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mercredi 30 octobre 2024

La Suisse pourrait dépenser jusqu’à 450 millions de dollars pour entretenir ses systèmes de défense aérienne Patriot

 

En juin 2021, la Suisse annonça qu’elle avait retenu le chasseur-bombardier F-35A et le système de défense aérienne Patriot au titre de son programme Air 2030.

Si l’achat annoncé de l’avion de combat développé par Lockheed-Martin donna lieu à des débats animés ainsi qu’à une votation remportée sur le fil par le gouvernement, le choix du système Patriot, fait aux dépens du SAMP/T [Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre] franco-italien ne donna pas matière à polémique.

Quoi qu’il en soit, Berne notifia la commande de cinq batteries Patriot avec leurs missiles intercepteurs GEM-T [Guidance Enhanced Missiles] à RTX [ex-Raytheon Technologies] pour 1,2 milliard de dollars en avril 2023. Puis, un autre contrat fut attribué à Lockheed-Martin pour la livraison de missiles intercepteurs PAC-3 MSE [Missile Segment Enhancement] pour 300 millions de francs suisses [soit 345 millions de dollars].

Pour autant, les achats concernant ces cinq systèmes Patriot ne sont pas encore terminés.

En effet, le 28 octobre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis pour recommander au Congrès d’accepter un contrat potentiel portant sur le soutien des batteries Patriot commandées par la Suisse. Et cela pour un montant estimé à 450 millions de dollars. Les industriels concernés sont, sans surprise, RTX, Lockheed-Martin et Leidos.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’une nation européenne amie qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Europe », justifie la DSCA. Et d’ajouter : Elle « s’inscrit dans le cadre de l’objectif de la Suisse de maintenir la défense nationale et territoriale ainsi que l’interopérabilité avec les forces américaines et européennes ».

A priori non limité dans le temps, ce contrat de maintenance prévoit la fourniture d’équipements d’essais, des services d’ingénierie, des kits de modification et de mise à niveau, des formations et l’approvisionnement en pièces de rechange.

Outre le système Patriot, la Suisse envisage également d’acquérir une capacité de défense aérienne à moyenne portée. Sur les trois industriels sollicités, seul l’allemand Diehl Defence, avec l’IRIS-T SLM, reste en course, MBDA [CAMM ER] et Kongsberg [NASAMS] ayant décidé de ne pas participer à cette procédure.

À noter que, malgré sa neutralité, la Suisse a récemment signé une déclaration d’adhésion au projet de bouclier du ciel européen [European Sky Shield Initiative], lancé par l’Allemagne dans le cadre de l’Otan, en octobre 2022. Pour rappel, il s’agit de mutualiser l’achat de capacités de défense aérienne entre les pays participants.

« La Suisse accroît ses possibilités de coopération internationale » car « l’ESSI permet une meilleure coordination des projets d’acquisition, de l’instruction et des aspects logistiques dans le domaine de la défense sol-air [DSA] », a fait valoir le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports [DDPS]. « La défense sol-air de moyenne portée est pour l’instant l’objectif prioritaire, mais il existe aussi des possibilités de coopération attrayantes dans le domaine de la défense aérienne de courte et moyenne portées », a-t-il conclu.

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