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mardi 17 septembre 2024

La Chine utilise LinkedIn pour recruter des universitaires à des fins d’espionnage

 

Selon le Service tchèque d’information sur la sécurité (BIS), la Chine représente une menace fondamentale pour les sociétés occidentales et utilise divers canaux, dont LinkedIn, pour établir des contacts, gagner en influence et en savoir-faire.

Dans le dernier rapport du BIS, le service de renseignement tchèque a constaté que la Chine cible les universitaires du pays.

Par l’intermédiaire de LinkedIn, les services de renseignement chinois utilisent des « profils de couverture d’employés de sociétés fictives de conseil ou de chasseurs de têtes, le plus souvent basées à Singapour ou à Hong Kong », pour approcher les universitaires tchèques, avertit le rapport.

Les universitaires se voient proposer des incitations financières en échange de rapports et de recherches conformes aux intérêts politiques de la Chine. Ce qui commence par une opportunité professionnelle apparemment légitime conduit souvent à une implication plus profonde et au partage d’informations sensibles et non publiques, ajoute le rapport.

« Ces études servent généralement d’étape préliminaire à une coopération plus poussée, impliquant la fourniture d’informations spécifiques », prévient également le rapport du service de renseignement tchèque.

Une fois le premier contact établi, les agents chinois invitent souvent des universitaires à des voyages tous frais payés en Chine. Ces visites servent à consolider les relations et à créer un sentiment d’engagement en faveur des intérêts chinois.

En plus de mettre en garde contre les efforts de la Chine sur LinkedIn, le rapport du BIS souligne également l’objectif géopolitique plus large et à long terme de la Chine de se positionner « comme la superpuissance économique la plus importante et de créer un contrepoids efficace aux pays du G7 ».

En infiltrant les milieux universitaires et professionnels, la Chine ne cherche pas seulement à obtenir des informations directes, mais aussi à mettre à mal les principes de démocratie et de libre marché qui sont au cœur des sociétés occidentales, poursuit le rapport.

L’agence de renseignement a également tiré la sonnette d’alarme sur les risques liés à l’utilisation d’appareils intelligents étrangers, tels que les smartphones, les smartwatches et les véhicules électriques, à des fins d’utilisation abusive de données personnelles.

Ces appareils, prévient le BIS, pourraient être vulnérables à la collecte de données qui pourraient ensuite être exploitées par des acteurs étatiques. L’agence tchèque ne mentionne pas explicitement les appareils intelligents chinois, mais met en garde contre les produits provenant de pays « dont les régimes politiques et la législation augmentent la possibilité d’une utilisation abusive des données par le pouvoir d’État ».

euractiv.fr