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dimanche 13 octobre 2024

Le drone spatial militaire X-37B s’apprête à réaliser une série de manœuvres « inédites » en orbite

 

Mis en orbite pour la première fois en 2010, le drone spatial militaire américain X-37B, développé par la division Phantom Works, suscite bien des interrogations, tant le Pentagone reste discret sur ses missions [qui sont toujours de plus en plus longues] et ses capacités.

L’une des rares choses que l’on sait à son sujet est qu’il a la capacité de manœuvrer aisément en orbite, et donc de changer d’altitude pour échapper aux « engins butineurs » trop curieux ou s’approcher d’autres satellites. Cela « frustre nos adversaires » et « nous savons que ça les rend fous », avait admis Heather Wilson, alors secrétaire de l’US Air Force, lors du Forum sur la sécurité d’Aspen [Colorado], en 2019.

Par ailleurs, on sait également qu’il est doté d’un module de service utilisé pour réaliser des expériences en orbite. Expériences dont la nature n’a pas toujours été précisée par le Pentagone. En outre, il peut transporter une charge utile supplémentaire fixée à l’arrière de son fuselage.

Enfin, l’US Air Force a indiqué qu’elle envisageait de « connecter » ce X-37B à ses avions de combat F-22 et F-35 afin d’avoir la capacité « d’opérer dans tous les domaines ».

Quoi qu’il en soit, le 28 décembre dernier, une fusée Falcon Heavy, de SpaceX, s’élança de Cap Canaveral [Floride] pour mettre l’un des deux X-37B exploités par l’US Space Force [USSF] sur une orbite hautement elliptique. Ce qui était une première. Le Pentagone avait alors expliqué que cette septième mission consisterait à tester de « nouveaux régimes orbitaux », à expérimenter « des technologies d’avenir sur la connaissance du domaine spatial » et à étudier « les effets des radiations sur des matériaux fournis par la NASA [agence spatiale américaine, ndlr] ».

Le 10 octobre, alors que les détails de cette mission, désignée OTV-7, sont classifiés, l’USSF a cependant fait savoir que le X-37B allait se préparer à effectuer une « série de manœuvres inédites, appelées aérofreinage » afin de « modifier son orbite » et « d’éliminer en toute sécurité des composants de son module de service, conformément aux normes reconnues en matière de réduction des débris spatiaux ».

Pour rappel, l’aérofreinage est une technique consistant à modifier les caractéristiques de l’orbite elliptique d’un engin spatial en utilisant la traînée exercée par l’atmosphère terrestre. Ce qui permet d’économiser du carburant [et / ou d’augmenter la charge utile]. Ce type de manœuvre fait partie du concept d’opérations spatiales « dynamiques » que cherchent à développer les forces américaines.

« Une fois les manœuvres d’aérofreinage terminées, le X-37B reprendra ses expérimentations jusqu’à ce qu’elles soient terminées. À ce moment, il se désorbitera et effectuera un retour en toute sécurité comme il l’a fait lors de ses six missions précédentes », a expliqué l’USSF.

« Cette série de manœuvres innovantes et efficaces démontre l’engagement de la Force spatiale à réaliser des innovations révolutionnaires dans la conduite de missions de sécurité nationale dans l’espace », a commenté Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’US Air Force.

Pour rappel, propulsé par un moteur Pratt&Whitney Rocketdyne, le X-37B mesure 8,38 m de long pour une envergure de 4,57 m et une hauteur de 2,9 m. Sa masse à vide est d’environ cinq tonnes.

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