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mardi 5 novembre 2024

Le Premier ministre tchèque sceptique à l’idée d’un service de renseignement européen

 

Un service de renseignement commun à l’échelle de l’Union européenne (UE) n’est pas réaliste, a affirmé le Premier ministre tchèque Petr Fiala (ODS, Conservateurs et Réformistes européens) au cours d’un débat sur la préparation de l’UE à de futures crises sécuritaires.

Le nouveau plan de sécurité de l’UE présenté la semaine dernière par l’ancien président finlandais Sauli Niinistö prévoit la création d’un service de renseignement entre les états membres de l’UE.

Mais, les autorités tchèques se sont montrées sceptiques à l’idée d’un service de renseignement commun aux 27, préférant privilégier une coopération plus accrue.

« Je soutiens l’approfondissement de la coopération mutuelle entre les services de renseignement, mais je ne pense pas qu’il soit réaliste de construire un service commun véritablement fonctionnel », a déclaré Petr Fiala à Euractiv République tchèque.

Le ministre tchèque des Affaires européennes, Martin Dvořák (Maires et Indépendants, Parti populaire européen) a également exprimé son soutien à une coopération accrue en matière de renseignement, mais a réfuté l’idée d’un service commun européen.

« La création d’un service de renseignement européen commun sur le modèle de la CIA américaine n’est pas à l’ordre du jour et le rapport de [Sauli] Niinistö n’aborde cette question que de manière marginale », a expliqué Veronika Lukášová, une porte-parole de Martin Dvořák.

Le Service tchèque de sécurité et de renseignement (BIS) est également sceptique quant à l’intégration dans ce domaine, rappelant les tentatives précédentes.

« Des propositions similaires ont été évoquées à plusieurs reprises dans le passé, mais elles n’ont jamais été adoptées », a affirmé Ladislav Šticha, un porte-parole du BIS.

Selon Ladislav Šticha, les services de renseignement en Europe coopèrent déjà très étroitement par le biais de diverses plateformes. Il a également souligné que la sécurité nationale était une compétence des états membres, et que la mise en place d’une agence de renseignement de l’UE serait « très problématique ».

 Aneta Zachová 

Dávid Pásztor

euractiv.fr