Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 13 octobre 2024

Les coulisses du business de la bible Trump

 

Malgré sa politique «America First», Donald Trump fait imprimer sa bible en Chine


Donald Trump et entreprises chinoises? D'une part, ça ne rime pas, mais en plus, ça sonne faux. C'est du moins ce que l'on pourrait penser. Car le candidat républicain à la présidence ne se lasse pas de souligner en public à quel point il veut protéger les fabricants américains contre les Chinois. C'est l'un des points central de sa politique protectionniste «America First», qu'il a pratiquée lors de son premier mandat.

A l'époque, Donald Trump avait déclenché une guerre commerciale avec Pékin. Et pendant la pandémie, il a qualifié le Covid-19 de «virus chinois». Il paraît donc évident que le candidat républicain fabrique son attirail de campagne aux Etats-Unis – et certainement pas en Chine. N'est-ce pas?

120'000 livres expédiées de Chine à Los Angeles

Un rapport de l'agence de presse AP, qui a eu accès à des documents commerciaux, laisse entrevoir une profonde surprise: l'ancien président américain fait effectivement imprimer sa bible «God Bless the U.S.A.» en Chine – qui plus est à des prix très bas.

Selon le rapport d'AP qui s'appuie sur les documents, 120'000 livres de Trump ont été expédiés au printemps de cette année. Il y a eu au total trois cargaisons de la ville de Hangzhou, dans l'est de la Chine, vers Los Angeles.

Jusqu'à 1000 dollars pour un exemplaire signé!

Les documents montrent également que les coûts de production s'élèvent à moins de 3 dollars américains par exemplaire. Or, Trump vend ses livres en Amérique pour 60 dollars US – de quoi se faire une sacrée marge! Et ceux qui veulent y ajouter une signature de l'ancien président doivent même débourser 1000 dollars.

Double jeu ou pas: la bible Trump «Made in China» est une très bonne affaire pour le républicain. Mais Donald Trump ne veut pas commenter son gros business. Un refus qui en dit gros, puisque le républicain n'hésite généralement pas à faire référence à ses succès en tant qu'homme d'affaires.

Nicola Imfeld

blick.ch