Ce jeune homme de 18 ans fait partie des «utilisateurs suspects», comme les qualifie le Service de renseignement de la Confédération (SRC). Cela désigne les personnes qui diffusent des idées djihadistes sur Internet et se mettent en réseau avec des personnes partageant les mêmes opinions. Au printemps, la police a arrêté le jeune Argovien qui s'était radicalisé via les réseaux sociaux. Comme l'a rapporté le «Tages-Anzeiger», le double national suisse et turc avait téléchargé sur le web un mode d'emploi pour fabriquer des explosifs. Le Bureau du procureur fédéral mène l'enquête, le suspect est en détention préventive.
La plupart des «utilisateurs suspects» ne sont pas radicalisés: ils ne représentent pas une menace et ne nourrissent pas des projets d'attentats. A ce jour, 922 personnes font l'objet d'une surveillance par le SCR dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cela représente 30 personnes de plus qu'en mai dernier. Le SRC a publié les dernières statistiques il y a quelques jours sur son site web.
En déplacement sur Internet
Le monitoring existe depuis 2012 et identifie les utilisateurs de sites Internet djihadistes, de réseaux sociaux et de forums de groupes terroristes. Le nombre de personnes enregistrées augmente constamment, principalement parce que les jeunes ont facilement accès aux réseaux concernés, analyse le SRC.
Ces plateformes permettent aux utilisateurs d'accéder à d'autres mondes, d'échanger avec des personnes partageant les mêmes idées et de créer des réseaux virtuels au-delà des frontières nationales. Pour le SRC, ce sont ces incitations qui motivent les jeunes à fréquenter de tels canaux TikTok ou Telegram.
Depuis début novembre, Serge Bavaud est à la tête du SRC. Le nouveau directeur doit restructurer le service, motiver un personnel mécontent et lutter contre les conséquences des troubles géopolitiques. Les menaces et les tensions ne diminuent pas avec son entrée en fonction.
Andreas Schmid