Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 24 juin 2017

Les munitions au fond des lacs suisses sont sans danger


(Photo: Keystone/Archives/Photo d'illustration)


Les munitions immergées par l'armée dans les lacs suisses ne libèrent pas de substances nocives, selon la Confédération. L'eau des lacs concernés - Brienz, Thoune (BE) et Quatre-Cantons - sera toutefois à nouveau analysée en 2019 à titre préventif.

Des résidus de substances explosives et des produits issus de leur décomposition ont certes été trouvés dans les trois lacs, mais les concentrations sont 100 à 1000 fois inférieures aux valeurs les plus strictes fixées par la législation sur les denrées alimentaires, affirme le Département fédéral de la défense (DDPS) vendredi dans un communiqué.

Il a publié son rapport en ce sens après avoir effectué des contrôles réguliers des lacs en question de 2012 à 2016.

Plus de 8000 tonnes

L'armée a immergé jusqu'en 1967 des milliers d'obus dans les lacs de Thoune (4600 tonnes), de Brienz (280 tonnes) ainsi que dans celui des Quatre-Cantons: lac d'Uri (2800 tonnes) et bassin de Gersau (530 tonnes). Il s'agissait en majeure partie de résidus provenant des fabriques de Thoune (BE) et Altdorf (UR). Un tiers du lot est en outre constitué de vieilles munitions datant de la Deuxième Guerre mondiale.

La plupart des lots, qui sont disséminés sur de grandes surfaces, sont recouverts d'une couche de vase mesurant de 25 centimètres à 2 mètres. Chaque année, 3 à 8 millimètres de sédiments viennent s'y ajouter. Le risque que des substances s'échappent s'amenuise de jour en jour. Le rapport publié vendredi ne fait état d'aucun indice de fuite.

Vaste enquête

Une vaste enquête a été menée de 2005 à 2010 pour déterminer la nocivité potentielle de ces résidus d'explosifs. La Confédération avait annoncé qu'elle renonçait à les repêcher, déclarant qu'une telle opération serait plus dangereuse et nuirait davantage à l'environnement. Elle avait néanmoins mis en place une surveillance régulière de la qualité des eaux des lacs concernés, dont les résultats ont été publiés vendredi.

ATS

Obama était au courant des intentions russes depuis août 2016


La CIA avait averti le président Barack Obama dès août 2016 que les piratages du parti démocrate avaient été ordonnés par Vladimir Poutine dans le but de nuire à Hillary Clinton et d'aider Donald Trump, révèle le «Washington Post» dans son édition de vendredi.

Les soupçons pesaient déjà contre la Russie en juillet 2016, quand des messages volés du parti démocrate ont été diffusés par WikiLeaks à la veille de la convention démocrate. Mais quotidien raconte désormais avec détails l'alerte lancée par le service de renseignement américain à la Maison-Blanche, plusieurs mois avant que Washington n'accuse publiquement, le 7 octobre 2016, les plus hauts échelons du gouvernement russe d'avoir fomenté les piratages informatiques.

Et ce n'est qu'en janvier 2017 que les Etats-Unis accuseront nommément le président russe d'avoir cherché à déstabiliser le système électoral américain, en sapant la candidature d'Hillary Clinton et en aidant celle du républicain Donald Trump.

Avertissement américain

Dès août 2016, toujours selon le journal, Barack Obama a mis la Maison-Blanche sur le pied de guerre, dans le plus grand secret, ordonnant à ses services de renseignement et de sécurité d'obtenir le plus d'informations possible et de dresser une liste de représailles possibles, allant de sanctions économiques à des cyber-attaques.

Le Post rapporte qu'en plus de l'avertissement formulé directement par Barack Obama à Vladimir Poutine, en marge d'un sommet en Chine en septembre, le patron de la CIA, John Brennan, a téléphoné le 4 août à son homologue des services de sécurité russes FSB, Alexander Bortnikov, pour l'avertir. Et le 31 octobre, un message a été envoyé à Moscou par un canal sécurisé pour prévenir que toute interférence dans le scrutin du 8 novembre serait inacceptable.

Mais Barack Obama, comme cela a été rapporté auparavant, était réticent à riposter avant l'élection, de peur que la Russie ne lance des attaques le jour du scrutin, et également par crainte que toute action ne soit interprétée politiquement par les républicains.

«L'administration Obama savait»

Finalement, Barack Obama autorisa des sanctions le 29 décembre: l'expulsion de 35 espions sous couverture officielle, la fermeture de deux résidences diplomatiques russes aux Etats-Unis, et des sanctions économiques contre les services secrets russes.

Secrètement, l'ancien président démocrate aurait également autorisé une opération ultra-sensible conjointe de la CIA, de la NSA et du cyber-commandement américain: l'implantation dans les infrastructures russes de codes malicieux dormants pouvant être ensuite déclenchés en cas d'escalade.

L’administration Obama aurait notamment retenu l’idée d’une vaste cyberattaque contre Moscou, révèle le Washington Post le 23 juin.

Fin 2016, «Obama a approuvé une mesure secrète, jamais révélée auparavant, autorisant à implanter des cyber-armes dans l’infrastructure de la Russie, l’équivalent digital de bombes pouvant être déclenchées si les Etats-Unis se trouvaient dans une logique d’escalade avec Moscou», écrit le célèbre quotidien américain.

«Le projet […] était toujours en phase préparatoire lorsqu’Obama a quitté ses fonctions. Il appartiendrait [aujourd'hui] au président Trump de décider s’il faut ou non développer ce potentiel», ajoute le Washington Post, sans fournir davantage de détails.

Selon le Post, rien n'indique que cet ordre de M. Obama ait été annulé par son successeur, Donald Trump.

Le nouveau président américain a cependant mis en cause vendredi la gestion de ce dossier par son prédécesseur, via son canal de communication favori, Twitter: «Révélé à l'instant: l'administration Obama savait bien avant le 8 novembre l'interférence de la Russie dans le scrutin. Mais elle n'a rien fait. POURQUOI?».

Dans un entretien à la chaîne de télévision Fox News qui sera diffusé intégralement dimanche, Donald Trump a de même manifesté son incompréhension face à la faible couverture médiatique de ces révélations concernant Barack Obama: «S'il avait l'information, pourquoi n'a-t-il rien fait ? Il aurait dû faire quelque chose. Mais ça vous ne le lisez pas. C'est plutôt triste», a-t-il déclaré à Fox, selon un extrait diffusé vendredi.

AFP

Deux avions « Doomsday » censés résister aux explosions nucléaires abîmés... par une tornade


Les 4 Boeing 747-200 E-4B NOAC Centre National Airborne Operations



L'armée de l'air américaine a reconnu que deux avions militaires dits du «jugement dernier», conçus pour résister à la chaleur dégagée par une explosion nucléaire, avaient été endommagés par une tornade dans le Nebraska.

Le 23 juin, le porte-parole de l'US Air Force Patrick Ryder a annoncé que deux avions dits du «jugement dernier», qui ont été conçus dans les années 1970 pour les déplacements du secrétaire à la Défense ou du chef d'état-major inter-armées américain en cas d'attaque nucléaire contre les Etats-Unis, avaient été gravement endommagés par une tornade, qui s'est abattue par surprise sur la base aérienne d'Offutt, dans le Nebraska. Il a également déclaré ne pas être en mesure de préciser quand les avions pourraient de nouveau être opérationnels.

Cliquez sur l'image pour mieux connaître le E-4B NOAC


Le Pentagone possède à ce jour quatre avions de ce type. Grâce à leur équipement de ravitaillement en vol, ils peuvent rester dans les airs pendant plusieurs jours et sont censés être protégés contre la chaleur et les ondes électro-magnétiques provoquées par une explosion nucléaire.

De plus, ces avions disposent d'un système de communication satellitaire perfectionné afin de rester en contact avec le monde entier et peuvent aussi communiquer avec les sous-marins nucléaires américains.

En temps normal, ils servent aussi aux déplacements du secrétaire américain à la Défense à travers le monde.

TF121

Fawaz Joubair al-Rawi; responsable des finances de Daesh a été neutralisé


Depuis plusieurs jours, la rumeur de sa mort circulait sur les réseaux sociaux. Et elle vient d’être confirmée par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Par un communiqué diffusé le 23 juin, cette dernière a en effet affirmé avoir éliminé Fawaz Joubair al-Rawi, un important responsable financier de l’État islamique (EI ou Daesh), par une frappe aérienne menée une semaine plus tôt à Boukamal, près de la frontière irakienne, dans la province syrienne de Deir ez-Zor.

La mort d’al-Rawi est un coup dur pour l’organisation jihadiste, dont les ressources s’amenuisent à mesure qu’elle perd du terrain, tant en Irak qu’en Syrie, étant donné qu’elle est essentiellement tributaire de deux sources de revenu, à savoir les hydrocarbures et l’impôt qu’elle prélève au sein de son « califat ».

« L’EI est à un moment charnière de son financement » car il « subit un revers de fortune » et « sa situation financière ne cesse de se dégrader », relevait Antonio Gueterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport relatif à la menace que pose Daesh.

Toutefois, selon la même source, l’EI « continue de gérer plusieurs dizaines de millions de dollars de recettes par mois » et tire des « recettes de la contrebande d’antiquités, de produits agricoles, de la vente d’électricité, de l’exploitation de ressources minérales telles que le phosphate et l’acide sulfurique, de dons extérieurs, d’enlèvements contre rançon et de la traite des êtres humains. » Mais comme l’argent restera toujours le nerf de la guerre, l’organisation jihadiste anticipe « l’après califat ».

« Selon les États Membres [des Nations unies, ndlr], l’EI préparerait peut-être l’avenir en procédant, dans la zone de conflit mais également dans toute la région, à des investissements qui pourraient lui servir de source de financement lorsque les autres ressources se tariraient. Un autre État membre, indiquant que l’EI aurait transféré des fonds dans des zones où il ne comptait aucun affilié, a estimé que cette démarche s’inscrivait dans un projet d’avenir mûrement réfléchi », pouvait-on lire dans le rapport de M. Guterres.

D’où l’importance particulière de Fawaz Joubair al-Rawi dans ce dispositif. « Il a transféré des millions de dollars », au profit de l’EI, « en utilisant notamment sa société de change de devises, Hanifa Currency Exchange ainsi qu’un réseau international de contacts financiers », a expliqué la coalition.

La société Hanifa Currency Exchange avait été créée par al-Rawi à Boukamal en 2010 afin de traiter des affaires avec la Turquie. Mais, en 2014, son fondateur ayant prêté allégeance au chef de l’EI, Abu Bakr al-Baghdadi, elle a été ulisée exclusivement pour assurer les opérations financière du « califat », notamment pour acheter des armes et payer les combattants étrangers.

« Les efforts […] pour désorganiser les réseaux financiers du groupe Etat islamique ont restreint sa capacité à transférer des fonds et à exporter le terrorisme », assure la coalition, qui rappelle également qu’elle a récemment éliminé trois proches d’al-Rawi, dont Samir Idris, un « facilitateur financier clé de l’EI pour les attaques terroristes externes », impliqué dans des opérations de blanchiment d’argent.

vendredi 23 juin 2017

Der Spiegel assure que le BND a surveillé la Maison Blanche


© Hannibal Hanschke Source: Reuters
Le logo du Service fédéral d'information (BND) 
lors du 60e anniversaire de la fondation de l'agence de renseignement



Déjà ébranlé par plusieurs scandales, les services allemands de renseignement font face à une nouvelle polémique. Selon Der Spiegel, ces services auraient surveillé «des objectifs américains», dont la Maison Blanche, la NASA, ou l'US Air Force.

L'hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé le 22 juin que les services de renseignement extérieurs allemands avaient espionné pendant des années plusieurs entreprises et administrations américaines, dont la Maison Blanche.

Citant des «documents» qu'il a pu consulter, Der Spiegel assure ainsi que le Service fédéral d'information (BND), chargé des renseignements extérieurs, a espionné «entre 1998 et 2006 plusieurs numéros de téléphone et de fax internes à la Maison Blanche». Selon le magazine, le BND disposait d'une liste de «4 000 sélecteurs» (numéros de téléphone ou de fax, adresses électroniques) lui permettant de surveiller «des objectifs américains», parmi lesquels le ministère des Finances et le Secrétariat d'Etat.

Selon Der Spiegel, les agents allemands avaient également placé sous surveillance des entreprises américaines comme Lockheed ainsi que la Nasa, l'ONG Human Rights Watch, plusieurs universités ou encore l'US Air Force, les Marines, la Defense Intelligence Agency au sein du Pentagone ou les renseignements militaires.

De plus, l'hebdomadaire allemand soutient que plus d'une centaine d'ambassades étrangères basées à Washington, de même que le Fonds monétaire international (FMI) et le bureau américain de la Ligue arabe ont également été espionnés par le BND.

Interrogé par Der Spiegel, le BND n'a pas souhaité faire de commentaires.

Des renseignements extérieurs allemands déjà ébranlé par des scandales d'écoute

Les nouvelles révélations surviennent quelques mois après l'accusation formulée par Der Spiegel en février dernier envers le BND. Selon le magazine, les services de renseignements extérieurs allemands auraient espionné plusieurs médias étrangers dont la BBC, le New York Times, et l'agence de presse Reuters.

Cette affaire avait éclaté alors que l'Allemagne a adopté en juin 2016 une série de nouvelles mesures destinées à mieux encadrer les pratiques de ses renseignements extérieurs après une série de scandales.

Pour mémoire, en mars 2015, des révélations avaient ainsi mis au jour la collaboration entre le BND et son équivalent américain, la NSA, pour qui les Allemands espionnaient plusieurs cibles dans des pays alliés, en particulier des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française ou de la Commission européenne.

A l'automne 2013, des informations sur la mise sur écoute d'un téléphone portable de la chancelière allemande, Angela Merkel, par le renseignement américain avaient provoqué de fortes tensions entre Berlin et Washington. «L'espionnage entre amis, cela ne va pas du tout», avait à l'époque déclaré la chancelière.

Au Yémen, les Emirats arabes unis disposent de prisons secrètes utilisées comme centres de torture




Un réseau de 18 prisons secrètes au Yémen a été découvert par l'agence AP. 2 000 prisonniers soupçonnés de liens avec Al-Qaïda seraient détenus et torturés dans ces centres financés et utilisés par Abou Dhabi, avec l'aide des Etats-Unis.

L'agence Associated Press a révélé le 22 juin l'existence de 18 prisons secrètes dans le sud du Yémen qui forment un vaste réseau de centres clandestins de détention financés et utilisés par les Emirats arabes unis et les forces armées yéménites loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Selon AP, près de 2 000 personnes soupçonnées de terrorisme y subissent les pires sévices et les tortures les plus brutales.

Le rapport d'AP, qui s'appuie sur des dizaines de témoignages anonymes de responsables américains et yéménites, d'anciens détenus, de proches de prisonniers et d'avocats, a dévoilé que ces prisons secrètes avaient été installées dans des bases militaires, des navires, des ports, des aéroports, des villas privées et même dans une discothèque. Une prison existerait aussi de l'autre côté de la mer Rouge, en Erythrée.

Selon l'investigation de l'agence de presse, l'armée américaine fournit des listes de questions à poser aux détenus et reçoit en retour des transcriptions des interrogatoires, rendant les Etats-Unis complices des actes de tortures. Des experts américains ont même été directement impliqués dans certains de ces interrogatoires, selon plusieurs témoignages recueillis par AP. Aucunes des sources citées par l'agence n'a toutefois confirmé une participation des Américains aux exactions et à la torture pratiquée contre des prisonniers.

Le porte-parole du Pentagone a nié être au courant de l'existence de ces prisons, et les autorités émiraties ont démenti l'emploi de la torture au sein de ces installations.

«A deux doigts de la mort» : des prisonniers d'Al-Qaïda enfermés et torturés
Les prisons secrètes exploitées par les Emirats arabes unis seraient destinées à des membres présumés de l'organisation terroriste Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Cette branche locale d'Al-Qaïda a profité du chaos provoqué par la guerre civile yéménite pour renforcer sa présence dans le pays.

D'anciens détenus ont ainsi témoigné avoir été enfermés dans des conteneurs maritimes (des caissons métalliques utilisés pour le transport de marchandises), fouettés avec du fil de fer barbelé, attachés sur une broche suspendue au-dessus d’un cercle de flammes, entre autres exemples.

Certaines personnes ont également expliqué à AP que «presque tous les détenus [étaient] malades» et que beaucoup d'entre eux se trouvaient «à l'article de la mort». Ils ont ajouté que si un prisonnier se plaignait de ses conditions de détention, il était alors emmené directement «dans la chambre de torture».

Depuis l'intervention lancée au Yémen en mars 2015  par une coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour contrer les rebelles chiites houthis, toutes les médiations de l'ONU et sept accords de cessez-le-feu ont échoué à mettre fin au conflit. Celui-ci a fait en deux ans plus de 8 000 morts et 45 000 blessés, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONU.

jeudi 22 juin 2017

Un sniper bat le record du monde du tir le plus long pour tuer un membre de Daesh


Il a fallu dix secondes pour que la balle tirée atteigne sa cible.
[AFP]


Un sniper de l’armée canadienne actuellement à l’œuvre en Irak pour lutter contre Daesh, vient de battre le record de distance de tir létal, en tuant un islamiste à une distance de 3.450 mètres

Ce Canadien efface ainsi la précédente marque de référence de 2.475 m détenue par un Britannique. Il a fallu dix secondes pour que la balle tirée atteigne sa cible. Ni l’identité de cette dernière, ni le rôle qu’elle occupe au sein de l’organisation terroriste n’ont été dévoilés.



«Pour cette mission, il était préférable de faire usage d’un tireur d’élite plutôt qu’un bombardement qui aurait pu occasionner des victimes collatérales comme des civils», explique une source militaire. L’exploit de ce sniper canadien, dont l’anonymat a été préservé, a été réalisé avec un fusil de type McMillan TAC-50. Il a pu être confirmé grâce à un enregistrement vidéo et d’autres données, révèlent The Globe and Mail.


Les différents paramètres entrant en compte pour la réalisation de ce type de tir, comme l’observation de l’orientation du vent, nécessitent des heures d’entraînement. Ce travail réalisé en amont participe à conférer aux snipers canadiens une excellente réputation, qui dépasse le simple cadre des frontières de leur pays.

Outre l’envoi d’avions de combat de type CF-18, le Canada forme aux techniques de combat les combattants kurdes peshmergas tout en participant à certaines missions à leurs côtés.

One shot, six kills


Le tireur d'élite britannique a neutralisé six adversaires avec une seule cartouche. 
[CC / DVIDSHUB]


Ce sera sans doute l'un des ultimes faits d'armes des soldats britanniques déployés en Afghanistan. Alors que s'approche le retrait définitif des soldats de Sa Majesté, un tireur d'élite a récemment neutralisé six adversaires avec une seule cartouche.

Discrétion oblige, ce n'est pas le genre d'exploit qui donne lieu à de claironnants communiqués. Ainsi, ce n'est que récemment que l'on vient d'apprendre l'exploit d'un tireur d'élite britannique, servant aux Coldstream Guards - un régiment de la garde royale.

Le 14 décembre dernier, ce militaire est engagé dans une opération matinale. Les systèmes de surveillance de son unité ont en effet détecté des mouvements suspects dans ce secteur de Kakaran, dans la province du Helmand, l'une des dernières zones encore occupées par les occidentaux, alors que s'achève le désengagement occidental.

Commando suicide ?

Selon les informations analysées par les officiers du renseignement du poste d'observation Sterga 2, il pourrait s'agir d'un commando taliban se préparant à commettre une opération suicide contre une base britannique ou contre un checkpoint tenu par l'armée nationale afghane.

Pas moins de 335 soldats britannique sont mobilisés pour l'opération, ainsi que 90 combattants afghans. Arrivé à distance du groupe de talibans supposés, les observateurs du détachement confirme qu'il s'agit d'un groupe armé. Le tireur d'élite prend alors position.

A 1300 mètres de l'objectif

Le sniper se trouve alors à plus de 1300 mètres de sa cible : en l'occurence l'un des talibans portant une arme automatique. Probablement équipé d'un fusil L115A3 longue portée, le plus puissant en dotation dans les armées de Sa Majesté, il épaule, ajuste et fait feu.

Mais ce n'est pas un taliban qu'il met alors hors d'état de nuire... mais six, rapporte la presse britannique. Par un incroyable hasard, le projectile a probablement percuté la charge explosive du kamikaze, déclenchant une violente explosion qui a tué cinq ses compagnons.

Un sniper a abattu 90 talibans en un jour


Le Royal Marine britannique aurait neutralisé 173 cibles. [CC / Luhai Wong]


Un sniper britannique, membre du corps prestigieux des Royal Marine en Afghanistan, (l'homme - demeuré anonyme), aurait abattu 173 talibans lors de ses séjours sur place, dont 90 en une seule journée.

L'arme absolue

Dans la majorité des cas, les snipers britanniques sont équipés d'un fusil L115A3, une arme redoutable surnommée "L'assassin silencieux".

D'une portée efficace à 1.100 mètres, ses projectiles de 8,59 mm peuvent percer une portière de voiture ou un casque de soldat. Utilisable par tous les temps et avec toute luminosité, ce fusil coûte environ 30.000 euros l'unité, rapporte la presse britannique.


Le DAN.338, le fusil de sniper le plus précis du monde


Le DAN.338 est la nouvelle arme favorite des snipers. [IWI]


L'histoire du sniper britannique qui a tué un bourreau de Daesh d'une seule balle a suscité un vif intérêt sur la toile. Mais au-delà de l'exploit qu'a constitué le tir du membre des forces spéciales, situé à près de 1200 mètres de sa cible, son arme, un fusil DAN.338, a retenu l'attention.

Le DAN.338 est un fusil sniper fabriqué en Israël par l'armurier IWI. Il s'agit d'un "fusil à verrou", un type d'arme prisé par les snipers pour sa précision. Concrètement, cela désigne le fait que la culasse est située sur le canon et que l'ouverture et la fermeture sont activées manuellement avec une petite poignée.

Ce fusil, développé en collaboration avec les unités spéciales des Forces de défense d'Israël, promet une précision extrême jusqu'à une distance de 1.200 mètres, soit celle à laquelle se trouvait le membre des forces spéciales britanniques. IWI met notamment en avant sa légereté pour une arme de ce type, (moins de 6 kilos), et sa simplicité d'utilisation. Il permet également d'ajouter divers accessoires comme des téléscopes ou des lunettes de vision nocturne.

Abu Tascheen: le sniper de 62 ans qui a tué 173 membres de Daesh





Abu Tascheen est en passe de devenir une légende vivante en Irak. Ce sniper irakien de 62 ans revendique en effet d'avoir tué pas moins de 173 combattants de Daesh en l'espace de moins d'un an.

Ce vétéran a rejoint une milice chiite appartenant à la coalition baptisée Forces de mobilisation populaire en mai 2015, afin de combattre la progression de Daesh dans son pays, l'Irak. Auparavant, il combattait le groupe jihadiste en Syrie, mais l'extension de l'Etat Islamique sur la terre qui l'a vu naître l'a convaincu d'y retourner.

Au total, Abu Tascheen affirme avoir combattu dans cinq conflits, puisqu'il aurait participé auparavant à la guerre de Yom Kippour, à la guerre entre l'Iran et l'Irak, à l'invasion du Koweït et à la guerre du Golfe).

Fier de défendre son pays contre Daesh

Actuellement, il participe à la bataille qui se tient dans la région montagneuse de Baiji, à quelques kilomètres de Mossoul. Dans une vidéo publiée mise en ligne mercredi par la milice à laquelle il appartient, l'homme à la barbe grise fournie fait la démonstration de ses talents de sniper. On le voit installer son fusil, et affirme avoir aperçu un autre sniper. Il vise alors sa cible et tire, puis énonce une brève prière, après avoir fait mouche.

Un peu plus loin, il fait l'éloge de son arme, «capable de projeter l'ennemi plusieurs mètres plus loin» lorsqu'il est touché. Fier de défendre son pays contre Daesh, l'homme balaie ensuite l'horizon avec son arme : «vous voyez cette zone ? Je jure devant Dieu que personne ne pourra s'en approcher». Entièrement dévoué à la cause de son pays, il a raconté que la dernière fois qu'il s'est vu accorder un mois de pause il est revenu au bout de 12 jours seulement.

La Suisse durci le ton contre le terrorisme


Premier tour de vis de Berne pour mieux lutter contre le terrorisme. Le Conseil fédéral a mis en consultation jusqu'au 13 octobre une série de mesures pénales, notamment l’interdiction de recrutement, d'entraînement et de voyage en vue d'un acte terroriste.

La Suisse va durcir le ton contre le terrorisme. Le Conseil fédéral a mis en consultation jusqu'au 13 octobre une série de mesures pénales. Deux autres paquets suivront cette année, a-t-il annoncé jeudi.

Le premier paquet permettra à la Suisse de ratifier la Convention du Conseil de l'Europe pour la prévention du terrorisme et son protocole additionnel. Le code pénal sera complété par une interdiction de recrutement, d'entraînement et de voyage en vue d'un acte terroriste.

Cette disposition s'appliquera tant aux groupes qu'aux individus isolés. Elle permettra à tout un chacun de comprendre quels sont les actes interdits et quelle est la peine encourue (privation de liberté jusqu'à cinq ans). Les appels au crime et l'apologie du terrorisme sont déjà couverts par les dispositions pénales sur l'incitation à la violence ou sur l'instigation.

La loi interdisant Al-Qaïda, Daesh et les organisations apparentées en vigueur jusqu'à fin 2018 devrait devenir caduque. La loi sur le renseignement permettra en effet au Conseil fédéral d'interdire des organisations et de punir quiconque y participe ou les soutient.

Il faudra toutefois recourir pendant une période transitoire à la prolongation du premier texte, afin de pouvoir adapter le second après son entrée en vigueur.

Concrètement, le Conseil fédéral propose de compléter la loi sur le renseignement sur deux points: la peine maximale encourue doit être fixée à cinq ans de privation de liberté et non trois, et les autorités fédérales de poursuite pénale devraient recevoir compétence pour agir dans ce domaine.

Peine maximale plus lourde

Le Conseil fédéral propose par ailleurs d'actualiser la norme pénale contre les organisations criminelles, qui inclura les organisations terroristes. Il souhaite en outre faire passer la peine maximale encourue en cas de soutien ou de participation à une organisation terroriste de cinq à dix ans et celle qui vise les membres dirigeants à 20 ans de peine privative de liberté.

Les principes de l'état de droit ainsi que les libertés de réunion, d'expression et religieuse restent préservés, assure le gouvernement. Le projet en consultation porte également sur l'adaptation de mesures déjà existantes.

Meilleure entraide

La Suisse doit aujourd'hui attendre la clôture formelle d'une procédure d'entraide judiciaire avant de fournir à d'autres pays des informations précieuses pour leurs enquêtes. Pour accélérer la coopération, il sera possible, sous certaines conditions, de transmettre de façon anticipée certaines informations et moyens de preuve. Des équipes communes d'enquête pourront être formées.

La loi sur le blanchiment d'argent nécessite aussi d'être renforcée. La Suisse ne peut à l'heure actuelle intervenir qu'une fois qu'elle est en possession d'une communication de soupçons de blanchiment d'argent provenant d'un intermédiaire helvétique.

Résultat: il est impossible de traiter environ 60% des demandes étrangères. Il devrait donc être possible d'agir en présence d'informations de partenaires étrangers.

Autres projets

Ces tours de vis ne sont pas les derniers. Le Conseil fédéral avait déjà laissé entendre qu'il voulait prendre d'autres mesures. Il s'agirait notamment de pouvoir obliger les personnes à risque de se présenter à la police, de leur interdire de quitter le territoire ou de leur retirer leur passeport. Un projet sera mis en consultation d'ici la fin de l'année.

Le gouvernement veut aussi agir du côté de la prévention. Un plan d'action contre la radicalisation et l'extrémisme violent sera élaboré encore en 2017. Il contiendra des mesures et recommandations pratiques dans tous les domaines de la société en vue d'assurer la détection précoce.

Voyageurs du djihad

Le Service de renseignement de la Confédération a recensé jusqu'en mai 65 cas confirmés de personnes parties de Suisse mener le djihad (58 en Syrie ou en Irak, 1 en Afghanistan ou au Pakistan et 6 en Somalie).

S'y ajoutent 23 cas non confirmés (16 vers le Proche-Orient et 7 vers la Somalie). Parmi ces 88 cas figurent 30 personnes détentrices d'un passeport suisse, dont 18 binationaux. Vingt-trois personnes auraient trouvé la mort (16 décès confirmés) et quatorze seraient revenues en Suisse (onze retours confirmés).

ATS

En Malaisie, on trouve des faux Lego aux couleurs de Daesh




Lego, le géant danois du jouet a eu la désagréable surprise de découvrir que des jouets contrefaits arborant sa marque mettaient en scène l’univers macabre de Daesh. Bien entendu l’entreprise nie toute paternité.

Les jouets contrefaits de Lego ne sont pas une nouveauté. Des dizaines de compagnies chinoises s'emploient à les copier depuis longtemps. Mais l'une d'elles s’est fait remarquer quand une Malaisienne s'est aperçue que son fils avait choisi un lot de jouets «Falcon Commandos». Il comprenait des «agents de renseignement» et des terroristes de Daesh munis d'armes explosives.

Selon les révélations de la femme, l’un des jouets portait une tronçonneuse dans ses mains, près de l’autre il y avait une tête coupée.



Une autre Malaisienne, Mahnun Mat Isa, a déclaré dans une interview au site d’information malaisien Berita Harian, qu’elle avait compris que son fils jouait avec des jouets mettant en scène des terroristes, quand elle a vu de petits drapeaux de Daesh sur lesquels  était écrit «Allah et Mohammed».

«Je demande aux autorités de ne pas accepter des jouets qui touchent les questions religieuses sur le marché de ce pays», a-t-elle déclaré.

Le porte-parole du géant danois du jouet Lego Camilla Pedersen a déclaré pour sa part à RT que sa compagnie n’avait rien à avoir avec ses jouets.

«Ces jouets n’appartiennent pas à la production de Lego. Dans la mesure où notre compagnie dédie ses jouets à l’inspiration des enfants, nous ne ferons jamais un tel produit», a-t-elle poursuivi.

Le taux de chance qu'Abou Bakr Al-Baghdadi soit mort est de 99%


«Il est hautement probable que le chef de l'Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi ait été éliminé par une frappe de l'aviation russe sur un centre de commandement situé dans la banlieue sud de la ville de Raqqa à la fin du mois de mai», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Oleg Syromolotov, citant des données collectées par le ministère de la Défense.

Le vice-ministre a précisé que l'information concernant la mort d'al-Baghdadi était vérifiée par le biais de «plusieurs canaux».

La mort de l'auto-proclamé calife de l'Etat islamique devrait mener à la désorganisation des djihadistes de Daesh, a ajouté Oleg Syromolotov, affirmant que les efforts déployés pour vaincre les terroristes devaient être poursuivis.

TF121

mercredi 21 juin 2017

Turki Al-binali, « conseiller religieux en chef » de Daesh a été neutralisé


Les autorités russes, par la voix de Guennadi Gatilov, un des vice-ministres des Affaires étrangères, ont indiqué, le 20 juin, de n’être finalement pas en mesure de confirmer la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique (EI ou Daesh), qu’elles ont affirmé avoir visé en Syrie en mai dernier.

La semaine passée, le ministère russe de la Défense affirma que des bombardiers tactiques Su-34 Fullback avaient frappé, le 27 mai, une réunion de cadres de l’organisation jihadiste près de Raqqa. Et d’assurer que 30 chefs et au moins 300 combattants y laissèrent la vie.

Mais, visiblement, Turki Al-binali, le « grand mufti » de l’EI, c’est à dire la plus grande autorité religieuse du « califat » autoproclamé, ne participait pas à cette réunion (où il en est sorti indemne, si les informations russes sont justes). En effet, la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, a annoncé sa mort, laquelle faisait l’objet de rumeurs ces derniers jours.

« Les forces de la coalition ont tué Turki al-Binali, le ‘grand Mufti’, ou première autorité religieuse, autoproclamé de l’EI, dans une frappe le 31 mai à al-Mayadin », a fait savoir, le 20 juin, le commandement de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr].

La localité d’al-Mayadin, située dans le gouvernorat de Deir ez-Zor [est de la Syrie], a accueilli de nombreux responsables de Daesh ayant fui Raqqa, devant l’imminence d’une offensive menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la coalition.

Originaire de Bahreïn, al-Binali, 32 ans, a joué un « rôle central » dans le recrutement combattants étrangers.

« En invoquant son rôle religieux, ses écrits de propagande comprenaient des appels pour faire allégeance à al-Baghdadi en tant que calife. Ses efforts de recrutement pour le groupe terroriste comprenaient également plusieurs conférences enregistrées tentant de justifier et d’encourager le massacre d’innocents », a précisé la coalition.

D’après les Nations unies, qui l’avait placé sur sa liste des personnes visées par des sanctions, al-Binali était le « conseiller religieux en chef » de l’EI depuis 2014, responsable de la police religieuse du groupe jihadiste, recruteur de combattants étrangers et membre d’une équipe de conseillers d’al-Baghdadi.

Le sort de plusieurs responsables de Daesh reste encore à confirmer. Ainsi, le 29 mai, la mort de Rayan Machaal, le fondateur d’Amaq, l’agence de propagande de l’EI a été signalée après un raid de la coalition, mené à al-Mayadin. De même que celle de Fawaz Joubair al-Rawi, le « ministre » des finances de l’organisation jihadiste. Ce dernier aurait été visé par une frappe américaine alors qu’il circulait près de la frontière entre l’Irak et la Syrie.

Si cette perte est confirmée, alors elle serait un nouveau coup dur pour Daesh, dont la situation financière ne cesse de se dégrader à mesure qu’il perd du terrain en Irak et en Syrie. Le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur la menace que « représente l’État islamique et du Levant pour la paix et la sécurité internationales », souligne cependant que l’organisation assure ses arrières.

« Selon les États Membres [des Nations unies, ndlr], l’EI préparerait peut-être l’avenir en procédant, dans la zone de conflit mais également dans toute la région, à des investissements qui pourraient lui servir de source de financement lorsque les autres ressources se tariraient. Un autre État membre, indiquant que l’EI aurait transféré des fonds dans des zones où il ne comptait aucun affilié, a estimé que cette démarche s’inscrivait dans un projet d’avenir mûrement réfléchi », peut-on lire dans ce document.

L’armée de l’Air française a dévoilé la livrée de ses futurs avions d’entraînement Pilatus PC-21 Suisse


A charge de revanche pour le"Rafale" !

Non seulement très fiable et performant, le Pilatus est un des meilleur avion pour l'entrainement des pilotes de chasse


La livrée des futurs avions d’entraînement Pilatus PC-21 (Made in Switzerland) de l’armée de l’Air française, qui a été présentée le 20 juin à l’occasion du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, rompt avec ce que l’on a l’habitude de voir : plus de couleur unie (blanche ou grise) mais une dominante de bleu marine, avec des touches de gris « Rafale ». Pour un peu, on pourrait la confondre avec celle qu’arboraient les TB-30 Epsilon de la patrouille « Cartouche Dorée », actuellement mise en sommeil.

Reste à voir combien de temps les 17 PC-21 attendus par l’armée de l’Air garderont cette livrée, imaginée par Régis Rocca, un capitaine de réserve exerçant la profession de graphiste… Les TB-30 Epsilon de la base aérienne 709 de Cognac ont fini pas abandonner le blanc de leurs début pour un gris plus conventionnel. Même chose pour les Embraer 312 Tucano de l’École de l’Air ou encore les Alphajet de l’École de l’aviation de chasse (EAC).

Mais la présentation de cette livrée des PC-21 a surtout été l’occasion pour le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), d’évoquer le programme FOMEDEC (Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse), qui permettra de réaliser annuellement, selon les estimations, jusqu’à 100 millions d’euros d’économies en rationalisant la formation des pilotes de chasse et autres navigateurs officiers système d’armes (NOSA), laquelle se déroulera sur la BA 709.

Cette réforme prévoit la fermeture de la plateforme aéronautique de la base aérienne 705 de Tours, qui accueille l’École EAC. Et, un marché a été confié au prestataire britannique Babcock Mission Critical Services France (BMCSF), aux dépens de CATS, une filiale d’Airbus (CATS), pour le soutien des 17 PC-21.

« La formation des pilotes et des navigateurs de l’aviation de chasse représente un enjeu majeur. Fruit d’une longue maturation opérationnelle, cette formation permet aujourd’hui à l’Armée de l’Air d’être considérée comme l’une des meilleures au monde. Voilà pourquoi la modernisation de son outil devenait primordiale », a souligné le général Lanata.

« Plus qu’une modernisation de notre système de formation, FOMEDEC est un projet clé du plan de modernisation de l’armée de l’Air Unis pour ‘Faire Face’. Il doit permettre de mettre en place une préparation opérationnelle adaptée à nos besoins actuels et futurs, tout en garantissant des équilibres budgétaires respectés », a encore fait valoir le CEMAA.

Le message est limpide : l’armée de l’Air aura besoin de ressources financières supplémentaires pour adapter son contrat opérationnel à la situation actuelle. Mais, dans le même temps, elle fait des efforts pour tirer parti du moindre euro qui lui est alloué par le contribuable.

La mise en service, à partir de 2018, du PC-21, un turbopropulseur, pour la formation des pilotes de chasse, devrait avoir pour conséquence le retrait des Alphajet au sein de l’EAC (mais pas ceux de l’École de transition opérationnelle de Cazaux). Mais sur ce point, dans un entretien accordé à DSI (hors-série n°54), le général Lanata s’est montré prudent.

« Avant de trancher de manière définitive le remplacement de l’Alphajet, il est nécessaire de bénéficier des premiers RETEX [retour d’expérience] faisant suite à l’utilisation des PC-21 dans la formation de nos jeunes équipages. Cela nous permettra de définir finement le besoin de remplacement de l’Alphajet à l’horizon 2020. En toute hypothèse, les réflexions vont commencer très prochainement. Je souhaite que ce sujet soit inscrit dans les travaux de la prochaine Loi de programmation militaire », a expliqué le CEMAA.

mardi 20 juin 2017

L'homme arrêté à Genève, un maillon du recrutement jihadiste ?


Un homme a été arrêté mercredi 14 juin 2017 à la mi-journée à son domicile, dans la commune de Meyrin. C'est la police fédérale qui l'a interpellé dans le cadre d'une enquête en cours portant sur des faits liés au terrorisme, a indiqué mardi le Ministère public de la Confédération (MPC). Il confirmait une information du «Temps». Le prévenu est notamment soupçonné d'actes de soutien ou de participation à une organisation criminelle. Le Ministère public de la Confédération a en outre précisé au quotidien national qu'il lui est reproché d'avoir violé la loi interdisant les groupes al-Qaïda et Etat islamique.

Selon la «Tribune de Genève» l'homme serait un maillon important dans le recrutement en Suisse romande de djihadistes, qu'il aurait envoyés en Syrie et en Irak. L'homme aurait aussi eu des contacts avec un Belge accusé d'avoir projeté un attentat dans son pays. Ces informations n'ont toutefois pas été confirmées par le MPC.

Le suspect habitait au deuxième étage d'une barre d'immeubles située dans un quartier populaire. Il s'agit d'un père de famille d'origine tunisienne, qui vivait avec sa femme et cinq enfants. Les agents ont emporté des cartons, un ordinateur et le paillasson.

ATS

Affaire Grégory: appels du corbeau




Concernant les appels téléphoniques que le corbeau s'amusait à donner avant et après le meurtre, il apparaît qu'il y ait deux voix. Les experts Pinel et Lienard dans un rapport du 13 janvier 1986 est "certainement" celle d'une femme.

Le 28 novembre 1984 les experts Yana et Pfauwadel, dans leurs rapports, avait émis l'hypothèse que la voix provenait de deux sexes différents. D'ailleurs leurs rapports ont été annulés pour vice de forme..!

Un nouvel expert fut désigné en la personne de Monsieur Jonesco et voici son rapport : la première voix, celle antérieure à l'assassinat, serait celle d'un homme âgé de 45 à 55 ans.

Certaines intonations font penser à celle d'une femme légèrement modifiée, évidemment c'est le but d'un corbeau...!

123 voix des membres de la famille ont été étudié par différents experts. Ils retinrent 6 voix d'hommes dont celle de Bernard Laroche...

Mais l'expertise de ces voix est annulé et retiré du dossier...!

En effet, le juge Lambert a bien désigné les deux médecins phoniatres par ordonnance, mais ne les a pas choisis sur une liste agrégée par une cour d'appel ou la cour de cassation..!!

Toujours par rapport aux nombreux coup de fil du corbeau, les appels enregistrés auprès des Télécom augmentaient chez pratiquement tous les membres des Villemins, Laroche et autre Jacquel..

Le nombre des unités de base de la consommation téléphonique des époux Jean-Marie
VILLEMIN aurait augmenté de manière considérable et inexpliquée lors des périodes de
grande activité du Corbeau, notamment en janvier et février 1982, en novembre et décembre 1982 et de janvier à avril 1983.

Cette considération n'apparaît nullement décisive parce que l'activité du Corbeau n'a pas été limitée à ces périodes. Elle s'est exercée de manière continue de 1981 à 1984 et même au delà. Elle a certes été intense à la fin de l'année 1982 mais le nombre des unités de base des époux Jean-Marie VILLEMIN pour le sixième bimestre de cette année là, 208, ne dépasse pas de manière très sensible la consommation de beaucoup d'autres bimestres, par exemple le dernier de 1981, 170, ou le troisième de 1982, 179. Elle est inférieure à celle des troisième et quatrième bimestres de 1983, 283 et 286.

Seuls trois bimestres intéressant l'inculpée présentent une augmentation notable par rapport à la moyenne de leur usage du téléphone, le premier bimestre de 1982 : 376 taxes de base et les deux premiers bimestres de 1983, à savoir 411 et 608 taxes de base.

Au cours des deux premiers mois de 1982 la consommation téléphonique de Michel VILLEMIN a été elle aussi en augmentation: 216 unités de base alors qu'à cette époque elle dépassait rarement et de peu la centaine et elle a été relativement importante au cours des deux premiers bimestres de 1983 : 163 et 148. Il en est de même de Jacky VILLEMIN : 218 taxes de base pour le premier bimestre de 1982 alors que dans l'ensemble ses factures concernaient un nombre d’unités bien moindre.

Quant à la consommation de Bernard LAROCHE à la même époque, elle était assez
importante: 247 taxes.

C'est essentiellement la facturation des deux premiers bimestres de 1983 respectivement calculée sur 411 et sur 608 unités de base qui est surprenante chez l'inculpée et son mari, mais le Corbeau a eu beaucoup d'autres périodes d'intense activité.

Les époux Jean-Marie VILLEMIN ont paru eux-mêmes surpris de cette hausse soudaine et ont protesté auprès de l'administration des postes et télécommunications. Leur réclamation est restée sans suite parce que le système de commutation en vigueur à cette époque ne permettait pas d'identifier les destinataires des communications ce que le supplément d'information a confirmé lors de la recherche des correspondants des familles VILLEMIN et LAROCHE et des époux Marcel JACOB qui est restée de ce fait infructueuse.

Il convient en outre d'observer :

- que la plupart des abonnés au téléphone dont les factures ont été étudiées ont eu à une
certaine époque des consommations anormales :

*Bernard LAROCHE au deuxième bimestre 1984 : 844 taxes de base, soit environ quatre fois plus qu'en temps normal,
*Albert VILLEMIN au quatrième bimestre 1981: 405 unités de base, soit plus du double de sa consommation à cette époque,
*Marcel JACOB au cinquième bimestre 1982 : 317 unités de base, soit quatre fois plus que d'habitude,
*Jacky VILLEMIN au deuxième bimestre 1982 : 248 unités de base, environ le double de sa consommation habituelle,
*Roger JACQUEL pendant le quatrième bimestre 1984 : 110 unités de base, soit également le double ;

- que les appels du Corbeau provoquaient d'autres appels de ses interlocuteurs destinés soit à vérifier si les informations données étaient réelles ou mensongères, soit à tenter de l'identifier,

- que les époux Jean-Marie VILLEMIN s'étaient inscrits sur la liste rouge en 1983, ce qui les obligeait à appeler leurs correspondants qui ne pouvaient pas les joindre et qu'ils téléphonaient beaucoup à AUMONTZEY, localité située dans une circonscription différente de la leur.

Les facturations du téléphone ne constituent dès lors pas une charge significative à l'encontre de Christine VILLEMIN.

Donc il est inutile de chercher quelques coupables de ce côté là, puisque tout le monde est à mettre dans le même contexte...

J'ai retranscrit quelques appels du corbeau qui me semble les plus intéressants, voici leurs contenus:


Appel du 24 avril 1983 à Jean-Marie Villemin, à son travail

La retranscription de cet appel a pu se faire à l’aide des PV et de l’enregistrement effectué par sa mère, lorsqu’il lui relatait l’appel qu’il l’avait reçu la veille. C'est le directeur qui a pris l'appel, lui n'a pas eu un homme au bout du fil, c’est une femme qui lui a demandé de lui passer Jean-Marie Villemin.

X : hé ben, ça va les gendarmes sont pas près de guetter mon coin, je vais pouvoir continuer… Pour la table d’écoute chez VERDU, vous vous trompez bien, ce n’est pas VERDU qui vous veut du mal… Marcel JACOB est à éliminer
JM : ta gonzesse est à l'écouteur?
(rire féminin derrière l'individu) *
X : Pour savoir comment ta femme travaille, j’ai téléphoné à son usine en me faisant passer pour l’inspecteur du travail, c’est comme çà que je connais ses horaires de travail… Je suis même allé au magasin d’usine, car je me suis dit: tiens! La femme du chef a peut-être été pistonnée, et c’est peut-être elle qui tient le magasin… Je me suis rendu compte que ce n’était pas elle qui tenait le magasin… Mais je me suis alors dit que la gonzesse qui tenait le magasin ne valait pas mieux qu’elle, elle aussi une ***** toute maquillée…
JM : Arrête de te faire passer pour Roger Jacquel. Viens t'expliquer entre quatre yeux
X : entre quatre yeux? ça m'étonnerait entre quatre yeux...il y en avait du monde ce jour là.. le jour des pneus
JM : maintenant que tu as résolu le problème, ta fille va être bien vue (JM fait allusion à sa belle soeur Liliane, fille de Roger Jacquel)
X : elle a déjà mangé la fondue chez moi? Liliane , quand elle vient me voir, elle me dit "ouais mes beaux-parents vont croire que c'est moi? je ne reçois pas d'appel anonyme...les parents vont finir par me découvrir" Alors l'idée m'est venue de lui téléphoner, comme je savais qu'elle entregistrait, de lui mettre tout sur le dos, comme ça elle peut se laver les mains..de toute façon une fois on a voulu m'accuser mais ça n'a pas pris...toi avec tes coups de téléphone où tu changes ta voix je t'ai reconnu...et moi avec ça tu me fais un alibi.. tiens tes parents l'autre fois, je les ai vus à Granges, ils m'ont dit bonjour, et j'ai pensé sacrée bande de cons! j'étais au café chez Lenard
X : T’es plein de pognon.
JM : Jacky gagne autant que moi
X : tu ne te fous pas un peu de ma gueule, Jacky gagne dans les 7000 frs, et toi tu gagnes bien un million par mois.
JM : alors là, j'en suis loin
X : pas tant que ça...C’est toi qui touche le plus dans la famille. T’es quand même un chef.
JM : chef, chef, chef, tu sais ce que c'est qu'un chef, c'est un surveillant
X : Tu es dans l’équipe à Henry et Thomas ; tu te fais toujours péter le cul ?
JM :oh hé arrête un peu, je me suis pas toujours laissé faire dans le boulot
X : je sais bien, mais maintenant tu te fais péter le cul
JM : N'importe quoi!
X : Je ne peux pas blairer les chefs. Quand tes parents montent chez Jacky, ta mère leur dit: ouais, Jean-Marie est borné, il est borné, à dire que c’est vous qui téléphonez.
JM : ah bon?
X : On ne voit que toi.. J'en avais ras le bol d'entendre Jacky et Liliane se plaindre. C'est pour ça que je me suis décidé de vous en faire voir...J’arrête de téléphoner, pas comme la dernière fois, parole d’homme.
JM : Mais t'as qu'à venir on va s'expliquer entre quatre yeux
X : Oh ben cela serait trop beau, tu saurais qui je suis, et puis tu es trop balèze...ah oui, pour les pneus de Liliane , ça ne peut être que toi, car l'autre tout fou qui est à côté de chez ton père, il a aussi la trouille que son père...
X : tu ne peux pas blairer la Liliane!
JM : même si je pouvais pas la blairer la Liliane, comme tu le dis, je n'aurais pas été crever les pneus à Jacky, car c'est lui seul qui travaille dans son ménage
X : Oui mais ta femme ...elle, elle est couturière, alors que la femme à Jacky, elle, elle est journaliste! Je t'ai vu samedi près de l'église de Granges, face à la boucherie Mourot, avec ta femme et ta R20 toute neuve. Vous aviez des lunettes de soleil...et je t'ai reconnu l'autre fois au téléphone à deux heures du matin
JM : mais si tu dis ça, c'est que t'es Roger Jacquel
X : mais t'es comme ta mère, tu peux pas m'avoir au téléphone que c'est Roger Jacquel...et pis, la table d'écoute chez tes parents, je m'en fous, je peux téléphoner d'une cabine...Ton père je l’ai vu l’autre fois, le jour du pneu. Je l’ai vu faire le tour de la maison avec le fusil, j’ai tout juste eu le temps de quitter les lieux, pour partir le long des parcs derrière le lampadaire et longer le chemin pour rejoindre ma voiture… De toute façon, ta femme je l’aurai. Heureusement qu’elle n’a pas marché dans le coup du faux accident
JM : oh!
X : on l’attendait à la sortie de DOCELLES.
JM : mais qu'est ce que tu lui aurais fait?
X : On l’aurait violée
JM : tu m'as l'air bien poussif pour la violer
X : moi je me serais contenter de la tenir, le jeune qui est avec moi aurait fait le boulot….
JM : je m'en fous, j'ai de l'argent, je suis jeune, j'aurai une autre minette. Et si tu veux aller après elle, attends au moins qu'elle le veuille, que tu ne lui fasses pas mal, que tu n'y ailles pas comme un lapin
X : Espèce de ***** ! Je lui dirai à ta femme, ça va pas lui faire plaisir. De toute façon, je te mettrai une balle entre les épaules et si je te loupe, je viendrais t’apporter des oranges à l’hôpital… oh pis non ! Je m’en prendrai à ton mioche ça te fera plus mal. Ne le laisse pas traîner, je le surveille avec des jumelles, si je le trouve dehors, je l’embarque et tu le retrouveras “squofié” en bas, et tu n’iras pas voir qui c’est
JM: Espèce de fumier, n'essaie pas de toucher au gamin, tu es un homme mort
X : Ah ! Ah! J’y vais comme je veux chez toi…
JM :Ah oui?
X : C’est pas mal chez toi, tu as de la tapisserie à carreaux dans ta cuisine. Dans la grande pièce tu as du carrelage couleur pain. Tu as une belle salle à manger en chêne, mon ***** !
JM : Hé oui
X : Dis donc le chef, tu as du goût, elle coûte combien ? Quatre à cinq million… Je vais monter chez toi. Demain quand tu rentreras du boulot tes beaux petits arbres qui sont devant ta maison je les aurai arrachés et j'aurais marqué Giscard sur ton crépi, tout autour de la maison… Là, tu ne peux pas prévenir ta femme, tu ne peux pas téléphoner à l’extérieur, qu’en dehors des heures du bureau.
JM : ce n'est pas grave, j'avais l'intention de changer le crépi en couleur saumon
X : et pis, quand Liliane descend chez les parents à AUMONTZEY, elle me dit: Oh! Ben quand Jean-Marie est là avec sa femme, je n’ose pas rentrer, elle est toujours bien habillée, je suis gênée…
JM : arrête, elle est toujours en jean
X : oh oui! En jeans, mais alors quel cul... Liliane me dit aussi: quand je veux me plaindre auprès de ma belle-mère, il faut toujours qu’elle me dise, oh ben! La femme de Jean-Marie à des problèmes de veines, et pis la femme à Gilbert a des problèmes de sang.
JM : ma parole, t'es Roger Jacquel?
X : c'est à toi de chercher
JM : je vais te citer quatre noms, et je te demande d'être franc pour me dire si tu fais partie d'un des quatre.
X : d'accord
JM : Roger Jacquel, Pascal Verdu, Serge Noël ou Marcel Jacob?
X : je fais partie d'un des quatre...de toute façon, pour l'histoire des rétroviseurs, il n'y avait pas que moi qui étais au courant
JM : tu sais ça par Liliane?
X : tu sais, il faut pas trop les écouter non plus...les rétroviseurs il n'y avait pas que moi qui étais au courant
JM : et mon frère Gilbert, qu'est ce que tu en penses, car je ne suis pas tout seul dans la famille?
X : Hé ben lui, je voulais lui crever les pneus mais comme il a une vieille bagnole. elle est souvent en panne et il n'a pas une belle baraque lui!
JM : et mon frère Michel, il n'y a pas que moi qui ai une belle baraque, il y a Michel qui habite à côté de chez les parents.
X : hé oui mais si j'approche de la baraque, il y a le cabot qui gueule. et le père est à côté et encore bien en train de guetter
JM : non, ça m'étonnerait ils sont en discorde...
X : Oh non, plus maintenant!
(en fait ils venaient de se réconcilier, et JM ne le savait pas encore, comme la plupart de la famille d'ailleurs)
X : ton père il a pas l'age adulte...pauvre con. Il met encore des chaussettes quand il va se coucher...
X : tu vois, le chef, que tu fais rien, ça fait 40 minutes que tu es au téléphone. Je ne téléphonerai plus, parole d'homme, mais ce n'est pas comme la dernière fois, cette fois-ci je ferai des vacheries


* On comprend donc que c'est un couple qui téléphone ensemble, côte à côte, c'est la femme qui passe l'appel et demande à parler à JM, puis elle passe le combiné à un homme, mais reste à côté pour écouter la conversation.

Dans cet appel le corbeau futur assassin décrit très précisément son plan, comment il enlèvera l'enfant et le tuera, et décrit dans le détail l'itinéraire qu'il suit quand il se rend chez les Villemin en cachette, le long des parcs derrière le lampadaire et longer le chemin pour rejoindre ma voiture , ce qui correspond exactement au lieu de stationnement désigné par Muriel, à 30 mètres environ du carrefour Orée du Bois/rue des Champs, d'où l'on ne voit en effet que le toit de la maison des Villemin. C'était rodé depuis longtemps....


Appel d'avril 1983 chez Albert et Monique Villemin

MV : Allo, c'est toi? tu recommences? Bonjour! Comment vas tu? On avait le temps long, tu sais, tu nous manquais, hein? Bon, oui, ah c'est toi? Oui t'es revenu? Oh merci aussi pour la petite surprise, hein, du 3 mars..c'est gentil de ta part...(allusion à l'envoi des pompiers chez les grands parents Villemin)
X : Ben oui
MV : oui oui..c'est gentil tu sais, hein! Qu'est ce que tu deviens? On t'a pas vu, dis voir, depuis un certain temps, on t'a pas attendu.
X : on ne peut plus rien vous faire croire..il est trop bien surveillé lui, ...le chef
MV : Oh, je ne sais pas..Merci dis, tu as envoyé une lettre, c'est gentil (allusion à la lettre sous les volets chez JM et Christine)
X : quand j'ai été la poster, ils n'ont rien entendu
MV : Oh écoute, tu y as été vers 5 heures du matin on s'en doute, hein?
X : je peux y aller quand je veux
MV : Oh tu te lèves même la nuit?
X : bien sur
MV : Ben dis donc, t'es courageux, hein! moi je m'amuserais pas à me lever la nuit hein. tu sais c'est bête, tu casses ton sommeil pour nous, c'est ridicule
X : Enceinte une fois... tu t'envoies tranquille...eh sale  p*** ...
MV : oh bah dis donc, la  p***  j'ai surement pas été la tienne
X : c'est encore à voir
MV : c'est encore à voir? c'est vu d'avance...écoute dis, eh, si t'es mon maquereau, je saurais qui tu es alors, hein!
X : que tu t'es lavée les mains...tu as peur que je révèle... tu te plains où que j'ai mis les mains
MV : tu te trompes, tu sais, parce que moi, j'ai rien à me reprocher, si j'ai eu un gosse, je l'ai élevé et je n'ai pas eu besoin de toi. *
X : il y a un con qui l'a ramassé
MV : il y a un con qui l'a ramassé? oh surement pas. Et ce "le con" il t'*****
X : il est pas encore accroché? ..moi j'irais bien couper la corde..il fera comme son père... (allusion à la pendaison du père d'Albert)
MV : et toi, tu t'accrocheras pas un jour? tu sais pas ce qui t'attend..tu sais pas ce que l'avenir te réserve, hein.
X : tu as honte
MV : je n'ai pas honte..t'es plus malin qu'eux, oh mais tu te crois fort
X : on sait...que pas vu pas pris.
MV : bah de toute façon on ne fait rien du tout pour que tu sois pris hein, on veut ne pas mettre de l'argent pour toi.
X : ce n'est pas la peine de faire venir les gendarmes, ça sert à rien
MV : peut-être pas. comment tu sais qu'ils sont venus? tu les as vus les gendarmes?
X: méé, je me renseigne
MV : tu te renseignes, bas t'as dit vendredi, t'as des bons renseignements hein
X : c'est pour la table d'écoutes (il est informé qu'il est question de mettre une table d'écoutes..)
MV : on peut dire qu'y a un contact avec toi
X : quand elle sera branchée, j'abandonnerai les téléphones privés.

(raccroché)

* Cette phrase de Monique, souvent négligée dans les analyses des enregistrements, pourrait bien être beaucoup plus importante qu'on ne le pense, quant à l'identité du corbeau et son mobile. Monique nourrissait certainement des soupçons sur cette identité. On a le sentiment d'assister à un jeu du chat et de la souris, où chacun sait très bien que l'autre sait et comprend de quoi il parle.


Appel chez Jacky et Liliane Villemin, le 8 mars 1984. Dernier appel enregistré connu du corbeau, 6 mois avant le drame. JM et CV n'auront pas connaissance de cet appel avant le crime, car ils sont fâchés avec le couple Jacky/Liliane, et ne se parlent plus depuis un an.

X : devine
LV : on aurait du mal à deviner on sait que c'est...toujours le même cinglé à part ça..heu..tu sais tu ne me déranges plus maintenant (aboiements de chien et voix d'enfant) les histoires de chez Villemin tu sais, heu, j'en ai rien à foutre hein
Enfant : on n'y va plus
X : ouais et puis quand les flics viendront chez toi, c'est toi qui seras arrêtée la première. Parce que jusqu'à maintenant mon coup je l'avais bien manigancé tout est sur ton père et sur toi
LV : oui
X donc y savent bien qu'il y a toujours une vengeance, donc ils vont croire que c'est vous, vu qu'ils étaient tous cons (?)
LV : qu'est ce que tu veux que ça me foute! les gendarmes ils savent très bien que j'ai des problèmes ailleurs mon pauvre petit. Je m'en fous pas mal des Villemin
X : tu penses
LV : ah si tu savais tout. Tu ne sais pas tout
Enfant : maman
Lv : ah t'es bien feinté là
X : elle avance ta baraque? tu vas bientot déménager?
LV : qu'est ce que ça peut te foutre? hein, qu'est ce que ça peut te foutre Jean-Marie?
X : y a pas de Jean-Marie qui compte
LV : dis hé hé hé..à d'autres mais pas à moi hein!
X : c'est certain, puisque t'es le seul que jusqu'à maintenant a été...Pourquoi...c'est lui même qu'il lui disait le mec au téléphone, puis lui il était bien aussi dedans comme vous. Puisque toi tu t'es vendue avec le bâtard d'à côté. Jean -Marie descendu, je serai mieux vu dans la famille Villemin Parce que dans la boite où...
LV : pourquoi t'es mal vu? t'es mal vu? t'es comme Jacky, t'es mal vu! qu'est ce que ça peut faire Il n'y a pas que les Villemin sur terre. On a des amis hein, on n'est pas obligé d'avoir que de la famille, ça nous empèche pas de vivre...pourquoi t'as envie d'être bien vu?
X : toi ce n'est pas tes parents. Jacky t'as déjà demandé son avis à lui, il n'a pas envie de revoir ses parents peut-être
LV : Jacky il s'en fout hein...Jacky ce qu'il fait? tu sais...je vais te le dire ce qu'il fait. hé bien il cherche son vrai père hein! tu comprends, parce que lui sa famille, c'est son père d'abord.
X Ouais, mais il aura du mal à trouver, elle en a eu tellement sur le dos la bourrique qu'elle aura du mal à trouver qui c'est son père..c'est la ***** de tout le monde.
LV : hum! t'en es sur?
X : renseigne toi à Aumontzey, tu verras bien ce que les gens pensent de la Monique avec son premier bâtard
LV : pourquoi elle en a eu des autres?
X : elle en a un deuxième et ça se voit parce que son père il n'est pas si aimé que ça...et dans Aumontzey, donc le deuxième bâtard ça peut être Michel ou Jacqueline, Gilbert ou Jean-Marie..il est dans Aumontzey leur père. C'est lui que tu recherches, tu n'as qu'à le trouver
LV : il est à Aumontzey son père?
X : elle vous a toujours raconté des sc******* il n'y a jamais eu de Thiebault que de beurre au cul*
LV : et qui c'est son père, tu le sais? Parce que Jacky ce qui le rend malheureux c'est son père figure toi. Sa mère et l'autre, il s'en fout. C'est son père qu'il voudrait bien connaître.
X : qu'il demande la vérité à sa mère parce qu'elle aussi elle ment. Elle dit que c'est Thiebault même à son vrai mari mais elle ne veut pas dire qui c'est le mec d'Aumontzey vu qu'elle s'est envoyée encore souvent en l'air avec lui et qu'elle ait eu un deuxième jeune avec
LV : dis donc ça ne serait pas toi le père de Jacky?
X : ben à toi de deviner...pourquoi sa mère a toujours eu peur de la vérité, parce que je l'ai coincée une fois quand elle allait aux courses et je lui ai dit que je remettrai tout à l'air.
LV : que tu quoi? Pardon je n'ai pas compris
X : que je remettrai tout en l'air, que tout le monde saurait la vérité
LV : oui mais pourquoi tu t'en prends à tous les gosses, tu ne devrais pas...et nous mettre ça sur le dos pourquoi? On n'est pas méchant, nous, on ne fait pas de mal aux gens..on laisse vivre le monde? Pourquoi tu nous fais du mal comme ça? Laisse les pour ce qu'ils sont. Même s'ils ne t'aiment pas il y en a des autres qui t'aiment hein! si tu as besoin de téléphoner...
X : ..ça ne sera peut-être pas découvert
LV : ecoute voir, si t'as besoin de téléphoner, de te confier à qqun n'hésite pas. ne nous fais pas de mal, hein! tu comprends nous on est en train d'acheter une maison. tu sais la vérité, on vient d'aller signer, on a signé alors ne nous mets pas dans la  m***** ...on demande qu'une chose, c'est d'être heureux tous les trois, les autres on s'en fout tu sais
X : ah bon, c'est grave de...
LV : ben si tu nous les mets sur le dos
X : y a qu'au chef que je vais lui en faire
LV : écoute voir..écoute moi...écoute moi tu veux leur faire du mal, mais tu nous le mets sur le dos. tu te rends compte tout le mal que tu nous fais hein! Moi les gendarmes ils sont venus ici et ils m'ont fait monter à la brigade, ils m'ont accusée...
X : ben oui, je...
LV : et j'en suis tombée malade
X : oui oui, je sais encore hein

(raccroché)

* On comprend que le corbeau a de gros doutes quant à la batardise de Jacky, en tout cas du père désigné, Thiebaud, et qu'il pense que Monique raconte des mensonges aussi là dessus. Il insinue à moitié qu'en fait il serait bien d'Albert comme les autres, mais conçu avant le mariage, ce qui rendrait l'attitude d'Albert encore plus indigne puisque c'est son propre fils qu'il aurait refusé d'élever (tout en le reconnaissant lors du mariage)


En réalité, Jacky et Thiebault se rencontreront plus tard, Thiebault n'avais jamais été au courant de la naissance de cet enfant.


Concernant l'appel revendiquant le meurtre de Grégory:

il a été mis en doute par Madame Paulette Kinet épouse Jacquel, belle-mère de Jacky Villemin, Jean-Marie, Christine Villemin et bien d'autres.

En effet à part Michel Villemin, le témoin qui a reçut l'appel, personne n'a pu prouver l'existence de ce coup de fil...Si ce n'est Lionel, (qui mourra dans un accident de la route en 1991) le fils Villemin âgé de 12 ans avait affirmé, auprès du juge Simon en 1988, avoir entendu la sonnerie alors qu'il jouait dans le jardin avec son camarade Savas Alici, mais celui-ci ne l'a pas confirmé et Lionel avait dit le contraire aux gendarmes le 19 octobre 1984...Ce qui, là aussi, est un véritable casse-têtes...!

17 h 35 environ
Michel VILLEMIN, sort de chez lui et hèle son jeune frère Lionel et lui demande de chercher d’urgence leur mère qui était avec son mari, chez une de ses sœurs à peu de distance.

Quelques minutes plus tard, il leur raconte que le corbeau lui avait téléphoné pour signaler le kidnapping. Il a prétendu que le corbeau à voie rauque et déguisée, avait dit « Je te téléphone car cela ne répond pas à côté. Je me suis vengé du chef et j’ai kidnappé son fils. Je l’ai étranglé et je l’ai jeté à la Vologne. Sa mère est en train de le rechercher mais elle ne le trouvera pas. Ma vengeance est faite. »

Or l’enfant n’a jamais été étranglé ?!!

La chambre d’accusation de Nancy a estimé qu’il était singulier qu’à 17 h 32, quand Michel Villemin a reçu un appel téléphonique du corbeau que celui-ci soit déjà informé que la mère recherchait elle-même son enfant.

Pourquoi Michel n’est-il pas allé lui-même voir ses parents avec son véhicule ou même à pied, il serait arrivé plus rapidement que son jeune frère ? Une nouvelle de cette importance était urgente à transmettre !

Etait-il sous le choc de la nouvelle ?

De gros doutes concerne la véracité des dires de Michel VILLEMIN.


De nouveaux appels téléphoniques parvinrent chez Albert Villemin après le meurtre de l'enfant. L'un d'eux donnera des détails horribles sur la mort du petit garçon, stipulant qu'il avait été noyé dans une baignoire !. Rumeur...?

On peut conclure deux choses de ces appels anonymes :

le corbeau femme se manifeste avec des faits graves : accidents de circulation, crise cardiaque, pendaison...Et d'où elle était, elle voyait tout...!

Le corbeau homme se manifeste, lui, par la réussite professionnelle et sociale, l'argent, l'épouse, l'enfant et s'en prend souvent à Jean-Marie.

Monique tenait un cahier où étaient consignés tous les appels du corbeau. On s’apercevra, lors de la reprise du dossier par le juge Simon, que les pages où étaient inscrit les appels survenus pendant les heures de travail de Christine avaient été supprimées...Parce que cela disculpait Christine de nombreux appels...!

Egger Ph.

lundi 19 juin 2017

Affaire Gregory : les secrets de famille




Gaston Villemin est marié à Jeanne-Marie Hollard. Ils ont 5 enfants (?) : Jeanine née en 1932, Etienne né en 1927 (décédé en 1931), Suzanne, Yvette née en 1928 et Albert né en 1930.

Ils habitent Herpelmont. Le petit Etienne était le souffre-douleur de Jeanne-Marie. A force de coups il avait des marques sur tout le corps et avait un poignet cassé.

En février 1931 Jeanne-Marie frappe violemment Etienne qui s'ouvre la tête contre la cuisinière. Nullement effrayée, elle ne soigna pas son enfant, se contentant de cacher sa plaie sous un bonnet.

Gaston était parti quelques jours pour son travail. A son retour il s'aperçoit de la blessure de son fils. Il le soigne. Mais le 18 février voyant l'état de son fils s'aggraver, Gaston appelle un médecin. Le petit fut hospitalisé à Bruyères. Il décédera de ses blessures, deux jours plus tard, le 20 février 1931.

Le 14 mai 1931 Jeanne Hollard est condamné à trois ans de prison pour défaut de soins à enfant. Elle était enceinte et accouchera en prison en 1932, d"une petite fille, Jeanine. Elle revient avec la petite en 1934.

Pendant la guerre Gaston est mobilisé, en 1939, et laisse sa femme et ses enfants.

Gaston Villemin


Il est fait prisonnier, tombe malade et rentre en 1942.

Trop tard. Sa femme est partie avec un certain Hanz, soldat allemand, venu suppléé à la main d'oeuvre auprès des fermières seules. Elle est partie en emmenant Jeanine. Elle a vendu les bêtes, puis ses affaires et a laissé Yvette et Albert à une amie.

Albert et Yvette furent élevés par un de ses oncles, André, le frère de Gaston. Celui-ci les confiera ensuite à sa sœur Anna Baradel qui les élèvera jusqu'à leur majorité.

Gaston, bouleversé par le départ de sa femme, se pendra à un frêne dans le petit bois, derrière l'église de La Neuveville-devant-Lépanges.

Un autre événement était intervenu en 1935. Léon Villemin, un oncle, fut retrouvé sous un pont noyé dans la Vologne.

Et les malheurs continus. L'oncle qui élève Albert meurt d'un infarctus. Albert se retrouve à la DASS. Il se mariera en 1953 avec Monique Jacob qui attend un enfant d'un autre homme. Par amour il reconnaîtra cet enfant, Jacky.

La sœur de Monique, Thérèse Jacob, se marie avec Marcel Laroche. Elle meurt en 1956 en mettant au monde Bernard (ici avec son fils Sébastien).

Adeline et Léon Jacob, les grand-parents maternels élèveront Bernard Laroche comme ils le firent avec Jacky.

Ensuite, Louisette Jacob s'occupera de ces deux enfants.


Des malheurs il y en a eu beaucoup d'autres dans cette proche région de Lépanges. Entre autres :


Le 7 juin 1977 à Fays, Antoinette Balland, 65 ans et son fils Roger, un handicapé de 38 ans, furent torturés et assassinés.

à Laveline-du-Houx, le 17 juillet 1983, Marie-Juliette Demangeon connue le même supplice..., au lieu-dit "Herrigoutte"...

Le poète local Pierre Petit Nicolas, torturé et assassiné à Mortagne en septembre 1983 pour de l'argent...

En 1983 le propre frère de Marie-Christine Jacques (elle même atteinte de leucémie) l'épouse de Gilbert Villemin, Christophe, est arrêté et incarcéré pour avoir frappé à mort, avec d'autres jeunes, une vieille dame du hameau de La Poulière pour une modique somme d'argent...

Le père de de Jacky Villemin serait un certain Thiebault, mais le corbeau essaie de faire croire qu'il serait peut-être le père réel de Jacky. Le corbeau insinue qu'il y a un second bâtard du même père infidel, mais que personne ne le sait (manœuvre de déstabilisation ou vérité ?) à part lui et Monique V.

En réalité, Jacky et Thiebault se rencontreront plus tard (après l'affaire Gregory), Thiebault n'a jamais été au courant de la naissance de son enfant (Jacky).

Le second époux de Marie-Ange Laroche n'est autre qu'un cousin germain de Bernard Laroche qui s'appelle Jacob Denis (qui s'est pendu).

Les rumeurs disent qu' Albert Villemin a eu une liaison avec Thérèse Jacob mère de Bernard Laroche.

Cette dernière est décédée le lendemain de la naissance de Bernard Laroche !

Elle aurait laissé une lettre, jamais retrouvé officiellement mais longtemps recherché par Monique Villemin (née Jacob) !

Marie-Ange Laroche a mis dehors Monique après la mort du père de son mari car elle fouillait partout.

Comme par hasard le corbeau parle d'un autre bâtard que seul lui connait le nom !!!
La haine viscérale du corbeau a-t'elle un lien avec cette lettre de Thérèse Jacob et les éventuelles révélations qu'elle pouvait contenir.... ??? (Et que le corbeau aurait trouvé !)

Valérie Delaite, fille unique des époux Marcel et Jacqueline Jacob n'a plus de contact et ne parle plus avec ses parents depuis 1991, Jacqueline Jacob sa mère l'a renié en 1991. Leur relation a changé à partir de l'affaire Gregory, mais Valérie Delaite ne veut pas en parler; c'est d'ordre personnel.

Jacqueline Jacob est une femme très discrète, le couple Jacob s’adonnait à l’échangisme, une pratique qui, une fois ébruitée, a d’autant accentué le climat délétère au sein de la famille Villemin. Marcel et Jacqueline se sont un temps séparés, mais l'épouse est revenue vivre auprès de son mari. Elle aurait confié à des témoins: «Je n'ai pas le choix, il me tient.». Ces atermoiements conjugaux pourraient prendre un sens d'une tout autre dimension pour peu qu'on puisse les relier à un éventuel secret criminel partagé.


Voilà pour les histoires de famille des Villemin, Laroche et Jacob et les soucis qui vont avec...

Egger Ph.

Affaire Grégory: les cordelettes


Les nœuds n'ont jamais été défaits. La cordelette (car il n'y en avait qu'une, et non plusieurs morceaux comme on le croit trop souvent. Pourquoi? L'assassin n'avait pas de couteau sous la main?) a été coupée au local des pompiers pour dégager le corps. 3 m 70 de cordelette, d'un seul tenant. Il n'y avait qu'un nœud (de tisserand), celui autour du cou, les deux autres nœuds, aux poignets (devant le corps) et à l'arrière des chevilles, étaient des nœuds à flot.



Pourquoi l'assassin du petit Grégory a t'il attaché l'enfant avec une cordelette en formant une croix de Saint-André?


Grégory avait les poignets et chevilles liés. Les nœuds simples étaient faits sur la face avant au niveau des poignets et sur la face arrière de la base des mollets. La cordelette lui enserrant le cou était nouée à la manière d'un lacet.

Ce genre de cordelette est, parait-il, vendue par un droguiste de Granges-sur-Vologne. Celui-ci dira aux enquêteurs du SRPJ de Nancy : "J'ai comme clients habituels les époux Albert et Monique Villemin, leur fils Michel et Gilbert ainsi que Jacky. Seuls Jean-Marie et Christine ne sont, à ma connaissance, jamais venus chez moi". Il déclarera même n'avoir jamais vendu de cordelette du type de celle qui enserrait l'enfant. Les policiers, malgré leurs vérifications, ne trouveront jamais l'origine de ces ficelles.

Le 15 avril 1985 la police judiciaire de Nancy découvre au domicile de Jean-Marie Villemin 9 morceaux de cordelette absolument identiques à celles ayant servi à attacher le petit garçon ( à noter que la maison à l'abandon durant plusieurs semaine était restée sans surveillance, à la merci de n'importe qui). Et le 23 avril suivant des morceaux de cordelettes semblables ont été découvertes chez Madame Billiet à Grandvilliers sur un tuyau d'arrosage.


Madame Billiet


Ce type de ficelle est rare dans la région. Seul Georges Jacob, frère de Monique Villemin, en possédait une pelote. Des morceaux passent de mains en mains, on se les donne quand on en a besoin. Jean-Marie soutient qu'il a remis un morceau de cette cordelette à Bernard Laroche pour attacher une règle de maçon sur le toit de sa voiture. Ce que Gilbert et Albert Villemin démentiront. Il serait donc vraisemblable que les Villemin, avec Georges Jacob, aient été les seuls à posséder ces morceaux de cordelettes identiques.

Pourquoi ne pas avoir jeté les cordelettes après le meurtre ?. Un oubli tel que celui-ci est contradictoire avec le scénario parfait du crime de l'enfant. Jamais un assassin n'oublierait un de ses éléments criminels...chez lui...! ?


Georges Jacob dans sa cave avec les cordelettes


Pourquoi les gendarmes, au tout début de l'enquête, n'ont pas trouvé ces cordelettes, alors qu'elles étaient visibles...? Les policiers du S.R.P.J. en retrouveront, pas une, mais 9 morceaux...! 

Ce que l'on ne savait pas c'est que les gendarmes n'ont pas dressé le moindre procès-verbal de cette première visite-perquisition...Christine dira que les gendarmes, le soir même de la mort de l'enfant, avaient regardé si le fer à repasser était chaud...mais pas de P.V. non plus. 

Dans les scellés il en manquait une grande partie des 3,70 mètres...Où se trouve le reste...? Devinez...

Le jour où les policiers sont venus chercher les morceaux de cordelettes chez Jean-Marie, le pavillon était vide depuis plusieurs semaines, ayant été déménagé par Monsieur Martial Davide, chez lequel on entreposa les meubles, un mois auparavant. Christine, en tant que partie civile était présente ainsi que son beau-frère Gérard Dintinger. Celui-ci fut convié à rester dehors pendant la perquisition. S'en vint l'histoire des deux tuiles empilées l'une sur l'autre sur le toit. "C'est le vent" conclura un policier (!!). Le beau-frère signalera un grand morceau de cordelette traînant dans la gouttière mais celle-ci "ne nous intéresse pas" lui répondra son interlocuteur...


Le commissaire Corazzi, qui "rajouta" des morceaux de cordelettes dans le pavillon 
afin d'incriminer Christine Villemin


Les seuls morceaux de cordelettes ayant une parfaite similitude avec celles du crime ont été trouvé dans le jardin de Georges Jacob (puisqu'il en possédait une pelote), chez Madame Billiet (d'ailleurs absente lors des scellés et s’apercevra que ce n'est pas sa signature sur ceux-ci !), un de ces morceaux liait le tuyau d'arrosage de Jean-Marie Villemin, et les 9 morceaux dans le pavillon de Jean-Marie dont deux dans la cave, 4 dans le garage fermé, un dans la charpente et deux dans les combles. 

Georges Jacob qui possède un grand nombre de ces cordelettes en a donné aux journalistes et aux gendarmes. Il rajoutera, au procès de Jean-Marie en 1993, que les policiers en avaient prit dans son jardin. "Faux" rétorquera Corazzi, cette cordelette ont en a même pas trouvé chez les commerçants". "Faux !" dira Jacob. "On a tout de même pas fabriqué cette cordelette spécialement pour moi !".

Comme il en "traîne" un peu partout dans son jardin, n'importe qui aurait pu en prendre à son insu. 

Où qu'il n'est pas exclut qu'il en ait donné à d'autres personnes. On ne note pas toujours ce genre de chose...Au printemps 1985 le SRPJ vient prendre 50 centimètres de cordelette chez Georges Jacob. 

Sur aucun procès-verbaux cette saisie ne figurera...! Donc les énigmatiques cordelettes restent....énigmatiques...! 

Le commissaire Corazzi devra s'en contenter...Madame Régine Thuilier, une voisine, a vu en avril 1985 un homme marcher sur le toit du pavillon des Villemin...

Élément essentiel : Le 20 avril 1985 le journal France-soir titrait : "La police est sur le point de trouver la preuve matérielle". Le Parisien Libéré titrait : "La preuve qui fera tout basculer"...Le 25 avril 1985 Corazzi trouvait les cordelettes !! Comment ses journaux pouvaient-ils savoir que 5 jours après, les policiers allaient trouver ces éléments...?? Je vous laisse seul juge de la déduction !

Entre un commissaire "douteux" et un journaliste, en l’occurrence, Jean-Michel Bezzina qui dit un jour à Christine : "L'opinion publique vous jugera et sachez que l'opinion publique, c'est moi !!"

Paul Rochas l'expert qui a analysé les cordelettes déposa auprès du juge Simon : "Le lendemain de mon expertise j'ai téléphoné au juge Lambert pour lui dire qu'à mon avis nous pouvons affirmer que la cordelette sous scellés n°7 (cordelette saisie chez Georges Jacob) était identique à celle qui constituait les liens de la victime. 

Comme il y a eu un silence à l'autre bout du fil, je l'ai interprété à tort ou à raison, comme quelque chose qui troublait le juge Lambert. J'ai pu lui dire à peu près ceci en substance : ce n'est peut-être pas le résultat que vous attendiez, et il m'a répondu que dès lors qu'il y avait une certitude, il n'y avait qu'à s'incliner...". Çà aussi ça ne s'invente pas...!

Egger Ph.