Des milliers de manifestants protestent contre Netanyahu pour demander son arrestation (en vain) et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prononcé, mercredi 24 juillet, son discours devant le Congrès américain, malgré une protestation de milliers de manifestants. A cette occasion, le dirigeant de l’Etat hébreu a exhorté les Etats-Unis à débloquer une nouvelle aide militaire pour Israël, et s’est dit confiant sur la libération des otages.
« Je suis convaincu que ces efforts peuvent être couronnés de succès », a déclaré le dirigeant, en remerciant le président Joe Biden « pour ses efforts inlassables » en faveur des otages. Dans l’assemblée pour écouter le leader israélien se trouvait Noa Argamani, ex-otage de 26 ans. Benyamin Nétanyahou a ensuite rendu un vibrant hommage à Donald Trump. « Je tiens à remercier le président Trump pour tout ce qu’il a fait pour Israël », a-t-il lancé, tout en dénonçant la tentative d’assassinat « ignoble » qui a visé le candidat républicain.
Le dirigeant israélien, contre lequel le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé un mandat d’arrêt pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, s’est exprimé devant un Congrès américain divisé sur sa conduite de la guerre à Gaza. Il doit s’efforcer de faire pression sur les Etats-Unis, dans un contexte relativement tendu entre les deux pays. Les Etats-Unis restent le premier allié et principal soutien militaire d’Israël.
« Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes. Nous vous protégeons. (…) Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire », a martelé le dirigeant, en ajoutant que son pays ferait « tout le nécessaire » pour « rétablir la sécurité » à sa frontière nord. « Pour que les forces de la civilisation triomphent, l’Amérique et Israël doivent rester unis », a-t-il poursuivi sous les applaudissements d’élus républicains. Il a également dit qu’il entrevoyait une « démilitarisation et une déradicalisation » de Gaza après la guerre.
Six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, là où le premier ministre israélien s’exprimait, car elles ont « perturbé » le discours, a écrit la police du Capitole sur X.
Netanyahu "criminel"
"Nous sommes là pour montrer notre opposition à l'accueil du criminel Netanyahu dans notre capitale par les mêmes responsables politiques qui lui envoient des armes pour tuer des enfants à Gaza", explique à l'AFP Karameh Kuemmerle, de l'association Doctors Against Genocide (Médecins contre le génocide, en français).
"Nous sommes horrifiés par la destruction du système de santé à Gaza", dit-il, alors que le territoire palestinien est assiégé et bombardé sans relâche par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédant du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Lors de son discours, Benyamin Nétanyahou a également adressé un message aux milliers de manifestants qui se sont rassemblés autour du Congrès américain, à Washington. « J’ai un message pour ces manifestants : lorsque les tyrans de Téhéran qui pendent les homosexuels à des grues et assassinent les femmes qui ne se couvrent pas les cheveux vous applaudissent et vous financent, alors vous êtes officiellement devenus les idiots utiles de l’Iran », a-t-il déclaré.
Des manifestants ont protesté contre son discours et demandé un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois de guerre. Vers 13 h 30, heure locale (19 h 30 à Paris), de légers heurts ont éclaté entre les manifestants portant des drapeaux palestiniens et la police, qui a utilisé du gaz poivre contre la foule pour la repousser alors qu’elle s’approchait du Capitole, dans le centre de Washington, toujours selon la police du Capitole sur X.
Des manifestants montraient Benyamin Nétanyahou sur une affiche dépeint en criminel recherché, quand d’autres demandaient sur leurs pancartes : « Arrêtez ce criminel de guerre. » Alors que s’achevait le discours de Benyamin Nétanyahou à l’intérieur, certains manifestants ont retiré un drapeau américain d’un poteau sur l’esplanade de la gare de Washington, près du Capitole, et placé un drapeau palestinien à la place, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). D’autres drapeaux américains ont été retirés et au moins un a été brûlé, de même qu’une effigie du premier ministre israélien, selon la même source.
Des centaines de personnes ont également défilé mercredi soir à Tel-Aviv pour exiger un cessez-le-feu, au moment où Benjamin Nétanyahou s’exprimait devant le Congrès américain, portant des drapeaux israéliens et des affiches avec des photos d’otages retenus dans la bande de Gaza.
ATS