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jeudi 20 mars 2025

La démocratie est-elle sur la défensive ?

 

Pour se défendre, les démocraties doivent lutter contre des menaces aussi bien intérieures qu’extérieures. Devront-elles se renouveler pour survivre face à leurs insuffisances, amplifiées par l’effet de la mondialisation, et leurs adversaires autoritaires qui composent selon d’autres règles du jeu ?

L’année 2024 a frappé par le nombre de consultations électorales, programmées ou inattendues, qui s’y sont déroulées. Cela projette l’impression d’une humanité engagée dans de nombreux processus politiques, a fortiori en considérant le nombre de pays à régime considéré comme démocratique qui ont participé à ce mouvement. On ne fera pas l’erreur de confondre élections et démocratie, comme cela avait été fait un peu rapidement par le politologue américain Samuel Huntington au début des années 1990 (1). Sur les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, les trois démocraties ont eu ou auront des élections cette année, le régime autoritaire russe a reconduit son président au pouvoir depuis 1999 et la Chine est toujours un régime de parti unique.

La fréquence des élections cette année n’entame pas l’impression partagée par de nombreux contemporains que la démocratie, en tant que régime politique, ou en tant que régime établi dans des pays spécifiques, se porte mal. L’analogie historique la plus fréquente de cette époque est de regarder vers les années 1930, qui ont combiné crise démocratique, crise économique et crise de la sécurité internationale, et parait correspondre au présent. On ne compte plus les ouvrages inquiets pour l’avenir de la démocratie dans un cadre national ou global (2).

De nombreux aspects de la crise démocratique se manifestent à l’international, comme en interne, voire dans les réponses qu’on tente d’apporter à cette crise. Celle-ci s’observe dans des régions et pays de situations fort différentes et par des manifestations diverses.

Les défis d’ordre géopolitique contre la démocratie

Les spécialistes des relations internationales connaissent bien les lignes du discours de Périclès devant les Athéniens, retranscrit par Thucydide, au début de la guerre du Péloponnèse au Ve siècle av. J.-C. Le stratège athénien exaltait le rôle politique primordial de ses concitoyens et en faisait une force militaire pour s’opposer aux cités ennemies d’Athènes, où le peuple n’exerçait pas la souveraineté. Il y a aussi une « loi historique » qui supposerait que les démocraties ne se font pas la guerre. C’est à cette lumière qu’est considérée la tentative d’étendre le champ de la démocratie libérale dans le monde survenue dans les suites des chutes des régimes communistes entre 1989 et 1991. C’est aussi une des explications avancées pour décrire l’hostilité de plusieurs puissances à régime autoritaire contre celles qui sont à régime démocratique de nos jours. Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales, a avancé dans son étude Les ambitions inavouées que l’objectif poursuivi par plusieurs des puissances « néo-impériales » qu’il a étudiées était de contrer la démocratie libérale (3).

Dans les après-guerres du XXe siècle, les démocraties victorieuses ont considéré que le remplacement de régimes autoritaires réputés menaçants et recourant trop facilement à la force armée par des régimes démocratiques contribuerait à la sécurité internationale et collective. C’était la mise en œuvre du slogan de l’ex-président américain Woodrow Wilson : « Le monde doit être rendu sûr pour la démocratie. » L’échec de la République de Weimar, en Allemagne, ainsi que des courtes expériences de nombreux pays d’Europe centrale, ont lourdement pesé dans les mémoires historiques européennes. La IIIe République française, s’effondrant devant l’agression nazie en juin 1940, en a aussi fait une expérience amère. L’héritage de cette défaite a inspiré l’article 16 de la Constitution de la Ve République en 1958, pour prévenir toute destruction de la démocratie française par une autre attaque extérieure.

La philosophie du plan Marshall, mise en œuvre en Europe occidentale à partir de 1947, a aussi tiré une leçon de l’entre-deux-guerres pour consolider la démocratie dans ces pays, grâce à la reconstruction économique et au libre-échange. De même, c’est une puissante aide à la démocratisation qu’ont connue les pays d’Europe du Sud dans les années 1970-1980, puis d’Europe centrale et orientale dans les années 1990, avec la perspective d’adhésion à l’Union européenne. Le soft power célébré par l’ancien secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité internationale américain, Joseph Nye (4), a joué en faveur des États-Unis et de l’Europe à cette même époque, et constitue un aboutissement de la pensée développée dans les années 1940 par George F. Kennan, ancien secrétaire d’État adjoint des États-Unis, pour expliquer les buts politiques et sécuritaires de la politique de containment, s’appuyant sur l’épanouissement des populations du bloc occidental pour résister aux subversions communistes (5).

On constate à quel point les démocraties se sentent menacées, à l’extérieur comme à l’intérieur, par les actions des régimes autoritaires, et cherchent à s’en prémunir. La conscience de la fragilité démocratique inspire souvent les politiques de vigilance.

À l’inverse, c’est l’impression d’« impérialisme démocratique et libéral », manifestée par des interventions comme celle contre la Serbie (1999) ou l’Irak (2003) avec pour but un changement de régime, qui aurait braqué les néo-empires depuis plusieurs années. Depuis la première décennie du siècle, un duel s’est ainsi engagé entre ces puissances se sentant négligées et les démocraties, devenues complaisantes en croyant à une « mondialisation heureuse ». La Russie de Vladimir Poutine, la Chine restée communiste, la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan ou la monarchie saoudienne en voie de rénovation par le prince Mohammed ben Salmane, voire des régimes du Sud tels que l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, se targuent d’offrir un modèle de développement comme un modèle politique qui serait plus performant que l’authentique démocratie. Russie et Chine en particulier se sont fixé des objectifs de reconquête de leur puissance géopolitique en démontrant la faiblesse des démocraties, leur manque d’ambition et leurs inhibitions face à l’exercice de la force. Ces mêmes puissances, on l’admet désormais, recourent aussi à l’arme économique et informationnelle pour déstabiliser les démocraties, interférer dans leurs processus politiques, soutenir des mouvements favorables à leurs intérêts. Il s’agit là d’une stratégie subtile qui prend en compte les véritables faiblesses internes des démocraties au XXIe siècle (6).

Les défis d’ordre interne à la démocratie

En théorie politique, on a souvent constaté que les défis lancés à la survivance de la démocratie tiennent à des facteurs internes. L’éducation, la stabilité sociale, l’opportunité économique, la constitution d’une classe moyenne solide et prospère ont souvent été vues comme les moyens essentiels de pérenniser une expérience démocratique. Les principales forces politiques des démocraties, se voulant ordo-libérales ou social-démocrates, pour évoquer les principales traditions européennes, ont longtemps recherché ces résultats.

Pourtant, l’expérience historique (Allemagne, Italie, Espagne et Portugal dans l’entre-deux-guerres, pays d’Amérique latine pendant la guerre froide) a montré que les démocraties sont menacées en interne, lorsque les ruptures d’équilibres économiques et sociaux alimentent les ressentiments de laissés-pour-compte contre des institutions perçues comme incapables de les défendre. Dans un monde marqué par la globalisation des économies, ce sont ainsi des forces transnationales qui contribuent beaucoup à alimenter les faiblesses proprement internes. C’est aussi la raison pour laquelle ces conditions ne sont pas simplement observées dans quelques démocraties, mais ont été récemment constatées dans des pays de régions et situations très diverses.

Des forces populistes ou autoritaires appartiennent aussi au spectre politique de démocraties, même marginalement, et peuvent ainsi, à d’autres périodes, effectuer des percées d’influence. À la suite du Parti communiste français, qui était une vraie contre-société dans la France d’après-guerre, le Front puis Rassemblement national a endossé ce rôle d’alternative dans un pays durablement enlisé dans des problèmes structurels, le chômage de masse et la forte immigration, à partir des années 1970-1980. L’instabilité gouvernementale, la corruption, la puissance du crime organisé ont poussé l’Italie vers des coalitions populistes de droite à plusieurs reprises depuis les années 1990. Les pays d’Europe du Nord, malgré ou à cause de leur prospérité attirant des migrants, ont vu se développer des forces contestataires et identitaires accusant la démocratie de négliger les « citoyens de souche ». Il ne faut pas négliger non plus la montée, à partir du tournant du siècle, de mouvements anticapitalistes et antimondialisation, se voulant « altermondialistes », avec leurs premières manifestations spectaculaires parce que violentes contre les sommets du Groupe des 7, à Seattle en 1999 et à Gênes en 2001.

La crise financière de 2007-2008 a mis un point d’arrêt à la croissance d’après guerre froide, tout en soulignant que le poids économique et industriel avait beaucoup déserté les anciennes grandes économies européennes et américaines pour se déplacer vers l’Asie. Elle a beaucoup contribué au malaise actuel des sociétés démocratiques. Certains pays, comme la Grèce, ont dû subir des tutelles internationales quand bien même un gouvernement populiste de gauche prétendait résister aux potions amères de la Commission européenne ou du Fonds monétaire international. En Espagne, le mouvement Podemos, avec ses références chavistes et vénézuéliennes, a pu entrer dans une coalition gouvernementale avec les socialistes. En Italie, les gouvernements techniciens chargés d’éviter la faillite ont ensuite connu l’opposition électorale du Mouvement 5 étoiles, de la Ligue du Nord (Lega Nord) et finalement des « post-fascistes » des Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) actuellement au pouvoir.

Les populistes ont connu des succès électoraux et ont participé à des coalitions en Belgique, notamment en Flandre, puis aux Pays-Bas, en Autriche, en Slovénie, au Danemark, en Suède, en Norvège et en Finlande.

Des citoyens américains furieux de ces mêmes développements économiques et sociaux après 2008 ont animé le courant Tea Party au sein du Parti républicain, mouvement qui a évolué vers le « MAGA » (7) de Donald Trump. À cela, il faut ajouter les effets négatifs sur le fonctionnement des institutions d’une polarisation politique entre partis opposés qui, en principe, sont censés coopérer pour que le système fonctionne de façon optimale. En 2000, les États-Unis ont connu leur première élection présidentielle dont le résultat a été vivement contesté. Ils ont connu pire avec l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par des électeurs de Trump, comprenant des miliciens armés, pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de 2020 et maintenir Trump à la Maison-Blanche.

Ce sont aussi des électeurs de régions déprimées qui ont massivement voté en faveur du Brexit au Royaume-Uni, et ont accompagné le Parti conservateur dans une certaine radicalisation. En Europe centrale, la ruine de la Hongrie de 2008 a installé durablement au pouvoir Viktor Orbán et son Fidesz, qui ont largement évolué depuis l’époque où ce parti était un nouveau fleuron de la démocratie chrétienne européenne. Situation analogue en Tchéquie et Slovaquie voisines. La Pologne, avec le parti Droit et Justice émergeant d’une fraction de l’alliance Solidarité, en a fait la même expérience.

L’échec économique n’est d’ailleurs pas sans incidence dans d’autres régions. Dès 2002, une crise financière a cassé le dynamisme des partis libéraux turcs, d’orientation pro-européenne, et a favorisé la montée en puissance de l’AKP (Parti de la justice et du développement) et d’Erdoğan, présentant son parti islamiste comme gage de restauration et défense des intérêts des « petits ». L’AKP s’est depuis vingt ans installé au pouvoir, poursuivant une politique clientéliste et « néo-ottomane », ne craignant pas d’affronter l’Europe et les États-Unis sur les questions internationales. En Israël, le succès des nationalistes du Likoud s’appuie depuis cinq décennies sur l’ascension démographique des populations séfarades, souvent de condition modeste même après la percée de l’État hébreu comme start-up nation. Benyamin Netanyahou s’est maintenu à la tête du gouvernement plus longtemps qu’aucun autre Premier ministre depuis David Ben Gourion, et a montré sa détermination à remettre en cause l’indépendance du pouvoir judiciaire pour demeurer en poste et échapper à des poursuites.

Rappelons aussi que la transition économique ratée en Russie pendant les années 1990 a largement contribué à l’avènement du régime poutinien, sabordant les chances d’une libéralisation du pays. Pour une part non négligeable de la population russe, et plus surement celle des provinces et en âge d’avoir connu l’instabilité postsoviétique, le ressentiment hérité de cette époque constitue non seulement le ciment de leur adhésion au régime de Poutine, mais explique aussi leur hostilité aux démocraties occidentales en adhérant aux narratifs historiques de ce régime présentant la démocratie libérale à l’occidentale comme l’antithèse des valeurs russes.

Au sud, l’Argentine, le Brésil, le Mexique, ont aussi vu leurs démocraties fragilisées par les difficultés économiques, notamment à la suite de la diminution des rentes issues des hydrocarbures. Le narcotrafic, richesse de substitution, en profite pour défier l’autorité de l’État démocratique et provoque en réaction des aspirations à un « régime fort ». En Afrique du Sud, après avoir incarné la libéralisation, le Congrès national africain (ANC) s’est installé dans la captation de rente et n’a que difficilement accepté un certain partage du pouvoir avec d’autres formations dans les suites des élections de cette année. Cela a aussi été le cas de dirigeants d’abord perçus comme prometteurs pour l’apaisement et la libéralisation, en Éthiopie ou en Afrique de l’Ouest. Certains pays du Maghreb, après avoir connu une fébrilité démocratique autour de la révolution tunisienne de 2011, et du Hirak en Algérie de 2019-2020, n’ont pu la consolider. On constate une soif d’opportunité notamment dans la jeunesse abondante de ces pays, et s’il arrive que cela permette une alternance paisible comme au Sénégal, on a vu les coups d’État militaires balayer les gouvernements civils du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Dans ces derniers cas, la contestation islamiste s’est ajoutée aux problèmes de développement pour contrer la démocratisation.

L’Asie offre un panorama intéressant de situations. Dans le contexte de guerre froide, la Corée du Sud et Taïwan, contrairement au Japon, ne se sont pas démocratisés avant les années 1990. À présent, leur fleurissement démocratique suscite encore plus de méfiance et d’agressivité de leurs grands voisins communistes. Dans d’autres pays, notamment l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est, l’invocation de plus en plus récurrente des « valeurs asiatiques », selon un modèle théorisé par le dirigeant de Singapour, Lee Kuan Yew (1923-2015), sert à expliquer que les impératifs de développement efficace priment sur la démocratisation, y imposant des freins. Après que ces arguments ont eu porté en Thaïlande, on a senti leur influence sur l’Inde de Narendra Modi, même si lui aussi peut, à son troisième mandat, à l’instar d’Erdoğan, constater l’attachement d’une fraction de la population à limiter son pouvoir.

Il convient d’observer que non seulement les effets de la mondialisation (déplacement des richesses, migration) contribuent à aigrir les populations contre les insuffisances de la démocratie à préserver leur prospérité et valeurs, mais que la mondialisation concerne aussi les idées antidémocratiques ou de réaction, par exemple religieuse. L’islamisme politique, qui a crû en influence dans les pays musulmans, l’a aussi fait dans les pays comportant des populations immigrées, et peut désormais être perçu comme un adversaire de la démocratie dans les pays d’accueil, renforçant aussi la réaction des populistes anti-immigration.

Les défis de la réponse à la crise démocratique

Si la démocratie fait face à des oppositions extérieures comme intérieures, la complexité à résoudre cette situation de crise s’explique aussi par celle à apporter des solutions satisfaisantes. Ainsi des frustrations économiques et sociales naissent de la mondialisation : les gouvernements européens comme américains constatent la difficulté à recréer un appareil industriel étendu, compatible avec les politiques de lutte contre les émissions de carbone et de lutte contre le changement climatique. Les investissements en réformes éducatives, en infrastructures énergétiques, de transport, les nécessaires changements de mode de vie sont aussi bien onéreux pour des États très endettés ou économiquement en perte de vitesse face à la concurrence des pays émergents. De nombreuses catégories de population, appuyées en cela par des partis politiques soutenus par les autocraties, expriment aussi leur résistance par la contestation (lors de mouvements similaires aux « gilets jaunes » français), ce qui enflamme plutôt que n’apaise le débat démocratique (8).

L’absence de solutions faciles et de court terme est très problématique pour des régimes qui, justement, par leurs consultations électorales et leur souci de l’opinion publique, se focalisent sur ces échéances courtes. Les politiques de consolidation de la résilience intellectuelle des citoyens, de sécurisation de leur situation économique, mettent aussi du temps à donner des résultats. Entretemps, les frustrations alimentent les mouvements contestataires et, comme on l’a vu aux États-Unis, voire en France désormais privée de majorité parlementaire, compliquent l’attribution de fermes mandats électoraux ainsi que le fonctionnement normal des institutions.

Les partis populistes, soutenus par les néo-empires, bien qu’ils se vantent souvent d’être souverainistes et attachés à l’identité nationale contre les forces dites « mondialistes », ont aussi beau jeu d’accuser la démocratie de ne pas être à la hauteur de ses valeurs de pluralisme lorsqu’ils se trouvent politiquement entravés d’accéder au pouvoir. L’arme informationnelle, par propagation de visions « alternatives », est aussi compliquée à contrer sans céder aux accusations de censure. Dans tous les cas, elle nécessite un lent effort d’éducation des opinions.

Le meilleur espoir pour les démocraties réside dans la conscience de leur vulnérabilité, qui a indéniablement crû dans la dernière décennie, mais aussi des exemples de résilience qui ont été démontrés en soutenant le choc terrible de la pandémie de Covid-19, l’ayant fait d’ailleurs plutôt mieux que les régimes autoritaires qui n’ont pu que camoufler les effets ravageurs de la maladie malgré leur gestion au cordeau. La vivacité de la discussion sur la crise de la démocratie est peut-être une des meilleures preuves de leur volonté de combattre ce qui les menace plutôt que de se laisser défaire.

Notes

(1) Samuel P. Huntington, The Third Wave : Democratization in the Late Twentieth Century, University of Oklahoma Press, 1993. Francis Fukuyama, qui était alors son élève, a été influencé par cette thèse pour avancer la sienne de la « fin de l’histoire ». Fukuyama a reconnu cette approximation de vue en présentant son ouvrage The Origins of Political Order : From Prehuman Times to the French Revolution (Farrar, Strauss and Giroux, 2011) en conférence publique au MIT cette même année.

(2) Remarquons notamment, aux éditions de l’Observatoire : Nicolas Baverez, Démocraties contre empires autoritaires : la liberté est un combat (2023) ; Bruno Tertrais, La Guerre des mondes : le retour de la géopolitique et le choc des empires (2023) ; Nicolas Tenzer, Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique (2024).

(3) Thomas Gomart, Les ambitions inavouées : ce que préparent les grandes puissances, édition revue et augmentée, « Texto », Tallandier, 2024.

(4) Joseph Nye, Bound to Lead : The Changing Nature of American Power, Basic Books, 1990.

(5) Ralph B. Levering, Vladimir O. Pechatnov, Verena Botzenhart-Viehe, Earl C. Edmondson, Debating the Origins of the Cold War : American and Russian Perspectives, Rowman & Littlefield, 2002.

(6) Voir le roman de Giuliano da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard, 2022) pour une exposition éclatante de cette stratégie.

(7) Make America great again (« Rendre sa grandeur à l’Amérique »).

(8) Voir les récents essais de Timothy Snyder : On Tyranny : Twenty Lessons from the Twentieth Century (Penguin, 2017), The Road to Unfreedom : Russia, Europe, America (Penguin, 2018), On Freedom (Crown, 2024). Également ceux d’Anne Applebaum : Twilight of Democracy : The Seductive Lure of Authoritarianism (Doubleday, 2021) et Autocracy, Inc. (Doubleday, 2024). Notons la place que prennent des spécialistes de l’Europe centrale et orientale dans ces débats.

Paul Vallet

areion24.news