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lundi 1 juillet 2024

Certaines bases militaires américaines en Europe ont été placées en état d’alerte renforcée

 

La semaine passée, lors d’un entretien accordé à Ouest France, le nouveau procureur antiterroriste, Olivier Christen, a fait état d’une « reprise d’activité assez marquée depuis la fin 2023 » en évoquant la menace terroriste venant des milieux jihadistes. « Nous avons déjà ouvert en 2024 plus de trois fois plus d’enquêtes dans ce contentieux que sur la même période l’an passé. Nous sommes sur une pente croissante qui est le reflet, comme toujours, des tensions détectées préalablement par les services de renseignement », a-t-il dit.

Le constat est identique aux États-Unis. Dans une déclaration écrite adressée au Sénat, le directeur du FBI, Christopher Wray, a constaté le même phénomène, celui-ci s’étant accentué depuis les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier.

« Depuis, nous voyons une foule d’organisations terroristes étrangères appeler à commettre des attaques contre les Américains et nos alliés. Compte tenu de ces appels à l’action, notre plus grande inquiétude est que des individus ou de petits groupes s’inspirent des événements au Moyen-Orient pour perpétrer des attaques ici, chez nous [aux États-Unis, ndlr] », a écrit M. Wray. Et d’insister : « Nous avons vu la menace des terroristes étrangers atteindre un tout autre niveau après le 7 octobre ».

Outre la menace jihadiste, des responsables de services de renseignement européens ont mis en garde contre de possibles « opérations violentes de sabotage » orchestrées par la Russie. Celle-ci aurait « déjà commencé à préparer plus activement des attentats à la bombe clandestins, des incendies criminels et des dommages aux infrastructures sur le sol européen, directement ou par l’intermédiaire de mandataire », a ainsi résumé le Financial Times, le 5 mai.

De telles actions violentes sont-elles sur le point d’être commises ? En tout cas, c’est ce que suggère la décision que vient de prendre le commandement militaire américain pour l’Europe [US EUCOM]. Ainsi, a rapporté Stars & Stripes, ses bases implantées notamment en Allemagne [Stuttgart, Ramstein, de Spangdahlem, etc.], en Italie [Aviano], en Bulgarie et en Roumanie ont été placées en état d’alerte renforcée. Et cela, « en raison d’une combinaison de facteurs susceptibles d’avoir un impact sur la sûreté et la sécurité des militaires américains et de leurs familles stationnées sur le théâtre européen ».

Quatre niveaux de sécurité sont en vigueur : Normal, Alpha, Bravo, Charlie et Delta. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le niveau d’alerte « Bravo » est devenu courant.

La décision de l’US EUCOM vise à placer, jusqu’à nouvel ordre, les bases concernées sous le régime « Charlie », lequel prévoit notamment des « plans de réduction du personnel non essentiel » ainsi que des mesures de sécurité renforcées. Il s’applique « en cas d’incident ou de renseignements faisant état de la probabilité d’une forme d’action terroriste ou ciblant le personnel ou les installations ».

En outre, l’US EUCOM a également précisé que les « membres de la communauté militaire doivent signaler toute activité suspecte » et « prendre des précautions pour minimiser les risques personnels », comme par exemple sortir en tenue civile et non en uniforme.

Par ailleurs, le département d’État a quand lui recommandé aux ressortissants américains se trouvant en Allemagne de faire preuve de « prudence accrue en raison de risques d’actes terroristes ».

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