’est Philip Weiss, qui, dans le New York Magazine, avait effectivement écrit qu’elle avait été « achetée à se parents  l’âge de 14 ans ».  Le problème, à partir de cette date, c’est que l’ancienne « esclave sexuelle » ayant révélé des choses inavouables ne pouvait plu compter sur la clémence de son ancien souteneur.  On pense qu’elle se serait alors échappée » (de son emprise), en s’inventant tout un monde… plutôt imaginaire, comme on va le démontrer dans ce qui va suivre.  Elle qui avait vu et suivi son maître lors de ces incessants voyages en avion. s’est dont tournée directement vers l’aviation pour s’imaginer une nouvelle vie.  Bien aidée en cela, semble-t-il par le commandant de bord attitré du Lolita Express qui aujourd’hui encore clame n’avoir rien remarqué du tout à bord de ses trois avions ou de de ses trois hélicoptères, ce qui semble tout simplement… impossible !  Son mutisme s’expliquant facilement, il est vrai, par une reconnaissance ou non de complicité de trafic d’êtres humains…

Un jour de 2007, dans le Gulfstream d’Epstein, un changement d’atterrissage imprévu

L’origine du « départ » de Marcinkova demeure obscur.  Mais après bien des recherches, on fini par trouver pourquoi ou plutôt quand elle se serait décidée à changer de vie.  La scène s’est passée à bord du Gulfstream dans lequel elle voyageait régulièrement depuis des années. « Le 21 août 2007, les agents spéciaux du FBI, E. Nesbitt Kuyrkendall et Jason Richards se rendent au domicile de Leslie Groff pour la servir avec une assignation à comparaître devant le grand jury fédéral avec une enquête en cours dans le sud de la Floride.  Mme Groff travaille comme l’assistante personnelle de l’accusé. Mme Groff a commencé à parler avec les agents et puis s’est excusée pour aller à l’étage vérifier son enfant endormi. En haut, madame Groff a téléphoné à l’accusé, Jeffrey Epstein, et l’a informé que les agents du FB étaient chez elle. M. Epstein a demandé à Mme Groff de ne pas parler aux agents et l’a réprimandée pour les avoir laissé entrer chez elle. M. Epstein a fait pression pour maintenir Mme Groff de se conformer aux citations à comparaître du grand jury que les agents avaient signifiées sur elle. En particulier, M. Epstein a mis en garde Mme Groff contre la remise de documents et des preuves électroniques sensibles à la citation à comparaître et a fait pression sur elle pour retarder la comparution devant le grand jury du district sud de la Floride. Cette conversation eu lieu lorsque M. Epstein était à bord de son avion civil (…)  Son pilote avait déposé un plan de vol et il était sur le point de retourner à Teterboro, NJ. Après la conversation avec Mme Groff, M. Epstein craignait que le FBI essaie de questionner sa compagne de voyage, Nadia Marcinkova, avec une assignation à comparaître similaire devant le grand jury. En fait, les agents s’apprêtaient à signifier à Mme Marcinkova une lettre indiquant qu’elle était simplement la cible d’une enquête  (« target letter ») lorsque le vol a atterri à Teterboro. M. Epstein a ensuite redirigé son avion, obligeant le pilote à effectuer un nouveau plan de vol, envisageant de se rendre dans les îles Vierges américaines au lieu de la région de New York, pour empêcher les agents spéciaux de signifier la lettre à Nadia Marcinkova. Au cours de ce vol, Epstein a verbalement invectivé Mme Marcinkova, la harcelant et faisant pression sur elle pour ne pas coopérer avec l’enquête du grand jury, l’entravant ainsi et la dissuadant de signaler à la commission d’une violation de la loi fédérale envers ces agents chargés de l’exécuter, à savoir, les agents spéciaux du FBI. Epstein a également menacé Sarah Kellen, qui a également été harcelée, contre toute coopération à son encontre. «Dans la foulée, au même moment, quel hasard, Alexander Acosta, pas encore ministre de Trump, commençait alors ses « discussions » pour enterrer le dossier, suivant les conseils avisés du « state attorney », Barry Krischer, partisan de baisser les charges contre Epstein, et présentées de cette façon avec insistance par Alan Dershowitz, l’avocat très entreprenant d’Epstein ! Tout cela malgré les preuves accablantes amassées patiemment par les patients policiers Michael Reiter (responsable de l’enquête à ses débuts dans la police de Palm Springs) et Joseph Recarey, le détective, et son véritable travail de fourmi. Eux deux avaient fait un boulot exemplaire, ce que déterrera le Miami Herald comme on l’a vu.

Des débuts hésitants, mais beaucoup de pub autour 

« J’avais 23 ans quand j’ai compris que je voulais travailler dans l’aviation et obtenir ma licence de pilote » a t-elle avouée un jour. Ce qui nous fait arriver en 2009, deux ans après qu’elle ait déposé « secrètement » contre son ancien patron, ce qu’Acosta s’est arrangé pour laisser secret… mais qu’il n’a pu dissimuler aux avocats d’Epstein. Ce dernier l’a-t-il alors laissée partir (en lui rendant son passeport notamment) ou bien a-t-elle réussi à négocier son départ, lui qui lui a payé ses onéreuses leçons de vol, là aussi cela reste très flou.  Ce dernier a-t-il tenté de calmer le jeu en lui offrant davantage, on est tenté de le croire :  en commençant sa formation au pilotage dans une école de l’aéroport de Palm Beach County installé sur le petit aéroport de Lantana (avec sur place l’embarras du choix pour les Cessna).  Un apprentissage laborieux puisqu’on peut la voir encore en janvier 2013 pas trop assurée effectuer un vol à bord d’un Cessna 172 au départ du petit aéroport de Farmingdale , ancien fief de Fairchild-Republic, et qui possède un beau musée avec le DC-3 « Second Chance »44-76717.  Elle survelora ensuite à la tombée de la nuit la Statue de la Liberté et le pont Verrazano. Le plus étonnant étant la mise en scène de ce vol, tourné par deux caméras fixes dont une à l’arrière (sur l’empennage) à l’extérieur du petit Cessna : visiblement, tout a été prévu au départ pour en faire un film promotionnel à la gloire de sa propre image. Une image savamment entretenue depuis lors, avec des posts un peu partout sur Twitter ou Facebook ou même le site (chinois de Hong-Kong) de l’app « 9GAG » (Go Fun The World », quel slogan de crétin) où figurent les pires imbécillités du net, le néant de l’info. Le post de la dénommée «Girl »  est légendé « This is my celebrity crush (Nadia Marcinko), model turned pilot ».  Le site est une escroquerie à but lucratif, constitué de reprises de choses existantes (des plagiats donc) alors qu’elles sont estampillées « 9gag » comme on le voit ici à gauche, car mises en proposition de vote des lecteurs. Le site est depuis plusieurs années en déclin.  Elle a, entre-temps  multiplié les posts, se montrant par exemple en pose selfie à bord d’un Piper Cub PA-J3 bien reconnaissable (ici à droite).  Mais c’est alors en place passager (comme ici) !  Or, sur cet avion, qui s’avère être en fait le N331JM, elle en profitait aussi pour passer une qualification comme pilote d’hydravion, car l’appareil du Sport Flying of Connecticut en était un aussi (il est aujourd’hui à vendre) !  Le vol y était facturé 99 dollars la demi-heure.

Etalage (sur le net) de ses prouesses et de ses nouveaux talents

Car la belle, à l’évidence en fait beaucoup trop pour étaler ses nouveaux talents d’aviatrice.  Et les exemples abondent comme on va le voir… Gag supplémentaire:  le Cessna précédemment cité appartient bien à l’aéroport de Lantana (3) et son propriétaire a baladé derrière lui dans le ciel une bannière dénonçant les venues de Trump à Mar-a-Lago, parce que la restriction du domaine aérien autour privait son club du Stellar Aviation des revenus des taxes des avions, détournés ailleurs (« parmi les coûts induits figurent ainsi les restrictions aériennes imposées par les services de renseignement à l’aéroport local de Lantana, qui clouent au sol 200 vols chaque jour que passe M. Trump à Mar-a-Lago », avait-on pu lire) !!! Le Piper Cub du club étant le N9858P.  En mars, la voici toujours à Farmingdale, près du musée, avec derrière elle le Thundersflash (53-7595, de reconnaissance photo) bien reconnaissable. Elle effectue ce jour-là son premier vol à bord d’un Cirrus CR 22, immatriculé N119AL. Elle effectuera son vol solo le 20 septembre 2014. Entre les deux, elle s’est aussi offert un vol en place passager sur un Albatros L-39 sur l’aérodrome de Crystal River Airport de Virginia Beach avec comme instructeur  Sean ‘Flopper’ Cushing, via une connaissance commune, Raf Collado de ZigAir, une société de « mise en relation de charters et de clients » un partage à la demande d’avion, mais aussi de Phacil et de Protocom Aviation, contractants de l’armée US, d’Inabox, de BERN Associates, Inc., Sigma Research, et le prétendu « leader des écoles de l’air dans le secteur d’Hampton Road Virginia ». L’occasion pour elle encore une fois de… frimer, ouvertement. Collado, pilote lui-même, est en fait le propriétaire de 12 appareils, dont le fameux L-39 mais aussi d’un Stearman et d’un superbe  biplan d’acrobatie d type Great Lakes (sous le nom de 757 Adventures) et du T-6 Texan cité un peu plus loin.  Ci-dessous Marcinkova et l’équipe des 757 Adventurers aux côtés d’un petit Bellanca SuperDecathlon, d‘American Champion Aircraft, un avion d’acrobatie fort prisé.  L’avion (N660CM) a été mis en vente depuis : 195 000 dollars (muni d’un hélice tripale).

La vidéo du vol sur L-39 la montre plus crispée que vraiment souriante (ou faussement détendue), à bien regarder. Bien sûr ce jour-là; elle ne pilote en rien le chasseur…tchèque.  Son Cirrus, lui, après un passage en Angleterre ou à Amsterdam (et à Anvers en janvier 2016 il est même passé par Lille !) se trouve désormais en France, aperçu à plusieurs reprises à Belle-Ile en mer, effectuant le trajet Saint (Rennes) vers Belle-Ile. Il est même désormais inscrit au partage de trajet chez la COVAMI !!!  Le 26 juin 2013, elle s’était déjà offert un tour en T-6 Texan (ici à droite), celui des Nassau Flyers, installés eux aussi dans un hangar de Farmingdale (une école de pilotage, qui propose des formations sur Cirrus !). Pas vraiment un hasard comme emplacement : le site sert de base de « shooting » photo pour vendre des vêtements pour gens aisés (des ceintures en cuir bleu à 1295 dollars par exemple). En photo ce jour-là pour la séance a été pris Gary Cucchi, vice président, de Progressive Marketing Group Inc, devant le T-6 cité. Un vol sur ce Texan coûte entre 325 et 375 dollars, pas plus. Cette première sortie sur avion mythique semble en tout cas lui avoir procuré plus de sensations que les sorties suivantes. En 2013 encore, on la surprend en train de prendre des cours de pilotage d’avion d’acrobatie en compagnie de David Paqua, pilote de course sur Kudzu DLM, comme instructeur, à bord d’un modèle Acro Sport N129D, un superbe biplace à cockpit séparé (construit par lui au troisième étage de son appartement de Stamford !).  C’est la journaliste spécialisée Christine Negroni qui l’avait ainsi croisée à l’anniversaire du cinquantenaire du Learjet chez Bombardier, coïncidant avec celui du centenaire de la firme automobile de luxe Aston Martin. La jet set habituelle, mêlée à ce vrais passionnés d’aviation (la voiture est là Special S vendue 195 000 livres, Naida est accoudée à sa portière).



Gangang Style dans le cockpit 

Après 250 heures de vols inscrites sur son journal de bord, elle aurait alors « accepté l’offre de Jeffrey Epstein d’obtenir sa qualification Gulfstream II » selon une de ses dépositions.  En fait, elle a mis la charrue avant les bœufs en se lançant d’abord dans l’obtention d’une qualification FAA sur Gulfstream et autres gros porteurs (dont le 737) et en passant après ses diplômes de pilote d’avions plus léger, c’est cela que l’on a du mal à comprendre chez elle.  Mais comme elle est constamment à bord d’un des (trois) Gulfstream, où elle peut s’essayer au maniement avec la complicité du pilote attitré Visoski, cela explique sa démarche surprenante au départ, réalisant ainsi un vieux rêve semble-t-il.  Elle obtiendra sa licence de pilote de ligne le 9 mai 2018, soit en cinq ans minimum de vols, en l’ayant passée dès 2010 sur simulateur. Un diplôme obtenu sur simulateur, comme c’est devenu courant, à qui il ne manquait plus après que la pratique réelle. La FAA reconnait pleinement le diplôme, pour Fight Safety par exemple, c’est en effet à charge pour l’élève de venir avec un avion s’il désire appliquer juste après ce qu’il vient d’apprendre chez lui, et ce qui lui a valu d’être diplômée : ses statuts l’indiquent (« apportez votre Gulfstream GII aux fins de maintenance par General Dynamics Aviation Services et Gulfstream pendant que vous vous entraînez avec nous » peut-on y lire). Or là, souvent présente dans le cockpit du Gulfstream aux côtés du pilote attitré d’Epstein, ce n’était donc pas un problème pour elle, le seul hic étant la reconnaissance tardive (en 2018) de la FAA d’une qualification réelle obtenue semble-t-il dès 2010 … chez SimuFlight, en fait, à Dallas, selon ses dires et non pas chez FlightSafety. A un tarif moins élevé, en tout cas, que chez Flight Safety ! Entre deux présences dans le cockpit, elle poste aussi des  photos d’elle à bord du « Lolita Express »… dans lequel elle reste très présente aussi. L’avion on le rappelle, volait en effet 600 heures par an !!!

Pour ce qui est de ses réelles capacités à piloter un engin plus lourd comme le Gulfstream II, on peut néanmoins rester un peu dubitatif en effet. Deux vidéos ostensiblement postées par Marcinkova elle-même laissent davantage planer le doute plutôt que de nous convaincre pleinement. La première visible ici est censée nous montrer ses capacités.  A sa gauche, celui qui commande réellement l’avion : l’inévitable Larry J. Visoski bien  sûr. La vidéo laisse une drôle d’impression, celle d’une co-pilote pas sûre d’elle-même, mimant plutôt les gestes nécessaires en regardant son voisin.  L’avion, le vieux Gulfstream II N909JE, se pose alors ce jour-là au Cyril E. King Airport, près de St-Thomas dans les îles Vierges à une époque remontant à avant 2015, à voir les peintures de sa piste Ouest N°10, toute proche du front de mer, lui aussi fort reconnaissable avec ses blocs de rochers. Visiblement, Marcinkova s’entendait parfaitement avec Larry, véritable pitre à ses heures, ce qu’on distingue encore nous avec une réelle complicité dans la deuxième vidéo où ils entonnent ensemble la danse du Gangang Style bien connue captée sur la radio avant un départ nocturne de Teterboro… direction cette fois le Bourget. L’ambiance à bord est bon enfant, et Visoski se montre même plutôt paternaliste avec son copilote encore amateur. Là encore, le cockpit à cadrans ronds nous indique qu’il s’agit toujours du vieux G-II comme exemplaire. Le vol aurait eu lieu cette fois vers le Bourget, atterri en piste 07 OOS vers EEN). Le jet privé d’Epstein volait donc ainsi dans l’illégalité mais il n’aurait pas été le seul dans ce cas.  Ce  qu’ignorent ses prestigieux passagers ! Ce qui était en  effet hors des clous (mais les les vols privés sont rarement contrôlés on le sait) !!!  A un moment dans la vidéo, on peut la voir mettre un masque à oxygène de pilote, semble-t-il pour la première fois : c’est en fait la procédure normale à cette altitude, quand le pilote quitte son siège, laissant le co-pilote seul aux commandes. Visoski lui confiant alors le manche sans aucune hésitation.

Ejectée par Gulfstram Aerospace

L’ex « esclave sexuelle » venue de l’Est va en effet faite beaucoup d’efforts pour tenter de se présenter à partir de là comme une pilote crédible, notamment de Gulfstream. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à force d’avoir voulu en faire, elle a totalement raté son coup. Les exemples abondent. Le premier est de se laisser photographier dans une fausse tenue de commandant de bord, alors qu’elle n’est encore qu' hôtesse de bord, dans une attitude bien trop décontractée. Elle multipliera plus tard des clichés pour rectifier le tir (ou l’empirer, tant la stratégie de départ était floue). Le second problème est son emballement à se trouver comme pseudo sur le net de « Gulfstream Girl ».  Maladroitement, elle avait posté sur le net un petit clip de présentation qui commençait par une carte… ou son pseudo était accolé à l’île désormais maudite de Little St James !!!  Ses photos aguicheuses attireront et déclencheront  77 000 « likes » chez Facebook en 18 mois, contre 18 000 visiteurs chez Gulfstream Aerospace.

Le nom fera long feu, car la firme aéronautique n’apprécie pas du tout et l’obligera à en changer avec une injonction officielle délivrée par un juge, après plusieurs demandes repoussées de changer de nom, une véritable poursuite en contrefaçon de marque délivrée le 18 novembre 2013  : elle deviendra alors « Global Girl », en ayant négocié un règlement à l’amiable, le 6 janvier 2014 (pour « Waverly », une concurrente, Grumman n’a pas engagé encore de procès !!) . Toute sa stratégie, celle d’implanter son nom sur le net pour ses deux sociétés (Aviloop et Aviatri) s’était alors effondrée, le marketing autour du nom « Gulfstream Girl »  étant à revoir. La première société se voulait une bien étrange entreprise « axée sur la création de marketing d’image pour d’autres sociétés d’aviation« . A noter qu’en 2012 elle ne disposait que d’un diplôme reconnu par la FAA, celui de « ground instructor », à un rang élevé d’advanced instrument », c’est-à-dire qu’elle a ingurgité une bonne connaissance technique des appareils. Visiblement c’était bien une bûcheuse !

Le coup du donut

Un des slogans de son site l’exprime clairement, avec en exemple une vidéo montrant Nadia en train d’essayer de dévorer un donut attaché à une ficelle alors qu’elle est à bord d’un avion volant sur le dos. L’expérience n’est pas neuve, d’autres militaires comme civils l’ont faite (ça marche aussi avec du Red Bull) et ont montré avant elle qu’on pouvait même boire de la même façon, grâce à la force centrifuge.  Quel but cherchait-elle avec cette démonstration, à part se mettre une nouvelle fois en évidence ? Créer le buzz mène en effet à quoi donc, on reste dubitatif sur cette tentative de publicité tapageuse. Le magazine Wired avait ainsi résumé l’affaire « En outre, elle est PDG d’Aviloop, une entreprise extrêmement singulière d’image de marque pour l’aviation, dont le site Web présente des clichés impeccables avec des Gulfstreams ». Voilà qui faisait un peu court en effet !

L’expérience du donut croqué avait été faite à bord d’un Pitts, à double commande, l’avion étant alors maintenu en vol par une deuxième personne, mais visiblement Nadia avait laissé le lecteur de la vidéo croire que c’était elle qui pilotait (alors qu’elle avait aussi déjà obtenu son diplôme de pilote d’acrobatie) ! Une tromperie, en quelque sorte, et un coup de pub douteux ! L’autre site créé étant encore plus flou, Aviatri s’efforçant plutôt de promouvoir les  femmes pilotes, en ignorant surtout les grandes dames qui ont précédé, telle les formidables pionnières Patty Wagstaff ou Julie Clark et son vieux Beech T-34 tout métal Mentor – la classe !) sans oublier Catherine Maunoury ou l’énergique et époustouflante Svetlana Kapanina, reine actuelle des circuits). Le Pitts lui ayant servi, on en retrouve la trace ici, de deux manières : dans un cliché très « mode » ici à gauche (Marcinkova jouant sur les deux tableaux mais ruinant de la sorte le côté « pro » de son site orienté aviation) et un autre la montrant affairée à préparer l’envol de l’appareil (le N221GG) dans une tenue plus décontractéeCette scène ayant été enregistrée en juillet 2018, au Hartness Airport, à North Springfield, dans le Vermont, lors d’un championnat de voltige  organisé par le New England Aerobatic Club. Cela en hommage à Kathy Jaffe, présidente de l’IAC décédée en 1999, dans le crash de son Pitts S1S, N29GS près d’Andover, dans le New Jersey. Le propriétaire de l’avion se dissimulant derrière un habituel« trustee » du Delaware.

Véritable pilote d’acrobatie, mais plutôt… moyenne

Ce jour-là, inscrite effectivement en qualité de pilote d’acrobatie, elle avait fait un score  plutôt moyen de 1914,20 points en catégorie « Sportsman Power », terminant 10 eme sur 13 concurrents… Voici le programme d’acrobaties à faire.  Mais elle pilotait bien elle-même cet avion d’acrobatie ! Elle avait préparé son apparition le 2 juin 2015, effectuant la « Sportsman sequence » (le programme acrobatique classique prévu avec figures imposées,la manœuvre 6 étant par exemple le célèbre demi-huit cubain) à bord d’un Super Decathlon, pour préparer le championnat de Wildwood Acroblast contest de l’IAC, dans le New Jersey, se filmant à l’intérieur de l’avion et rééditant la séquence en 2017 au même endroit (on reconnait bien ici à gauche la structure interne en tubes du modèle Decathlon, extérieurement ça donne ça avec ce super petit engin poids plume de 600 kilos à peine (4)). Mais sa tendance à mélanger mode et aviation l’amènera à poser un jour habillée en… cosmonaute  pour faire la promotion de la prochaine génération de tenue spatiale imaginée par Fontier Design, la 3GMark2.

Elle continuera ainsi à mélanger les genres, un jour assise en place du commandant de bord d’un Gulfstream, arborant une veste trop grande pour elle, le lendemain habillée en midinette  ou inspectant un réacteur (capot ouvert ?) en visite de pré-vol (?) pour en inspecter les pneus, en prenant grand soin de se faire photographier de façon « sexy », ou bien de remplir en kérosène un Cessna Citation (?), et peu de temps après poser en train de se prendre en selfie en arborant des tenues différentes, comme une jeune influenceuse du net, toujours le téléphone-miroir à la main Sans oublier de monter ses jambes dans un Phenom 300…(en place co-pilote toujours !).

Ou quand encore elle paradera en février 2014 auprès du grand champion texan de Red Bull Kirby Chambliss, devant son superbe Zivko Edge 540... comme une fan devant son idole de rock’n’roll (ici à gauche). Avec lui, ça arrache il est vrai (quelle brute), et ce gars a le sens de la pub, pour sûr  !!!

Sans oublier de poser à bord du Lolita Express, la fourrure à disposition pas loin… Bref, la belle a constamment soigné son image avant tout, avant de mettre en avant ses diplômes d’aviation pourtant bien réels. Peut-être pas le bon moyen pour se forger une image de sérieux. Une de ses observatrices critiques – Miranda Binewski- notera que dans un dépliant censé vanter les mérites de son site d’aviation, elle proposait même de « noter » les hôtesses sur leur look : la blogueuse y voyant rien d’autre qu’un appel à la prostitution, à juste raison il semble (ce qu’avait aussi noté Virginia Hofferman) : Marcinkova continuait à tout mélanger, visiblement… mode et professionnalisme aéronautique !  Sa communication était à  l’image de son état d’esprit : complètement brouillé !! Pour la promotion d’Aviloop, Marcinko proposera également un numéro sidérant « d’Attendant » présenté par une dénommée « Claire « !!!  Complètement ridicule !

Quant à savoir quel marché avait pu être passé entre Nadia Marincko et Jeffrey Epstein, je pense qu’il s’explique. Elle, depuis 2008, aurait pu le menacer de tout révéler s’il n’accédait pas à sa demande de lui offrir ses formations de pilote, lui s’apercevant de la difficulté à recruter un nouveau pilote, après avoir été emprisonné, les pilotes lisant comme tout le monde la presse et s’informant, il lui aurait été en effet plus difficile d’en trouver acceptant ce qui se passait à bord. Il aurait en ce cas rendu la candidature de son ancienne proie, qui lui aurait en ce cas assuré une forme de loyauté (surveillée !) en restant ainsi à son service, lui, de façon perverse confiant à son vieil employé,  le soin de « veiller » sur elle en tant que copilote, désormais. Bref, un marché de dupes pour les deux partis, contraints et forcés de continuer à « travailler » ensemble après l’épisode de l’algarade du 31 août 2007 racontée plus haut !!!  Marcinkova clamait partout être libre désormais, alors qu’elle était toujours en prison, en réalité, piégée par Epstein le narcissique qui accolait ses initiales partout et enlevait si vite son éternel pantalon de jogging (Aviloop étant localisé au 301 E. 66th Street du Manhattan’s Upper East Side  appartenant à Mark Epstein, le frère de Jeffrey et héritier désormais de sa fortune)  !!!

La tromperie finale

Les multiples apparitions de Marcinkova sur le net, tantôt en professionnelle de l’aviation et tantôt en icône de la mode ne rendant pas la tâche facile quant au but réel dissimulé dans cette frénésie de paraître ou d’exister. Broyée, très jeune, elle s’est certes battue, il semble bien, pour se faire une place au soleil, se reconstruire, mais elle a entaché cette démarche louable d’erreurs monumentales qui sont parfois passées inaperçues, hélas, aux yeux de beaucoup. En voici le pire exemple :

Tout faire pour faire oublier son véritable rôle dans l’affaire, voilà qui semble avoir avoir été son crédo : en somme elle tentait de sauver sa peau, espérant l’avoir fait à moitié avec une déposition qu’on lui avait promis de rester secrète en échange de son impunité.  S’exposer, pour éviter de l’être à nouveau ! Elle savait depuis 2015 et la remise en cause de cette déposition qu’elle pouvait désormais être accusée de complicité avec les crimes d’Epstein, alors qu’elle avait été elle-même une des premières victimes du monstre. Même la journaliste spécialisée Christine Negroni déjà citée s’est fait avoir, en exposant dans un article évoquant le sombre avenir de Marcinkova un événement qui a tourné au grotesque quand on y regarde bien, ce que notre spécialiste déclarée de l’aviation a manifestement raté.  L’histoire est en effet ahurissante Ce sont les gens du monde des jeux en ligne qui sont à l’origine, ceux de ce jeu aérien plutôt « cheap » qui s’appelle War Wings, présent partout désormais sur le net et dans les téléphones portablesUne idée foireuse

Ses créateurs ont eu l’idée foireuse, en 2017, pour relancer les ventes, d’écrire un scénario assez… inepte, dans lequel une jeune fille bien idiote entrerait dans une école de pilotage réputée pour s’inscrire en tant que novice complète et une fois en l’air (dans un avion de collection de la seconde guerre bien sûr) elle surprendrait son instructeur en se montrant plus efficace pour faire des acrobaties que lui-même. Pour cela il fallait une jeune fille douée pour l’acrobatie, déguisée par l’équipe en demeurée complète à couettes, et c’est Marcinkova qui s’y est collée, en questionnant candidement l’instructeur lors de son preflight (ici à droite dans le cockpit) en demandant par exemple « s’il y avait l’air conditionné dans le Mustang P-51″ pour faire plus dinde encore (c’est du lourd, je vous ai prévenu). Bref un scénario ridicule, mis en scène de façon toute aussi ridicule par l’équipe de Maxmantv : car pas une minute on ne croit à cet instructeur berné, tout paraît monté de toutes pièces, et c’est bien le cas. Il n’empêche, ridicule ou pas, la boîte de production réalisatrice l’a faite, cette vidéo.  Mais en oubliant une chose fondamentale, que Negroni non plus n’a pas vue. Le P-51 Mustang utilisé, celui du musée de Palm Springs en Californie, surnommé « Bunny » le N151BP, un modèle P-51D-30NA, n’est PAS du tout un Mustang à double commande comme le Mustang P-51TF
qui se reconnait très vite extérieurement à sa bulle vitrée très relevée à l’arrière et à son tableau de bord arrière bien visible derrière le pilote principal,Un « full dual cockpit » véritable… enfin presque : il n’est devenu modèle « double » qu’en 1998 lors d’une intense restauration faite en 1998 par TF-51 by Peter and Richard Lauderback de Stallion 51 Maintenance, mais au départ c’était un D, lui aussi, à simple commande canadien venu du RCAF Squadron 420, devenu « Vergeltungswaffee »  chez  Heritage Aircraft (double siège mais simple commande). La simple lecture du numéro de l’hiver 2017 du magazine spécialisé Mustangs International montre pourtant clairement qu’elle ne POUVAIT donc pas piloter cet avion comme elle a tenté de le faire croire. Pourquoi donc Nadia Marcinkova, pourtant pilote d’acrobatie (médiocre), s’est elle prêtée à cette mascarade ? Besoin d’argent ? Pour entretenir la légende d’une superbe pilote acrobatique, ce qu’elle n’est pas encore ? Besoin de reconnaissance ou tentative de faire oublier ce qu’elle a pu faire jadis ? Car en définitive, la voici ravalée encre une fois à l’état d’attirance sexuelle, tant des publicités apparues plus tard autour du jeu semblaient l’avoir réduite à l’état de pin-up, la piégeant à son tour à son propre piège ? Et ruinant tous ses efforts pour exister grâce à ses méninges et à ses talents de pilote !!!

La crainte de se voir inculpée

Car les faits sont là et ils sont contre elle désormais. C’est la terrible déposition du 21 octobre 2010 notée par les deux policiers de Palm Beach, Recarey et Altomaro, qui la cloue au piloriCelle où elle est incluse dans des parties à trois avec Epstein et du matériel supplémentaire, pour rester poli, celle où elle est figure de recruteur de nouvelles et jeunes proies, avec l’aide de Ghislaine Blackwell et Lesley Groff. Des dépositions qui la condamnent nommément. Selon Negroni,  « tout ce que Maxmantv et Marcinko espéraient réaliser avec la vidéo (celle du P-51) , c’est à mes yeux un extrait métaphorique de sa vie. Elle a abandonné l’identité de la petite fille pour faire émerger une femme accomplie attachant toujours sa valeur à son identité de « sexpot » (à gauche Marcinkova en 2011 avec l’actrice Shannon Kusak du film de série Z Cry Wolf lors d’une soirée « Fly for Ms », pour lutter contre la sclérose au New Gansevoort Hotel à New-York). «Quel genre de message cela envoie-t-il aux jeunes filles?», se demande Head (Elan Head une pilote de profession et éditrice chez MHM Publishing ), «qu’elles ne peuvent réussir en tant que pilotes qu’en étant attirantes, amusantes et sexy ? De manière tout aussi importante, quel genre de message envoie-t-il aux garçons ? (…) Le sordide gâchis d’Epstein soulève une multitude de questions sur le pouvoir, le sexe, l’argent et la justice. Dans notre monde de l’aviation, plus petit et plus étroitement ciblé, nous avons également des questions à poser sur le rôle du sexe dans la promotion de l’aviation. Peut-être que cette histoire triste et compliquée peut nous montrer comment améliorer les choses pour les hommes et les femmes de notre domaine… Une métaphore reposant sur un (gros) mensonge est-on fort tenté d’ajouter (6). A ce jour, je ne vois pas ce qui pourrait la sauver de connaître un jour la prison, ainsi que ses trois autres complices. En espérant qu’elle puisse témoigner enfin de son propre calvaire, mais aussi de celui qu’elle a fait subir à d’autres après elle !



(1) selon Libération,« La Néerlandaise (Thysia Huisman), âgée aujourd’hui de 45 ans, n’est pas la première à l’accuser de viol. Dans Model, un livre publié en 1995 – déjà cité ici- , le journaliste et écrivain américain Michael Gross avait relayé de sérieuses accusations contre Jean-Luc Brunel, portées notamment par Jérôme Bonnouvrier, ex-fondateur de l’agence DNA Models, décédé en 2017 : «Jean-Luc est considéré comme un danger. Il aime les drogues et le viol silencieux. Ça l’excite.» Aujourd’hui, Bruel semble cerné, mais les plaintes déposées contre lui sont prescrites. La police française le recherche en tout cas. L’homme serait au Brésil. Un pays pas décidé à collaborer avec les policiers français dans le contexte actuel.

(2) « Lesley Groff était une autre assistante d’Epstein qui aurait coordonné les voyages de jeunes filles, appelant souvent à programmer des «massages». Bien que le nom de l’acte d’accusation de lundi ne l’ait pas indiqué directement, cette femme de 51 ans a déjà été désignée comme l’une des trois assistantes d’Epstein. Selon un article paru dans le Chicago Tribune en 2005 sur la rémunération des assistants de direction, Epstein a révélé que ses assistants gagnaient environ 200 000 dollars. » Info reprise qui ajoute « qu’ en plus d’être bien payées (l’assistante moyenne gagnait 60 000 dollars en 2005, un tiers de ce que Groff et ses collègues avaient été payés), ils avaient également de nombreux avantages, notamment des visites illimitées chez un coiffeur exclusif et coûteux, Frédéric Fekkai, des voyages sur son Boeing privé 727 et la nourriture gratuite, y compris à emporter dans les restaurants les plus chers de New York, pendant les heures ouvrables. Epstein a décrit ses trois assistantes à l’époque comme une «prothèse sociale» et une condition indispensable à son succès personnel et professionnel. « Elles sont une extension de mon cerveau. Leur intuition est quelque chose que je n’ai pas. »

(3) L’aéroport de Lantana a connu d’autres personnalités que la blonde devenue pilote : « Cinq semaines avant les attentats du 11 septembre, deux des gars qui ont volé sur le WTC, Mohamed Atta et son compagnon Marwan Al-Shehhi, sont arrivés à la Kemper Aviation comme des touristes. Originaire d’Arabie saoudite, Atta avait un visa touristique périmé et une licence de pilote commercial obtenue dans une autre école de Floride, basée près du golfe du Mexique » (c’est celle de Huffman Aviation de Rudi Dekker et sur Cessna 172). « Ils nous ont loué un Piper Warrior, un avion à aile basse, pour 72 dollars de l’heure. On a photocopié les passeports, les licences, les documents médicaux de la FAA (Federal aviation agency) . Un instructeur américain d’origine libanaise, qui parle l’arabe, a, comme on fait toujours, vérifié leurs capacités , poursuit-il: un petit test écrit et un test en vol. C’était expédié en une matinée. Ils savaient voler, mais étaient d’un niveau très moyen. Pas supérieur à un élève qu’on lâche en solo ».

(4) c’est hélas aussi l’avion (le N240R) dans lequel est mort Steve Fossett, dans des circonstances toujours pas totalement élucidées près du lac Minaret (dans la région des Mammoth Lakes). On rappelle que les Mammoth Moutains étaient l’endroit où Epstein et son prédécesseur Dan Lasater faisaient du ski, quelle coîncidence ! On n’a presque rien retrouvé de l’appareil, le corps de Fossett ayant été dévoré en partie par des animaux (on avait mis plus d’un an à retrouver l’endroit exact du crash).  Aux dernières nouvelles de l’enquête sur les circonstances de sa mort, il aurait été victime, comme avion très léger, de brusques vents rabattants, fréquents à cet endroit et non d’une panne moteur comme on avait pu le penser, qui avaient tué celui qui avait fait le tour du monde solo comme exploit (avec d’autres) à bord du magnifique Global Flyer signé Rutan.

(5) un silence jusqu’ici lui a pas mal rapporté. Voici sa villa de Floride, située en bord du front de mer de l’Est, à Riviera Beach  C’est fou ce que le silence peut rapporter, elle est estimée à 1 353 746 dollars.  Sa précédente adresse était… »220 Zorro Ranch Rd, Stanley, NM 87056 » !! Larry Visoski bénéficiait d’une totale confiance, au point qu’en 2009 Epstein avait mis à son nom la Ferrari Maranello 575M bleue de collection datant de 2003 qu’il possédait, pour qu’il lui la vende discrètement. A partir de 2008 en effet il avait quitté les véhicules voyants pour d’énormes SUV, dont on ignore s’ils étaient blindés ou non. Leur liste figure ici parmi les saisies de la Police après son arrestation : il y en a pas moins de 15 de répertoriés (cf ici à gauche) ! La Ferrari avait plus tard été proposée à la revente 159 000 dollars. Au compteur elle n’affichait que 8000 km !

(6) je vous ai trouvé un texte tout à sa gloire, probablement rédigé comme publi-reportage payé on ne sait comment ni par qui. Voici comment elle résume donc elle-même ses dernières années. On notera le gommage complet des circonstances de son arrivée aux USA… la façon dont elle parle de ses ressources (plutôt floues), la référence étonnante à ATP, jusqu’ici jamais citée, partout disposnible dans le pays, dont Long Beach notamment (mais rien à Santa Fe !), et son histoire édulcorée de « mentor ». Nul part on trouve de photo d’elle chez ATP ou à bord d’un Piper Seminole. Aucune vidéo de ces deux sites n’en parle.  On note aussi que selon ce papier elle aurait obtenu son diplôme de pilote de Gulfstream en 2010 alors qu’en 2013 elle passait encore le brevet de pilotage d’un Cessna 172 comme on l’a vu, et en septembre 2014 celui d’un Cirrus….

Ça s’intitule «  From The Catwalk To The Runways » : « des défilés de mode aux pistes d’atterrissage » !, paru en janvier 2013 dans Plane and Pilot… sans signature (mas avec un P-51 en couverture) !

« Nadia Marcinko était autrefois une voyageuse nerveuse. Chaque fois qu’elle montait dans le siège étroit d’un avion de ligne, elle commençait à se sentir tendue et mal à l’aise. Malheureusement, les voyages étaient un mode de vie pour la jeune adolescente, qui a été découverte par une agence de mannequins dans sa Slovaquie natale. Elle a modelé au niveau international pour Chanel, Dior, Vogue et MTV, et l’agence l’a finalement envoyée à New York. Fatiguée de détester ses voyages en avion, elle a eu l’idée prophétique d’une leçon de pilotage afin d’en apprendre davantage sur la mécanique du pilotage. Elle pensa qu’une leçon de pilotage pourrait apaiser sa nervosité.

Marcinko a appelé une amie qui, elle le savait, était pilote, et lui a demandé s’il pouvait lui recommander un endroit où effectuer son vol d’initiation. Elle l’a emmenée dans un petit FBO à l’aéroport de Lantana en Floride (officiellement appelé l’aéroport du comté de Palm Beach). Son vol d’initiation a été une expérience de libération. « C’était ça! » dit Marcinko, « je suis tombé amoureuse de l’avion et je me suis plongée dans les leçons. » En volant trois ou quatre fois par semaine et en finançant des leçons avec de l’argent qu’elle gagnait en faisant mannequin, Marcinko a rapidement obtenu son certificat privé. Son ami – qui était également chef de la direction d’une entreprise – est devenu son mentor et son soutien et l’a aidée à gravir rapidement les échelons de classement.

« La Floride était trop plate », rit Marcinko, « alors je suis allée à Santa Fe, Nouveau-Mexique pour faire mes évaluations d’instruments dans les montagnes. » Elle avait l’œil pour les vols d’entreprise, même si elle prenait toujours des défilés occasionnels de mannequin. Marcinko a ensuite terminé ses qualifications multimoteur et commerciale chez Airline Transport Professionals (ATP). Avec plus de 250 heures dans son journal de bord et une liste exhaustive de notes, Marcinko a reçu une offre inouïe de la part de son ami mentor: il avait besoin d’un troisième membre d’équipage pour son travail de pilote dans un avion à réaction Gulfstream II. Il a dit que si elle pouvait réussir la qualification de type, il lui donnerait le travail. Marcinko a tenté sa chance (qui ne l’aurait pas fait?) Et s’est rendue à SimuFlite, (CAE)  à Dallas, un centre de formation respecté pour la formation en aviation d’affaires. »

« Marcinko a déclaré qu’il y avait plus que quelques personnes sceptiques. « Quelqu’un a dit que, avec seulement 250 heures, j’avais environ 10% de chances d’obtenir la qualification de type. » Mais Marcinko a continué sur sa lancée. « J’ai vécu de café et de Red Bull pendant trois semaines », dit-elle en riant, « mais j’ai étudié et obtenu la note. » Tout à coup, Marcinko était devenue copilote officiel du G-II. « Le premier vol était un peu fou », ajoute-t-elle. « Je ne me souvenais pas comment ouvrir la porte de la cabine. » Elle a trouvé l’expérience accablante, notamment à cause de la différence de sensation entre le simulateur et l’avion. « Tout était réel pour la première fois », dit-elle. « Il n’y avait pas de bouton de réinitialisation. » Marcinko, qui n’avait jamais piloté plus gros que le Piper Seminole de l’ATP, était maintenant une pilote de Gulfstream. C’était en 2010″.

« La beauté slovaque est devenue une sorte de spécialiste des relations publiques, en lançant un site Web intitulé « Gulfstream Girl », qu’elle a créé pour promouvoir l’aviation en inspirant les autres. « Etre mannequin devenue pilote de jet, c’est quelque chose de différent », explique-t-elle. « Peut-être que cela inspirera d’autres filles à devenir pilotes. » Marcinko – qui connaît également une chose sur la promotion grâce à son expérience dans une entreprise de marketing familiale – a transformé Gulfstream Girl en une page Facebook, où elle a réussi à obtenir plus de 8 000 « Likes » en quelques mois. Elle espère aussi y promouvoir l’aviation et, à en juger par toutes les offres de co-pilote, cela semble fonctionner. Femme d’affaires avisée, Marcinko a également lancé un site appelé « aviloop.com », qu’elle décrit comme « un site Web d’achat groupé pour tout ce qui concerne l’aviation ». L’objectif du site est de rendre l’aviation générale plus accessible et abordable en proposant des offres à prix réduit sur les leçons de vol, les accessoires de pilote, les vols charters et d’autres produits et services de l’aviation.

Sur le plan humanitaire, Marcinko est ambassadeur d’Universal Models for Peace. L’organisation est un réseau d’experts de la mode, de la musique, du cinéma et de la finance qui travaillent ensemble pour trouver des solutions durables aux problèmes locaux et mondiaux. En tant que CFI, Nadia adore également emmener les gens dans les vols d’initiation au Cessna 172, comme elle l’a fait il y a peu de temps. En ce qui concerne les vols, Gulfstream Girl a quelques offres en préparation, notamment un poste de commandant de Gulfstream IV à Teterboro, dans le New Jersey, et elle conservera son poste actuel chez Gulfstream. »

« Tout ce que je sais, c’est que je ne veux jamais arrêter de voler, » dit la blonde délicate, avec juste un soupçon d’accent. Je veux inspirer les autres pour qu’ils puissent voir que si je peux réaliser mon rêve, ils le peuvent aussi. » Parlez d’un modèle pour les jeunes filles, sachant ce qu’elle a avoué en 2008 !

Timeline de Jeffrey Epstein :

https://www.miamiherald.com/news/local/article221404845.html

Texte de base sur Marcinkova :

« The Twisted Flight Paths of ‘Global Girl’ and the Lolita Express » signé Virginia Hofferma, de Wired

https://www.wired.com/story/global-girl-jeffrey-epstein-and-the-lolita-express/

 TF121

La Russie envisagerait d’établir six bases militaires en Afrique


Contrairement à l’Union soviétique, avait tissé des liens idéologiques, économiques et militaires avec plusieurs pays africains durant la Guerre Froide, la Russie s’est désintéressée de l’Afrique jusqu’à très récemment.

Son retour sur ce continent s’est notamment traduit par une forte implication en Centrafrique, avec des livraisons d’armes, l’envoi d' »instructeurs militaires civils » [pour reprendre l’expression de la diplomatie russe] et le développement d’une stratégie d’influence, passant notamment par la diffusion, via Internet, d’articles critiquant la présence française dans ce pays en multipliant les approximations et les fausses informations.

Cités par un rapport du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie [CAPS] du ministère des Affaires étrangères et de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire [IRSEM], des travaux de Kevin Limonier, maître de conférence à l’Université Paris 8 et chercheur à l’Institut français de géopolitique et à la chaire Castex de cyberstratégie, ont ainsi insisté sur la « propagation croissante des contenus russes à travers le web africain francophone », s’expliquant par « la grande popularité des discours anti-occidentaux propagés par les grands médias internationaux russes [RT et Sputnik] auprès des opinions publiques africaines qui considèrent souvent la Russie sous le prisme de son passé soviétique anticolonial. »

En outre, en octobre, la ville de Sotchi a accueilli une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement africains dans le cadre du premier sommet « Russie/Afrique », symbolisant ainsi les ambitions russes pour le continent. Pour le centre de réflexion américain Brookings Intitution, ces dernières sont la « projection de puissance sur la scène mondiale » [les pays africains constituant « le plus grand bloc de vote aux Nations unies], l’accès « aux matières premières et aux ressources naturelles », la sécurité, associée aux « ventes d’armes ».

Ce dernier est a priori largement évoqué dans un rapport du ministère allemand des Affaires étrangères intitulé les « nouvelles ambitions de la Russie en Afrique » dont le quotidien Bild s’est fait l’écho, le 2 août.

Ainsi, selon ce document, la Russie envisagerait d’établir des bases militaires dans au moins six pays africains qu’elle considère comme étant stratégiques, dont l’Égypte, l’Érythrée, Madagascar, la République centrafricaine et le Soudan. À noter que, pour certains d’entre eux, la société militaire privée [SMP] Wagner, qui a ses entrées au Kremlin via l’homme d’affaires Evgueni Prigojine [surnommé le « cuisinier de M. Poutine »], y est déjà présente.

En 2016, le journal russe Izvestia avait parlé d’un projet consistant à louer la base aérienne de Sidi Barrani [située à seulement 80 km de la frontière libyenne].

« Les négociations sur la participation russe à la restauration de sites militaires égyptiens se trouvant sur le littoral de la Méditerranée près de Sidi Barrani se déroulent avec succès. En cas d’accord entre les deux parties, la base pourrait commencer à fonctionner dès 2019. Le Caire est prêt à accepter la présence de Moscou pour résoudre les problèmes géopolitiques prioritaires répondant également aux intérêts de la partie égyptienne », avait, à l’époque, expliqué une source anonyme au quotidien.

La base est effectivement opérationnelle… Et, en 2017, la présence de « forces spéciales » et de « drones » russes y avait été signalée. Mais elle fut démentie par Moscou et Le Caire. « Il n’y a pas d’unités des forces spéciales russes à Sidi Barrani », avait en effet assuré Moscou. Des membres de la SMP Wagner, peut-être?

En tout cas, la même année, la Russie et l’Égypte signèrent un protocole d’accord en vertu duquel les forces aériennes d l’un pourraient utiliser les bases aériennes de l’autre. Et vice versa. Et cela, à condition qu’il y ait un préavis de 5 jours.

Si elle est déjà effective en Centrafrique [en échange d’un accès aux ressources naturelles de ce pays, dont les diamants], la présence militaire russe, via la SMP Wagner [qualifiée d' »instrument hybride russe pour exercer une influence politique, économique et militaire » dans le rapport], est également avérée au Soudan et au Mozambique, où elle vise à épauler les forces locales contre les groupes jihadistes actifs dans la province de Cabo Delgado, qui abrite de vastes gisements de gaz.

Quant à l’Érythrée, il peut susciter l’intérêt de la Russie en raison de sa proximité avec le stratégique détroit de Bab el-Mandeb [et donc, de Djibouti, pays où la France, les États-Unis, le Japon et la Chine disposent de bases]. Enfin, ces derniers mois, Moscou a cherché à accentuer son influence à Madagascar, notamment en finançant la classe politique locale. Et pour cause : la position de l’île dans l’Océan indien [carrefour de routes maritimes et de câbles sous-marin, ndlr] n’y est sans doute pas étrangère. Tout comme ses ressources en nickel, colbat et uranium.

D’après le rapport cité par Bild, les analystes allemands estiment que ces accords conclus avec Moscou permettraient aux dirigeants africains concernés de se prémunir contre d’éventuels soulèvements. En échange, la Russie pourrait compter sur leur soutien aux Nations unies.

En outre, Moscou s’attache à développer des coopérations militaires sur le continent, en particulier via des offres de formation. « Une vingtaine des soldats maliens sont entraînés en Russie chaque année », souligne le rapport.

Explosion du port de Beyrouth : Israël dit ne pas être impliqué




Déjà aux prises avec une crise économique et politique, le Liban n’avait pas besoin de ça. Il était en effet environ 18 heures [locales], le 4 août, quand une explosion a secoué le port de Beyrouth. Alors qu’une épaisse fumée se dégageait d’un entrepôt, elle a été suivie par une seconde, ayant produit un nuage en forme de champignon. La puissance de cette dernière a depuis été évaluée à 1,155 kilotonne de TNT et ses effets ont été ressentis jusqu’à Chypre, à 200 km de là.

Le souffle de cette seconde explosion a ravagé la capitale du pays du Cèdre. Selon un bilan donné au matin du 5 août, il est fait état d’au moins 100 tués et de plus de 4.000 blessés. En outre, au moins 100 personnes sont portées disparues.

Des navires qui étaient au port ont été endommagés, dont la corvette BNS Bijoy, un navire de 1.430 tonnes déployé par le Bangladesh au sein du Groupe d’intervention navale de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL]. « Des Casques bleus sont blessés, certains gravement », a d’ailleurs indiqué cette dernière.

Selon les premiers éléments disponibles, la catastrophe aurait été causée par un stock de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance chimique utilisée pour produire des engrais et des explosifs, qui fut la cause de l’explosion qui endeuilla Toulouse, en septembre 2001, sur le site d’AZF.

Le directeur des douanes, Badri Daher, a indiqué qu’un dépôt de feux d’artifice se trouvait à côté de celui où était entreposé le nitrate d’ammonium. Et cela, d’après Hassane Diab, le Premier ministre libanais, « depuis six ans et sans mesures de précaution. »

Il y a un an, Danny Danon, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, avait affirmé que le port de Beyrouth était sous le contrôle du Hezbollah, la milice chiite libanaise.

« Dans les années 2018-2019, Israël a découvert que des articles à double usage étaient introduits en contrebande au Liban afin de faire progresser les capacités de roquettes et de missiles du Hezbollah », avait-il affirmé. « L’Iran et la Force Al-Qods [unité des Gardiens de la révolution] ont commencé à faire progresser l’exploitation des canaux maritimes civils, et plus particulièrement du port de Beyrouth. Le port de Beyrouth est devenu celui du Hezbollah, » avait-il poursuivi.

Ce que les autorités libanaises démentirent, qualifiant les accusations de M. Danon de « menace directe contre la paix et les infrastructures libanaises. »

Quant à l’origine de ce nitrate d’ammonium, le directeur général de la Sûreté générale a indiqué qu’il avait été « probablement été confisqué depuis des années et stocké dans entrepôt du port. »

Cela étant, en 2015, un certain Bassam Hussein Abdallah, un libano-canadien, avait été arrêté à Chypre pour « soutien » au Hezbollah, avec 8,2 tonnes de nitrate d’ammonium en sa possession. Devant le tribunal pénal de Larnaca, il avait plaidé coupable de « participation et de soutien à une organisation terroriste » et de « possession illégale et transfert de matériaux explosifs ». Il fut alors condamné à 6 ans de prison.

Quoi qu’il en soit, le Hezbollah a, via un communiqué, présenté ses « plus profondes condoléances à l’honorable peuple libanais et aux familles des martyrs [les victimes; ndlr] pour cette grave tragédie nationale. »

Par ailleurs, plusieurs pays ont proposé leur aide au Liban, dont Israël [toujours techniquement en guerre avec son voisin libanais], les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada le Koweït, le Qatar et l’Iran.

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a appelé mercredi les autorités compétentes à identifier les responsables de la double explosion qui a ravagé Beyrouth mardi, alors qu'une enquête doit être ouverte sur les circonstances du drame.

"Il est nécessaire que soient déterminées les véritables raisons de la catastrophe et les responsabilités identifiées avec justice et audace", a déclaré M. Raad dans un communiqué publié dans la journée.

Un haut responsable israélien affirmé mardi qu'Israël n'avait "aucun lien" avec l'énorme explosion qui a eu lieu dans l'après-midi à Beyrouth, faisant plusieurs morts et des centaines de blessés. 

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gaby Ashkenazi, a affirmé sur une chaîne de télévision locale que l'explosion "était probablement due à un incendie". 

TF121

mardi 4 août 2020

Affaire Epstein (3/4)


Si l’affaire Epstein, exposée dans un épisode précédent, m’a interloqué, c’est aussi parce qu’elle repose sur un usage absolument sidérant de jets privés personnels, arborant tous ses initiales ou s’échangeant entre eux les immatriculations, preuve encore une fois du manque de suivi évident de la FAA américaine. On a fermé les yeux sur plein de choses avec cet individu, notamment la notification obligatoire pourtant du nom des passagers de ses vols.  Très souvent, en effet, les registres tenus par les  pilotes, aujourd’hui révélés, ne mentionnent que « female » à bord, alors que d’autres passagers (plus âgés, y compris des femmes pourtant) sont représentés par leurs initiales.  En somme les registres de vols à eux seuls constituent une mine d’information sur le comportement de ce prédateur sexuel qui a longtemps bénéficié de soutiens politiques de tous bords (rappelons qu’ Alexander Acosta l’avait «  blanchi » des pires accusation sous G.W. Bush, avant l’arrivée d’Obama). Voici  ce que révèle l’étude attentive des fameux registres.  On y a découvert d’autres avions que ceux jusqu’ici exposés par la presse, aperçus dans des endroits suspicieux qui ont ravivé des souvenirs :  ceux des vols de Barry Seal, notamment…  C’est dire leur importance !!!

Démêler le cas des avions et des hélicos, d’abord

L’aviation chez Jeffrey Epstein avait très vite pris une grande importance :  dès 1990, il avait enrôlé le dénommé Lawrence “Larry” Visoski comme commandant de bord d’une société appelée JEGE, LLC  fondée à West Palm Beach en Floride, dont Visoski était devenu l’Aviation Department Manager…  Au début de l’affaire, on a vite évoqué l’avion emblématique qu’il pilotait, à savoir le vaste Boeing 727, équipé de chambres, qui finira surnommé « Lolita Express », pour mieux faire comprendre à quoi il servait en priorité.  Le N908JE, un modèle de 1969 ex TWA, modifié en 727-31 (RE) Super 27 de type VIP, à 29 places à bord seulement, acheté à bas prix en 2001 à la société Real Estate Exchange et qui a fini sa carrière en 2016 sans avoir réussi à être revendu.  On  va voir plus loin dans quelles circonstances exactes.

Au départ il avait été enregistré chez JEGE, nom de société où apparaissent les initiales d’Epstein, véritablement obnubilé par son propre nom.  L’avion avait été particulièrement bien entretenu et surtout repeint à plusieurs reprises, la dernière fois en 2011, avec des ajouts de détails réguliers, comme si son propriétaire était maniaque (ou obsédé) et jamais totalement satisfait du résultat final, ajoutant ici un filet rouge, réduisant là la ligne de couleurs du fuselage, comme ici sur la droite avec les multiples retouches de couleurs au temps où il était devenu  argenté… l’appareil avait passé plus de temps à l’atelier de peinture et de re-décoration intérieure que pour l’entretien de sa cellule ou des ses moteurs !). Pour ajouter au mauvais goût, son pilote attitré l’avait surnommé un « three holer » (avion « à trois trous », mais il n’est pas le seul à parler ainsi des 727 ), en raison de ses trois entrées de réacteurs !!! Il est ici vu au Bourget le 3 mars 2015, et ci-dessous en cours de démantèlement en août 2017 au Brunswick Golden Isles Airport en Georgie.  Fin de vie pour le lupanar volant !

L’un d’entre eux à fini vénézuélien

Le premier Gulfstream d’Epstein sous l’immatriculation Hyperion (Hyperion Air of Wilmington, Delaware, dont l’adresse devient St-Thomas VI dans les Ilves Vierges US en 2013) est le N979GA, devenu N908JE en août 1994 (puis N909JE), un Gulfstream G-1159A. Précédemment blanc il est devenu noir, puis a arboré des filets métallisés sur toute la longueur des fuselage. L’avion a été amplement décrit par la victime Virginia Roberts, « Jane Doe #3 ».  Il est vu en son fief de St. Thomas Cyril E. King – dans les U.S. Virgin Islands le 30 mai 2013.  Lui aussi venait régulièrement au Bourget, comme ici à droite le 1er août 2010.  Il a été revendu au Venezuela en décembre 2014 pour y devenir le YV569T après avoir été proposé à la vente à Miami-Opa-Locka. On notera son bruit assourdissant qu’il l’a fait éloigner des aéroports européens. Les deux Gulfstream qui ont succédé sont les N120JE (Gulfstream IV, dont voici  l’intérieur avant son achat en 2013 par Epstein) et le N212JE (Gulfstream GV), tous deux enregistrés au 6100 Red Hook Quarter B3, St. Thomas, dans les US Virgin Islands.  Le N120JE chez JEGE LLC et le N212JE chez PLAN D LLC. Les deux derniers avaient beaucoup volé sur essentiellement ces trajets-là : de janvier 2018 à juin 2019, le Gulfstream IV a volé 57 fois, le Gulfstream GV-SP… 107 fois, soit environ un vol tous les trois jours en moyenne pour les deux !!!  Qu’est ce qui pouvait provoquer une telle frénésie et une telle bougeotte, on reste dubitatif.  Le sexe n’explique pas tout !  Rappelons cependant que lors des fameux vols de « renditions » sous G.W. Bush, une frénésie similaire avait eu pour origine de ne pas se faire pincer à torturer aux USA même.  Epstein appliquait-il la leçon à son comportement sexuel insatiable ??? Condamné, avait-il trouvé cela comme parade, au cas où il se ferait à nouveau arrêter ?  Ces avions ne servaient-ils qu’à « ça » ? On peut en douter… car avant 2008 ils voyageaient tout autan, déjà ! Reste à trouver leur véritable usage !

L’hélico, relais vers l’île de Little Saint James… ou le ranch du Nouveau-Mexique

Une fois incarcéré en 2019, il avait déclaré en juin ne plus avoir qu’un seul avion à lui (le Boeing 727 ayant été envoyé à la casse dès 2016 comme on l’a vu) :  le Gulfstream V plus récent lui aurait alors servi de garantie de caution pour sortir de prison (l’ensemble de sa flotte aérienne ayant été évaluée à 80 millions de dollars). L’avion de retour de Paris, était passé ensuite de sa base de Teterboro à l’aéroport de Brunswick Golden Isles, autre lieu de villégiature, où avait fini sa carrière le 727.  Prêt à être revendu donc.  Le Gulfstream IV étant envoyé  au Cobb County McCollum Field près d’Atlanta.  Parmi les trajets habituels, ceux vers les Iles Vierges et l’aéroport de Cyril E. King Airport dans le quartier de Charlotte Amalie, nom de la capitale des îles Vierges des États-Unis, comme on peut le voir ici le 7 février 2018 le N909JE, ex N908JE, le 30 mai 2013, pour rejoindre après (par hélicoptère) son île de Little St. James Island, acheté à la fin des années 90 pour 10 millions de dollars… A droite ici une visite, le 21 octobre 2016, du N120JE au Cyril E.King Airport, vers Charlotte Amalie West. Des visites effectuées par hélico ou via un puissant bateau à moteur : « Le puissant bateau motorisé qui transporte les invités de Little St. James est parfois vu au Quai V.I. du parc national sur la rue John. Un résident de John a déclaré avoir vu le bateau – avec de nombreuses jolies jeunes filles à bord – dans l’enceinte du bord de mer appartenant à un riche financier du Connecticut, sur la rive nord de St. Peter John dans le Parc national V.I. ».   Question hélicoptère, Epstein en a possédé trois : un Bell Ranger bien classique (un Long Ranger 206L3 immatriculé N474AW (1), revendu, et son remplaçant, un Sikorsky S-76 plus luxueux équipé curieusement de divans se faisant face à l’intérieur et non de siège séparés « built for cundling » , immatriculé à ses initiales 722EJ (encore une fois).  L’île du pervers possédait effectivement un hélipad.  Incarcéré, il l’avait mis en vente là aussi pour tenter de réunir la somme nécessaire à sa libération sous caution que ses avocats estimaient à plus de 80 millions de dollars. A gauche, l’arrivée en fin de journée sur l’île d’Epstein de ce qui semble être le S-76 sur l’héliport, à une date indéterminée.  A droite c’est l’arrivée en 2016 du même hélico en plein Manhattan sur l’héliport d’East 34th Street (photo Jérôme Mervelet). Au bas des plus grands immeubles de New-York ! Le Sikorsky avait été d’abord enregistré dans le Delaware sous le nom d’entreprise de Freedom Air International, en fait à la même adresse qu’Air Ghislaine, Inc.

Surprise, dans les plus récentes photos montrées naïvement par le pilote en chef “Larry” Visoski, le S-76 avait déjà fait place à un Bell 430 datant de 2001 (N°49078, d’une valeur de 1,3 million de dollars, 6 millions neuf)… depuis mis en vente lui aussi à Western Palm Beach : l’Hyperion N331JE (repérable par l’inévitable JE à la fin !). Le 30 juillet dernier, il effectuait encore un vol menant de Great Exuma Island dans les Bahamas, à Miami au moment où Jeffrey Epstein était emprisonné. Preuve que son « système » fonctionnait encore en son absence !!!  Il sera retrouvé mort 11 jours après seulement !!!  Ici, à droite, c’est le fameux Lawrence “Larry” Visoski alias « Capt Big Dawg », justement, aux commandes, à Saint-Barth en février 2015.  Le 30 juin 2014, il avait noté « vol de de Miami à St. Thomas, Bell 430 Heli » sur son carnet de bord perso (2). Entre deux, il y quand même 1781 km en ligne droite de distance et il y en a pour 7 heures de vol ! 

Ce que l’on a surtout retenu, pour ces hélicos, c’est leur inscription au nom d’Air Ghislaine, Inc. Un nom dédié à l’âme damnée du pervers Jeffrey : la fille de Robert Maxwell, qu’il avait rencontrée alors qu’elle était sans le sou, malgré un père milliardaire. La résultante d’un père tyrannique originaire de Tchécoslovaquie dont elle était la petite dernière (on dit la favorite). Celle d’une famille désastreuse marquée par la banqueroute de ses sœurs ou de ses frères.  La relation Epstein-Maxwell est en effet plus que trouble (ou toxique) :  dans sa villa de Floride (3) !  Et fait notable, Jeffrey Epstein lui a offert les leçons de pilotage d’hélicoptère (pour le S-76 N722JE, avant le Bell 430). Le but ?  Femme  de confiance, c’était à elle d’y amener les proies plus jeunes qu’il convoitait ! Coïncidence, l’appareil avait été acheté juste après 2007 (remplaçant donc l’ancien Bell Ranger) et la signature de l’accord tortueux et scandaleux avec Alexander Acosta !!!  Chez Air Ghislaine, on trouvait aussi le N491GM, un hélicoptère Bell 407 (53375) et le N787TA (RK-260, de 2000), qui lui est un petit bi-réacteur Beechcraft 400 utilisé de 2005 à 2009.

Un mauvais rapport qualité-prix

Celui-là, on l’avait aussi croisé le 16 juin 2017 sur l’aéroport de Mammoth Yosemite Airport (les Mammoth Mountains étant une station de ski réputée de la Sierra Nevada, l’hiver). Ici à gauche il est photographié le 4 juillet 2005 sur l’aérodrome d’Angel Fire, lui ainsi près d’Albuquerque, en train certainement d’apporter ou de déposer des invitées au Ranch Zorro appartenant à Epstein.

Un aérodrome tout ce qu’il y a de plus discret, opéré par Ross Aviation/Pearce Enterprises (Ross est aussi bien implanté à Teterboro). On ne se refusait rien, chez Epstein !  Malin, Ghislaine Air disposait du Programme d’Exemption de Visa (Visa Waiver Program ou VWP) un programme fédéral permettant à des citoyens étrangers de voyager aux États-Unis, y compris en cas de transit, pour une période maximale de 90 jours sans devoir obtenir préalablement un visa. Et comme la plupart des jeunes proies recrutées étaient jetées après usage… le système était parfait ! Pire encore, car Ghislaine Air n’en possédait pas un de Beech 400 , mais deux, le second étant le N493LX (RK-244, de 1999, ici à droite et donc neuf) utilisé seulement pendant un an, vers la mi 1999.  Voilà qui commence à faire beaucoup comme flotte aérienne au service d’une obsession !!!  Une flotte c’était beaucoup dire, pour les deux derniers appareils cités.  On peut être propriétaire d’une part d’avion et non de sa totalité comme on peut l’être pour un appartement dans une station de ski ou en bord de mer.  C’est le cas de deux Hawker-Beechcrafts cités, (à l’origine c’était un projet de Mitsubishi, le MU-300 Diamond, en remplacement du MU-2), le second ayant tout simplement remplacé le premier à partir d’une certaine durée d’usage : Air Ghisaine ne détenait en effet que 6,25% seulement de chacun d’entre eux, « ce qui lui octroyait le droit de voler 50 heures par an pour la somme de 420 000 dollars » me confirme un spécialiste des affaires aériennes. Presqu’un million de dollars quand même, mais à la place des 7,9 millions de dollars pour un prix d’achat neuf (en 2009) ! « En 2014, les valeurs du 400A allaient t de 500 000 dollars  pour les modèles des années mi-90 à 1,3 million pour les modèles 2003, un Hawker 400XP de 2004 valant environ 1,5 million, et les derniers modèles de 2010 au moins 2,5 millions » précise Wikipedia. En résumé, c’était très cher payé, donc, chez Ghislaine Air, l’usage de ces deux engins pour un laps de temps si court de vol effectif !!!  Pourquoi payer si cher pour se rendre dans le ranch perdu ?

Question de sécurité nationale

La liaison durable entre Epstein et Maxwell a donné des résultats assez inattendus et inquiétants pour la sécurité des pays, via l’entregent de la fille du magnat de la presse décédé, grande connaisseuse du gotha anglais, dont la famille royale comme on le sait (ou le Pape et même Fidel Castro !).  Ainsi le 7 décembre 2000, un des avions d’Epstein avait été autorisé à se poser sur la base militaire de la RAF de Marham, avec à bord le duc de York, autrement dit le fameux prince Andrew, aujourd’hui de plus en plus sur la sellette.  Le vol noté par le pilote David Rodgers  avait eu lieu à bord du Gulfstream G-1159B encore immatriculé N908JE (cf ici à gauche).  L’avion, était parti de Teterboro le 5 direction le Bourget (?) où il avait d’abord atterri le 6, avait ensuite rejoint Londres-Luton le 7 et dans la même journée avait effectué un saut de puce jusque la base des Tornados de la RAF de Marham (alias Sandrigham, indicatif EGYM sur le livre de bord). Le même jour encore, il s’était ensuite dirigé vers Norwich d’où il s’était élancé dans l’autre sens vers l’Atlantique et la base bien connue de Gander (le 9), atterrissant dans la foulée à Palm Beach et retournant le 11 décembre à Teterboro, sa base de fonctionnement. Dans l’avion, avait noté Rodgers, il y avait outre JE (Jeffrey Epstein), « GM »  (Ghislaine Maxwell), « ET »  (Emmy Tayler, alors assistante de GM), Kelly Spamm (?), Tom Pritzker (responsable de la chaîne d’hôtel Yatt, lui aussi mis en cause aujourd’hui) et une fille indéterminée (« female » à bord, annoté sur le registre). Virginia Giuffre, peut-être bien, qui accuse ouvertement Andrew de l’avoir violée !!!  En 2011, après qu’Epstein ait été une première fois incarcéré, Maxwell avait démenti avec véhémence avoir été à bord de l’avion… «Un certain nombre de journaux ont montré un manque total d’exactitude dans leurs reportages sur cette histoire et un échec à mener l’enquête la plus élémentaire ou une réelle diligence raisonnable. Je suis en train de prendre des mesures pour faire effacer mon nom. » Avait-elle dès 2011 senti le vent du boulet venir ? Elle ne pouvait ignorer les dépositions signées par les « rabatteuses », même si Acosta les avaient maintenues secrètes !!!  Bref, en 2011, cela commençait à se fissurer, et Maxwell allait progressivement devenir invisible… et encore davantage en 2015 avec l’annonce de la remise en cause de l’accord passé avec Acosta…  Maxwell, en 2011, jouait en tout cas déjà ouvertement aux hypocrites.

Angel Fire, la porte de l’enfer de la drogue ?

Ce qu’il y a de gênant avec le petit aérodrome discret d’Angel Fire, c’est qu’il a joué un rôle « historique », que d’aucuns semblent avoir oublié, ayant été cité lors de la découverte des circuits de drogue menant à l’Arkansas et à celui de la Mena… et aux Clinton, aux temps de Barry Seal (4).  C’est ici Suzan Manzur qui en parle très bien, lors de l’interview de Roger Morris, auteur de « Partners in Power, The Clinton and Their Americas » . « Vous notez également dans le livre que Mena était la plaque tournante américaine de la contrebande de drogues, d’armes et d’autres produits de contrebande à partir d’aéroports ruraux «méticuleusement entretenus» dans six autres États: Alabama, Mississippi, Kentucky, Louisiane, Floride et Arizona. Nous connaissons l’aéroport de Marana, au sud de Phoenix, en Arizona, qui pendant les années vietnamiennes était la base américaine d’Air America, et que certains des avions de Seal étaient des appareils Air America appartenant à l’ancienne CIA – un Learjet,  des hélicoptères et des transports militaires américains. Sally Denton, éminente historienne et journaliste d’investigation que vous reconnaissez dans votre livre comme son « ange gardien » intellectuellement et spirituellement, m’a dit: «Les autres aéroports dont je me souviens avoir été impliqués étaient l’aéroport de Baton Rouge où Barry Seal opérait, la base aérienne de Homestead, Greybull dans le Wyoming et Evergreen (??) en Arizona. » Sally se réfère peut-être au parc aérien Pinal, juste au nord de Marana, qui a été utilisé comme base Evergreen / CIA et / ou à la piste d’atterrissage de Firebird Lake dans la réserve indienne de Gila, en Arizona, d’où volaient Evergreen et Southern Air. Elle a ajouté qu’il y avait également « des pistes d’atterrissage privées à Lexington, dans le Kentucky et à Angel Fire, au Nouveau-Mexique », et qu’elle pensait « qu’ils utilisaient une piste d’atterrissage dans le Nevada, près du site d’essai ». Aurait-on découvert de la sorte l’une des sources de revenus si mystérieux d’Epstein ? A savoir l’organisation d’un trafic de cocaïne grâce à des endroits-clés comme les Caraïbes et le Nouveau-Mexique, sans oublier la Floride et Manhattan (pour l’acheminement vers la clientèle principale ) ? La jet-set raffole du produit, et les jets sont son premier vecteur de dissémination : avouez que de faire le lien est tentant !!!  Morris insistant plus loin sur sa démonstration : « Angel Fire est proche de Taos. C’est au nord et au nord-est de Santa Fe. Et c’est aussi une station de ski très chic et une station d’été. Des maisons de loisirs éparses. Quelques domaines là-haut. Mais assez isolé dans les montagnes. Il y avait une importante piste d’atterrissage qui était bien sûr utilisée par les avions privés. Les avions privés vont et viennent tout le temps en Amérique dans de petites zones privées comme celle-là. Ce qui était inhabituel chez Angel Fire, comme l’ont découvert des journalistes du Journal  d’Albuquerque et d’ailleurs, c’est que ces jets de nuit peints en noir et peu communs arrivaient aussi à des heures étranges ». En novembre 1986, le New-York Times confirmait la chose, et rendait compte d’un procès de trafiquants de cocaïne, avec Frederick Luytjes comme pilote (devenu informateur de la police) et d’un des responsables du réseau, Thomas K. Edenfield Jr, qui habitait… Albuquerque (l’avion était à son nom en 1985) ! Lorsqu’on les avait arrêtés, ils avaient déjà fait transiter en cinq ans 7,5 tonnes de coke, d’une valeur à l’époque de 150 millions de dollars.  Les avions étaient ceux d’Air America, ex-compagnie de la CIA rachetée (15 millions !) par le trafiquant colombien Arturo Pablo Correa-Arroyave. L’homme de main du groupe était son frère, Rigoberto Correa-Arroyave, surnommé  »The Cocaine Cowboy.’’  Pablo Correa Arroyave périra assassiné avec Hernán Valencia lors de la terrible guerre des gangs imputée à… Pablo Escobar et au Cartel de Cali (créée par les frères Rodriguez Orejuela : Miguel et Gilberto, et José Santacruz Londoño alias « Chepe »); le  cartel le plus violent de tous.  C’est ce Cartel, qui en s’associant à la police, fera tomber Escobar en le pistant par écoutes téléphoniques (les policiers seront payés grassement par le cartel pour l’avoir tué) ! L’avion qu’utilisait en priorité Luytjes (5) était à part, c’était un B-26 Marksman, immatriculé N99426 (aussi N320). On note la verrière de son cockpit, celui d’un… DC-6 ! L’appareil, un bimoteur à hélices très rapide, était surnommé le « Learjet de l’époque ». Frederick Luytjes s’était fait retourner par la police après qu’un des avions du gang, piloté par Jim Cooper, lors d’un crash, avait tué quelqu’un circulant en voiture devant lui. Pour éviter la prison, on lui avait proposé de devenir informateur, alors qu’il avait été recruté par Jorge Ochoa. A ses débuts il volait avec un Cessna 310, emportant une quantité massive de coke, plus d’une tonne au dessus du poids d’emport autorisé.

Un drôle de revendeur

On notera aussi que pas loin au nord d’Albuquerque il y a le « Springs Resort & Spa » de Pagosa Springs, des sources chaudes touristiques fort prisées, devenues le repère paravent des activités des frères Whittington, deux anciens pilotes des 24 h du Mans, et de sérieux clients question trafic de cocaïne. Deux sacrés lascars ayant fondé  World Jet !  Eux et leur Hawker N49RJ qui avait aussi servi à balader l’ineffable Posada Carriles... l’homme de main protégé de la CIA !!! Le Hawker avait été inscrit chez Starbridge Landing Inc, au nom d’Armando R. Rivera. en février 2013.  Le 21 mai, le gouvernement vénézuélien s’en saisissait… « à la suite d’un appel téléphonique sur un envoi prévu de cocaïne fomenté par quatre individu installés à l’hôtel Intercontinental, (« LL », alias « Luígi », « Roberto », de nationalité américaine, « M.Á.V. », alias « El Júnior », de nationalité colombienne et « HL », militaire à la retraite de l’aviation, prête à parti dans le Hawker N49RJ, stationné à l’aéroport de La Chinita International Airport  » selon l’arrêt de justice.  Un inspecteur d‘Interpol était présent ce jour-là !  Or, surprise, sur un cliché du Gulfstream G1159B ayant appartenu à Epstein (N909JE) et devenu vénézuélien, pris le 12 mars 2016 à Puerto Ordaz au Venezuela, on pouvait admirer, curieux hasard, le même avion, sur le même aéroport, donc croisant l’autre…  Plus étrange encore, quant on découvre que le même Gulfstream d’Epstein était passé brièvement par la même société Starbridge Landing Inc (dissoute depuis) avant d’être exporté pour devenir le YV569T !!! La séquence du croisement des deux appareils est visible ici… une coïncidence, certainement, mais quelle coïncidence ! Derrière l’acheteur de l’avion d’Eptein il y avait en fait Oscar A. Faria, dirigeant de Polyflex LLC, dont les activités s’inscrivent au Paraguay, au Mozambique et en Guinée-Bissau.  Faria, interviewé ici, avait en prime été incapable d’en fixer le prix d’achat ! Selon une indiscrétion de courtier, l’appareil âgé de 45 ans avait été vendu par Hyperion une bouchée de pain : 30 000 dollars seulement !!!  A peine le prix de son poids en aluminium ! Hypocritement, le courtier Gary Anzalone de la société Equus Global Aviation, qui avait vendu l’appareil « ignorait » paraît-il « qu’il appartenait à Epstein » (selon Faria, Anzalone lui avait pourtant dit qu’il avait embarqué à bord Bill Clinton !) !!! En voilà un fort mal renseigné !!! Faria annonçant un peu plus loin que l’avion, réduit à l’état d’épave volante, avait en fait été démantelé et « vendu pour pièces détachées, le prix de réacteurs à remplacer étant bien trop élevé », bien qu’il avait fait une fort mauvaise affaire (mais réalisée avec quelques selfies frimeurs sur Instagram entre deux sourires carnassiers).  Ou un homme qui mentait ouvertement, car en parallèle, on tombait il y a peu encore sur une de ces autres propositions de vente d’avion:  un Boeing 727 cette fois « repeint en 2011 » dont les couleurs (gris et blanc) nous en rappelaient un autre. Aucun doute en effet : c’était bien le célèbre « Lolita Express » d’Epstein !!!  Le numéro de série 20115 datant de 1969 !!! Celui-là aussi, Anzalone ignorait à qui il avait appartenu ? Ou que celui celui-là avait été proposé à 35 000 dollars seulement sans trouver d’acquéreur et a fini démantelé  ? Le Hawker, lui, a été déclaré le 26 août 2019 « pas à vendre, et retiré de l’utilisation ». Connaissant le pays et ses pratiques, il y a de forte chances en fait qu’il ait été utilisé déguisé pour un ultime vol de coke et qu’il se soit crashé (on songe aussi au N988NN dont l’immatriculation -fausse- avait été posée à l’envers– et qui s’était posé en panne sèche à Chetumal en décembre 2018 après avoir été vu dans les environs de Quintana Roo (mais ce serait en fait plutôt le N466MM,)!

Le précédent de Dan Lasater, à l’identique !!!

C’est à Angel Fire que Dan Lasater, trafiquant de drogue noire avait établi sa base. en utilisant comme couverture la chaîne de restaurants de la Ponderosa Steak House (6). Il possédait aussi un domaine skiable du Nouveau-Mexique… acheté 20 millions de dollars pour lequel Clinton avait fait de la pub en évoquant là-bas une « Arkansas Week » !!!  Sidérant ! L’homme avait offert 637 millions à l’Etat de l’Arkansas et aux Clinton, dans les années 80. Il possédait un ranch de 17 000 acres au Nouveau-Mexique où venaient les Clinton… amenés sur place dans un de ses jets privé.  Condamné pour usage de cocaïne en 1986, il avait obtenu le pardon présidentiel de Clinton en 1990… Il vivait dans sa propriété de Paron, de 7 373 acres achetée 3,25 millions en mars 1993 à International Paper Co, et annoncée comme le terrain du « Cockspur Hunting Club », qui lui servait de couverture.  Là aussi, les avions volaient bas : « les éventuels intrus étaient avertis que le propriétaire était le « Cockspur Hunting Club ». Au même moment, les habitants ont déclaré qu’il y avait une augmentation du nombre d’avions volant à basse altitude au-dessus de la propriété. Selon Hill » (Hoyt Hill, le chef des pompiers du lieu), « à la différence des avions militaires qui survolent occasionnellement la région, il s’agissait de « petits avions de type Cessna ». Il a ajouté que ces avions survoleraient généralement les montagnes Cockspur sur la propriété du Sud-Est, à plusieurs kilomètres de la route principale. « Après le départ des avions, 20 à 30 minutes s’écoulaient et les petits camions et les jeeps quittaient la propriété par deux sorties différentes », a déclaré Hill. Il a ajouté que les voisins, lors d’une rafale d’activités aériennes, avaient consigné les détails, qu’ils avaient ensuite transmis aux autorités fédérales. Capt. Gene Donhan du département du shérif du comté de Saline, où se trouve Paron, a reconnu que son département avait également reçu de telles plaintes de la part de résidents de Paron, mais qu’il ne pouvait pas les commenter. » J’ai raconté ici le cas de Lasater.  Dans un très étonnant document officiel intitulé « United States Congressional Serial Set, No. 14778, House Report No. 454 … », on trouve un édifiant texte évoquant le rôle de la coke chez Lasater… auprès de (très) jeunes filles : « l’ampleur des prétendues fêtes de Lasater et de sa distribution de coke, ainsi que ses goûts pour les adolescentes et les jeunes femmes, sont décrites dans des dizaines de dépositions sous serment souscrites par Delaughter. Patricia Anne Smith affirme dans une de ces déposition : «Dan Lasater m’a initiée à la cocaïne à l’âge de 16 ou 17 ans lorsque j’étais étudiante à la High Little High School de North Little Rock. … J’étais vierge encore deux mois auparavant avant d’avoir rencontré Dan Lasater. Lasater m’a offert de la cocaïne et des cadeaux en échange de faveurs sexuelles. »Elle a affirmé qu’elle avait également organisé des visites chez le médecin et qu’elle avait pris des pilules contraceptives ».  « D’autres jeunes filles ont raconté des histoires similaires. Lisa Ann Scott, qui avait 19 ans lorsqu’elle a rencontré pour la première fois Lasater et l’un de ses associés partenaires, George Locke, a affirmé avoir reçu de la cocaïne des deux hommes du milieu de 1984 au début de 1985: «La première fois que j’ai rencontré Dan Lasater et George Locke c’était chez George Locke. Ce soir-là, George Locke m’a donné environ dix rails de cocaïne. J’ai reçu environ huit à dix rails de Dan Lasater. »  Scott a également décrit en détail un voyage à Las Vegas qu’elle a fait avec d’autres filles à bord du jet de Lasater où la cocaïne était disponible. » Jeffrey Epstein avait eu un précédent, qui mouillait déjà Bill Clinton, et la coke était au milieu de l’affaire (et les très jeunes filles aussi). Le pilote de Lasater, Ronald P. Ziller, interrogé en 1986, décrira les deux jets utilisés : un Canadair Air Challenger 600S, le N600DL (N°1078) et un Lear Jet 24B N100DL … lors de la même déposition il confirmera une visite à Belize dans l’intention d’y acheter une ferme de chevaux mise en vente par Roy Carver – le roi du pneu- (Lasater était un grand amateur de chevaux de course) ! Le Learjet, devenu plus tard transporteur d‘organes, s’est écrasé en 1998 à Orlando en Floride (à gauche ce qu’il en reste). Le Challenger vole toujours aujourd’hui, il est devenu… chilien (CC-ATA) ! 

Profil bas

Depuis l’arrestation, Ghislaine Maxwell, qui paradait en tenue d’opérette aux côtés de son mentor, fait désormais profil bas (c’est tout à son intérêt !), partie se réfugier depuis à Manchester-by-the-Sea dans les environs de Boston. Elle y a tout intérêt, pouvant être accusée, aujourd’hui encore d’avoir organisé le réseau de rabattage de jeunes filles destinées à être violées, ce qu’elle ne pouvait ignorer. Ecrasée par la personnalité de son père, qu’a-t-elle conclu comme pacte inavouable avec Epstein ? Elle, l’organisatrice de soirées mondaines comme celle sur un yacht à St Tropez en 2001, où l’on pouvait croiser des gens comme le footballeur Ronaldo et Noemie Campbell, voire Flavio Briatore, qui ne pouvaient ce soir-là ne pas avoir vu la pauvre Virginia Roberts – ici sur la droite de la photo -, « l’esclave sexuelle » déclarée d’Epstein, qui plaisait tant au Prince Andrew (sous le regard même de Ghislaine) !   Si Jeffrey Epstein a pu si longtemps œuvrer de la sorte, c’est bien grâce à toute une jet-set complice de ses crimes, ou la première à fermer les yeux !  Ici à gauche, la voici fort jeune encore en compagnie d’Ivana Trump, la première femme de Donald (et la mère d’Ivanka), qui accusera plus tard Trump de lui avoir imposé des rapports non consentis alors qu’il étaient mariés ! Tout un petit monde qui se côtoie, le monde des fortunés de la jet-set. Des gens qui s’immiscent en plus haut lieu, comme ici encore Ghislaine Maxwell invitée en 2013 par l’ambassadeur des îles Palaos (en Micronésie) à l’ONU, pour son Terramar Project, soucieux d’environnement paraît-il : ces gens-là, qui ne voyagent qu’en jet privé, savent décidément tout recycler (7) ! 

Les avions oubliés d’Epstein

L’épluchage de tous les vols des engins volants utilisés par Jeffrey Epstein réserve des surprises on vient de le voir, mais ce n’est pas fini :  certains ont été visiblement oubliés ou ignorés par la presse, trop focalisée semble-t-il sur le Boeing 727 transformé en baisodrome volant.  Du 26 juillet 1991 au 16 décembre 1994, puis jusque août 1995, Epstein a utilisé un autre appareil complètement oublié : un Hawker 700, acheté à Canadair Challenger Inc., au nom de la J. Epstein Company. Le modèle 257087/NA0262 datant de 1980, ex N404CB de Comair, qui a été immatriculé d’emblée par Epstein N908JE – le futur intitulé de son Boeing 727 – et devenu plus tard N988JE (on constate donc tôt chez lui l’usage et l’imposition de ses initiales, qu’il utilisera sur tous ses appareils, chose qu’il a réussi à imposer tout le temps à la FAA !). L’avion était enregistré chez Hyperion Air, déjà, avec le Boeing N908JE et le Gulfstream II N909JE, le premier des trois Grumman d’Epstein. On ignore ce qu’à pu faire cet appareil et comment il a pu être acheté (d’occasion, il est vrai, c’était un engin vieux de onze ans déjà). Le vieil appareil volait encore en 2017, où il a été aperçu en bon état à Puerto-Rico le 21 janvier 2017 sous l’immatriculation N561PS. Il avait été revendu en 2015. Il vole toujours, pour de petits sauts de puce récemment entre Oakland County et Charlevoix ou Coleman. Il appartient désormais à Aircraft Sales of America LLC. Sa valeur actuelle est de 400 000 dollars environ, sinon moins. Le Hawker 125, est l’avion préféré des trafiquants de cocaïne qui les abandonnent à Belize au Honduras ou en Apure comme bon leur semble, une fois leur chargement de coke vidé.

Les avions les plus répandus après ce modèle étant chez les bimoteurs les modèles Beechcraft King Air ou les Cessna de la série 400.  Or, coïncidence dérangeante, en scrutant attentivement, comme l’a fait à ma place un ami, les longs listings des vols effectués par les pilotes d’Epstein, on est tombé aussi sur l’un d’entre eux, cité à plus de 60 reprises. Je dis « les pilotes » car ils étaient quatre au total, incluant Larry Visoski comme responsable : David Rodgers, Larry Morrison et Bill Hammond :  Rodgers, sur sa propre page LinkedIn, nous ayant lui-même donné un aperçu de ses activités pour Jeffrey Epstein, en nous apprenant « qu’il vole couramment comme commandant de bord ou co-pilote sur un Boeing 727, mais aussi sur un Gulfstream, un Bell 407, un HS-125 et un Sikorsky S-76C « (et donc sur tous les appareils d’Epstein !). Fait notable chez lui, de 1987 à 1991 il bossait chez The Glimcher Company (aujourd’hui Glimcher Group) comme  « responsable de toutes les opérations d’un Jet HS-125 dans le transport de cadres d’une société de développement immobilier vers divers centres commerciaux régionaux et centres financiers aux États-Unis. » Ces quatre pilotes assignés à comparaître le 26 juillet 2019, on avait ressorti leurs listings de vols déjà révélés lors de la première enquête enterrée par Acosta.

L’avion de Zorro ?

En 1993, Jeffrey Esptein rachète le ranch d’un gouverneur éleveur devenu millionnaire appelé Bruce King (resté en place de 1971 à 1995 !) situé prés de Stanley, au sud de Santa Fé. Une énorme propriété avec terres alentours de 8 000 acres au total. Gary King, le fils du gouverneur a été le  » state attorney general » de l’Etat de 2007 à 2015, recevant 15 000 dollars d’Epstein en 2006 pour devenir attorney general, sous l’étiquette démocrate, plus 35 000 dollars de firmes ayant des liens avec Epstein en 2014. La tranquillité, ça se paie, à l’évidence et Epstein en ce sens n’était jamais avare.  L’argent a été depuis retourné, paraît-il. Dès l’année suivant l’achat, Epstein commence à tout y modifier agrandissant le logement principal à 5300 m2, creusant une piscine et un patio. Non sans recevoir des amendes pour défaut de permis de construire au moins à deux reprises !!! Visiblement il n’en avait cure ! Pas loin de là Tom Ford, « designer de mode » (styliste) et visiteur du ranch, initiateur du « porno chic » chez Gucci, et directeur en 1990 du pôle Création et Communication de Yves Saint Laurent Couture, possède le sien de 20 000 acres. L’endroit avait été mis au nom du Zorro Trust, qui se transformera plus tard en Cypress, Inc, le ranch lui-même s’appelant «  Zorro ». Selon certains il aurait choisi l’endroit car dans l’Etat l’âge du consentement descend à 17 ans, alors qu’en 2008 son accusatrice avait justement cet âge, et que l’Etat dispose de scientifiques de renom, Jeffrey Epstein s’étant mis en tête de plus ou moins se cloner ou d’être cryogénisé.  On a retrouvé depuis des photos de l’une de ses accusatrices dans le ranch, notamment en hiver.

Mais une autre personne connaissait particulièrement les lieux : notre fameux chef pilote depuis muet comme une tombe, car c’est là qu’il a marié en 2017 sa propre fille Taylor, âgée de 25 ans, à un dénommé Brendan Cusack.

La piste du petit Cessna bimoteur 

Pas loin de ce ranch, Epstein a aussi fait bâtir une piste d’atterrissage pour petit appareil: ses Gulfstream ou son Boeing ne peuvent s’y poser. C’est de la terre, et un petit hangar aux flancs peints en rouge: il fait 19 mètres de large. De quoi y loger… un Cessna. Car là encore c’est un des avions oubliés, un Cessna C-421B, dont on retrouve la trace à deux endroits. Dans les listings épluchés, où on le présente doté de l’immatriculation «  N90BBM » ou plutôt N908GM, notée en personne par le pilote David Rodgers (la première étant mal orthographiée). Une immatriculation qui sera redonnée plus tard au Sikorsky d’Air Ghislaine Inc ! Difficile d’en retrouver aujourd’hui la trace, mais finalement, c’est Epstein lui-même qui nous la donne, ou plutôt le raid des policiers dans sa villa de Palm Beach, (en 2005 !!) où après avoir longé des couloirs ornés de tableaux de nus présentant en priorité des fesses (dont une fort dérangeante d’une petite fille, qui en fait bien un pédophile avéré, cf la page 15 du rapport), on distingue une maquette en résine semble-il (ou en bois), plutôt « cheap », posée sur un socle de plastique transparent, dont le décalcomanie d’immatriculation a beaucoup jauni.  La définition hélas ne permet pas d’en distinguer l’immatriculation, mais on constate que sa décoration fort sobre se résume à des tracs rouges sur les capots moteurs et une bien plus lisible sur la queue. A bien regarder, on constate que c’est un J et un E entrelacés, le E ayant été positionné horizontalement !!!  A quoi servait-il donc exactement ? A transporter lui aussi de la coke comme ceux de Lasater ? Il transportait comme les autres de jeunes filles, en tout cas, a noté candidement Rodgers : ainsi « Patsy », « Kristy », « Alyssa », les 13, 20 et 25, 26 et 27 mai 1997, baladées en Floride cette fois et non au Nouveau-Mexique, de l’aéroport international de Palm Beach à celui de Kissimme en Floride, puis retour, et ensuite vers le Lakeland Linder International Airport (en Floride toujours) et direction ensuite le Middle Georgia Regional Airport en Georgie (près d’un énorme centre commercial) pour un retour à Kissimmee et Palm Beach !!!

L’avion fera aussi de drôles de voyages sur d’étranges aéroports tels que celui d’Avon Park, toujours en Floride, ou pour aller visiter Signature à Key West, certainement pour vérifier une maintenance de plus gros appareil de la flotte. En août il était à Amarillo (au Rick Husband Amarillo International Airport) puis au LO Simenstad Municipal Airport (dans le Wisconsin) avant de descendre vers l’Ouest vers Albuquerque pour rejoindre son ranch !  Lui aussi ne chômait pas ! Tout cela sous le nez de la FAA qui n’y voyait goutte, comme à son habitude… (8). Une question demeure : pourquoi donc celui qui avait possédé toute une flotte de jets onéreux gardait-il chez lui de façon nostalgique une maquette sans valeur d’un aussi petit appareil ? La nostalgie de ses débuts… dans le trafic ? A noter aussi dans le reportage de CBS 12 ce que les policiers avaient aussi trouvé:  des notes d’appels téléphoniques, non datées mais aux environs de 2004 selon la télévision… Un appel de Donald Trump  !

Les avions cargos d’un prédateur-prêteur sur gage ?

Les incessants voyage aériens d’Epstein ne peuvent s’expliquer uniquement par son insatiable activité sexuelle. Les origines plus que floues de sa fortune (pas si imposante que ça, laissant entrevoir un schéma possible de Ponzi comme l’ont suggéré certains,). Une vie sur le modèle de son seul mentor véritable, Steven Jude Hoffenberg, de Towers Financial condamné à 20 ans de prison pour avoir détourné 450 millions de dollars (9), sa fin en prison étant en ce cas inéluctable, comme celle de son mentor, et il le savait (10), on l’avait vu des années auparavant (en 1992) vanter le partir démocrate, affublé d’un couvre chef ridicule avec les noms de Bill Clinton et d’Al Gore, qui battront George H. W. Bush et  Dan Quayle !  Cet homme osait tout, tout simplement ! Des spéculations qui laissent aussi entrevoir un autre rôle dévolu à ses jets privés, dont un à fini revendu au Venezuela, on le rappelle, ou qui se sont posés dans des endroits dont l’histoire nous a appris qu’ils avaient longtemps servi de hub à cocaïne. La jet-set où il pérorait étant avide de cocaïne, on peut largement supposer que c’est de cela dont il s’agît également et non de savants tripatouillages de Nasdaq pour lesquels il n’a laissé aucune trace d’activité. Rien, nada à part son passé trouble chez Hoffenberg !  L’homme aurait travaillé ainsi au bluff pendant des décennies, se prétendant millionnaire alors qu’il ne l’était pas, via des revenus licites ou des transactions « normales » inexistantes ou inventées.  Il affirmait faire fructifier l’argent que les riches lui prêtaient (n’acceptant « rien en-dessous du milliard de dollars » selon ses propres dires). En fait, une fois les billet obtenus, ils prenait dans sa nasse plein de jeunes filles accortes, dont il filmait les ébats sexuels pour faire chanter ensuite ses prêteurs.  Les filles devenant ses gages assurés.  Sinon on s’explique difficilement comment il aurait pu hériter d’une villa appartenant à son ex-patron Leslie H. Wexner contre… zéro dollar. Wexner, créateur de la chaîne de lingerie Victoria’s Secret l’avait en effet acheté 13,2 millions en 1989, un des chats immobiliers les plus élevés à Manhattan.  Or il n’existe aucune trace de la transaction de revente, Jeffrey Epstein ayant tout simplement déclaré qu’elle était « devenu sienne en 1996« , sans que Wexner n’y trouve à dire !!!  Discrètement, l’immeuble  a été transféré en 2011, trois ans APRES son incarcération,  au nom d’un discret trust appelé Nine East 71st Street Corporation, puis vers un autre, Maple Inc. situé dans les Iles Vierges US.  Sans encore que Wexner n’y voit quoi que ce soit de répréhensible !!!  Un document de propriété sans vendeur de départ ??? Un vol, non déclaré par le propriétaire, mais pour quelle raison inavouable ? Autre incongruité, la découvert d’une autre villa de 316 m2 à Lake Worth cette fois, pas loin de Palm Beach, d’une valeur de 1 million de dollars, ayant comme propriétaire une société installée à Tampere … en Finlande. La même société (Laurel Inc) étant aussi installée à … Saint-Thomas dans les îles Vierges US ! Une piscine y a bien été ajoutée, mais elle ne possède aucune chambre !  A quoi donc pouvait-elle lui servir ?  Ses biens demeurent suspicieux.  Ses avions valaient «  80 millions », selon lui, avant sa mort : dans un testament, qui aurait été signé peu de temps avant son décès, ils ont été annoncés ne valant plus que 18 millions au total (bateaux et voitures compris en prime !).  En cash, il ne disposait plus que de 56 000 dollars ! Epstein n’était pas qu’un prédateur, c’était aussi le roi des maîtres-chanteurs, et tous ceux qui se sont crus obligés de ne rien dire à son propos avant une bonne raison : il les avait tous piégés !

Ne reste plus qu’un cas encore à étudier dans cette affaire sans fin (en attendant d’autres découvertes) : celui d’une de ses rabatteuses, devenue… pilote de Gulfstream, chaperonnée par l’inévitable « Larry” Visoski, ce que vous verrons bientôt, si vous le voulez bien.  Un autre cas assez extraordinaire en effet…
 

(1) on pense que son immatriculation est fausse ou que le pilote l’a mal notée. Ou que la FAA, comme à son habitude, a oublié que d’autres engins portaient la même. Il est signalé sur un manifeste de bord en date du 6 août 2002 comme ayant atterri sur l’aéroport de Double Eagle II, petit aéroport à l’ouest d’Albuquerque (l’un des Gulfstream, le N212JE, a été photographié  à Scottdale en Arizona le 5 avril 2014) près du ranch Zorro appartenant à Epstein, piloté par David Rodgers.  C’est aujourd’hui depuis 2014 le numéro d’un Cessna Centurion P210, et auparavant d’un Bronco OV-10D de Dyncorp qui s’était écrasé en 2000.  Comme Dyncorp en Bosnie avait été accusé de recruter des jeunes filles de 14 ans, on a monté depuis toute une théorie qui en fait ne tient pas sur l’implication de l’armée dans un trafic d’êtres  humains – et de jeunes filles – à partir des Balkans. C’est une piste complotiste qui ne repose sur rien de tangible, même si effectivement les  gens de DynCorp ont commis des viols où ont été embarqués dans des trafics de drogue.  Retenons plutôt l’idée que l’aéroport de Double Eagle II a tout du « hub » parfait de transfert de jets privés vers  des hélicoptères ou des avions plus légers pour rejoindre le fameux ranch de Jeffrey Epstein !

(2) quant à savoir si « Capt Big Dawg » (dont le fils est dans les services de sécurité militaires c’est encore surprenant !) s’est bien rendu lui aussi sur l’île infâme; c’est très simple à prouver : adorant faire de selfies, il n’a pas pu s’empêcher d’en faire un bien compromettant :  celle où il pose très près d’une… vache. En fait une vache en plastique, posée sur l’herbe à l’entrée côté ponton de la villa de Little Saint James, et dont la localisation surprend.  Simple sculpture ou dispositif dissimulé de sécurité, connaissant l’individu qui y habitait on songe plutôt à la seconde solution ! En 2014, au festival de Glastonbury en Angleterre, on avait bien dissimulé des relais WIFI 4G dans de fausses vaches…. Pilote de Gulfstream, avion qui ne pouvait pas se poser sur Little Saint James, comment était-il arrivé là et pourquoi donc ?

(3) une personnalité et une relation trouble très bien expliquée ici dans le magazine GQ  : « Maxwell, la plus jeune des neuf ans, et selon la plupart des gens, la favorite de son père, a été écrasée. Belle, célibataire et sur le point d’avoir 30 ans, elle avait reçu une éducation d’Oxford et une confiance innée et dure (certains diraient même de l’intimidation), mais elle était confrontée à la ruine, selon les normes d’une société exigeante, avec son appartement à une seule chambre à Manhattan  et une allocation de fiducie de seulement 80 000 livres par an. Epstein devint son chevalier en polaire zippée et en jean délavé. Pendant longtemps, on disait que le couple sortait ensemble. Selon certaines rumeurs, Maxwell aurait commencé à gérer les propriétés d’Epstein. (Il y a beaucoup de spéculations sur le point de savoir si elle était techniquement un de ses employés.) «Ce que Jeffrey veut, Jeffrey l’obtient», aurait-elle dit une fois aux responsables de son île privée. Et quand ils se séparèrent – ce que Jeffrey voulait, c’était apparemment coucher avec d’autres femmes – ils semblaient étrangement se rapprocher encore plus. Maxwell était son «Queen Bee» comme l’a dit un employé. Après tout, si Epstein donnait à Maxwell accès au genre de richesses qu’elle avait connu avant la mort de son père, alors Maxwell lui donnait accès au genre de prestige que l’argent ne pouvait acheter, à savoir ses amitiés avec les Clinton et la famille royale. Même le pape et Fidel Castro étaient dans son cercle social.

En effet, le prince Andrew a tellement fait confiance à Maxwell qui l’a emmené à une soirée «prostituées et souteneurs» organisée par Heidi Klum en 2000, vêtue comme il se doit (ou que j’espérais) de coupe basse, de latex noir brillant et de rouge à lèvres. Les clichés de paparazzi sont toujours en ligne: le prince habillé comme chez lui comme un corgi en combinaison spatiale; Maxwell dans un pantalon en or et une perruque en platine (on ne sait pas si elle était un souteneur ou une pute), le bras noué sur son épaule. » Elle a toujours déclaré que son père Robert ne s’était pas suicidé mais avait été assassiné.  On attend ce qu’elle va pouvoir dire de son ancien mentor… elle avait elle-même détruit des tas de documents appartenant à son père sur la bateau même où il était mort… pour qu’elle raison, elle seule le sait.  Robert Maxwell dissimulait bien des secrets en effet !  Sa fille aussi !  Dans Vanity Fair, elle a raconté comment Donald Trump lui avait couru après, ce qu’Epstein avait visiblement « bloqué » : « un célèbre numéro de Sports Illustrated daté des années 1990, avec Epstein, raconte avoir rencontré Donald Trump à l’une des soirées de celui-ci dans le penthouse de l’hôtel Plaza, et avoir demandé à Epstein de chercher son numéro. « Jeffrey a dit qu’il ne le lui donnerait pas et qu’il devait me le faire parvenir », dit-elle. Elle le lui a finalement donné à une autre occasion, mais il a perdu le numéro. “Trump a appelé Jeffrey pour essayer de le récupérer, disant:“ Elle me l’a donnée! Tu sais qu’elle me l’a donné! Tu peux me le donner maintenant! »Mais Jeffrey ne l’a pas fait.» Elle rit. «À l’époque, Donald était une blague chez  tous les modèles. Nous savions tous qu’il était en faillite et que c’était un perdant. Je me souviens que Jeffrey avait dit un jour qu’il allait être en retard pour venir me chercher car il devait déposer de la nourriture pour Donald. Il était à la maison en train de pleurer sous les couvertures ». Ici à droite près de Ghislaine Blackwell au Anand Jon Fashion Show le 8 septembre 2000 à New-York. A l’époque, Trump venait de mener une courte campagne depuis fin 1999 pour la présidentielle (déjà, et oui !) mais il avait jeté l’éponge en février. Il était crédité de 3,2% des intentions de vote face à Al Gore ou G.W.Bush !  Confirmant qu’il n’était pas de taille comme le raillait si bien Maxwell !!! Ironie, il avait alors comme slogan de campagne de mettre en place une taxe exceptionnelle de 14,5% sur les plus riches ou être partisan de la couverture maladie pour tous qu’il a tant critiqué chez Obama!! Oubliés bien sûr 18 ans plus tard (faudrait lui rappeler)  !!! Dans une interview au New-York Times, il avait déclaré « je suis sorti avec plein de belles femmes, OK ? J’imagine qu’on a tous notre talon d’Achille. ». « Plein », sans doute, mais pas avec Blackwell (divorcé deux fois, il sortait alors avec Melania Knauss, la first lady actuelle) ! Epstein s’est vanté un jour d’avoir présenté Melania à Donald ce que cette dernière à nié !! 

(4) relire ici les deux épisodes :

(5) lire ici :


(6) C’est une partie de mon enfance télévisuelle qui resurgit : « en 1963, Dan Blocker, qui jouait Eric Cartright sur Bonanza, ouvrit le premier restaurant Bonanza à Westport, dans le Connecticut. En 1989, la chaîne de restaurants comptait plus de 600 restaurants répartis dans l’ensemble des États-Unis, servant les meilleurs steaks de surlonge et de faux-filet aux clients affamés.  À la même époque, en 1965, Dan Lasater, Norm Wiese et Charles Kleptz fondèrent le Ponderosa Steakhouse, ouvrant des restaurants aux États-Unis et au Canada. Les deux restaurants étaient des entités distinctes jusqu’en 1997, date à laquelle ils ont tous deux été achetés par la société mère Metromedia Family Steakhouses. En 2008, la société a déposé son bilan et, en 2009, elle est sortie de la faillite sous un nouveau nom, Homestyle Dining LLC. »

(7) les Palaos ont une autre particularité fort éloignée de l’environnement : les îles offrent un « pavillon corbillard » aux navires se rendant à leur casse finale en Inde, au Bangladesh ou au Pakistan, dans des conditions effroyables de pollution ! Revoir ici l’effrayant reportage d’Envoyé Spécial de 2008 sur le démantèlement du France...

(8) Ainsi cette libération de la visibilité du trajet de ses avions : « en novembre 2011, la FAA a ordonné que les sites Web de suivi des vols en ligne, tels que FlightAware et Flight Tracker, bloquent l’affichage de 7 000 numéros au grand public. Le Gulfstream II d’Epstein faisait partie de la commande. Le Gulfstream N909JE d’Epstein a ainsi été bloqué du suivi en ligne par une commande de la FAA ». Cette suppression étant aussi, il faut le rappeler, effectuée à la demande du propriétaire de l’appareil. On se doute qu’après 2011 Epstein se soit méfié de l’observation de ses trajets. L’un d’entre eux en 2016 continue à intriguer plus que les autres : celui vers l’Arabie Saoudite (ou Israel ?) à la veille de l’élection de Trump. Un vol au départ du Bourget, aller et retour, du 7 au 9 novembre 2016 ! Dans son fief de Manhattan, il y avait un portail de Mohammed ben Salmane d’accroché. L’avion avait aussi visité le Maroc le 6 avril 2017.  Chez lui on avait retrouvé un passeport périmé avec une adresse en Arabie Saoudite, et un faux nom !!!

(9) celui qui l’avait formé, après être sorti de sa prison en 2013  a déclaré récemment que l’ensemble de la fortune d’Epstein reposait sur de la fraude financière !!!  Celle, justement, qui avait jeté seul Hoffenberg en prison !!!  « Hoffenberg, Epstein et Towers Financial « ont exploité un système classique de Ponzi de la fin des années 1980 au milieu des années 1990″, qui a réussi à solliciter des investissements de plus de 500 millions de dollars des participants. Tout l’argent a été «détourné pour des utilisations inappropriées et personnelles», affirme la pièce, mais ne fournit aucune preuve à l’appui. Epstein «a fourni des services comprenant, entre autres, d’aider M. Hoffenberg à plein temps pour toutes les questions liées aux opérations commerciales et à la gestion de TFC (Towers Financial), y compris, sans toutefois s’y limiter, la levée de fonds en tant que co-conspirateur en relation avec la fraude Ponzi du TFC  », affirment les documents ». Hoffenberg, devenu « born-christian »  entre-temps en prison, avait, rappelons-le, créé le comité de soutien à Trump « Get Our Jobs Back » en avril 2016 !!! C’est le travail d’un journaliste obstiné, John Hays, qui dans sa minuscule rédaction du Morning Paper à Ruston avait découvert le pot aux roses vers 1990, peu de temps avant sa mort. Hoffenberg, partisan droitier de John Connally avait été démasqué par un long travail de fond du journaliste consciencieux et intraitable !! Et Epstein, sorte de mini-Madoff, avec par la même occasion !!! A deux c’est aussi à noter, Epstein et Hoffenberg avaient même tenté de prendre le contrôle de deux compagnies d’aviation : Pan American Airways et Emery Air Freight Corp. Mais pourquoi donc n’a-t-on pas écouté John Hays ? Il avait déjà tout trouvé !!!! Il faut en effet absolument relire l’acticle «  « How a Country Boy Snared a Money Man From the Big City » du 4 avril 1993 du New-York Times pour s’apercevoir que quelqu’un en effet avait déjà trouvé « le secret » de la richesse d’Epstein, que tout le monde cherche encore, car depuis tout a été hypocritement oublié, presse comprise !!! Hoffenberg, racontait le NYT avait fait comme l’a fait plus tard Epstein : « c’est après que Towers est devenu public que M. Hoffenberg a commencé à utiliser à la fois l’hyperbole non fondée et l’affinité pour les célébrités politiques qui sont devenues sa marque de commerce. Dans son rapport annuel pour 1987, par exemple, il a qualifié son unité de collecte de factures « de leader dans son domaine » sans donner de détails sur la taille de ses activités » (Epstein avait clamé  « ne prendre que des clients au-dessus du milliard de dollars ». « La même année, il a dit aux actionnaires de Towers que la société demanderait bientôt une inscription au Nasdaq. Cela n’est jamais arrivé » (comme Epstein l’a fait aussi !). Comme Epstein, il a lui aussi bluffé : « à la fin de 1987, M. Hoffenberg fit une offre peu convaincante mais largement publicisée sur Pan American World Airways, avec l’aide de plusieurs « partenaires » presque célèbres qu’il avait embauchés comme conseillers, dont le frère de Richard Nixon, Edward. L’offre a échoué mais les courtiers ont déclaré que la publicité avait stimulé ses ventes de billets à ordre » (Epstein jouait lui avec les chefs d’Etat et les chefs d’entreprise grâce à Ghislaine Maxwell). « Au début de 1988, il a utilisé les actifs d’un assureur de l’Illinois qu’il avait acquis pour faire une autre offre publique d’achat de courte durée, cette fois pour Emery Air Freight. Encore une fois, M. Hoffenberg, un bourreau de travail et un solitaire dont le mariage s’est terminé par un divorce il y a des années, n’a obtenu que de la publicité pour ses efforts – et, peut-être, du sentiment d’appartenance à la fastueuse fraternité des dirigeants de Wall Street »… 

(10)… ou bien plus simplement encore il ne rendait pas du tout l’argent prêté, en argumentant de façon tortueuse. Ainsi,  selon Vaniy Fair, « Epstein dirigeait l’International Assets Group Inc. (I.A.G.), une société de conseil, depuis son appartement situé dans l’immeuble Solo, dans l’est de la 66ème rue, à New York. Bien qu’il ait prétendu qu’il ne gérait que de l’argent pour des milliardaires, dans une déposition de 1989, il a déclaré qu’il avait passé 80% de son temps à aider des personnes à récupérer de l’argent volé auprès de courtiers et d’avocats frauduleux. Il n’était pas non plus au-dessus de la conclusion de contrats de pétrole et de gaz à risque, à l’abri de l’impôt, avec des investisseurs beaucoup plus petits. Un procès intenté contre Epstein par Michael Stroll, ancien responsable de Williams Electronics Inc., montre que, en 1982, I.A.G. avait reçu un investissement de 450 000 dollars de Stroll, qu’Epstein a investi dans le pétrole. En 1984, Stroll lui avait demandé de récupérer son argent. Quatre ans plus tard, il n’avait toujours reçu que 10 000 dollars. Stroll a perdu le procès, après qu’Epstein eut déclaré devant le tribunal, entre autres, que le chèque de 10 000 dollars était pour un cheval qu’il avait acheté à Stroll »….

documents de base :




à propos du parcours politique des Clinton et de leurs (nombreuses) casseroles :


Un autre texte plein d’enseignements : pourquoi les jets privés peuvent aussi facilement servir à des trafics inavouables, ce que je ne cesse de dénoncer depuis plus de 10 ans maintenant.


Extrait de l’inquiétant interview de Jeffrey C. Price, expert en aviation et professeur de science au  Metropolitan State University of Denver :

« Price a déclaré que la Transportation Security Administration, qui supervise la sécurité des vols commerciaux, est rarement vue dans des aéroports tels que Teterboro, qui propose des vols privés, une catégorie de transport aérien appelée aviation générale. « Si vous voyez un agent de la TSA à l’intérieur, c’est qu’il ils mangent généralement pour le déjeuner », a déclaré Price. La TSA affirme qu’elle « ne réglemente tout simplement pas les aéronefs de l’aviation générale ». « Dans un aéroport d’aviation générale, une personne peut essentiellement » faire un saut « et parcourir le pays sans aucune exigence de sécurité de la part de la TSA », a déclaré une porte-parole de l’agence dans un courrier électronique. Les riches et célèbres dépensent des dizaines de millions de dollars pour leur propre avion, ainsi que pour la commodité et la confidentialité qui vont avec. Lorsque la TSA a tenté d’imposer des règles plus strictes aux grands régimes privés il y a une décennie, des groupes de l’industrie s’y sont opposés et la proposition a été abandonnée. Ce qui reste est un ensemble de recommandations de sécurité lâches qui, selon la TSA, ne sont pas obligatoires. Les experts ont déclaré qu’une telle commodité présente un risque important pour le grand public. « Si quelqu’un voulait dupliquer une attaque de missile guidé ou par un avion de ligne, comme celle survenue le 11/9 en utilisant un avion privé, mon opinion personnelle est, je pense, que ce serait très facile, en fait », a déclaré J.P. Tristani, expert de l’aviation et ancien pilote de ligne aérienne commerciale, il fait écho à d’autres experts interrogés par NorthJersey.com et le journal TODAY NETWORK, dans le New Jersey. »

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