Un Mirage 2000 de la force Barkhane a bombardé, le 3 janvier, dans l’après-midi une nove de village qui rassemblait une cinquantaine de personnes à un kilomètre de la commune de Bounti, dans le centre du Mali. Le bombardement a fait 19 morts, dont deux décédés un peu après la frappe, l’un au centre de santé de Kikkara et l’autre pendant son évacuation en ambulance par un barrage de chasseurs.
Allaye Diallo et Boureima Diallo, blessés lors du bombardement, étaient eux entre les mains des forces de sécurité malienne s pour être soignés à l’hôpital militaire . Or les deux hommes ont été enlevés le 15 janvier et n’ont pas réapparu depuis. Surprise, c’est dans un pick-up militaire qu’ils ont été jetés alors pour être emmenés vers une destination inconnue..
Ni femmes, ni enfants parmi les victimes
Leurs proches s’inquiètent de la raison de cette interpellation. Ils craignent de faire l’objet de pressions pour les contraindre à cautionner la version des autorités françaises et miennes . Les deux ministres français et malien de la Défense affirment en effet que la cible des frappes françaises était exclusivement un rassemblement djihadiste. La version officielle insiste sur le fait qu’il ne se trouvait ni femme ni enfant dans le groupe cible. Autre argument avancé, la zone comprise entre Hombori et Douentza est connue comme une zone d’influence active de la katiba Serma, du Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans.
Côté peul, on rappelle que dans la tradition culturelle, et non religieuse, hommes et femmes sont séparés pendant les cérémonies dans un souci de pudeur.
Une enquête indépendante a été ouverte par la MINUSMA.