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jeudi 20 juin 2024

Le concept d’Indo-Pacifique : instrument conjoncturel ou réalité ancrée ?

 

Depuis quelques années, le concept d’Indo-Pacifique fait l’objet de nombreux débats et de réflexions stratégiques. Cette région cristalliserait les ambitions contradictoires des États-Unis et de leurs alliés d’une part et la rapide ascension économique, politique et militaire de la Chine d’autre part.

Espace aux contours assez mal définis et sujets à interprétations multiples de la part des acteurs, l’Indo-Pacifique s’est imposé au cours de la dernière décennie comme un enjeu majeur des relations internationales. Après le Japon, l’Australie et l’Inde, les États-Unis se sont exprimés pour la première fois en 2017 sur une stratégie indo-pacifique, avant d’être suivis par la France et plusieurs États européens, ainsi que par d’autres pays comme la Corée du Sud ou le Canada (1).

Dans les articles du quotidien Le Monde (2), la fréquence du concept d’Asie-Pacifique était, jusqu’à tout récemment, largement supérieure à celle d’Indo-Pacifique, insignifiante jusqu’en 2018 environ. La fréquence du concept d’Asie-Pacifique avait pris son essor vers 1985 et s’était vue multipliée par plus de 6 jusqu’en 1995, avant de connaitre un déclin relatif. La fréquence du concept d’Indo-Pacifique explose en 2019, est multipliée par 20 de 2017 à 2020, et domine désormais largement la fréquence de mention du concept d’Asie-Pacifique.

Or, ces évolutions ne sont pas neutres, car ces noms reflètent des choix stratégiques. Les noms des régions (régionymes) sont des lectures subjectives. Leur origine et les limites des régions ainsi façonnées reflètent les représentations des acteurs qui les nomment, et peuvent traduire des enjeux de pouvoir — ainsi des limites de l’Europe avec ou sans la Russie, avec ou sans la Turquie, sur la position du Royaume-Uni à côté de l’Europe dans les discours britanniques… De fait, que signifie l’avènement rapide du concept d’Indo-Pacifique, et comment expliquer son succès face au vocable plus ancien d’Asie-Pacifique ?

Les noms des régions en Asie ont eux aussi connu une histoire, une évolution. Le concept d’Asie du Sud-Est est relativement récent : il s’agit d’une création américaine pendant la Seconde Guerre mondiale avec le South East Asia Command, la structure de commandement mise en place pour superviser les opérations alliées dans la région à partir de 1942. Ce nom a par la suite été investi d’un sens fort par l’ASEAN, l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est, l’organisation régionale créée en 1967 dans un contexte de guerre froide et de lutte contre les insurrections communistes, et qui n’a connu de vocation économique que bien des années plus tard. Le régionyme d’Asie-Pacifique est lancé en 1989 à l’initiative de l’Australie et du Japon, pour être rapidement repris par les États-Unis. Il s’agissait, pour Canberra et Washington, d’ancrer leur État dans la dynamique économique et commerciale de l’Asie de l’Est, et de ne pas laisser se développer d’accord commercial dont ils ne feraient pas partie ; pour le Japon, de s’assurer de la présence et de l’ouverture des États-Unis, partenaire commercial majeur. L’Asie-Pacifique était une région d’étendue très variable selon le narrateur, un concept flou porté par une instance (APEC ou Asia-Pacific Economic Cooperation) au rôle politique comme économique très modeste. Ce régionyme est largement associé au mythe de l’Asie nouveau centre du monde du XXIe siècle, à l’essor de grandes négociations commerciales, au triomphe de l’idée de libre-échange et d’une mondialisation libérale d’inspiration occidentale (3).

Émergence du concept d’Indo-Pacifique

Le concept d’Indo-Pacifique a d’abord été utilisé par des biologistes à partir des années 1920 pour désigner une région biogéographique comprenant le Nord de l’océan Indien, les eaux de l’Asie du Sud-Est et l’Ouest du Pacifique, sans aucune connotation politique au départ. Karl Haushofer, théoricien allemand de l’école matérialiste en géopolitique pendant l’entre-deux guerres, a repris le terme peu après, précisément sur la base de son unité biogéographique, mais aussi de la présence de langues austronésiennes à Madagascar, en Asie du Sud-Est (avec le malais et sa version indonésienne notamment) et jusqu’en Nouvelle-Zélande, pour lui consacrer un ouvrage en 1939 (4). Haushofer envisageait une région indo-pacifique comprenant des forces anticoloniales en Inde et en Chine, en tant qu’alliées de l’Allemagne contre la domination maritime de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la Chine (5). Ce concept n’a pas survécu au nazisme et au rejet de la géopolitique matérialiste qui s’y était trop associée, à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

Dans son acception politique, le terme apparait indirectement en 2007 dans un discours du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui évoque en Inde la « confluence des deux mers », l’idée d’une Asie plus large que l’Asie-Pacifique (« broader Asia »), pour nommer explicitement cet espace indo-pacifique à partir de 2016 dans l’expression « Free and Open Indo-Pacific ». En 2011, la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton évoque le concept d’Indo-Pacifique, repris en 2012 par l’Australie dans des documents stratégiques. On observe alors pendant quelques années un flou conceptuel, avec la concurrence entre le nouveau terme d’Indo-Pacifique et le vocable d’« Asie indo-pacifique ». En 2017, le concept d’Indo-Pacifique est intégré dans la politique américaine sous l’administration Trump, puis l’ASEAN l’adopte en 2019 pour sauvegarder les apparences de sa centralité politique revendiquée. Le concept est désormais bien établi dans les discours, pour autant il ne faut pas oublier son caractère très récent, et la diversité de ses acceptions et perceptions.

Un concept à la géographie variable

Une définition maximaliste de la région indo-pacifique permet d’y regrouper tous les États riverains des deux océans Indien et Pacifique, en Asie, en Afrique, dans les Amériques et les pays européens détenteurs de territoires dans cet espace — la France et le Royaume-Uni. Cette définition exclut l’Asie centrale et la Mongolie, tandis que le statut du Laos demeure variable. Cet espace ainsi défini concentrerait les trois quarts de la population mondiale et plus de 60 % du PIB, ce qui, aux yeux de certains analystes, en justifie l’importance. Mais, avec une définition aussi étendue, il n’y a rien de remarquable à souligner que la région affiche un fort PIB et une population importante. 

En réalité, les définitions que donnent les États de cette région indo-pacifique traduisent une grande variabilité de définition et des agendas politiques fort différents. De manière significative, les documents stratégiques émanant des ministères en charge de la Défense ou des Affaires étrangères des États impliqués dans la région ne comportent souvent aucune carte (Canada, États-Unis, Pays-Bas, Royaume-Uni), ou des cartes ne délimitant jamais l’espace défini comme indo-pacifique (Australie), ou encore des cartes très vagues (Japon). La Russie, malgré une façade littorale sur le Pacifique, n’est jamais nommée (6). S’il est un cœur à toutes ces représentations, c’est alors une région très proche de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, et étendue jusqu’en Inde. Il est intéressant de relever que le Pacifique ne figure pas dans ce cœur conceptuel ; et que les États-Unis sont rarement inclus dans la zone Indo-Pacifique parmi l’éventail des définitions rendues publiques par les États ! Le point commun dans ces multiples définitions réside dans la préoccupation face à l’ascension politique et militaire de la Chine. « L’utilisation du terme « Indo-Pacifique » est une manière codée d’indiquer que la région ne doit pas être considérée comme une sphère spéciale d’influence chinoise » (7). En revanche, nombreuses sont les divergences sur la réponse à apporter. Deux visions principales se font face : une première fondée sur une forte rivalité politique avec la Chine et une seconde défendant un espace libre et ouvert incluant la Chine.

Des stratégies elles aussi très variables

De fait, non seulement l’espace indo-pacifique ne connait pas de définition largement acceptée, mais les différents acteurs y développent des stratégies fort différentes. 

Les États-Unis et le Japon ont articulé une vision très normative. Il s’agit de promouvoir des idées et des valeurs — démocratie, liberté, règle de droit, échanges commerciaux selon des normes ancrées dans le droit. Le Japon promeut ainsi le « Free and Open Indo-Pacific » (Indo-Pacifique libre et ouvert), une idée reprise par Washington. Les États-Unis multiplient les partenariats stratégiques bilatéraux, avec une forte dimension de sécurité militaire sans volonté de multilatéralisme ni d’institutionnalisation de la région indo-pacifique. L’administration Trump s’est retirée du Partenariat Trans-Pacifique en 2017. L’Australie et le Royaume-Uni partagent cette idée d’un espace indo-pacifique fondé sur des valeurs libérales et destiné à contrecarrer l’ascension de la Chine (8).

D’autres États développent un discours témoignant d’une volonté de promouvoir un dialogue régional inclusif, une réelle coopération régionale. Ainsi l’Indonésie se pose-t-elle en « pivot maritime global » d’une grande région, un concept renforçant à la fois le rôle stratégique de l’Indonésie, pivot maritime entre océans Pacifique et Indien, et la centralité politique comme atout géographique de l’ASEAN. L’Inde veut également se poser en acteur incontournable de la diplomatie régionale, multiplie les ouvertures vers le Japon, l’ASEAN, l’Australie, refuse d’exclure la Chine mais est membre du Quad (« Dialogue quadrilatéral pour la sécurité »), groupe de discussion à saveur militaire regroupant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde, car New Dehli est également animée par une forte préoccupation de défense, incarnée dans le concept de la menace supposée du « collier de perles » chinois et dans le regain de tension aux frontières himalayennes. À Washington, tant les administrations Trump que Biden ont parié que l’ascension de l’Inde (marquée par une forte croissance économique et démographique, l’Inde devenant le pays le plus peuplé en 2023) et les tensions récurrentes entre Inde et Chine vont pousser New Dehli vers un alignement politique avec Washington. Il s’agit d’un pari risqué, car l’Inde sait qu’elle n’a pas encore les moyens militaires (à court terme) ou financiers (pour viser le moyen terme) de la Chine. De plus, la posture politique indienne demeure l’autonomie stratégique, surtout avec un partenaire potentiel américain dont l’engagement stratégique demeure vacillant : les États-Unis entreraient-ils en guerre pour se porter au secours de l’Inde en cas de besoin ? Rien n’est moins sûr. De fait, de manière très pragmatique, l’Inde cultive un contrepoids face à la Chine à travers le concept d’Indo-Pacifique et du Quad, mais ne veut pas d’alliance formelle ni de posture diplomatique trop ouvertement orientée contre la Chine. De même, depuis 2018, le Japon évite soigneusement de présenter son concept de Free and Open Indo-Pacific (FOIP) comme un outil d’endiguement anti-chinois, même si la profession de bonne foi de Tokyo ne convainc pas vraiment.

Enfin, certains États campent sur des stratégies mixtes ou ambiguës, alliant renforcement de la coopération régionale, affirmation de puissance et posture réactive face à la Chine. Ainsi l’Australie a-t-elle adopté un discours tranché face à Pékin, mais pour autant souhaite favoriser un espace stable et prospère, tout comme le Canada. La France et la Nouvelle-Zélande souhaitent favoriser un espace libre et ouvert intégrant la Chine, mais tout en entendant défendre leur place stratégique à travers les collectivités françaises ou leur réseau d’influence auprès des petits États insulaires du Pacifique.

Face à l’émergence de ces discours sur une supposée région indo-pacifique, la Chine refuse de reconnaitre l’existence même d’un tel espace géographique. En effet, elle perçoit ce concept comme une stratégie dirigée contre elle, visant à limiter le déploiement de ses politiques à travers des tactiques de « containment  », voire d’encerclement ou de pression militaire. Elle associe l’utilisation du concept d’Indo-Pacifique à un instrument de l’impérialisme américain, souhaitant imposer sa vision géopolitique dans un espace où la Chine serait un adversaire. A contrario, la Chine entend poursuivre le développement de sa stratégie des nouvelles routes de la soie, ou Belt and Road Initiative, associant depuis 2013 une dimension maritime — « 21st Century Maritime Silk Road » reliant la Chine à l’Europe et à l’Afrique via l’océan Indien, et vers le Pacifique depuis 2017 avec les « passages économiques bleus » — à une dimension continentale (« Silk Road Economic Belt ») et les six corridors terrestres précisés en 2015. Incidemment, il y a ici un trait commun entre les discours japonais, chinois, indien, européen et américain, à savoir l’importance des préoccupations d’ordre maritime : pour le Japon comme pour les États-Unis, le caractère stratégique du commerce, de la liberté de navigation et une préoccupation face à l’expansion de la flotte militaire chinoise ; pour l’Inde, l’idée d’un encerclement naval à travers la mise en place supposée de cette stratégie chinoise dite du « collier de perles » — ce réseau de points d’appui navals (Djibouti, Mombasa, Gwadar, Hambantota, Sittwe…) que développerait la Chine pour contrer la marine indienne — ; la Chine elle-même nourrit des préoccupations maritimes avec le fameux « dilemme de Malacca » souligné dès 2003 par le président Hu Jintao, et qui repose sur le constat de la vulnérabilité des échanges chinois, importation de matières premières et exportation de biens vers les marchés européens, envers les passages maritimes stratégiques de Malacca mais aussi de Bab el Mandeb et de Suez.

Un concept pour quoi faire ?

Au-delà des discours, on relève peu de projets structurants susceptibles d’orienter les diverses stratégies dans une direction commune, ou de donner corps à un concept très théorique et marqué au coin de la peur d’une puissance émergente, à tout le moins de la perception d’un ordre régional bousculé. Washington a tenté une timide définition de l’Indo-Pacific Economic Framework for Prosperity (IPEF) ou de projets visant à contrer les nouvelles routes de la soie, comme le Blue Dot Network, mais à ce jour ces initiatives ont connu des résultats très limités, sur les plans économiques et a fortiori politique. Des discussions sont toujours en cours afin de renforcer la résilience des chaines logistiques, nouvel objectif géoéconomique tant du Japon que des États-Unis, avec un premier accord de coopération sur les chaines logistiques signé le 31 mai 2023, mais dont les effets prendront sans doute du temps à se matérialiser — modifier les chaines de valeur logistiques prend du temps et des investissements de la part des entreprises. Washington n’entend pas relancer de plan d’appui majeur aux investissements, ni de négociation commerciale, or ce sont précisément ces deux volets qui suscitent l’intérêt des partenaires régionaux des États-Unis.

Ainsi, on observe des divergences sur la stratégie économique même à adopter, alors que le discours de la Chine centré sur les nouvelles routes de la soie, qui certes nécessite des ajustements avec les critiques sur les retombées réelles des projets financés par la BRI ou sur l’endettement des pays partenaires (9), est beaucoup plus clair avec la possibilité de prêter des sommes considérables à des fins de développement, même si le gouvernement chinois a considérablement resserré les conditions d’octroi des prêts, justement pour faire face aux critiques sur le piège de la dette que constituerait la BRI. Ainsi, en ordre dispersé, le Japon priorise les accords de libre-échange ; Washington est ambivalent et s’est retiré en 2017 du Partenariat Trans-Pacifique ; l’Inde s’est retirée en 2019 des négociations sur le Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) et semble se tourner vers des pratiques davantage protectionnistes.

De fait, le concept d’Indo-Pacifique souffre de plusieurs faiblesses. Apparu très soudainement, il n’est soutenu par aucune justification commerciale, institutionnelle, environnementale ou humaine tangible : il n’existe pas de région indo-pacifique cohérente sur le plan géographique, encore moins dans les représentations des acteurs qui portent le concept. L’Indo-Pacifique est une construction politique très datée et fortement connotée, tout comme l’était l’Asie-Pacifique en son temps (1989). L’élément vraiment structurant de ce concept, son cœur, serait constitué par l’Asie maritime, soit l’Asie du Sud-Est, et les façades maritimes de l’Asie de l’Est et du Sud ; mais ce cœur, pour convenir assurément aux pays de l’ASEAN en renforçant leur idée de « centralité », ne satisferait probablement ni Washington, ni Paris… Les motivations des promoteurs de ce concept d’Indo-Pacifique sont largement en réaction, tout comme pour l’Asie-Pacifique : en 1989, il s’agissait pour Washington de s’ancrer dans une région à forte croissance face aux puissances émergentes, et pour Tokyo de ne pas demeurer isolé ; aujourd’hui, l’Indo-Pacifique répond à l’anxiété générée par l’ascension rapide de la Chine.

Le concept comprend une forte dimension de sécurité navale et maritime, ce qui attire peu nombre d’acteurs asiatiques. Le concept mobilise une faible force de proposition économique — or ce n’est pas le problème de la Chine, avec les nouvelles routes de la soie et son rayonnement commercial qui demeure très puissant malgré le ralentissement économique observé à l’heure actuelle. Il reste à investir le concept d’Indo-Pacifique d’un sens pratique et partagé.

Notes

(1) B. Courmont, E. Mottet et M. Péron-Doise, « L’Indo-Pacifique, des visions plurielles entre convergences et dissonances », Revue internationale et stratégique, no 129, 2023, p. 35-39 (https://​doi​.org/​1​0​.​3​9​1​7​/​r​i​s​.​1​2​9​.​0​035).

(2) Décompte obtenu avec l’application Gallicagram.

(3) F. Lasserre, « L’ère du Pacifique : une représentation schématique ? Histoires de centres du monde », in F. Lasserre et E. Gonon, Espaces et enjeux : méthodes d’une géopolitique critique, Montréal/Paris, L’Harmattan, 1998, p. 381-398.

(4) K. Haushofer, Deutsche Kulturpolitik im indopazifischen Raum, Hambourg, Hoffmann & Campe, 1939.

(5) H. Li, « The “Indo-Pacific” : Intellectual Origins and International Visions in Global Contexts », Modern Intellectual History, vol. 19, Issue 3, septembre 2022, p. 807-833 (http://​rb​.gy/​w​t​4​q6y).

(6) V. Goin, « L’espace indopacifique, un concept géopolitique à géométrie variable face aux rivalités de puissance », Géoconfluences, octobre 2021 (http://​rb​.gy/​p​s​2​wke).

(7) « The use of the Indo-Pacific term is a coded way of indicating that the region must not be considered as a special sphere of Chinese influence ». R. Medcalf, « Reimagining Asia : From Asia-Pacific to Indo-Pacific », The ASAN Forum, 2015 (http://​rb​.gy/​v​q​8​fr1).

(8) B. Martin, « Cartographier les discours sur l’Indo-Pacifique », Atelier de cartographie de Sciences Po Paris, 2019 (https://​rb​.gy/​u​0​w​9j3). Voir aussi V. Goin, op. cit.

(9) F. Lasserre, B. Courmont et É. Mottet, « Les nouvelles routes de la soie : une nouvelle forme de coopération multipolaire ? », Géoconfluences, juin 2023 (https://​digital​.areion24​.news/​ujc).

Frédéric Lasserre

areion24.news