Volodymyr Zelensky, finalement arrivé samedi à Rome après avoir laissé planer un suspense sur sa présence, a rencontré son homologue Donald Trump à l’occasion des funérailles du pape, samedi 26 avril.
Les deux hommes ont eu un bref échange, «seul à seul, et ont eu une discussion très productive», a commenté le porte-parole de la Maison Blanche Steve Cheung. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a écrit plus tard espérer «des résultats» après sa rencontre «symbolique» avec Donald Trump, au cours de laquel il a expliqué avoir une nouvelle fois réclamé «un cessez-le-feu total et inconditionnel». «Une réunion très symbolique qui pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs», a-t-il ajouté.
«Vous ne devriez pas être ici»
Donald Trump a sèchement recadré Emmanuel Macron en plein cœur de la basilique Saint-Pierre lors des funérailles du pape à Rome. Le président américain avait vraisemblablement l'intention de tenir son «mini-sommet pour la paix» seul avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Tout avait pourtant commencé de manière cordiale: Trump, Zelensky, Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer discutaient de façon animée dans une aile de la basilique Saint-Pierre. Macron, jovial, avait une main posée sur l’épaule de Zelensky. Le personnel s'activait et installait alors trois chaises pour permettre aux leaders de poursuivre leur échange en toute décontraction.
Mais fidèle à lui-même, Trump n'a pas tardé à reprendre la main. Il a ainsi tendu les bras, afin d'attirer Zelensky et Macron vers lui, puis, se tournant vers le président français, lui a adressé une remarque glaciale. Nicola Hickling, experte en lecture labiale interrogée par «The Sun», affirme avoir déchiffré les mots que Trump a répliqués à Macron en guise d'avertissement. «Il dit à Macron: 'Vous n’êtes pas à votre place ici. J’ai besoin que vous me rendiez un service: vous ne devriez pas être ici.»
Nicola Hickling est une professionnelle qui mène également des enquêtes et rédige des rapports médico-légaux. Les forces de l'ordre utilisent aussi la lecture labiale pour interpréter, par exemple, les enregistrements des caméras de sécurité.
Pas de troisième chaise
Sur X, Dan Scavino, chef adjoint du personnel de la Maison Blanche, a partagé la scène sans même mentionner Emmanuel Macron. Il s’est contenté d’écrire: «Dans les coulisses du Vatican – le président Trump a eu une réunion privée avec Volodymyr Zelensky ce matin dans la basilique Saint-Pierre.»
Sur la photo, on distingue Zelensky hocher la tête en signe d’approbation après la mise au point de Trump. Non loin de là, un prêtre en soutane détourne le regard, visiblement troublé par ce qu'il vient d'entendre.
Le troisième fauteuil prévu est discrètement retiré, laissant Trump et Zelensky seuls pour discuter. Les termes de la conversation en tête-à-tête restent privés. Selon l'experte Nicola Hickling, les mots suivants auraient encore été prononcés: «Je veux que vous le fassiez, mais pas de cette manière», dit Zelensky à Trump. Ce dernier répond: «C'est une stratégie très intéressante. Vous avez des certitudes.»
Poutine doit «arrêter de tirer»
Dans l'avion qui le ramenait aux Etats-Unis, Trump a déclaré à la presse qui l'accompagnait qu'il avait eu une «bonne rencontre» avec Zelensky. Et ce, près de deux mois après le coup de sang de l'Américain à la Maison Blanche, lorsque Trump avait mis son invité à la porte.
«On va maintenant voir ce qui se passe», a déclaré Trump. Le président américain en a également profité pour adresser un message au président russe Vladimir Poutine: «Je veux qu'il arrête de tirer, qu'il s'assoie et qu'il signe un accord.» Et de conclure: «Trop de gens meurent.»
Daniel Kestenholz