Le 13 septembre 2023 alors qu’il était immobilisé pour des opérations de maintenance au chantier naval S. Ordjonikidze, à Sébastopol [Crimée], le sous-marin russe à propulsion diesel-électrique Rostov-sur-le-Don [classe Kilo] fut sérieusement endommagé lors d’une frappe menée par la force aérienne ukrainienne avec des missiles de croisière SCALP EG / Storm Shadow, tirés par des avions d’attaque Su-24 Fencer.
Outre ce sous-marin, le navire de débarquement Minsk [classe Ropucha], capable de transporter 10 chars et 340 soldats, avait été quasiment détruit lors de cette frappe, sa superstructure ayant été soufflée d’après l’imagerie satellitaire.
Plus tard, des photographies diffusées sur les réseaux sociaux permirent de prendre la mesure des dégâts infligés au Rostov-sur-le-Don. Ainsi, un des missiles ukrainiens avait perforé sa coque à l’arrière de son massif [ou kiosque] avant d’exploser à l’intérieur. Et le compartiment servant à stocker ses torpilles et ses missiles de croisière Kalibr avait été éventré.
Aussi, au regard des dommages, on pouvait penser que ce sous-marin, admis au service actif en 2014, était irrémédiablement perdu pour la flotte russe de la mer Noire. Pourtant, il fut décidé de le remettre en état.
« Le chantier naval de Sébastopol achèvera les réparations du Rostov-sur-le-Don et effacera les dégâts infligés par une frappe ukrainienne d’ici la fin du premier semestre », confia une source industrielle à l’agence officielle TASS, en janvier. Et d’assurer que les dommages n’étaient pas « critiques », contrairement à ce qu’avait suggéré les photographies diffusées quelques jours après l’attaque dont le sous-marin fit l’objet.
A priori, mais sans que l’on puisse le vérifier, ce calendrier a été respecté. Le 17 juillet, la même agence TASS a en effet indiqué que les réparations du Rostov-sur-le-Don étaient sur le point d’être achevées. « Il y a quelque temps, le sous-marin a quitté le quai avec succès, sa réparation se poursuit à flot », a-t-elle affirmé, en citant une source « proche du dossier ».
Seulement, après avoir été touché, le Rostov-sur-le-Don a été coulé… Du moins, c’est ce qu’a affirmé l’état-major ukrainien, via un communiqué diffusé le 3 août.
« Dans le port de Sébastopol, le sous-marin de la flotte russe de la mer Noire ‘Rostov-sur-le-Don’ a été attaqué avec succès. Suite au choc, il a coulé sur place », a-t-il avancé, sans toutefois apporter la preuve de ses affirmations.
« La destruction du Rostov-sur-le-Don prouve une fois de plus qu’il n’y a pas d’endroit sûr pour la flotte russe dans les eaux territoriales ukrainiennes de la mer Noire », a conclu l’état-major ukrainien, après avoir également revendiqué la destruction partielle d’un système de défense aérienne russe S-400 Triumph.
Pour le moment, les autorités russes en Crimée n’ont pas confirmé l’attaque contre le chantier naval de Sébastopol. De même que le ministère russe de la Défense.
Depuis le début de la guerre, et alors qu’elle est dépourvue d’une marine de guerre depuis l’annexion de la Crimée, en 2014, l’Ukraine aurait endommagé environ 30 % de la flotte russe de la mer Noire, obligeant celle-ci à réaffecter une grande partie de ses navires à Novorossiysk.