Le contre-amiral Ami Ayalon, ancien patron du Shin Bet, service du renseignement intérieur israélien, estime que le gouvernement de Benyamin Netanyahou « est en train de détruire la démocratie ». Pendant ce temps, de nouveau bombardement sur Khan Younès ont tué 70 Palestiniens dans la bande de Gaza.
Le gouvernement de Benyamin Netanyahou continue son offensive dévastatrice sur la bande de Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi 22 juillet que 70 Palestiniens avaient été tués et plus de 200 blessés dans des bombardements sur Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne. Dans un communiqué, l’armée israélienne a affirmé que son aviation et ses chars « avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région ».
Les forces de Benyamin Netanyahou s’étaient pourtant retirées de Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza, au début du mois d’avril. Mais le 22 juillet, l’armée israélienne a ordonné à la population de quitter à nouveau l’est de la ville frontalière avec l’Égypte, expliquant préparer une « opération contre les organisations terroristes », justifiée par « des tirs de roquettes » en direction d’Israël à partir de la zone.
Le même jour, d’autres frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza ont fait 12 morts dans la ville de Gaza et quatre dans le camp de Jabalia, selon le porte-parole officiel de la défense civile dans la bande de Gaza.
« On doit mettre le pays à l’arrêt »
« Ce gouvernement est en train de détruire la démocratie », dénonce dans le même temps le contre-amiral Ami Ayalon, ancien responsable du Shin Bet, le service de renseignement intérieur d’Israël. « On doit mettre le pays à l’arrêt. Et c’est pour ça que l’on descend dans la rue. Tout doit être tenté, même si c’est contre la loi. Tant qu’il n’y a pas de violence, c’est légitime. On doit être prêt à aller en prison. C’est ce qu’on appelle de la désobéissance civile », explique à franceinfo le chef des espions israéliens entre 1996 et 2000.
À plus long terme, l’ancien patron du Shin Bet ne voit qu’une seule voie vers la paix : « L’unique accord atteignable et pragmatique consiste à partager ce morceau de terre ! Les Palestiniens ont l’impression de n’avoir rien à perdre. Et le pire ennemi, celui dont tu dois te méfier, est l’ennemi qui pense ne rien avoir à perdre. Ils se battent pour leur liberté ! Et s’ils sont amenés à penser que la seule manière de mettre fin à l’occupation passe par la violence, ils vont le faire. Des gens meurent ! »
« Netanyahou doit quitter son poste immédiatement », avait déjà estimé début juillet Ami Ayalon à France 24. Tant que Benyamin Netanyahou sera premier ministre, « nous n’aurons pas la paix, ni la sécurité » en Israël, avait-il fustigé. Selon lui, la majorité des personnes qui ont voté pour Netanyahou « veulent qu’il quitte son poste », et ce dernier devrait le faire « le plus vite possible ».