Visiblement, la sécurité de la base aérienne d’Andrews, qui abrite les avions à usage gouvernemental, dont les deux Boeing VC-25 utilisés par le président des États-Unis, laisse à désirer.
Le 4 février, le Pentagone a en effet indiqué qu’un individu, faisant par ailleurs l’objet de deux mandats d’arrêt, venait d’être interpellé alors qu’il se trouvait à bord d’un avion C-40 Clipper [version militaire du Boeing B-737-300], notamment utilisé pour par les responsables de l’administration américaine pour leurs déplacements officiels.
Comment cet homme, qui n’était pas armé au moment de son arrestation, a-t-il pu pénétrer à l’intérieur d’une base supposée étroitement surveillée et monter à bord du C-40 utilisé par des officiels? L’US Air Force ne l’a pas précisé. « Rien n’indique que l’individu ait un lien quelconque avec des groupes extrémistes », a-t-elle seulement souligné.
« La sécurité de nos installations est primordiale. […] Il s’agit d’une grave violation et une enquête a été ouverte pour savoir comment elle a pu avoir lieu afin que cela ne se reproduise plus », a commenté le colonel Roy Oberhaus, le commandant adjoint de la 316e Escadre, basée à Andrews. L’affaire a été prise en main par le bureau des enquêtes spéciales de l’US Air Force [AFOSI – Air Force Office of Special Investigations].
Cela étant, l’une des piste possible concerne le programme « Trusted Traveler » de la base. Il s’agit d’un dispositif permettant au titulaire d’une carte d’accès, délivrée après contrôle, d’emmener jusqu’à dix personnes dans un véhicule sans qu’il y ait besoin de vérifier leurs antécédents. Évidemment, après la dernière intrusion, ce programme a été suspendu.
L’Air Force « a ajusté certains de ses protocoles de sécurité à Andrews ce matin », a indiqué, le 5 février, John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Je n’entrerai pas dans les détails. Mais cet examen et cette enquête concerneront ses installations dans le monde entier », a-t-il ajouté, souligné la gravité de l’incident.
D’autant plus que ce n’est pas la première fois que la sécurité des bases aériennes américaines est prise en défaut… comme le 23 janvier, quand un intrus a été supris sur la base aérienne de Mildenhall, exploitée par l’US Air Force au Royaume-Uni.
« Aucune intention malveillante n’est soupçonnée et l’individu a été escorté hors de la base sans incident. Des mesures de sécurité supplémentaires sont en vigueur pour éviter qu’un incident similaire ne se produise », a expliqué un responsable de la base à Air Force Times.
Pour autant, l’US Air Force mise sur la technologie pour renforcer la sécurité de ses bases. Si les oies ont sauvé le Capitole en donnant l’alerte aux Romains [selon Tite-Live], il n’est en effet pas question de recourir à un tel moyen… mais à des chiens robots « Vision 60 », fournis par l’entreprise Ghost Robotics.
« Ces chiens robots seront utilisés comme multiplicateur de force pour une meilleure connaissance de la situation. […] Nous pourrons voir exactement ce qu’ils détectent grâce à leur caméra et leurs capteurs. Si besoin, nous pourrons également donner des ordres verbaux à une ou plusieurs personnes à proximité par le biais d’une radio attachée aux chiens », avait expliqué le commandant Jordan Criss, de la base aérienne de Tyndall [Floride], en novembre dernier.