Alors que la tension entre la France et la Turquie s’est accentuée depuis un an, les services du renseignement français s'alarment de l'influence grandissante du pouvoir turc sur le territoire français. Comme le révèle en effet le Journal du dimanche dans son édition du 7 février, plusieurs rapports adressés à l'Élysée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et la Direction du renseignement de la Préfecture de police (DRPP) à la fin du mois d'octobre 2020 alertent sur une stratégie d'infiltration orchestrée depuis Ankara via l'ambassade de Turquie et le MIT, le service d'espionnage turc.
Erdogan populaire auprès de la diaspora
Les services français estiment qu'Ankara exerce un « contrôle de la communauté turque » par le biais de 650 associations, coordonnée par une confédération représentée non seulement en France mais aussi en Allemagne, en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas. Comme le rappelle le JDD, Erdogan peut s’appuyer sur une forte popularité auprès de la diaspora en France et dans toute l'Europe du Nord. « Il veut étouffer toute contestation dans l'œuf », explique le ministère des Affaires étrangères dans les colonnes de l’hebdomadaire. A titre d’exemple, le gouvernement turc a tissé un réseau d'écoles destiné à éduquer les enfants selon les préceptes de l'AKP, le parti islamiste conservateur fondé et dirigé par Erdogan.