Elle est accessible en français et en anglais, a été mise à jour le 4 novembre sur Google Play et le 20 janvier sur iTunes et pourtant l'application Saip l'acronyme de système d'alerte et d'information des populations –, censée alerter la population en cas de problème majeur, n'a pas fonctionné lors de l'attaque terroriste ce 3 février. Le gouvernement a finalement préféré utiliser Twitter pour prévenir officiellement les personnes qui se situaient au Caroussel du Louvre.
En test depuis 2009, elle a été rendue opérationnelle, un peu plus de 6 mois après les attentats de novembre 2015 à Paris. Depuis, elle n'a malheureusement pas manqué d'occasions de montrer son utilité – à défaut de son efficacité. Après l'attaque de Nice, elle a mis près de 3 heures à être opérationnelle, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi. Elle a effectivement fonctionné le 17 septembre 2016, mais c'était à l'occasion d'une fausse alerte, comme l'expliquait Le Point.fr.
Notifications
Lorsqu'elle fonctionne, l'application avertit d'un danger proche, mais aussi délivre des conseils comme, le cas échéant, de ne pas donner de coup de téléphone ou encore de ne pas aller chercher un enfant à la crèche. A Paris, elle peut être activée sur décision du préfet de police, et au niveau national par le Centre opérationnel de gestion interministériel des crises (Cogic) du ministère de l'Intérieur ou encore par des centres de détection et de commandement et du centre national des opérations aériennes (CNOA) de l'armée de l'air. Elle peut donc prévenir les personnes en danger, mais également leurs proches.
En effet, il est possible de demander à recevoir des notifications d'alertes concernant des lieux différents de sa propre géolocalisation : jusqu'à huit zones géographiques comme des codes postaux ou encore le nom d'une commune pour être au courant de ce qui s'y passe.
L'application fonctionne en partie sur la technologie de Deveryware, une société parisienne de 85 personnes née il y a 13 ans. Contactée vendredi par Le Point.fr pour obtenir une explication technique, celle-ci signale que la décision de ne pas utiliser l'application revient au Préfet de police qui a estimé que la situation a été maitrisée suffisamment rapidement. Les concepteurs de l'application le promettent : « L'application Saip utilise une technologie innovante et unique (...) sans remontée ou enregistrement des identités et/ou positions géographiques des utilisateurs sur un quelconque serveur informatique. » Un bel effort de respect de la vie privée donc, à condition que l'application serve vraiment à sauver des vies ou à rassurer des proches.
GUILLAUME GRALLET