Entre rivalités géopolitiques sino-américaines, mondialisation et crime organisé transnational, la crise du fentanyl s’impose depuis plusieurs années comme un point clef des tensions entre Pékin et Washington. Elle constitue également aujourd’hui un véritable vecteur d’affaiblissement de la démographie américaine et un sérieux défi pour les autorités américaines.
Avec plus de 120 000 morts par overdose de fentanyl estimées en 2023, pour les seuls États-Unis, la crise sanitaire et sécuritaire s’étend désormais à l’ensemble de l’Amérique du Nord. Sujet régulièrement à l’agenda et vecteur de relations tendues et compliquées entre Washington et Pékin — mais également dans une moindre mesure avec Mexico —, le fentanyl s’impose désormais pour les États-Unis comme un miroir de ce qu’a été l’opium en Chine de la fin du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle.
Qu’est-ce que le fentanyl ?
Utilisé en médecine, ce produit est un analgésique opioïde (2) qui interfère avec les récepteurs morphiniques du cerveau ainsi qu’avec la moelle épinière et les muscles lisses du système digestif. Il présente également un effet thérapeutique sédatif. Extrêmement puissant, son effet analgésique est rapide et de courte durée. Cent fois plus puissant que la morphine, il est aussi cinquante fois plus puissant que l’héroïne.
Synthétisé pour la première fois par le docteur belge, le baron Paul Janssen, à la fin des années 1950, le fentanyl voit son usage depuis très réglementé. Il s’agit en effet d’une substance assimilée à un stupéfiant. Son détournement et l’accroissement du marché noir ont provoqué ce qui est aujourd’hui admis comme la « crise des opioïdes » américaine.
Jusqu’alors quasi inconnu du grand public, le fentanyl est devenu en une décennie un stupéfiant généralisé en Amérique du Nord, provoquant la plus grande crise sanitaire et sécuritaire depuis la crise des opioïdes à l’héroïne (et autres stupéfiants) des années 1970 et 1980. Plusieurs célébrités ont d’ailleurs perdu la vie suite à des overdoses au fentanyl et/ou avec un autre stupéfiant (3). En effet, la prise de fentanyl induit extrêmement rapidement une dépression de la respiration d’une part et une rigidité des muscles respiratoires et du larynx d’autre part, pouvant entrainer la mort selon le dosage.
Alors qu’un puissant médicament antidouleur appelé l’OxyContin (ou Oxycodone) s’est largement répandu aux États-Unis de par sa prescription généralisée, la dépendance d’une partie de la population à ses dérivés morphiniques a induit en parallèle la recherche de substitut puissant. Corrélée à une détresse sociale et des dépendances de polytoxicomanies, la consommation du fentanyl explose désormais depuis une décennie. Les grandes métropoles d’Amérique du Nord, telles que San Francisco, voient certains de leurs quartiers devenir de véritables désastres humains et sanitaires (4).
Facile à fabriquer et très lucratif, le fentanyl est ainsi devenu en quelques années le produit privilégié — aux côtés de la cocaïne — par les narcotrafiquants mexicains à destination du marché nord-américain (5).
Face à ce fléau, existe-t-il des solutions ? Outre le médicament (naloxone), qui neutralise le toxique des récepteurs, un nouvel anticorps contre le fentanyl permet d’obtenir une protection (6). Mais cette dernière doit être attribuée régulièrement et au bon moment selon le degré de toxicomanie et se montrerait insuffisante selon les prises de drogues.
Facteur majeur de la rivalité sino-américaine
Il est désormais admis que Pékin est aujourd’hui la priorité stratégique de Washington, et réciproquement. La rivalité stratégique sino-américaine contribue largement aux grandes structurations de l’espace mondial. Les tensions structurelles sont présentes dans tous les domaines (économique, militaire, technologique et diplomatique). Alors que la relation bilatérale n’a jamais été aussi mauvaise depuis la guerre froide et que les dossiers sur la table sont nombreux (questions stratégico-militaires, technologies, commerce, Taïwan, péninsule coréenne, droits de l’homme) (7), le fentanyl s’est imposé en dix ans comme la pointe de diamant de la définition de la relation bilatérale : interdépendance et compétition.
Lors de la présidence de Donald Trump, l’administration américaine avait déjà initié des discussions avec les autorités chinoises à ce sujet. Plus tôt encore, à la fin du second mandat de Barack Obama, lors du sommet du G20 de Hangzhou (Chine) en 2016, les autorités américaines avaient annoncé des mesures renforcées en collaboration avec les autorités chinoises pour lutter contre l’approvisionnement en fentanyl et ses analogues, et inscrire le fentanyl sur la liste des produits contrôlés. À cette même période, le commerce bilatéral augmentait très rapidement sur la base des interdépendances. Malgré les annonces de Washington, le régime chinois restait discret, la géographie des flux depuis la Chine vers le Canada, les États-Unis et le Mexique étant en voie de maturation.
Dès lors, aux États-Unis, les autorités ont continué leurs enquêtes afin de confirmer que la Chine était bien la principale source de précurseurs chimiques (ingrédients de base) utilisés pour fabriquer de la méthamphétamine consommée. La majorité du fentanyl et de ses analogues importés en Amérique du Nord par les trafiquants de drogue proviennent de Chine (8).
Aujourd’hui, le fentanyl représente un problème sanitaire de très grande ampleur, probablement le plus lourd — aux opioïdes — de toute l’histoire des États-Unis et du Canada. Les chiffres sont éloquents : une personne en meurt toutes les cinq minutes. Selon les données du National Institute on Drug Abuse (NIDA), nous sommes passés de quelques centaines de décès liés au fentanyl au début des années 2010, à plus de 70 000 en 2021, pour franchir les 120 000 décès en 2023 (9) ; la tranche démographique la plus touchée étant celle des 20-45 ans.
Si certains aux États-Unis pensaient avoir maitrisé ce nouveau fléau (10), le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, a rappelé en 2018, à la suite du sommet du G20 et de la poursuite des négociations sino-américaines sur la « guerre commerciale », que le sujet du fentanyl « est un point très, très important de l’accord entre Donald Trump et Xi Jinping sur le commerce ». Par la suite, si la coopération entre les États-Unis et la Chine est restée limitée sur le sujet, Pékin a suspendu sa coopération avec Washington après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, à l’été 2022. Depuis, le fentanyl a été à l’agenda de toutes les rencontres officielles sino-américaines (11).
Alors qu’un rapport du Sénat américain démontrait que Pékin niait le rôle de plusieurs entreprises pharmaceutiques, du crime organisé chinois (triades) et de l’export du produit vers l’Amérique du Nord (12), les autorités américaines, DEA en tête, mettaient au jour une grande diversité d’acteurs en lien avec la fabrication, le trafic et la vente de fentanyl de manière détournée, alimentant un véritable marché noir systémique.
Le gouvernement américain a pris plusieurs mesures unilatérales pour remédier au rôle de la Chine dans le trafic de fentanyl et de ses précurseurs chimiques. Ainsi, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor des États-Unis a jusqu’à présent sanctionné plus de 65 personnes basées en Chine continentale ou à Hong Kong pour trafic illicite de fentanyl, de xylazine ou de nitazènes (13). Les sanctions bloquent les avoirs sous juridiction américaine, interdisent aux ressortissants américains d’effectuer des transactions financières avec les personnes désignées et interdisent à ces trafiquants l’entrée aux États-Unis. En juin 2023, le ministère de la Justice (DOJ) a inculpé trois entreprises basées en Chine et leurs employés pour des crimes liés au trafic de fentanyl. En septembre 2023, le DOJ a inculpé huit autres sociétés chimiques chinoises et 12 de leurs dirigeants pour des crimes liés au trafic de fentanyl, à d’autres opioïdes synthétiques, aux méthamphétamines et à leurs précurseurs chimiques. Puis, en septembre 2023, le président Biden a ajouté la Chine à la liste américaine des principaux pays producteurs et de circulation de drogues illicites au monde. Enfin, plus récemment, 28 personnes et entreprises chinoises impliquées dans le commerce du fentanyl ont été placées sur liste noire du Trésor américain et font l’objet de sanctions.
Une manne financière
Aujourd’hui, selon la DEA, de 60 à 90 % du fentanyl revendu aux États-Unis provient de Chine (14). Si dans les années 2000, les quantités étaient assez réduites et certaines neutralisées par les outils de l’État fédéral, l’intensification et l’accélération de la production depuis la Chine au tournant des années 2010 coïncident avec une recomposition géopolitique et géoéconomique des groupes mafieux transnationaux d’une part, et avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping d’autre part. De plus, si en Chine, la consommation comme stupéfiant de fentanyl est réduite, voire quasi anecdotique, cette temporalité correspond à une montée en puissance sans précédent du secteur pharmaceutique chinois. En effet, après avoir accueilli plusieurs groupes internationaux, imposé les transferts de technologies et fini par maitriser l’ensemble de la filière industrielle, plusieurs grandes régions de Chine (rassemblant plus de 5000 groupes pharmaceutiques et 15 000 industries chimiques associées) imposent aujourd’hui le pays comme premier producteur pharmaceutique mondial.
Si les marges à la revente du fentanyl sont inférieures à celles de la cocaïne (> 3000 %), il demeure extrêmement rentable (2400 %). Le fentanyl a ainsi remplacé l’héroïne ou le crystal (méthamphétamines) et a surtout généré ces dix dernières années des quantités considérables d’argent liquide. Ces sommes d’argent substantiel seront d’un côté, blanchies (15) puis de l’autre réinvesties dans la multiplication des sites clandestins de productions de stupéfiants et dans la corruption pour faire s’épanouir le trafic. Selon Bertrand Monnet (qui a conduit plusieurs enquêtes auprès des cartels), dans les rues de New York, un revendeur de fentanyl sous différentes formes (pilules appelées M30 ou en poudre) gagne 30 000 dollars par semaine pour un kilo écoulé. Selon une enquête récente de janvier 2024 (16), du journal El Pais Semanal, le cartel paie environ 800 dollars le kilo de précurseurs chimiques chinois. Ce dernier, une fois synthétisé, donne quatre kilos de fentanyl. Le bénéfice s’élève de 200 à 800 fois à celui de l’achat initial, soit 160 à 640 000 dollars par kilo. Ceci suggérant des marges plus élevées encore que les enquêtes citées précédemment.
Un autre visage des relations transpacifiques
Au cœur de la dissémination des sites clandestins de production (et de stockage) du fentanyl, les cartels mexicains dominent. C’est en particulier le cas de celui de Jalisco Nouvelle Génération (JNC) et du cartel de Sinaloa. La géographie du fentanyl propose donc un autre visage des relations transpacifiques. Une géographie qui s’apparente à l’assiègement de la puissance américaine (perception parfois reprise politiquement pour des objectifs électoraux, mais qui n’en demeure pas moins une réalité territoriale des réseaux connectés/transnationaux) où se mêlent opportunisme, réseaux criminels, méthodes stratégiques de puissance étatique.
Selon la DEA, la Chine représente de loin le premier fournisseur de précurseurs aux cartels mexicains. Ces derniers transforment le produit en pilules colorées (les pilules bleues de M30) et le distribuent aux États-Unis, en priorité dans les grandes villes, mais également dans un réseau de villes secondaires du pays. En complément, le fentanyl est expédié sous différentes formes (timbres, poudres, pilules) depuis la Chine et sa façade portuaire (Canton, Shenzhen, Shanghai, Xiamen, Qingdao, Tianjin et Dalian) vers le Canada, les États-Unis et le Mexique (17). Des expéditions par courriers postaux existent également, le produit pouvant être acheté sur Internet ou via le Dark Web. La production chinoise a explosé, sans un contrôle strict des autorités chinoises. Le tout surmonté par la multiplication de noms dérivés du fentanyl et de variants, rendant le contrôle administratif toujours plus difficile entre les États-Unis et la Chine.
Alors que les enquêtes de la DEA ont identifié plusieurs provinces de production de précurseurs chimiques du fentanyl et de blanchiment associé (provinces centrales du Hebei, de l’Anhui, du Henan ou la ville littorale de Xiamen), le durcissement des lois chinoises concernant les stupéfiants après 2017 a peu à peu modifié les routes du fentanyl. Ainsi, depuis quelques années, nous assistons au Mexique à une forte augmentation de l’importation — clandestine ou légale — de précurseurs venant de Chine (18), mais également d’Inde. Des machines à fabriquer les comprimés sont également importées, démontrant d’une part une certaine continuité ou collusion entre acteurs chinois, indiens et mexicains — malgré les fortes rivalités stratégiques sino-indiennes —, et d’autre part des contacts entre groupes criminels transnationaux, par l’intermédiaire des métropoles asiatiques.
Le produit venant de Chine est désormais synthétisé dans les laboratoires clandestins des cartels du Mexique (19). À la veille de la pandémie de Covid-19 s’étaient donc mises en place une véritable géographie et une division internationale du travail, de part et d’autre des rives de l’océan Pacifique : production pharmaceutique chinoise, expédition vers le Mexique pour la synthèse et la transformation en pilules colorées, puis distribution à travers la frontière entre le Mexique et les États-Unis et enfin vente dans les rues américaines.
La collusion criminelle au cœur du trafic
Les enquêtes fédérales américaines ont ainsi mis au jour une superposition et une collusion des mafias chinoises avec les cartels mexicains. Ces derniers bénéficiaient en effet d’un produit à bas cout, de la proximité géographique du marché captif nord-américain et de leur lien avec les réseaux des triades chinoises pour blanchir les gigantesques sommes d’argent (plusieurs centaines de milliards de dollars par an).
Plus récemment, un autre acteur du crime organisé transnational et terroriste est venu s’articuler aux acteurs traditionnels du trafic de fentanyl : le Hezbollah, qui dès les années 1980 avait développé des liens avec les cartels colombiens, mais aussi avec le crime organisé brésilien (Primeiro Commando da Capital – PCC et le Commando Vermelho), le pouvoir politique du Vénézuéla, les diasporas libanaises d’Amérique du Sud et les mafias italiennes.
Un nouveau développement concerne aujourd’hui le Canada et la jonction avec les mafias chinoises. Or, le rôle de ces dernières est essentiel pour comprendre cette organisation systémique. Fondues dans les importantes diasporas chinoises d’Amérique du Nord, notamment au Canada (Colombie-Britannique et Ontario) ou aux États-Unis (le long de la côte Pacifique et dans les grandes métropoles du pays), les mafias ou triades chinoises (20) ont développé depuis plusieurs décennies leurs activités illicites comme légales. Cible prioritaire des triades, Vancouver est le point d’entrée et d’épanouissement du crime organisé transnational chinois, lui-même articulé aux services de renseignement chinois et au Département du Front Uni, qui organise des opérations d’influence politique et de blanchiment d’argent (21). C’est ainsi depuis, et, à Vancouver qu’une quantité importante de fentanyl est vendue et diffusée vers l’Est du Canada, en relais des implantations des triades à Ottawa, Montréal et Toronto. Au Canada également, un réseau de villes secondaires au centre du pays est de plus en plus concerné (Calgary, Winnipeg).
Une stratégie d’encerclement ?
Cette situation dessine un front par le nord, afin d’atteindre le marché principal que représentent les États-Unis. Une liaison par un front sud, via les cartels mexicains, suggère donc une géographie de l’encerclement des réseaux et trafics (22), visant une population importante en dépendance à l’intérieur de la toile logistique et des réseaux du crime organisé transnational. Cette géographie se complexifie par une logistique puissante, très diffuse, très disséminée et efficace entre les réseaux mexicains, chinois et d’autres groupes mafieux. Une jonction depuis l’espace transfrontalier appelé « Mexamérique » (Tijuana-San Diego, Nogales, El Paso-Ciudad Juárez ou encore Laredo-Nuevo Laredo), vers les centres de gravité des mafias chinoises (Vancouver notamment) structure la géographie du trafic de fentanyl et le blanchiment de ses dividendes (casinos, immobilier, sociétés écrans diverses).
À une échelle globale et de façon réticulaire, les mafias interagissent entre elles, afin de diversifier les routes du trafic, explorer de nouveaux marchés, mais aussi et surtout, démultiplier les points de blanchiment de l’argent dans les métropoles ouvertes sur le monde d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie orientale (23). En écho à cette géographie réticulaire et polycentrique, la Chine s’active également dans l’élargissement de son influence via les BRICS+ et l’Organisation de Coopération de Shanghaï. Ces deux organisations internationales non occidentales sont devenues, depuis une décennie, une priorité pour Pékin, a fortiori après la fin de la crise du Covid-19 et la dégradation accélérée de l’attractivité du pays, vis-à-vis de l’Europe et des États-Unis. Au sein de ces organisations internationales, à l’écart des puissances occidentales, les acteurs étatiques, articulés aux organisations criminelles, y trouvent des relais pour recomposer leurs activités et développer leurs profits. Les réseaux criminels parfois en concurrence ont trouvé avec le fentanyl une complémentarité logistique et commerciale au sein de laquelle les mafias chinoises peuvent élargir leur marché en corrélation avec les réseaux logistiques mexicains, à qui ils offrent de nouveaux débouchés y compris pour le blanchiment. Par là-même, les routes du fentanyl en Amérique latine se recoupent peu ou prou avec les routes migratoires vers les États-Unis, au travers des logiques mercantiles des passeurs, aussi articulés aux cartels et réseaux criminels transnationaux.
À l’instar des ravages humains et sanitaires de l’opium en Chine entre la deuxième moitié du XIXe et la première moitié du XXe siècle, qui a asservi une partie importante de la population et fit prospérer les triades en collusion avec le pouvoir politique, le fentanyl est aujourd’hui un outil létal stratégique (et lucratif) pour Pékin dans sa rivalité avec Washington. Le refus de coopérer et de contenir la production de précurseur, en laissant au contraire prospérer cette activité par l’intermédiaire des mafias en collusion avec le régime, représente un vecteur essentiel et efficient d’une guerre qui ne porte pas encore de nom.
Alors que le marché américain demeure la cible prioritaire, les cartels mexicains testent et élargissent les marchés potentiellement porteurs en Europe, en Amérique latine et même en Afrique (24). Un développement qui peut être favorisé par la multiplication des participations ou investissements chinois dans les ports internationaux.
Le trafic du fentanyl constitue donc l’autre visage de la structuration internationale entre acteurs étatiques et groupes infra-étatiques criminels dans la rivalité structurelle entre la Chine et les États-Unis. Une autre réalité de l’antagonisme Occident/non-Occident.
Notes
(1) L’auteur remercie vivement ses collègues, amis et proches pour leurs précisions et conseils.
(2) Dérivé de la phénylpipéridine.
(3) À l’instar du « speed ball », mélange de fentanyl, de cocaïne et d’héroïne dont ont été victimes les chanteurs Prince, Coolio, d’autres rappeurs… ou encore le skateur professionnel Jeff Grosso.
(5) Si les sources fiables manquent, le Mexique est également particulièrement touché par la consommation de fentanyl, qui y est devenu, ces dernières années, un sujet de santé publique, en plus des logiques de corruption et de l’institutionnalisation d’un narco-État, le tout, exacerbé le temps des élections de 2024.
(11) Du G20 à Bali en 2022, à la visite de Xi Jinping en Californie pour le sommet de l’APEC fin 2023, en passant par les visites du secrétaire d’État Antony Blinken en juin 2023 à Pékin ou quelques jours après de Janet Yellen, secrétaire du Trésor américain.
(12) https://digital.areion24.news/qut
(13) Les nitazènes sont de puissants opioïdes synthétiques de la classe des benzimidazoles-opioïdes. Il est estimé que certains nitazènes sont plusieurs fois plus puissants que le fentanyl. Ces produits sont aussi appelés « drogues du zombie ».
(14) https://crsreports.congress.gov/product/pdf/IF/IF10890
(19) Les activités du cartel de Sinaloa se concentrent dans les États du Sinaloa (Culiacán), le Sonora (Hermosillo), la Basse-Californie (Tijuana) et le Durango ; pour le cartel JNC, elles sont situées dans le Jalisco (Guadalajara, Manzanillo), le Nayarit, le Colima et le Guanajuato. Ils s’affrontent pour la Basse-Californie et le Michoacán.
(20) 三合会 sanhehui – 14K, Sun Yee On, Bambou Uni, Fédération Wo, la Bande des Quatre mers ou le Grand Cercle.
Emmanuel Véron