mardi 4 décembre 2018
Israël a lancé une opération pour détruire des « tunnels d’attaque » du Hezbollah
L’on sait que le Hamas et le Jihad islamique palestiniens sont passés maîtres pour creuser des tunnels reliant Gaza à l’Égypte et au territoire israélien. Lors de l’opération « Bordure protectrice », en 2014, 32 de ces souterrains avaient été détruits par Tsahal. Et plusieurs autres le furent également l’an passé, à la même époque. Et cela grâce à une unité particulière.
Appelée « laboratoire est la branche de la détection des tunnels », cette dernière travaille, selon Tsahal, « à améliorer les technologies existantes et s’efforce de développer de nouvelles techniques de découverte et de cartographie qui correspondent au défi spécifique des tunnels terroristes. » Et d’ajouter que son personnel « travaille en étroite collaboration avec le personnel de renseignement et les forces d’ingénierie et d’autres unités sur le terrain jusqu’à ce que le tunnel soit localisé et détruit. »
L’armée israélienne s’appuit sur des unités spécialisée dans les opérations souterraines relevant du Corps du Génie Militaire comme celle – d’élite – appelée Yahalom .
Mais, visiblement, le Hezbollah [la milice chiite libanaise] s’est inspiré des méthodes des groupes palestiniens. En effet, ce 4 décembre, l’état-major israélien a annoncé avoir lancé l’opération « Bouclier du nord » afin de détruire des « tunnels d’attaque » traversant la Ligne bleue, c’est à dire la frontière séparant le sud du Liban et le nord d’Israël.
« Nous avons lancé l’opération Bouclier du nord pour mettre au jour et déjouer la menace des tunnels d’attaque de l’organisation terroriste Hezbollah conduisant sous la frontière du Liban vers Israël », a en effet indiqué le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, le porte-parole de Tsahal.
Selon la même source, ces « tunnels d’attaques », tous détectés du côté israélien, n’étaient « pas encore opérationnels » et ne représentaient donc pas « une menace immédiate » pour la population du nord d’Israël.
« L’armée opère seulement du côté israélien », a insisté le lieutenant-colonel Conricus. « Elle établi une zone militaire fermée dans le secteur concerné, proche de Metulla, et renforcé sa présence, mais n’a pas mobilisé les soldats de réserve », a-t-il précisé, avant d’ajouter qu' »aucune consigne spécifique n’a été délivrée aux populations civiles israéliennes. »
« Nous considérons les activités du Hezbollah comme une violation flagrante de la souveraineté israélienne, et cela prouve une nouvelle fois le mépris total du Hezbollah pour les résolutions des Nations unies », a encore fait valoir le porte-parole de Tsahal.
Ce dernier n’a pas donné de précisions au sujet du nombre et de l’importance des tunnels détectés, si ce n’est que les neutraliser et les détruire « pendra du temps. »
La construction de ces souterrains aurait commencé en 2013. D’après un haut responsable militaire israélien, cité par « The Times of Israël », le Hezbollah aurait créé des unites spécialisées qui, appelées « Radwan », auraient pour mission de traverser la frontière afin de faire un « maximum de dégâts » en Israël.
De son côté, la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], dont la France est l’un des principaux contributeurs, a indiqué, via Malen Kamp Jensen, sa porte-parole, suivre « les informations des médias » et « s’entretenir avec toutes les parties concernées afin de garantir que celles-ci aient recours aux mécanismes de contact et de coordination mis en place par la Finul pour assurer le calme et la stabilité permanents ». Et de préciser : « La situation dans les secteurs d’opérations de la Finul reste calme. »
L’opération « Bouclier du Nord » survient au lendemain d’une rencontre, à Bruxelles, entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo. Le premier avait expliqué qu’il allait discuter « de ce que nous entreprenons ensemble pour stopper les actes d’agression de l’Iran et de ses affidés », en faisons un allusion claire au Hezbollah.
En novembre, M. Netanyahu avait refusé de lancer une opération d’ampleur contre le Hamas, dans la bande de Gaza, ce que donna lieu à la démission de son ministre de la Défense, Avigdor Lieberman. Probablement que cette décision était motivée par l’attention particulière prêtée aux activités du Hezbollah, tant en Syrie qu’au Liban.
Le 27 septembre, à la tribune des Nations unies, le Premier ministre israélien avait accusé l’Iran de livrer aux Hezbollah des missiles et évoqué l’existence de trois sites de lancement implantés près de l’aéroport de Beyrouth. Et de dénoncer que la milice chiite utilisait ainsi « délibérément les habitants innocents de la capitale [libanaise] comme boucliers humains. »