Le "Dar Malta" est particulièrement bien situé, juste en face de la Commission européenne, alors que d'autres grands États européens ne se permettent pas le quartier © Google Earth
Un bâtiment retient l'attention de la Sûreté de l'Etat depuis plus de dix ans maintenant. Situé au cœur du quartier européen, l'immeuble de neuf étages abrite l'ambassade de Malte, "Dar Malta", ainsi que le consulat et la représentation maltaise auprès de l'UE. Le bâtiment, qui a priori ne se démarque pas face à l'important immeuble de la Commission européenne, fait l'objet de spéculations dignes d'un film d'espionnage.
Les services de renseignement belges soupçonnent ainsi l'ambassade de servir de cheval de Troie à la Chine. Ces rumeurs, qu'a rapporté le quotidien français Le Monde, ne dateraient pas d'hier. En effet, tout aurait commencé lors des rénovations de l'immeuble en 2007. Le bâtiment tout juste acheté par les Maltais, ayant fait leur entrée dans l'UE trois ans auparavant, fait l'objet de nombreux changements. Rien n'est conservé hormis le squelette en béton. Murs blindés, vitres pare-balles: les bouchées doubles sont mises pour assurer la sécurité des futurs occupants du building. Des rénovations qui s'avèrent donc importantes et qui seront finalement entièrement financées par... la Chine.
Outre les travaux, le pays prend également en charge l'ameublement du bâtiment, l'approvisionnant d'articles "made in China".
La rénovation a été financée par la Chine en 2007 © Google Maps
Une aide qui interpelle la Sûreté de l'Etat. D'autant plus, selon Le Monde, qu'il est rare de voir un petit pays, comme Malte, investir de façon si importante pour son ambassade. En effet, comme l'explique le quotidien, d'autres nations se retrouvent moins bien loties, se contentant de louer un petit espace au sein d'un immeuble, au vu des prix mirobolants dans le quartier.
Les services de renseignements postulent alors que la Chine se servirait du "Dar Malta" pour espionner les institutions européennes, situées à quelques pas de l'immeuble. Des soupçons que viennent confirmer les services secrets britanniques, mettant en garde la Belgique face aux activités des Chinois. Selon les Britanniques, des moyens techniques de haut vol auraient été installés par le pays dans le bâtiment au moment de sa rénovation pour garder un œil sur les activités européennes.
Le patron de la Sûreté de l'Etat à l'époque, Alain Winants, aurait fait part des soupçons concernant l'ambassade maltaise au gouvernement belge. Si l'on ne sait pas ce qu'il est advenu de cette crainte rapportée aux autorités, l'on sait qu'actuellement le mystère règne toujours autour de cette possible affaire d'espionnage chinois.