Un colis suspect a été découvert ce mercredi matin, à 9h10, dans le quartier des banques. La rue François-Diday a été bouclée par les forces de l'ordre. Cet axe, qui borde le Grand Théâtre, est parallèle à la rue de la Corraterie. A 11h30, la police, les pompiers et le Nedex (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs) étaient toujours sur les lieux.
Une fleuriste, dont la boutique donne sur la portion de rue concernée, explique qu'à leur arrivée, la police et les pompiers ont demandé aux employés de «s'éloigner des fenêtres et de se mettre à l'abri. Nous sommes donc allés à la cave». Le dispositif a été levé à 14h40.
Présence vraisemblable d’explosif
Le Ministère public de la Confédération (MPC) confirme avoir été informé par les autorités cantonales genevoises «de la présence d’un paquet suspect dans un immeuble à la rue de la Corraterie 26 à Genève». L'information est remontée jusqu'à lui «en raison de la présence vraisemblable d’explosif. Des investigations sont en cours pour déterminer l’origine et la nature exacte du contenu du paquet, indique le MPC qui a repris le dossier en main. Les investigations n’excluent à l’heure actuelle aucune piste».
Selon un témoin, les agents du Nedex étaient agenouillés près d'un colis posé à côté d'une poubelle, dans la rue. Autour de midi, des policiers étaient présents à la rue de la Corraterie et interdisaient l'accès au trottoir entre le fleuriste et la pharmacie. Un agent était posté devant l'entrée du numéro 26. Le bâtiment donne sur la rue de la Corraterie, d'un côté, de l'autre sur celle François-Diday.
Série noire
L’épisode fait immanquablement penser à l’affaire des dispositifs piégés qui agite Genève depuis plusieurs mois. Pour rappel, trois épisodes y ont été recensés en 2024: un pistolet réalisé avec une imprimante 3D et caché dans une boîte à lait s’est déclenché en avril à Plan-les-Ouates; un sac-poubelle posé devant la porte d’une famille à Saint-Jean a explosé en août et un dispositif placé dans une boîte aux lettres à la Petite-Boissière a explosé en novembre, blessant grièvement une fillette au ventre.
Un lien avec Patek Philippe
A Saint-Jean et à la Petite-Boissière, deux employés de Patek Philippe avaient été la cible des explosifs. L’entreprise horlogère avait fait l’objet de plusieurs demandes de rançon portant sur des dizaines de millions de francs. Cette fois encore, un lien semble se dessiner entre la manufacture horlogère et le colis trouvé ce mercredi. En effet, la société fiduciaire BfB, qui audite les comptes de Patek Philippe, se situe à l'adresse où le dispositif a été découvert. Contactée, celle-ci ne souhaite pas commenter.
Pour rappel, deux frères avaient été interpellés par Fedpol en décembre, suspectés d’avoir un rapport avec ces faits. Le plus jeune a obtenu sa libération provisoire avant les fêtes de fin d’année. Son aîné, lui, est toujours incarcéré.
Leïla Hussein
Marie Prieur
Jérôme Faas