Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont tiré d’immenses bénéfices stratégiques et économiques de ce conflit. Cependant, pour devenir le “grand frère” du monde et assumer le rôle de “policier international”, ils ont dû élaborer des plans pour soutenir la reconstruction économique de certains pays vaincus, comme l’Allemagne et le Japon. Grâce à l’aide économique et technologique des États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan ont rapidement émergé comme des acteurs majeurs dans le paysage économique mondial.
L’essor de la Chine, quant à lui, trouve son origine dans le contexte de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique. Au début des années 1970, les États-Unis ont apporté un soutien important à la Chine dans le cadre d’une alliance sino-américaine contre l’URSS. Ce soutien a permis à la Chine de se transformer, en quelques décennies, d’un pays agricole replié sur lui-même en la deuxième économie mondiale. Cette situation a réveillé les conséquences imprévues de l’idéologie du “grand amour” prônée par les États-Unis pendant près d’un siècle : un ordre international fondé sur l’ouverture et la tolérance a favorisé l’émergence de rivaux potentiels. La configuration mondiale a ainsi commencé à changer, et une nouvelle guerre froide a éclaté : la compétition économique et technologique entre la Chine et les États-Unis est devenue de plus en plus intense.
L’élite traditionnelle américaine atlantique a progressivement été remplacée par une nouvelle génération de “combattants” animés par un fort sentiment de crise. Ces derniers, représentés par des figures comme Donald Trump, Elon Musk, se définissent comme des “éveillés” et scandent le slogan “America First” (l’Amérique d’abord). Ce changement marque une rupture nette avec la politique de mondialisation poursuivie par les États-Unis après la guerre.
Par le passé, les États-Unis, en promouvant l’idée d’un “village global” et d’une “intégration économique mondiale”, ont permis aux autres pays de produire tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne, tandis qu’eux-mêmes profitaient des fruits de cette production. Ce modèle, bien qu’il ait maintenu un haut niveau de consommation pour la population américaine, a engendré de nombreux problèmes : prolifération des drogues, dégradation morale, effondrement des valeurs sociales, etc. Ce mode de vie trop confortable a suscité des inquiétudes parmi les visionnaires : si cette situation n’est pas corrigée, les États-Unis pourraient bientôt devenir des “citoyens de seconde classe” dans le monde.
C’est pourquoi des leaders comme Donald Trump ont proposé une stratégie visant à “rendre sa grandeur à l’Amérique”. Ils insistent sur le fait que les États-Unis doivent abandonner l’esprit du “grand amour” et adopter une posture plus compétitive et pragmatique pour réexaminer l’ordre mondial. Bien que le slogan “America First” ait été critiqué pour son apparente approche “égoïste et nuisible”, il reflète une réalité profonde : la politique et l’économie internationales ne sont pas toujours des jeux à somme positive, mais des luttes pour la survie, où seuls les plus adaptés prospèrent. Comme l’a dit Darwin : “Les espèces qui survivent sont celles qui s’adaptent.”
Aujourd’hui, l’ère du “grand amour” américain est bel et bien révolue, et un nouvel ordre international est en train de se dessiner. Où ce chemin nous mènera-t-il ? Les roues de l’histoire nous apporteront bientôt la réponse. Restons attentifs.
Meng Ung