Peu après le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononcé le mercredi 19 juin, les réactions internationales et locales commencent à affluer.
Non seulement Nasrallah a de nouveau multiplié les menaces contre Israël, mais il est allé jusqu’à mettre Chypre, un pays de l’Union européenne, dans son viseur. Dans un discours télévisé retransmis en direct, Hassan Nasrallah a averti mercredi qu' »aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, le Hezbollah, en cas d’attaque contre le Liban. Il a également menacé Chypre si l’île décidait d’ouvrir ses aéroports et ses bases à Israël.
Chypre et Israël solidaires
L’ambassadeur chypriote en Israël, Kornelios Korneliou, n’a pas tardé à affirmer que l’île « répondra aux menaces du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah », précisant qu’il est dans l’attente de « la réaction officielle de Nicosie ». « Nous travaillons en étroite coordination avec Israël », a-t-il rappelé lors d’un entretien accordé au site d’information israélien Ynetnews. À la question de savoir s’il était surpris par les menaces de Nasrallah, il a répondu: « Oui et non, les relations entre Israël et Chypre n’ont jamais été aussi fortes. » « Nous essayons de jouer un rôle modeste dans l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, en étroite coordination avec Israël. Je suis sûr que le Hezbollah ne voit pas cela d’un bon œil », a-t-il poursuivi.
En conclusion, M. Korneliou a souligné que Chypre était une destination privilégiée pour les Israéliens, aux niveaux touristique, commercial et politique.
Pour sa part, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que l’armée n’avait pas intercepté le drone du Hezb qui a pris des images de zones « sensibles » à Haïfa, « craignant pour la sécurité des civils », en allusion au drone Hodhod que Nasrallah a dépeint comme une réussite spectaculaire.
En réponse aux affirmations de Hassan Nasrallah, selon lesquelles le Hezb détiendrait des données précises concernant les positions de l’armée de Tel-Aviv, le chef d’état-major israélien, Herzi Halevi, a souligné que la formation n’en savait que « très peu ». « Nous préparons des solutions pour faire face au Hezbollah, qui sera confronté à nos puissantes capacités au moment opportun », a-t-il conclu.
Au niveau local, le leader des Kataëb, Samy Gemayel, a souligné que le discours de Nasrallah s’inscrit dans sa stratégie « d’exploitation du Liban-Sud en le rattachant à des conflits et des objectifs qui n’ont aucun lien avec le Liban ».
M. Gemayel a, dans ce cadre, rappelé que « la violation de la souveraineté a détruit le Liban et l’avenir de ses générations pendant des décennies », affirmant que « les Libanais de toutes les régions ne veulent pas de guerres; ils veulent seulement la vie ».