samedi 23 mai 2020
John Ratcliffe prend la tête du Renseignement américain
Donald Trump se dote d'un allié de poids. Le Sénat américain a approuvé jeudi la nomination de l'élu républicain John Ratcliffe, un proche du président, à la tête des services de renseignement américains.
Dix mois après avoir été contraint à renoncer à ce poste de directeur du renseignement (DNI), John Ratcliffe a finalement vu sa nomination approuvée de justesse, à 49 voix contre 44. Il supervisera et coordonnera désormais les activités de la CIA, de la NSA et de 15 autres agences de renseignement.
Cette nomination marque la fin d'une période d'instabilité à la tête du renseignement américain. Donald Trump avait en effet fait part, début août 2019, de son intention de promouvoir John Ratcliffe à ce poste.
Mais cet ancien maire d'une banlieue aisée de Dallas, et procureur fédéral pendant tout juste un an en 2007, avait été critiqué notamment par l'opposition démocrate, en raison de son manque d'expérience et de son dévouement envers le président. Il avait également été accusé d'avoir exagéré certains faits d'armes. Même dans les rangs républicains, l'enthousiasme à son égard était resté mesuré.
Le milliardaire républicain avait finalement renoncé à choisir John Ratcliffe, dénonçant au passage « la manière très injuste » dont il avait été traité par les médias. Suite à cet échec, il avait chargé Joseph Maguire, alors chef de l'antiterrorisme, d'assurer l'intérim après le départ le 15 août du DNI Dan Coats, avec lequel il avait fréquemment été en désaccord, notamment sur la Russie ou la Corée du Nord.
Joseph Maguire était pressenti pour être confirmé à ce poste, mais un briefing au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 destinées à favoriser la réélection de Donald Trump avait déclenché la colère du président à son encontre. Le 19 février, Donald Trump avait annoncé qu'il remplaçait temporairement Joseph Maguire par Richard Grenell, alors ambassadeur des Etats-Unis à Berlin.
Loyauté envers Trump
Mais Richard Grenell a poussé vers la sortie plusieurs responsables des renseignements dont la loyauté envers le président américain était jugée douteuse et annoncé des réorganisations sans en informer le Congrès préalablement, comme il aurait dû le faire. Quand la nomination de John Ratcliffe a été présentée une deuxième fois, certains élus républicains ont donc décidé qu'elle serait préférable à la sienne.
De son côté, John Ratcliffe s'est voulu rassurant vis-à-vis du président. Lors de son audition devant le Congrès début mai, il s'est engagé à « dire la vérité » à Donald Trump et à lui présenter fidèlement les rapports des services de renseignement.