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lundi 29 juillet 2024

Une offensive de l’armée malienne et de paramilitaires russes a viré au fiasco dans le nord du Mali

 

Après avoir repris la ville de Kidal aux groupes armés indépendantistes à dominante touareg, avec l’appui de l’ex-groupe paramilitaire russe Wagner [devenu « Africa Corps »], et dénoncé l’accord d’Alger de 2014 en accusant l’Algérie d’ingérence dans ses affaires intérieures, la junte malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a fait de la reconquête du nord du Mali [Azawad] une priorité. Et cela alors que les organisations jihadistes, comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], sont toujours très actives dans le pays.

Ainsi, le 21 juin, les forces armées maliennes [FAMa] et les paramilitaires russes ont lancé une vaste opération depuis Kidal en direction d’In-Afarak, un carrefour commercial situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tessalit. Puis, deux jours plus tard, la colonne russo-malienne s’est dirigée vers la localité de Tinzaouatine, située près de la frontière avec l’Algérie. Ce qui a donné lieu à des combats d’une ampleur que l’on n’avait plus vue depuis plusieurs mois.

Ayant duré trois jours, ces affrontements ont visiblement tourné à l’avantage des combattants du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad [CSP-DPA], une organisation qui fédère plusieurs mouvements armés indépendantistes.

« Les combattants de l’Azawad contrôlent la situation à Tinzaouatine et plus au sud dans la région de Kidal. Les mercenaires russes et les Forces armées maliennes ont fui. D’autres se sont rendus », a en effet affirmé Mohamed Elmaouloud Ramadane, le porte-parole du CSP-DPA, auprès de l’AFP.

L’un des hélicoptères Mil Mi-24 envoyé dans les environs de Zakak, sur la route de Kidal, a dû faire un atterrissage d’urgence, sans que l’on sache s’il a eu une défaillance technique ou s’il a été touché par des tirs.

À en juger par les nombreuses photographies et vidéos diffusées via les réseaux sociaux, les pertes subies par les paramilitaires russes et les FAMa sont importantes. Il serait question de plusieurs dizaines de tués et de prisonniers. Parmi eux figurerait Anton Elizarov, un commandant de l’ex-Wagner [indicatif : « Lotus »] ainsi que Nikita « Bely », qui animait le canal « Grey Zone » sur Telegram.

Cela étant, les combattants du CSP-DPA n’ont pas été les seuls à avoir été impliqués dans les combats.

En effet, via X [anciennement Twitter], le journaliste Wassim Nasr [France24] a indiqué que le GSIM avait tendu au moins une embuscade à ce qu’il restait de la colonne russo-malienne. « Pour les sources du CSP, le GSIM ment, il n’a pas participé et essaie de leur voler la victoire », a-t-il cependant ajouté. Reste que l’organisation jihadiste a publié des photographies à l’appui de ses affirmations.

De son côté, l’état-major malien assure avoir le contrôle de la situation. « Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2024, les unités FAMa en patrouille dans le secteur de Tinzaouatine depuis trois jours, ont amorcé leur mouvement rétrograde [?]. Les violents combats continuent contre la coalition des terroristes. La zone est sous surveillance et la situation est particulièrement suivie […]. Cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens FAMa », a-t-il soutenu dans un communiqué.

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