Quatre semaines après l'assassinat de son chef Hassan Nasrallah, la milice pro-iranienne du Hezbollah au Liban a désigné un successeur. Le Conseil de la Choura, l'organe directeur du Hezbollah, «a accepté d'élire Cheikh Naïm Qassem au poste de secrétaire général du Hezbollah», a indiqué mardi la milice dans un communiqué.
Qassem dirige désormais le Hezbollah et la Résistance islamique dans une «noble mission». La milice a annoncé qu’elle continuerait à poursuivre ses objectifs antérieurs sous la direction du nouveau chef «jusqu’à la victoire».
Naïm Qassem, 71 ans, prend mardi la tête du mouvement libanais pro-iranien qu'il a accompagné dès ses premières heures, après des années dans l'ombre de Nasrallah.
Né en 1953 à Beyrouth dans une famille originaire de Kfar Fila, un village du sud du Liban, il parle français et anglais. Marié et père de six enfants, ce diplômé de chimie de l'Université libanaise a enseigné dans des lycées publics durant six ans, selon sa biographie officielle. Il a publié de nombreux livres d'éducation religieuse ainsi que des essais sur la politique, selon son site officiel.
Le parcours de cet homme à la barbe blanche et au crâne enserré par le turban blanc du clergé chiite, est étroitement lié à celui d'Hassan Nasrallah. Naïm Qassem faisait partie des fondateurs du Hezbollah en 1982, créé sous l'impulsion de l'Iran dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban. C'est en 1991 qu'il était devenu secrétaire général adjoint du mouvement, un an après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990). Quand le chef du mouvement Abbas Moussaoui est assassiné dans un raid israélien en 1992, c'est Hassan Nasrallah qui prend les rênes du Hezbollah. Les deux hommes gèrent alors côte à côte une organisation armée qui est devenue au fil des années un acteur incontournable de la géopolitique au Moyen-Orient.
Naïm Qassem accordait régulièrement des entretiens aux médias avant la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah qui dure depuis plus d'un mois. Naïm Qassem était l'un des rares cadres du Hezbollah à s'afficher librement en public. Mais depuis la récente escalade israélienne, il n'est plus apparu en public. Outre ses fonctions protocolaires, il gérait aussi les questions politiques et les dossiers parlementaires et gouvernementaux, confie à l'AFP une source de son entourage.
Moins charismatique que Hassan Nasrallah, il favorise des discours au ton sobre, lus en arabe classique, contrairement à l'ancien chef du Hezbollah, qui s'exprimait face caméra, dans des diatribes enflammées en dialecte libanais, parfois ponctuées d'ironie mordante.