Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 4 août 2020

Affaire Epstein (3/4)


Si l’affaire Epstein, exposée dans un épisode précédent, m’a interloqué, c’est aussi parce qu’elle repose sur un usage absolument sidérant de jets privés personnels, arborant tous ses initiales ou s’échangeant entre eux les immatriculations, preuve encore une fois du manque de suivi évident de la FAA américaine. On a fermé les yeux sur plein de choses avec cet individu, notamment la notification obligatoire pourtant du nom des passagers de ses vols.  Très souvent, en effet, les registres tenus par les  pilotes, aujourd’hui révélés, ne mentionnent que « female » à bord, alors que d’autres passagers (plus âgés, y compris des femmes pourtant) sont représentés par leurs initiales.  En somme les registres de vols à eux seuls constituent une mine d’information sur le comportement de ce prédateur sexuel qui a longtemps bénéficié de soutiens politiques de tous bords (rappelons qu’ Alexander Acosta l’avait «  blanchi » des pires accusation sous G.W. Bush, avant l’arrivée d’Obama). Voici  ce que révèle l’étude attentive des fameux registres.  On y a découvert d’autres avions que ceux jusqu’ici exposés par la presse, aperçus dans des endroits suspicieux qui ont ravivé des souvenirs :  ceux des vols de Barry Seal, notamment…  C’est dire leur importance !!!

Démêler le cas des avions et des hélicos, d’abord

L’aviation chez Jeffrey Epstein avait très vite pris une grande importance :  dès 1990, il avait enrôlé le dénommé Lawrence “Larry” Visoski comme commandant de bord d’une société appelée JEGE, LLC  fondée à West Palm Beach en Floride, dont Visoski était devenu l’Aviation Department Manager…  Au début de l’affaire, on a vite évoqué l’avion emblématique qu’il pilotait, à savoir le vaste Boeing 727, équipé de chambres, qui finira surnommé « Lolita Express », pour mieux faire comprendre à quoi il servait en priorité.  Le N908JE, un modèle de 1969 ex TWA, modifié en 727-31 (RE) Super 27 de type VIP, à 29 places à bord seulement, acheté à bas prix en 2001 à la société Real Estate Exchange et qui a fini sa carrière en 2016 sans avoir réussi à être revendu.  On  va voir plus loin dans quelles circonstances exactes.

Au départ il avait été enregistré chez JEGE, nom de société où apparaissent les initiales d’Epstein, véritablement obnubilé par son propre nom.  L’avion avait été particulièrement bien entretenu et surtout repeint à plusieurs reprises, la dernière fois en 2011, avec des ajouts de détails réguliers, comme si son propriétaire était maniaque (ou obsédé) et jamais totalement satisfait du résultat final, ajoutant ici un filet rouge, réduisant là la ligne de couleurs du fuselage, comme ici sur la droite avec les multiples retouches de couleurs au temps où il était devenu  argenté… l’appareil avait passé plus de temps à l’atelier de peinture et de re-décoration intérieure que pour l’entretien de sa cellule ou des ses moteurs !). Pour ajouter au mauvais goût, son pilote attitré l’avait surnommé un « three holer » (avion « à trois trous », mais il n’est pas le seul à parler ainsi des 727 ), en raison de ses trois entrées de réacteurs !!! Il est ici vu au Bourget le 3 mars 2015, et ci-dessous en cours de démantèlement en août 2017 au Brunswick Golden Isles Airport en Georgie.  Fin de vie pour le lupanar volant !

L’un d’entre eux à fini vénézuélien

Le premier Gulfstream d’Epstein sous l’immatriculation Hyperion (Hyperion Air of Wilmington, Delaware, dont l’adresse devient St-Thomas VI dans les Ilves Vierges US en 2013) est le N979GA, devenu N908JE en août 1994 (puis N909JE), un Gulfstream G-1159A. Précédemment blanc il est devenu noir, puis a arboré des filets métallisés sur toute la longueur des fuselage. L’avion a été amplement décrit par la victime Virginia Roberts, « Jane Doe #3 ».  Il est vu en son fief de St. Thomas Cyril E. King – dans les U.S. Virgin Islands le 30 mai 2013.  Lui aussi venait régulièrement au Bourget, comme ici à droite le 1er août 2010.  Il a été revendu au Venezuela en décembre 2014 pour y devenir le YV569T après avoir été proposé à la vente à Miami-Opa-Locka. On notera son bruit assourdissant qu’il l’a fait éloigner des aéroports européens. Les deux Gulfstream qui ont succédé sont les N120JE (Gulfstream IV, dont voici  l’intérieur avant son achat en 2013 par Epstein) et le N212JE (Gulfstream GV), tous deux enregistrés au 6100 Red Hook Quarter B3, St. Thomas, dans les US Virgin Islands.  Le N120JE chez JEGE LLC et le N212JE chez PLAN D LLC. Les deux derniers avaient beaucoup volé sur essentiellement ces trajets-là : de janvier 2018 à juin 2019, le Gulfstream IV a volé 57 fois, le Gulfstream GV-SP… 107 fois, soit environ un vol tous les trois jours en moyenne pour les deux !!!  Qu’est ce qui pouvait provoquer une telle frénésie et une telle bougeotte, on reste dubitatif.  Le sexe n’explique pas tout !  Rappelons cependant que lors des fameux vols de « renditions » sous G.W. Bush, une frénésie similaire avait eu pour origine de ne pas se faire pincer à torturer aux USA même.  Epstein appliquait-il la leçon à son comportement sexuel insatiable ??? Condamné, avait-il trouvé cela comme parade, au cas où il se ferait à nouveau arrêter ?  Ces avions ne servaient-ils qu’à « ça » ? On peut en douter… car avant 2008 ils voyageaient tout autan, déjà ! Reste à trouver leur véritable usage !

L’hélico, relais vers l’île de Little Saint James… ou le ranch du Nouveau-Mexique

Une fois incarcéré en 2019, il avait déclaré en juin ne plus avoir qu’un seul avion à lui (le Boeing 727 ayant été envoyé à la casse dès 2016 comme on l’a vu) :  le Gulfstream V plus récent lui aurait alors servi de garantie de caution pour sortir de prison (l’ensemble de sa flotte aérienne ayant été évaluée à 80 millions de dollars). L’avion de retour de Paris, était passé ensuite de sa base de Teterboro à l’aéroport de Brunswick Golden Isles, autre lieu de villégiature, où avait fini sa carrière le 727.  Prêt à être revendu donc.  Le Gulfstream IV étant envoyé  au Cobb County McCollum Field près d’Atlanta.  Parmi les trajets habituels, ceux vers les Iles Vierges et l’aéroport de Cyril E. King Airport dans le quartier de Charlotte Amalie, nom de la capitale des îles Vierges des États-Unis, comme on peut le voir ici le 7 février 2018 le N909JE, ex N908JE, le 30 mai 2013, pour rejoindre après (par hélicoptère) son île de Little St. James Island, acheté à la fin des années 90 pour 10 millions de dollars… A droite ici une visite, le 21 octobre 2016, du N120JE au Cyril E.King Airport, vers Charlotte Amalie West. Des visites effectuées par hélico ou via un puissant bateau à moteur : « Le puissant bateau motorisé qui transporte les invités de Little St. James est parfois vu au Quai V.I. du parc national sur la rue John. Un résident de John a déclaré avoir vu le bateau – avec de nombreuses jolies jeunes filles à bord – dans l’enceinte du bord de mer appartenant à un riche financier du Connecticut, sur la rive nord de St. Peter John dans le Parc national V.I. ».   Question hélicoptère, Epstein en a possédé trois : un Bell Ranger bien classique (un Long Ranger 206L3 immatriculé N474AW (1), revendu, et son remplaçant, un Sikorsky S-76 plus luxueux équipé curieusement de divans se faisant face à l’intérieur et non de siège séparés « built for cundling » , immatriculé à ses initiales 722EJ (encore une fois).  L’île du pervers possédait effectivement un hélipad.  Incarcéré, il l’avait mis en vente là aussi pour tenter de réunir la somme nécessaire à sa libération sous caution que ses avocats estimaient à plus de 80 millions de dollars. A gauche, l’arrivée en fin de journée sur l’île d’Epstein de ce qui semble être le S-76 sur l’héliport, à une date indéterminée.  A droite c’est l’arrivée en 2016 du même hélico en plein Manhattan sur l’héliport d’East 34th Street (photo Jérôme Mervelet). Au bas des plus grands immeubles de New-York ! Le Sikorsky avait été d’abord enregistré dans le Delaware sous le nom d’entreprise de Freedom Air International, en fait à la même adresse qu’Air Ghislaine, Inc.

Surprise, dans les plus récentes photos montrées naïvement par le pilote en chef “Larry” Visoski, le S-76 avait déjà fait place à un Bell 430 datant de 2001 (N°49078, d’une valeur de 1,3 million de dollars, 6 millions neuf)… depuis mis en vente lui aussi à Western Palm Beach : l’Hyperion N331JE (repérable par l’inévitable JE à la fin !). Le 30 juillet dernier, il effectuait encore un vol menant de Great Exuma Island dans les Bahamas, à Miami au moment où Jeffrey Epstein était emprisonné. Preuve que son « système » fonctionnait encore en son absence !!!  Il sera retrouvé mort 11 jours après seulement !!!  Ici, à droite, c’est le fameux Lawrence “Larry” Visoski alias « Capt Big Dawg », justement, aux commandes, à Saint-Barth en février 2015.  Le 30 juin 2014, il avait noté « vol de de Miami à St. Thomas, Bell 430 Heli » sur son carnet de bord perso (2). Entre deux, il y quand même 1781 km en ligne droite de distance et il y en a pour 7 heures de vol ! 

Ce que l’on a surtout retenu, pour ces hélicos, c’est leur inscription au nom d’Air Ghislaine, Inc. Un nom dédié à l’âme damnée du pervers Jeffrey : la fille de Robert Maxwell, qu’il avait rencontrée alors qu’elle était sans le sou, malgré un père milliardaire. La résultante d’un père tyrannique originaire de Tchécoslovaquie dont elle était la petite dernière (on dit la favorite). Celle d’une famille désastreuse marquée par la banqueroute de ses sœurs ou de ses frères.  La relation Epstein-Maxwell est en effet plus que trouble (ou toxique) :  dans sa villa de Floride (3) !  Et fait notable, Jeffrey Epstein lui a offert les leçons de pilotage d’hélicoptère (pour le S-76 N722JE, avant le Bell 430). Le but ?  Femme  de confiance, c’était à elle d’y amener les proies plus jeunes qu’il convoitait ! Coïncidence, l’appareil avait été acheté juste après 2007 (remplaçant donc l’ancien Bell Ranger) et la signature de l’accord tortueux et scandaleux avec Alexander Acosta !!!  Chez Air Ghislaine, on trouvait aussi le N491GM, un hélicoptère Bell 407 (53375) et le N787TA (RK-260, de 2000), qui lui est un petit bi-réacteur Beechcraft 400 utilisé de 2005 à 2009.

Un mauvais rapport qualité-prix

Celui-là, on l’avait aussi croisé le 16 juin 2017 sur l’aéroport de Mammoth Yosemite Airport (les Mammoth Mountains étant une station de ski réputée de la Sierra Nevada, l’hiver). Ici à gauche il est photographié le 4 juillet 2005 sur l’aérodrome d’Angel Fire, lui ainsi près d’Albuquerque, en train certainement d’apporter ou de déposer des invitées au Ranch Zorro appartenant à Epstein.

Un aérodrome tout ce qu’il y a de plus discret, opéré par Ross Aviation/Pearce Enterprises (Ross est aussi bien implanté à Teterboro). On ne se refusait rien, chez Epstein !  Malin, Ghislaine Air disposait du Programme d’Exemption de Visa (Visa Waiver Program ou VWP) un programme fédéral permettant à des citoyens étrangers de voyager aux États-Unis, y compris en cas de transit, pour une période maximale de 90 jours sans devoir obtenir préalablement un visa. Et comme la plupart des jeunes proies recrutées étaient jetées après usage… le système était parfait ! Pire encore, car Ghislaine Air n’en possédait pas un de Beech 400 , mais deux, le second étant le N493LX (RK-244, de 1999, ici à droite et donc neuf) utilisé seulement pendant un an, vers la mi 1999.  Voilà qui commence à faire beaucoup comme flotte aérienne au service d’une obsession !!!  Une flotte c’était beaucoup dire, pour les deux derniers appareils cités.  On peut être propriétaire d’une part d’avion et non de sa totalité comme on peut l’être pour un appartement dans une station de ski ou en bord de mer.  C’est le cas de deux Hawker-Beechcrafts cités, (à l’origine c’était un projet de Mitsubishi, le MU-300 Diamond, en remplacement du MU-2), le second ayant tout simplement remplacé le premier à partir d’une certaine durée d’usage : Air Ghisaine ne détenait en effet que 6,25% seulement de chacun d’entre eux, « ce qui lui octroyait le droit de voler 50 heures par an pour la somme de 420 000 dollars » me confirme un spécialiste des affaires aériennes. Presqu’un million de dollars quand même, mais à la place des 7,9 millions de dollars pour un prix d’achat neuf (en 2009) ! « En 2014, les valeurs du 400A allaient t de 500 000 dollars  pour les modèles des années mi-90 à 1,3 million pour les modèles 2003, un Hawker 400XP de 2004 valant environ 1,5 million, et les derniers modèles de 2010 au moins 2,5 millions » précise Wikipedia. En résumé, c’était très cher payé, donc, chez Ghislaine Air, l’usage de ces deux engins pour un laps de temps si court de vol effectif !!!  Pourquoi payer si cher pour se rendre dans le ranch perdu ?

Question de sécurité nationale

La liaison durable entre Epstein et Maxwell a donné des résultats assez inattendus et inquiétants pour la sécurité des pays, via l’entregent de la fille du magnat de la presse décédé, grande connaisseuse du gotha anglais, dont la famille royale comme on le sait (ou le Pape et même Fidel Castro !).  Ainsi le 7 décembre 2000, un des avions d’Epstein avait été autorisé à se poser sur la base militaire de la RAF de Marham, avec à bord le duc de York, autrement dit le fameux prince Andrew, aujourd’hui de plus en plus sur la sellette.  Le vol noté par le pilote David Rodgers  avait eu lieu à bord du Gulfstream G-1159B encore immatriculé N908JE (cf ici à gauche).  L’avion, était parti de Teterboro le 5 direction le Bourget (?) où il avait d’abord atterri le 6, avait ensuite rejoint Londres-Luton le 7 et dans la même journée avait effectué un saut de puce jusque la base des Tornados de la RAF de Marham (alias Sandrigham, indicatif EGYM sur le livre de bord). Le même jour encore, il s’était ensuite dirigé vers Norwich d’où il s’était élancé dans l’autre sens vers l’Atlantique et la base bien connue de Gander (le 9), atterrissant dans la foulée à Palm Beach et retournant le 11 décembre à Teterboro, sa base de fonctionnement. Dans l’avion, avait noté Rodgers, il y avait outre JE (Jeffrey Epstein), « GM »  (Ghislaine Maxwell), « ET »  (Emmy Tayler, alors assistante de GM), Kelly Spamm (?), Tom Pritzker (responsable de la chaîne d’hôtel Yatt, lui aussi mis en cause aujourd’hui) et une fille indéterminée (« female » à bord, annoté sur le registre). Virginia Giuffre, peut-être bien, qui accuse ouvertement Andrew de l’avoir violée !!!  En 2011, après qu’Epstein ait été une première fois incarcéré, Maxwell avait démenti avec véhémence avoir été à bord de l’avion… «Un certain nombre de journaux ont montré un manque total d’exactitude dans leurs reportages sur cette histoire et un échec à mener l’enquête la plus élémentaire ou une réelle diligence raisonnable. Je suis en train de prendre des mesures pour faire effacer mon nom. » Avait-elle dès 2011 senti le vent du boulet venir ? Elle ne pouvait ignorer les dépositions signées par les « rabatteuses », même si Acosta les avaient maintenues secrètes !!!  Bref, en 2011, cela commençait à se fissurer, et Maxwell allait progressivement devenir invisible… et encore davantage en 2015 avec l’annonce de la remise en cause de l’accord passé avec Acosta…  Maxwell, en 2011, jouait en tout cas déjà ouvertement aux hypocrites.

Angel Fire, la porte de l’enfer de la drogue ?

Ce qu’il y a de gênant avec le petit aérodrome discret d’Angel Fire, c’est qu’il a joué un rôle « historique », que d’aucuns semblent avoir oublié, ayant été cité lors de la découverte des circuits de drogue menant à l’Arkansas et à celui de la Mena… et aux Clinton, aux temps de Barry Seal (4).  C’est ici Suzan Manzur qui en parle très bien, lors de l’interview de Roger Morris, auteur de « Partners in Power, The Clinton and Their Americas » . « Vous notez également dans le livre que Mena était la plaque tournante américaine de la contrebande de drogues, d’armes et d’autres produits de contrebande à partir d’aéroports ruraux «méticuleusement entretenus» dans six autres États: Alabama, Mississippi, Kentucky, Louisiane, Floride et Arizona. Nous connaissons l’aéroport de Marana, au sud de Phoenix, en Arizona, qui pendant les années vietnamiennes était la base américaine d’Air America, et que certains des avions de Seal étaient des appareils Air America appartenant à l’ancienne CIA – un Learjet,  des hélicoptères et des transports militaires américains. Sally Denton, éminente historienne et journaliste d’investigation que vous reconnaissez dans votre livre comme son « ange gardien » intellectuellement et spirituellement, m’a dit: «Les autres aéroports dont je me souviens avoir été impliqués étaient l’aéroport de Baton Rouge où Barry Seal opérait, la base aérienne de Homestead, Greybull dans le Wyoming et Evergreen (??) en Arizona. » Sally se réfère peut-être au parc aérien Pinal, juste au nord de Marana, qui a été utilisé comme base Evergreen / CIA et / ou à la piste d’atterrissage de Firebird Lake dans la réserve indienne de Gila, en Arizona, d’où volaient Evergreen et Southern Air. Elle a ajouté qu’il y avait également « des pistes d’atterrissage privées à Lexington, dans le Kentucky et à Angel Fire, au Nouveau-Mexique », et qu’elle pensait « qu’ils utilisaient une piste d’atterrissage dans le Nevada, près du site d’essai ». Aurait-on découvert de la sorte l’une des sources de revenus si mystérieux d’Epstein ? A savoir l’organisation d’un trafic de cocaïne grâce à des endroits-clés comme les Caraïbes et le Nouveau-Mexique, sans oublier la Floride et Manhattan (pour l’acheminement vers la clientèle principale ) ? La jet-set raffole du produit, et les jets sont son premier vecteur de dissémination : avouez que de faire le lien est tentant !!!  Morris insistant plus loin sur sa démonstration : « Angel Fire est proche de Taos. C’est au nord et au nord-est de Santa Fe. Et c’est aussi une station de ski très chic et une station d’été. Des maisons de loisirs éparses. Quelques domaines là-haut. Mais assez isolé dans les montagnes. Il y avait une importante piste d’atterrissage qui était bien sûr utilisée par les avions privés. Les avions privés vont et viennent tout le temps en Amérique dans de petites zones privées comme celle-là. Ce qui était inhabituel chez Angel Fire, comme l’ont découvert des journalistes du Journal  d’Albuquerque et d’ailleurs, c’est que ces jets de nuit peints en noir et peu communs arrivaient aussi à des heures étranges ». En novembre 1986, le New-York Times confirmait la chose, et rendait compte d’un procès de trafiquants de cocaïne, avec Frederick Luytjes comme pilote (devenu informateur de la police) et d’un des responsables du réseau, Thomas K. Edenfield Jr, qui habitait… Albuquerque (l’avion était à son nom en 1985) ! Lorsqu’on les avait arrêtés, ils avaient déjà fait transiter en cinq ans 7,5 tonnes de coke, d’une valeur à l’époque de 150 millions de dollars.  Les avions étaient ceux d’Air America, ex-compagnie de la CIA rachetée (15 millions !) par le trafiquant colombien Arturo Pablo Correa-Arroyave. L’homme de main du groupe était son frère, Rigoberto Correa-Arroyave, surnommé  »The Cocaine Cowboy.’’  Pablo Correa Arroyave périra assassiné avec Hernán Valencia lors de la terrible guerre des gangs imputée à… Pablo Escobar et au Cartel de Cali (créée par les frères Rodriguez Orejuela : Miguel et Gilberto, et José Santacruz Londoño alias « Chepe »); le  cartel le plus violent de tous.  C’est ce Cartel, qui en s’associant à la police, fera tomber Escobar en le pistant par écoutes téléphoniques (les policiers seront payés grassement par le cartel pour l’avoir tué) ! L’avion qu’utilisait en priorité Luytjes (5) était à part, c’était un B-26 Marksman, immatriculé N99426 (aussi N320). On note la verrière de son cockpit, celui d’un… DC-6 ! L’appareil, un bimoteur à hélices très rapide, était surnommé le « Learjet de l’époque ». Frederick Luytjes s’était fait retourner par la police après qu’un des avions du gang, piloté par Jim Cooper, lors d’un crash, avait tué quelqu’un circulant en voiture devant lui. Pour éviter la prison, on lui avait proposé de devenir informateur, alors qu’il avait été recruté par Jorge Ochoa. A ses débuts il volait avec un Cessna 310, emportant une quantité massive de coke, plus d’une tonne au dessus du poids d’emport autorisé.

Un drôle de revendeur

On notera aussi que pas loin au nord d’Albuquerque il y a le « Springs Resort & Spa » de Pagosa Springs, des sources chaudes touristiques fort prisées, devenues le repère paravent des activités des frères Whittington, deux anciens pilotes des 24 h du Mans, et de sérieux clients question trafic de cocaïne. Deux sacrés lascars ayant fondé  World Jet !  Eux et leur Hawker N49RJ qui avait aussi servi à balader l’ineffable Posada Carriles... l’homme de main protégé de la CIA !!! Le Hawker avait été inscrit chez Starbridge Landing Inc, au nom d’Armando R. Rivera. en février 2013.  Le 21 mai, le gouvernement vénézuélien s’en saisissait… « à la suite d’un appel téléphonique sur un envoi prévu de cocaïne fomenté par quatre individu installés à l’hôtel Intercontinental, (« LL », alias « Luígi », « Roberto », de nationalité américaine, « M.Á.V. », alias « El Júnior », de nationalité colombienne et « HL », militaire à la retraite de l’aviation, prête à parti dans le Hawker N49RJ, stationné à l’aéroport de La Chinita International Airport  » selon l’arrêt de justice.  Un inspecteur d‘Interpol était présent ce jour-là !  Or, surprise, sur un cliché du Gulfstream G1159B ayant appartenu à Epstein (N909JE) et devenu vénézuélien, pris le 12 mars 2016 à Puerto Ordaz au Venezuela, on pouvait admirer, curieux hasard, le même avion, sur le même aéroport, donc croisant l’autre…  Plus étrange encore, quant on découvre que le même Gulfstream d’Epstein était passé brièvement par la même société Starbridge Landing Inc (dissoute depuis) avant d’être exporté pour devenir le YV569T !!! La séquence du croisement des deux appareils est visible ici… une coïncidence, certainement, mais quelle coïncidence ! Derrière l’acheteur de l’avion d’Eptein il y avait en fait Oscar A. Faria, dirigeant de Polyflex LLC, dont les activités s’inscrivent au Paraguay, au Mozambique et en Guinée-Bissau.  Faria, interviewé ici, avait en prime été incapable d’en fixer le prix d’achat ! Selon une indiscrétion de courtier, l’appareil âgé de 45 ans avait été vendu par Hyperion une bouchée de pain : 30 000 dollars seulement !!!  A peine le prix de son poids en aluminium ! Hypocritement, le courtier Gary Anzalone de la société Equus Global Aviation, qui avait vendu l’appareil « ignorait » paraît-il « qu’il appartenait à Epstein » (selon Faria, Anzalone lui avait pourtant dit qu’il avait embarqué à bord Bill Clinton !) !!! En voilà un fort mal renseigné !!! Faria annonçant un peu plus loin que l’avion, réduit à l’état d’épave volante, avait en fait été démantelé et « vendu pour pièces détachées, le prix de réacteurs à remplacer étant bien trop élevé », bien qu’il avait fait une fort mauvaise affaire (mais réalisée avec quelques selfies frimeurs sur Instagram entre deux sourires carnassiers).  Ou un homme qui mentait ouvertement, car en parallèle, on tombait il y a peu encore sur une de ces autres propositions de vente d’avion:  un Boeing 727 cette fois « repeint en 2011 » dont les couleurs (gris et blanc) nous en rappelaient un autre. Aucun doute en effet : c’était bien le célèbre « Lolita Express » d’Epstein !!!  Le numéro de série 20115 datant de 1969 !!! Celui-là aussi, Anzalone ignorait à qui il avait appartenu ? Ou que celui celui-là avait été proposé à 35 000 dollars seulement sans trouver d’acquéreur et a fini démantelé  ? Le Hawker, lui, a été déclaré le 26 août 2019 « pas à vendre, et retiré de l’utilisation ». Connaissant le pays et ses pratiques, il y a de forte chances en fait qu’il ait été utilisé déguisé pour un ultime vol de coke et qu’il se soit crashé (on songe aussi au N988NN dont l’immatriculation -fausse- avait été posée à l’envers– et qui s’était posé en panne sèche à Chetumal en décembre 2018 après avoir été vu dans les environs de Quintana Roo (mais ce serait en fait plutôt le N466MM,)!

Le précédent de Dan Lasater, à l’identique !!!

C’est à Angel Fire que Dan Lasater, trafiquant de drogue noire avait établi sa base. en utilisant comme couverture la chaîne de restaurants de la Ponderosa Steak House (6). Il possédait aussi un domaine skiable du Nouveau-Mexique… acheté 20 millions de dollars pour lequel Clinton avait fait de la pub en évoquant là-bas une « Arkansas Week » !!!  Sidérant ! L’homme avait offert 637 millions à l’Etat de l’Arkansas et aux Clinton, dans les années 80. Il possédait un ranch de 17 000 acres au Nouveau-Mexique où venaient les Clinton… amenés sur place dans un de ses jets privé.  Condamné pour usage de cocaïne en 1986, il avait obtenu le pardon présidentiel de Clinton en 1990… Il vivait dans sa propriété de Paron, de 7 373 acres achetée 3,25 millions en mars 1993 à International Paper Co, et annoncée comme le terrain du « Cockspur Hunting Club », qui lui servait de couverture.  Là aussi, les avions volaient bas : « les éventuels intrus étaient avertis que le propriétaire était le « Cockspur Hunting Club ». Au même moment, les habitants ont déclaré qu’il y avait une augmentation du nombre d’avions volant à basse altitude au-dessus de la propriété. Selon Hill » (Hoyt Hill, le chef des pompiers du lieu), « à la différence des avions militaires qui survolent occasionnellement la région, il s’agissait de « petits avions de type Cessna ». Il a ajouté que ces avions survoleraient généralement les montagnes Cockspur sur la propriété du Sud-Est, à plusieurs kilomètres de la route principale. « Après le départ des avions, 20 à 30 minutes s’écoulaient et les petits camions et les jeeps quittaient la propriété par deux sorties différentes », a déclaré Hill. Il a ajouté que les voisins, lors d’une rafale d’activités aériennes, avaient consigné les détails, qu’ils avaient ensuite transmis aux autorités fédérales. Capt. Gene Donhan du département du shérif du comté de Saline, où se trouve Paron, a reconnu que son département avait également reçu de telles plaintes de la part de résidents de Paron, mais qu’il ne pouvait pas les commenter. » J’ai raconté ici le cas de Lasater.  Dans un très étonnant document officiel intitulé « United States Congressional Serial Set, No. 14778, House Report No. 454 … », on trouve un édifiant texte évoquant le rôle de la coke chez Lasater… auprès de (très) jeunes filles : « l’ampleur des prétendues fêtes de Lasater et de sa distribution de coke, ainsi que ses goûts pour les adolescentes et les jeunes femmes, sont décrites dans des dizaines de dépositions sous serment souscrites par Delaughter. Patricia Anne Smith affirme dans une de ces déposition : «Dan Lasater m’a initiée à la cocaïne à l’âge de 16 ou 17 ans lorsque j’étais étudiante à la High Little High School de North Little Rock. … J’étais vierge encore deux mois auparavant avant d’avoir rencontré Dan Lasater. Lasater m’a offert de la cocaïne et des cadeaux en échange de faveurs sexuelles. »Elle a affirmé qu’elle avait également organisé des visites chez le médecin et qu’elle avait pris des pilules contraceptives ».  « D’autres jeunes filles ont raconté des histoires similaires. Lisa Ann Scott, qui avait 19 ans lorsqu’elle a rencontré pour la première fois Lasater et l’un de ses associés partenaires, George Locke, a affirmé avoir reçu de la cocaïne des deux hommes du milieu de 1984 au début de 1985: «La première fois que j’ai rencontré Dan Lasater et George Locke c’était chez George Locke. Ce soir-là, George Locke m’a donné environ dix rails de cocaïne. J’ai reçu environ huit à dix rails de Dan Lasater. »  Scott a également décrit en détail un voyage à Las Vegas qu’elle a fait avec d’autres filles à bord du jet de Lasater où la cocaïne était disponible. » Jeffrey Epstein avait eu un précédent, qui mouillait déjà Bill Clinton, et la coke était au milieu de l’affaire (et les très jeunes filles aussi). Le pilote de Lasater, Ronald P. Ziller, interrogé en 1986, décrira les deux jets utilisés : un Canadair Air Challenger 600S, le N600DL (N°1078) et un Lear Jet 24B N100DL … lors de la même déposition il confirmera une visite à Belize dans l’intention d’y acheter une ferme de chevaux mise en vente par Roy Carver – le roi du pneu- (Lasater était un grand amateur de chevaux de course) ! Le Learjet, devenu plus tard transporteur d‘organes, s’est écrasé en 1998 à Orlando en Floride (à gauche ce qu’il en reste). Le Challenger vole toujours aujourd’hui, il est devenu… chilien (CC-ATA) ! 

Profil bas

Depuis l’arrestation, Ghislaine Maxwell, qui paradait en tenue d’opérette aux côtés de son mentor, fait désormais profil bas (c’est tout à son intérêt !), partie se réfugier depuis à Manchester-by-the-Sea dans les environs de Boston. Elle y a tout intérêt, pouvant être accusée, aujourd’hui encore d’avoir organisé le réseau de rabattage de jeunes filles destinées à être violées, ce qu’elle ne pouvait ignorer. Ecrasée par la personnalité de son père, qu’a-t-elle conclu comme pacte inavouable avec Epstein ? Elle, l’organisatrice de soirées mondaines comme celle sur un yacht à St Tropez en 2001, où l’on pouvait croiser des gens comme le footballeur Ronaldo et Noemie Campbell, voire Flavio Briatore, qui ne pouvaient ce soir-là ne pas avoir vu la pauvre Virginia Roberts – ici sur la droite de la photo -, « l’esclave sexuelle » déclarée d’Epstein, qui plaisait tant au Prince Andrew (sous le regard même de Ghislaine) !   Si Jeffrey Epstein a pu si longtemps œuvrer de la sorte, c’est bien grâce à toute une jet-set complice de ses crimes, ou la première à fermer les yeux !  Ici à gauche, la voici fort jeune encore en compagnie d’Ivana Trump, la première femme de Donald (et la mère d’Ivanka), qui accusera plus tard Trump de lui avoir imposé des rapports non consentis alors qu’il étaient mariés ! Tout un petit monde qui se côtoie, le monde des fortunés de la jet-set. Des gens qui s’immiscent en plus haut lieu, comme ici encore Ghislaine Maxwell invitée en 2013 par l’ambassadeur des îles Palaos (en Micronésie) à l’ONU, pour son Terramar Project, soucieux d’environnement paraît-il : ces gens-là, qui ne voyagent qu’en jet privé, savent décidément tout recycler (7) ! 

Les avions oubliés d’Epstein

L’épluchage de tous les vols des engins volants utilisés par Jeffrey Epstein réserve des surprises on vient de le voir, mais ce n’est pas fini :  certains ont été visiblement oubliés ou ignorés par la presse, trop focalisée semble-t-il sur le Boeing 727 transformé en baisodrome volant.  Du 26 juillet 1991 au 16 décembre 1994, puis jusque août 1995, Epstein a utilisé un autre appareil complètement oublié : un Hawker 700, acheté à Canadair Challenger Inc., au nom de la J. Epstein Company. Le modèle 257087/NA0262 datant de 1980, ex N404CB de Comair, qui a été immatriculé d’emblée par Epstein N908JE – le futur intitulé de son Boeing 727 – et devenu plus tard N988JE (on constate donc tôt chez lui l’usage et l’imposition de ses initiales, qu’il utilisera sur tous ses appareils, chose qu’il a réussi à imposer tout le temps à la FAA !). L’avion était enregistré chez Hyperion Air, déjà, avec le Boeing N908JE et le Gulfstream II N909JE, le premier des trois Grumman d’Epstein. On ignore ce qu’à pu faire cet appareil et comment il a pu être acheté (d’occasion, il est vrai, c’était un engin vieux de onze ans déjà). Le vieil appareil volait encore en 2017, où il a été aperçu en bon état à Puerto-Rico le 21 janvier 2017 sous l’immatriculation N561PS. Il avait été revendu en 2015. Il vole toujours, pour de petits sauts de puce récemment entre Oakland County et Charlevoix ou Coleman. Il appartient désormais à Aircraft Sales of America LLC. Sa valeur actuelle est de 400 000 dollars environ, sinon moins. Le Hawker 125, est l’avion préféré des trafiquants de cocaïne qui les abandonnent à Belize au Honduras ou en Apure comme bon leur semble, une fois leur chargement de coke vidé.

Les avions les plus répandus après ce modèle étant chez les bimoteurs les modèles Beechcraft King Air ou les Cessna de la série 400.  Or, coïncidence dérangeante, en scrutant attentivement, comme l’a fait à ma place un ami, les longs listings des vols effectués par les pilotes d’Epstein, on est tombé aussi sur l’un d’entre eux, cité à plus de 60 reprises. Je dis « les pilotes » car ils étaient quatre au total, incluant Larry Visoski comme responsable : David Rodgers, Larry Morrison et Bill Hammond :  Rodgers, sur sa propre page LinkedIn, nous ayant lui-même donné un aperçu de ses activités pour Jeffrey Epstein, en nous apprenant « qu’il vole couramment comme commandant de bord ou co-pilote sur un Boeing 727, mais aussi sur un Gulfstream, un Bell 407, un HS-125 et un Sikorsky S-76C « (et donc sur tous les appareils d’Epstein !). Fait notable chez lui, de 1987 à 1991 il bossait chez The Glimcher Company (aujourd’hui Glimcher Group) comme  « responsable de toutes les opérations d’un Jet HS-125 dans le transport de cadres d’une société de développement immobilier vers divers centres commerciaux régionaux et centres financiers aux États-Unis. » Ces quatre pilotes assignés à comparaître le 26 juillet 2019, on avait ressorti leurs listings de vols déjà révélés lors de la première enquête enterrée par Acosta.

L’avion de Zorro ?

En 1993, Jeffrey Esptein rachète le ranch d’un gouverneur éleveur devenu millionnaire appelé Bruce King (resté en place de 1971 à 1995 !) situé prés de Stanley, au sud de Santa Fé. Une énorme propriété avec terres alentours de 8 000 acres au total. Gary King, le fils du gouverneur a été le  » state attorney general » de l’Etat de 2007 à 2015, recevant 15 000 dollars d’Epstein en 2006 pour devenir attorney general, sous l’étiquette démocrate, plus 35 000 dollars de firmes ayant des liens avec Epstein en 2014. La tranquillité, ça se paie, à l’évidence et Epstein en ce sens n’était jamais avare.  L’argent a été depuis retourné, paraît-il. Dès l’année suivant l’achat, Epstein commence à tout y modifier agrandissant le logement principal à 5300 m2, creusant une piscine et un patio. Non sans recevoir des amendes pour défaut de permis de construire au moins à deux reprises !!! Visiblement il n’en avait cure ! Pas loin de là Tom Ford, « designer de mode » (styliste) et visiteur du ranch, initiateur du « porno chic » chez Gucci, et directeur en 1990 du pôle Création et Communication de Yves Saint Laurent Couture, possède le sien de 20 000 acres. L’endroit avait été mis au nom du Zorro Trust, qui se transformera plus tard en Cypress, Inc, le ranch lui-même s’appelant «  Zorro ». Selon certains il aurait choisi l’endroit car dans l’Etat l’âge du consentement descend à 17 ans, alors qu’en 2008 son accusatrice avait justement cet âge, et que l’Etat dispose de scientifiques de renom, Jeffrey Epstein s’étant mis en tête de plus ou moins se cloner ou d’être cryogénisé.  On a retrouvé depuis des photos de l’une de ses accusatrices dans le ranch, notamment en hiver.

Mais une autre personne connaissait particulièrement les lieux : notre fameux chef pilote depuis muet comme une tombe, car c’est là qu’il a marié en 2017 sa propre fille Taylor, âgée de 25 ans, à un dénommé Brendan Cusack.

La piste du petit Cessna bimoteur 

Pas loin de ce ranch, Epstein a aussi fait bâtir une piste d’atterrissage pour petit appareil: ses Gulfstream ou son Boeing ne peuvent s’y poser. C’est de la terre, et un petit hangar aux flancs peints en rouge: il fait 19 mètres de large. De quoi y loger… un Cessna. Car là encore c’est un des avions oubliés, un Cessna C-421B, dont on retrouve la trace à deux endroits. Dans les listings épluchés, où on le présente doté de l’immatriculation «  N90BBM » ou plutôt N908GM, notée en personne par le pilote David Rodgers (la première étant mal orthographiée). Une immatriculation qui sera redonnée plus tard au Sikorsky d’Air Ghislaine Inc ! Difficile d’en retrouver aujourd’hui la trace, mais finalement, c’est Epstein lui-même qui nous la donne, ou plutôt le raid des policiers dans sa villa de Palm Beach, (en 2005 !!) où après avoir longé des couloirs ornés de tableaux de nus présentant en priorité des fesses (dont une fort dérangeante d’une petite fille, qui en fait bien un pédophile avéré, cf la page 15 du rapport), on distingue une maquette en résine semble-il (ou en bois), plutôt « cheap », posée sur un socle de plastique transparent, dont le décalcomanie d’immatriculation a beaucoup jauni.  La définition hélas ne permet pas d’en distinguer l’immatriculation, mais on constate que sa décoration fort sobre se résume à des tracs rouges sur les capots moteurs et une bien plus lisible sur la queue. A bien regarder, on constate que c’est un J et un E entrelacés, le E ayant été positionné horizontalement !!!  A quoi servait-il donc exactement ? A transporter lui aussi de la coke comme ceux de Lasater ? Il transportait comme les autres de jeunes filles, en tout cas, a noté candidement Rodgers : ainsi « Patsy », « Kristy », « Alyssa », les 13, 20 et 25, 26 et 27 mai 1997, baladées en Floride cette fois et non au Nouveau-Mexique, de l’aéroport international de Palm Beach à celui de Kissimme en Floride, puis retour, et ensuite vers le Lakeland Linder International Airport (en Floride toujours) et direction ensuite le Middle Georgia Regional Airport en Georgie (près d’un énorme centre commercial) pour un retour à Kissimmee et Palm Beach !!!

L’avion fera aussi de drôles de voyages sur d’étranges aéroports tels que celui d’Avon Park, toujours en Floride, ou pour aller visiter Signature à Key West, certainement pour vérifier une maintenance de plus gros appareil de la flotte. En août il était à Amarillo (au Rick Husband Amarillo International Airport) puis au LO Simenstad Municipal Airport (dans le Wisconsin) avant de descendre vers l’Ouest vers Albuquerque pour rejoindre son ranch !  Lui aussi ne chômait pas ! Tout cela sous le nez de la FAA qui n’y voyait goutte, comme à son habitude… (8). Une question demeure : pourquoi donc celui qui avait possédé toute une flotte de jets onéreux gardait-il chez lui de façon nostalgique une maquette sans valeur d’un aussi petit appareil ? La nostalgie de ses débuts… dans le trafic ? A noter aussi dans le reportage de CBS 12 ce que les policiers avaient aussi trouvé:  des notes d’appels téléphoniques, non datées mais aux environs de 2004 selon la télévision… Un appel de Donald Trump  !

Les avions cargos d’un prédateur-prêteur sur gage ?

Les incessants voyage aériens d’Epstein ne peuvent s’expliquer uniquement par son insatiable activité sexuelle. Les origines plus que floues de sa fortune (pas si imposante que ça, laissant entrevoir un schéma possible de Ponzi comme l’ont suggéré certains,). Une vie sur le modèle de son seul mentor véritable, Steven Jude Hoffenberg, de Towers Financial condamné à 20 ans de prison pour avoir détourné 450 millions de dollars (9), sa fin en prison étant en ce cas inéluctable, comme celle de son mentor, et il le savait (10), on l’avait vu des années auparavant (en 1992) vanter le partir démocrate, affublé d’un couvre chef ridicule avec les noms de Bill Clinton et d’Al Gore, qui battront George H. W. Bush et  Dan Quayle !  Cet homme osait tout, tout simplement ! Des spéculations qui laissent aussi entrevoir un autre rôle dévolu à ses jets privés, dont un à fini revendu au Venezuela, on le rappelle, ou qui se sont posés dans des endroits dont l’histoire nous a appris qu’ils avaient longtemps servi de hub à cocaïne. La jet-set où il pérorait étant avide de cocaïne, on peut largement supposer que c’est de cela dont il s’agît également et non de savants tripatouillages de Nasdaq pour lesquels il n’a laissé aucune trace d’activité. Rien, nada à part son passé trouble chez Hoffenberg !  L’homme aurait travaillé ainsi au bluff pendant des décennies, se prétendant millionnaire alors qu’il ne l’était pas, via des revenus licites ou des transactions « normales » inexistantes ou inventées.  Il affirmait faire fructifier l’argent que les riches lui prêtaient (n’acceptant « rien en-dessous du milliard de dollars » selon ses propres dires). En fait, une fois les billet obtenus, ils prenait dans sa nasse plein de jeunes filles accortes, dont il filmait les ébats sexuels pour faire chanter ensuite ses prêteurs.  Les filles devenant ses gages assurés.  Sinon on s’explique difficilement comment il aurait pu hériter d’une villa appartenant à son ex-patron Leslie H. Wexner contre… zéro dollar. Wexner, créateur de la chaîne de lingerie Victoria’s Secret l’avait en effet acheté 13,2 millions en 1989, un des chats immobiliers les plus élevés à Manhattan.  Or il n’existe aucune trace de la transaction de revente, Jeffrey Epstein ayant tout simplement déclaré qu’elle était « devenu sienne en 1996« , sans que Wexner n’y trouve à dire !!!  Discrètement, l’immeuble  a été transféré en 2011, trois ans APRES son incarcération,  au nom d’un discret trust appelé Nine East 71st Street Corporation, puis vers un autre, Maple Inc. situé dans les Iles Vierges US.  Sans encore que Wexner n’y voit quoi que ce soit de répréhensible !!!  Un document de propriété sans vendeur de départ ??? Un vol, non déclaré par le propriétaire, mais pour quelle raison inavouable ? Autre incongruité, la découvert d’une autre villa de 316 m2 à Lake Worth cette fois, pas loin de Palm Beach, d’une valeur de 1 million de dollars, ayant comme propriétaire une société installée à Tampere … en Finlande. La même société (Laurel Inc) étant aussi installée à … Saint-Thomas dans les îles Vierges US ! Une piscine y a bien été ajoutée, mais elle ne possède aucune chambre !  A quoi donc pouvait-elle lui servir ?  Ses biens demeurent suspicieux.  Ses avions valaient «  80 millions », selon lui, avant sa mort : dans un testament, qui aurait été signé peu de temps avant son décès, ils ont été annoncés ne valant plus que 18 millions au total (bateaux et voitures compris en prime !).  En cash, il ne disposait plus que de 56 000 dollars ! Epstein n’était pas qu’un prédateur, c’était aussi le roi des maîtres-chanteurs, et tous ceux qui se sont crus obligés de ne rien dire à son propos avant une bonne raison : il les avait tous piégés !

Ne reste plus qu’un cas encore à étudier dans cette affaire sans fin (en attendant d’autres découvertes) : celui d’une de ses rabatteuses, devenue… pilote de Gulfstream, chaperonnée par l’inévitable « Larry” Visoski, ce que vous verrons bientôt, si vous le voulez bien.  Un autre cas assez extraordinaire en effet…
 

(1) on pense que son immatriculation est fausse ou que le pilote l’a mal notée. Ou que la FAA, comme à son habitude, a oublié que d’autres engins portaient la même. Il est signalé sur un manifeste de bord en date du 6 août 2002 comme ayant atterri sur l’aéroport de Double Eagle II, petit aéroport à l’ouest d’Albuquerque (l’un des Gulfstream, le N212JE, a été photographié  à Scottdale en Arizona le 5 avril 2014) près du ranch Zorro appartenant à Epstein, piloté par David Rodgers.  C’est aujourd’hui depuis 2014 le numéro d’un Cessna Centurion P210, et auparavant d’un Bronco OV-10D de Dyncorp qui s’était écrasé en 2000.  Comme Dyncorp en Bosnie avait été accusé de recruter des jeunes filles de 14 ans, on a monté depuis toute une théorie qui en fait ne tient pas sur l’implication de l’armée dans un trafic d’êtres  humains – et de jeunes filles – à partir des Balkans. C’est une piste complotiste qui ne repose sur rien de tangible, même si effectivement les  gens de DynCorp ont commis des viols où ont été embarqués dans des trafics de drogue.  Retenons plutôt l’idée que l’aéroport de Double Eagle II a tout du « hub » parfait de transfert de jets privés vers  des hélicoptères ou des avions plus légers pour rejoindre le fameux ranch de Jeffrey Epstein !

(2) quant à savoir si « Capt Big Dawg » (dont le fils est dans les services de sécurité militaires c’est encore surprenant !) s’est bien rendu lui aussi sur l’île infâme; c’est très simple à prouver : adorant faire de selfies, il n’a pas pu s’empêcher d’en faire un bien compromettant :  celle où il pose très près d’une… vache. En fait une vache en plastique, posée sur l’herbe à l’entrée côté ponton de la villa de Little Saint James, et dont la localisation surprend.  Simple sculpture ou dispositif dissimulé de sécurité, connaissant l’individu qui y habitait on songe plutôt à la seconde solution ! En 2014, au festival de Glastonbury en Angleterre, on avait bien dissimulé des relais WIFI 4G dans de fausses vaches…. Pilote de Gulfstream, avion qui ne pouvait pas se poser sur Little Saint James, comment était-il arrivé là et pourquoi donc ?

(3) une personnalité et une relation trouble très bien expliquée ici dans le magazine GQ  : « Maxwell, la plus jeune des neuf ans, et selon la plupart des gens, la favorite de son père, a été écrasée. Belle, célibataire et sur le point d’avoir 30 ans, elle avait reçu une éducation d’Oxford et une confiance innée et dure (certains diraient même de l’intimidation), mais elle était confrontée à la ruine, selon les normes d’une société exigeante, avec son appartement à une seule chambre à Manhattan  et une allocation de fiducie de seulement 80 000 livres par an. Epstein devint son chevalier en polaire zippée et en jean délavé. Pendant longtemps, on disait que le couple sortait ensemble. Selon certaines rumeurs, Maxwell aurait commencé à gérer les propriétés d’Epstein. (Il y a beaucoup de spéculations sur le point de savoir si elle était techniquement un de ses employés.) «Ce que Jeffrey veut, Jeffrey l’obtient», aurait-elle dit une fois aux responsables de son île privée. Et quand ils se séparèrent – ce que Jeffrey voulait, c’était apparemment coucher avec d’autres femmes – ils semblaient étrangement se rapprocher encore plus. Maxwell était son «Queen Bee» comme l’a dit un employé. Après tout, si Epstein donnait à Maxwell accès au genre de richesses qu’elle avait connu avant la mort de son père, alors Maxwell lui donnait accès au genre de prestige que l’argent ne pouvait acheter, à savoir ses amitiés avec les Clinton et la famille royale. Même le pape et Fidel Castro étaient dans son cercle social.

En effet, le prince Andrew a tellement fait confiance à Maxwell qui l’a emmené à une soirée «prostituées et souteneurs» organisée par Heidi Klum en 2000, vêtue comme il se doit (ou que j’espérais) de coupe basse, de latex noir brillant et de rouge à lèvres. Les clichés de paparazzi sont toujours en ligne: le prince habillé comme chez lui comme un corgi en combinaison spatiale; Maxwell dans un pantalon en or et une perruque en platine (on ne sait pas si elle était un souteneur ou une pute), le bras noué sur son épaule. » Elle a toujours déclaré que son père Robert ne s’était pas suicidé mais avait été assassiné.  On attend ce qu’elle va pouvoir dire de son ancien mentor… elle avait elle-même détruit des tas de documents appartenant à son père sur la bateau même où il était mort… pour qu’elle raison, elle seule le sait.  Robert Maxwell dissimulait bien des secrets en effet !  Sa fille aussi !  Dans Vanity Fair, elle a raconté comment Donald Trump lui avait couru après, ce qu’Epstein avait visiblement « bloqué » : « un célèbre numéro de Sports Illustrated daté des années 1990, avec Epstein, raconte avoir rencontré Donald Trump à l’une des soirées de celui-ci dans le penthouse de l’hôtel Plaza, et avoir demandé à Epstein de chercher son numéro. « Jeffrey a dit qu’il ne le lui donnerait pas et qu’il devait me le faire parvenir », dit-elle. Elle le lui a finalement donné à une autre occasion, mais il a perdu le numéro. “Trump a appelé Jeffrey pour essayer de le récupérer, disant:“ Elle me l’a donnée! Tu sais qu’elle me l’a donné! Tu peux me le donner maintenant! »Mais Jeffrey ne l’a pas fait.» Elle rit. «À l’époque, Donald était une blague chez  tous les modèles. Nous savions tous qu’il était en faillite et que c’était un perdant. Je me souviens que Jeffrey avait dit un jour qu’il allait être en retard pour venir me chercher car il devait déposer de la nourriture pour Donald. Il était à la maison en train de pleurer sous les couvertures ». Ici à droite près de Ghislaine Blackwell au Anand Jon Fashion Show le 8 septembre 2000 à New-York. A l’époque, Trump venait de mener une courte campagne depuis fin 1999 pour la présidentielle (déjà, et oui !) mais il avait jeté l’éponge en février. Il était crédité de 3,2% des intentions de vote face à Al Gore ou G.W.Bush !  Confirmant qu’il n’était pas de taille comme le raillait si bien Maxwell !!! Ironie, il avait alors comme slogan de campagne de mettre en place une taxe exceptionnelle de 14,5% sur les plus riches ou être partisan de la couverture maladie pour tous qu’il a tant critiqué chez Obama!! Oubliés bien sûr 18 ans plus tard (faudrait lui rappeler)  !!! Dans une interview au New-York Times, il avait déclaré « je suis sorti avec plein de belles femmes, OK ? J’imagine qu’on a tous notre talon d’Achille. ». « Plein », sans doute, mais pas avec Blackwell (divorcé deux fois, il sortait alors avec Melania Knauss, la first lady actuelle) ! Epstein s’est vanté un jour d’avoir présenté Melania à Donald ce que cette dernière à nié !! 

(4) relire ici les deux épisodes :

(5) lire ici :


(6) C’est une partie de mon enfance télévisuelle qui resurgit : « en 1963, Dan Blocker, qui jouait Eric Cartright sur Bonanza, ouvrit le premier restaurant Bonanza à Westport, dans le Connecticut. En 1989, la chaîne de restaurants comptait plus de 600 restaurants répartis dans l’ensemble des États-Unis, servant les meilleurs steaks de surlonge et de faux-filet aux clients affamés.  À la même époque, en 1965, Dan Lasater, Norm Wiese et Charles Kleptz fondèrent le Ponderosa Steakhouse, ouvrant des restaurants aux États-Unis et au Canada. Les deux restaurants étaient des entités distinctes jusqu’en 1997, date à laquelle ils ont tous deux été achetés par la société mère Metromedia Family Steakhouses. En 2008, la société a déposé son bilan et, en 2009, elle est sortie de la faillite sous un nouveau nom, Homestyle Dining LLC. »

(7) les Palaos ont une autre particularité fort éloignée de l’environnement : les îles offrent un « pavillon corbillard » aux navires se rendant à leur casse finale en Inde, au Bangladesh ou au Pakistan, dans des conditions effroyables de pollution ! Revoir ici l’effrayant reportage d’Envoyé Spécial de 2008 sur le démantèlement du France...

(8) Ainsi cette libération de la visibilité du trajet de ses avions : « en novembre 2011, la FAA a ordonné que les sites Web de suivi des vols en ligne, tels que FlightAware et Flight Tracker, bloquent l’affichage de 7 000 numéros au grand public. Le Gulfstream II d’Epstein faisait partie de la commande. Le Gulfstream N909JE d’Epstein a ainsi été bloqué du suivi en ligne par une commande de la FAA ». Cette suppression étant aussi, il faut le rappeler, effectuée à la demande du propriétaire de l’appareil. On se doute qu’après 2011 Epstein se soit méfié de l’observation de ses trajets. L’un d’entre eux en 2016 continue à intriguer plus que les autres : celui vers l’Arabie Saoudite (ou Israel ?) à la veille de l’élection de Trump. Un vol au départ du Bourget, aller et retour, du 7 au 9 novembre 2016 ! Dans son fief de Manhattan, il y avait un portail de Mohammed ben Salmane d’accroché. L’avion avait aussi visité le Maroc le 6 avril 2017.  Chez lui on avait retrouvé un passeport périmé avec une adresse en Arabie Saoudite, et un faux nom !!!

(9) celui qui l’avait formé, après être sorti de sa prison en 2013  a déclaré récemment que l’ensemble de la fortune d’Epstein reposait sur de la fraude financière !!!  Celle, justement, qui avait jeté seul Hoffenberg en prison !!!  « Hoffenberg, Epstein et Towers Financial « ont exploité un système classique de Ponzi de la fin des années 1980 au milieu des années 1990″, qui a réussi à solliciter des investissements de plus de 500 millions de dollars des participants. Tout l’argent a été «détourné pour des utilisations inappropriées et personnelles», affirme la pièce, mais ne fournit aucune preuve à l’appui. Epstein «a fourni des services comprenant, entre autres, d’aider M. Hoffenberg à plein temps pour toutes les questions liées aux opérations commerciales et à la gestion de TFC (Towers Financial), y compris, sans toutefois s’y limiter, la levée de fonds en tant que co-conspirateur en relation avec la fraude Ponzi du TFC  », affirment les documents ». Hoffenberg, devenu « born-christian »  entre-temps en prison, avait, rappelons-le, créé le comité de soutien à Trump « Get Our Jobs Back » en avril 2016 !!! C’est le travail d’un journaliste obstiné, John Hays, qui dans sa minuscule rédaction du Morning Paper à Ruston avait découvert le pot aux roses vers 1990, peu de temps avant sa mort. Hoffenberg, partisan droitier de John Connally avait été démasqué par un long travail de fond du journaliste consciencieux et intraitable !! Et Epstein, sorte de mini-Madoff, avec par la même occasion !!! A deux c’est aussi à noter, Epstein et Hoffenberg avaient même tenté de prendre le contrôle de deux compagnies d’aviation : Pan American Airways et Emery Air Freight Corp. Mais pourquoi donc n’a-t-on pas écouté John Hays ? Il avait déjà tout trouvé !!!! Il faut en effet absolument relire l’acticle «  « How a Country Boy Snared a Money Man From the Big City » du 4 avril 1993 du New-York Times pour s’apercevoir que quelqu’un en effet avait déjà trouvé « le secret » de la richesse d’Epstein, que tout le monde cherche encore, car depuis tout a été hypocritement oublié, presse comprise !!! Hoffenberg, racontait le NYT avait fait comme l’a fait plus tard Epstein : « c’est après que Towers est devenu public que M. Hoffenberg a commencé à utiliser à la fois l’hyperbole non fondée et l’affinité pour les célébrités politiques qui sont devenues sa marque de commerce. Dans son rapport annuel pour 1987, par exemple, il a qualifié son unité de collecte de factures « de leader dans son domaine » sans donner de détails sur la taille de ses activités » (Epstein avait clamé  « ne prendre que des clients au-dessus du milliard de dollars ». « La même année, il a dit aux actionnaires de Towers que la société demanderait bientôt une inscription au Nasdaq. Cela n’est jamais arrivé » (comme Epstein l’a fait aussi !). Comme Epstein, il a lui aussi bluffé : « à la fin de 1987, M. Hoffenberg fit une offre peu convaincante mais largement publicisée sur Pan American World Airways, avec l’aide de plusieurs « partenaires » presque célèbres qu’il avait embauchés comme conseillers, dont le frère de Richard Nixon, Edward. L’offre a échoué mais les courtiers ont déclaré que la publicité avait stimulé ses ventes de billets à ordre » (Epstein jouait lui avec les chefs d’Etat et les chefs d’entreprise grâce à Ghislaine Maxwell). « Au début de 1988, il a utilisé les actifs d’un assureur de l’Illinois qu’il avait acquis pour faire une autre offre publique d’achat de courte durée, cette fois pour Emery Air Freight. Encore une fois, M. Hoffenberg, un bourreau de travail et un solitaire dont le mariage s’est terminé par un divorce il y a des années, n’a obtenu que de la publicité pour ses efforts – et, peut-être, du sentiment d’appartenance à la fastueuse fraternité des dirigeants de Wall Street »… 

(10)… ou bien plus simplement encore il ne rendait pas du tout l’argent prêté, en argumentant de façon tortueuse. Ainsi,  selon Vaniy Fair, « Epstein dirigeait l’International Assets Group Inc. (I.A.G.), une société de conseil, depuis son appartement situé dans l’immeuble Solo, dans l’est de la 66ème rue, à New York. Bien qu’il ait prétendu qu’il ne gérait que de l’argent pour des milliardaires, dans une déposition de 1989, il a déclaré qu’il avait passé 80% de son temps à aider des personnes à récupérer de l’argent volé auprès de courtiers et d’avocats frauduleux. Il n’était pas non plus au-dessus de la conclusion de contrats de pétrole et de gaz à risque, à l’abri de l’impôt, avec des investisseurs beaucoup plus petits. Un procès intenté contre Epstein par Michael Stroll, ancien responsable de Williams Electronics Inc., montre que, en 1982, I.A.G. avait reçu un investissement de 450 000 dollars de Stroll, qu’Epstein a investi dans le pétrole. En 1984, Stroll lui avait demandé de récupérer son argent. Quatre ans plus tard, il n’avait toujours reçu que 10 000 dollars. Stroll a perdu le procès, après qu’Epstein eut déclaré devant le tribunal, entre autres, que le chèque de 10 000 dollars était pour un cheval qu’il avait acheté à Stroll »….

documents de base :




à propos du parcours politique des Clinton et de leurs (nombreuses) casseroles :


Un autre texte plein d’enseignements : pourquoi les jets privés peuvent aussi facilement servir à des trafics inavouables, ce que je ne cesse de dénoncer depuis plus de 10 ans maintenant.


Extrait de l’inquiétant interview de Jeffrey C. Price, expert en aviation et professeur de science au  Metropolitan State University of Denver :

« Price a déclaré que la Transportation Security Administration, qui supervise la sécurité des vols commerciaux, est rarement vue dans des aéroports tels que Teterboro, qui propose des vols privés, une catégorie de transport aérien appelée aviation générale. « Si vous voyez un agent de la TSA à l’intérieur, c’est qu’il ils mangent généralement pour le déjeuner », a déclaré Price. La TSA affirme qu’elle « ne réglemente tout simplement pas les aéronefs de l’aviation générale ». « Dans un aéroport d’aviation générale, une personne peut essentiellement » faire un saut « et parcourir le pays sans aucune exigence de sécurité de la part de la TSA », a déclaré une porte-parole de l’agence dans un courrier électronique. Les riches et célèbres dépensent des dizaines de millions de dollars pour leur propre avion, ainsi que pour la commodité et la confidentialité qui vont avec. Lorsque la TSA a tenté d’imposer des règles plus strictes aux grands régimes privés il y a une décennie, des groupes de l’industrie s’y sont opposés et la proposition a été abandonnée. Ce qui reste est un ensemble de recommandations de sécurité lâches qui, selon la TSA, ne sont pas obligatoires. Les experts ont déclaré qu’une telle commodité présente un risque important pour le grand public. « Si quelqu’un voulait dupliquer une attaque de missile guidé ou par un avion de ligne, comme celle survenue le 11/9 en utilisant un avion privé, mon opinion personnelle est, je pense, que ce serait très facile, en fait », a déclaré J.P. Tristani, expert de l’aviation et ancien pilote de ligne aérienne commerciale, il fait écho à d’autres experts interrogés par NorthJersey.com et le journal TODAY NETWORK, dans le New Jersey. »

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