La fin du « califat » qu’avait établi l’État islamique [EI ou Daesh] en Irak et en Syrie n’a pas mis un terme à l’opération Inherent Resolve [OIR], qui, dirigée par les États-Unis, a désormais la mission d’empêcher toute résurgence de l’organisation terroriste. D’où les actions ciblées, généralement menées par les forces spéciales américaines, contre les cadres de cette dernière.
Cela étant, les frappes aériennes de la coalition anti-jihadiste se font rares, les chasseurs-bombardiers mis à sa disposition par ses membres se concentrant surtout sur des missions de reconnaissance. En tout cas, tel est le lot des Rafale de la force Chammal [nom de la contribution française à l’opération Inherent Resolve, ndlr], déployés en Jordanie et aux Émirats arabes unis. Sauf erreur, le dernier raid qu’ils ont effectué remonte à janvier 2021, au lendemain d’attentats commis à Bagdad par Daesh.
Cela vaut aussi pour les Eurofighter Typhoon Gr.4 engagés dans l’opération Shader [nom de la contribution du Royaume-Uni à OIR, ndlr]… mais pas pour les drones MQ-9 Reaper de la Royal Air Force [RAF], lesquels ont été impliqué dans les trois frappes britanniques ayant visé des positions de Daesh en 2022.
D’ailleurs, depuis septembre 2021, la RAF a exclusivement engagé ses MQ-9 Reaper dans les opérations anti-jihadistes, tant en Irak qu’en Syrie. Du moins était-ce encore le cas récemment.
En effet, le 26 mai, le ministère britannique de la Défense [MoD] a indiqué, que, au debut de ce mois, des Typhoon avait été sollicités pour mener un raid aérien contre deux positions de Daesh établies dans les monts Hamrin [nord-est de l’Irak], en soutien des forces de sécurité irakiennes.
« Après avoir confirmé qu’il n’y avait aucune présence civile à proximité […], les Typhoons ont utilisé sept bombes guidées Paveway IV » contre les deux positions tenues par les jihadistes, a en effet précisé le MoD.
Quoi qu’il en soit, d’après le dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la mouvance jihadiste, Daesh compterait encore entre 5000 et 7000 membres, répartis entre la Syrie et l’Irak, dont la moitié sont des combattants.
« En Irak, l’insurrection menée par Daesh reste efficace. Le groupe demeure capable de perpétrer des attentats malgré les mesures de lutte antiterroriste. […] Il opère dans les zones rurales montagneuses, profitant de la porosité de la frontière avec la Syrie », relève le document.
Toujours selon ce dernier, la branche irakienne de Daesh se concentre sur deux zones, avec un « théâtre logistique » dans les provinces d’Anbar, de Ninive et de Mossoul, et un « théâtre opérationnel » englobant Kirkouk, Diytala, Salaheddin et le bord de Bagdad. Elle a « continué de prendre pour cible les forces de sécurité irakiennes, les responsables locaux et les civils, principalement lors d’attaques armées et à l’aide d’engins explosifs improvisés », a-t-il conclu.