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vendredi 3 octobre 2025

La copie de Trump pour Gaza a été revue par Netanyahu

 

Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réécrit des éléments clés de la proposition de l’administration Trump pour Gaza, il n’a pas simplement ajusté la formulation tactique. Il a ressuscité une stratégie diplomatique familière : utiliser des formulations vagues, des calendriers ouverts et des conditions sécuritaires pour maximiser l’effet de levier à court terme d’Israël tout en repoussant peut-être indéfiniment les questions politiques au cœur du conflit.

Le résultat rappelle les ambiguïtés structurelles des accords d’Oslo, qui ont permis à Israël, pendant des décennies, de récolter des bénéfices immédiats tout en repoussant et finalement en gelant les négociations sur le statut final. Les modifications de Netanyahu peuvent lui assurer un contrôle tactique, mais elles préparent aussi le terrain à une dérive stratégique, faisant écho à la trajectoire d’Oslo : d’une percée pleine d’espoir à un blocage géré.

Le cadre volontairement flou d’Oslo

Le cadre d’Oslo dans les années 1990 était intentionnellement vague sur les questions les plus contentieuses : les frontières, Jérusalem, les réfugiés et les colonies. Ces questions de « statut final » furent renvoyées à de futures négociations, créant un horizon politique sans engagements contraignants. Cette ambiguïté a offert à Israël l’espace pour étendre les colonies, renforcer son contrôle et éviter des concessions irréversibles, tout en restant officiellement dans un « processus de paix ».

Les révisions de Netanyahu au plan Trump pour Gaza suivent la même logique

À la Clause 3, il a remplacé la référence à une « ligne Witkoff » spécifique par une « ligne convenue » vague, supprimant tout repère géographique fixe pour le retrait. À la Clause 20, il a inséré un langage sur le « dialogue » entre Israéliens et Palestiniens mais a omis toute mention d’échéances, d’État ou de négociations. Cela reflète le report des questions politiques centrales dans Oslo : un langage qui rassure Washington et les audiences internationales sans engager Israël concrètement.

Sous Oslo, les redéploiements israéliens et l’autonomie palestinienne étaient conditionnés à la performance sécuritaire palestinienne, évaluée unilatéralement par Israël. La sécurité était mise en avant, la politique repoussée. Cette séquence a enraciné une asymétrie : Israël a obtenu reconnaissance et coopération sécuritaire immédiates, tandis que les Palestiniens attendaient des dividendes politiques qui ne sont jamais venus.

Les révisions de Netanyahu reproduisent presque mot pour mot cette séquence. À la Clause 16, il a rendu le retrait israélien de Gaza conditionné au respect de « normes, étapes et calendriers » de démilitarisation, à définir avec les FDI et les États-Unis. Cela confère à Israël un droit de veto illimité sur son propre retrait, tout comme Oslo a permis de reporter ou geler indéfiniment les redéploiements au nom de la sécurité.

Pas de cadres internationaux contraignants

Le processus d’Oslo a délibérément évité de s’inscrire dans des cadres juridiques internationaux contraignants. Il s’agissait d’un accord politique, non juridique. Les États-Unis agissaient comme principal médiateur, maintenant l’ONU à distance. Cela permettait à Israël de traiter les obligations comme des engagements politiques flexibles plutôt que comme des devoirs exécutoires.

Netanyahu suit la même voie

Il a supprimé les références aux mécanismes de consultation arabes et au leadership économique du Golfe (Clauses 9 et 10) et les a remplacées par un « Conseil de la paix » présidé par les États-Unis, dirigé par Trump et quelques figures internationales triées sur le volet. En écartant les États arabes comme co-architectes f…

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