Les gardes du corps des plus grands dirigeants de ce monde sont des sportifs comme les autres. Parfois, leurs joggings et autres courses à pied sont visibles publiquement sur l’application Strava, un véritable réseau social pour sportifs, très prisé des athlètes amateurs et professionnels.
Le journal «Le Monde» dévoile depuis ce dimanche 27 octobre son enquête qu’il nomme les «Stravaleaks», soit les failles de sécurité disponibles derrière l’application Strava. Dans ses différents épisodes, le quotidien se concentre successivement sur Emmanuel Macron, Joe Biden et Vladimir Poutine (encore à paraître).
Et les informations à la portée de tous sont impressionnantes et représentent un risque qui semble non négligeable. Selon l’enquête, en quelques clics sur Strava, on pourrait identifier et récolter des informations sur les gardes du corps les plus proches des chefs d’Etat.
Des footings publics qui en disent long
Sur les profils publics, ces «gorilles» enregistrent et datent précisément les itinéraires de leurs efforts sportifs. De quoi connaître les déplacements des dirigeants à l’avance, mais aussi leur lieu de résidence lors d’un séjour.
Concernant Emmanuel Macron, «Le Monde» a identifié douze membres du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), qui assure la sécurité du chef d’État dans le cadre de ses déplacements officiels, mais aussi privés. Pour la Maison-Blanche, pas moins de 26 agents du Secret Service proches de Joe Biden ont été repérés.
Du temps de leurs mandats respectifs, Donald Trump et François Hollande auraient également pu voir leurs gardes du corps être suivis sur Strava. Qu’en sera-t-il pour la garde rapprochée de Vladimir Poutine?
Certains gardes du corps indiquent leurs véritables nom et prénom sur l’application. On y trouve aussi des photos de leur famille, de leurs lieux de vacances… et «Le Monde» a identifié le domicile de plusieurs d’entre eux. Une personne ou un organisme mal intentionné pourrait envisager sans trop de difficulté mettre la pression sur ces experts de la sécurité — ou leurs proches.
L’Elysée minimise, la Maison-Blanche réagit
Avant de publier ses «Stravaleaks», le quotidien français a évidemment anonymisé les informations sensibles. «Le Monde» a aussi transmis les failles de sécurité observées aux autorités de l’Hexagone et des Etats-Unis, dans l’espoir d’obtenir une réaction.