dimanche 13 novembre 2016
Obama veut finalement abattre les dirigeants du Front al-Nosra
Alors que Washington pourrait revoir ses priorités en Syrie suite à l'élection de Donald Trump, Barack Obama a demandé à l'armée de cibler le groupe terroriste rebelle Front al-Nosra, qui avait jusqu’alors été largement ignoré par les Etats-Unis.
Des hauts fonctionnaires du gouvernement américain ont indiqué au célèbre quotidien The Washington Post que l’actuel président Barack Obama avait réclamé la mise en œuvre de moyens supplémentaires pour lutter contre le groupe djihadiste Fateh al-Cham (anciennement baptisé Front al-Nosra) en Syrie. Barack Obama demande que le Pentagone affecte davantage de drones et d’agents des services de renseignement à cet effet.
Selon les sources, Barack Obama s’inquiéterait du fait que de nombreuses bases opérationnelles du groupe terroriste Al-Qaïda soient mises en place en Syrie, aux portes du continent européen.
En effet, si l’ex-Front al-Nosra, qui jusque récemment se faisait également appeler Al-Qaïda en Syrie, a assuré qu’il avait rompu tout lien avec cette dernière organisation en juillet 2016, les fonctionnaires américains émettent de gros doutes.
Pour cause, les services secrets étasuniens ont informé Barack Obama de la coopération qui se poursuit dans le nord de la Syrie entre le Front Fateh al-Cham et de hauts dirigeants pakistanais et afghans d’Al-Qaïda, révèle le journal. Par ailleurs, le renseignement américain a également mis en garde quant à la possibilité que l’organisation terroriste tente de se substituer à Daesh, qui perd du terrain.
Si le Front Fateh al-Cham, en pointe du combat contre le gouvernement syrien, ne constituait jusqu’alors pas une priorité pour Washington, ce revirement de Barack Obama pourrait marquer la volonté de faire de la lutte anti-terroriste une priorité américaine en Syrie, au détriment des efforts visant à faire pression sur Bachar el-Assad.
Depuis plusieurs mois, l'attitude de Washington envers le Front Fateh al-Cham constitue une importante pomme de discorde avec la Russie dans le conflit syrien. La diplomatie russe accuse en effet les Etats-Unis de ne pas dissocier, volontairement, l'organisation djihadiste des soi-disants «rebelles modérés». Soulignant le manque d'actions entreprises contre le Front Fateh al-Cham, Moscou soupçonne par ailleurs Washington de vouloir utiliser le groupe pour renverser Bachar el-Assad.
Le revirement de Barack Obama se rapproche de la position défendue par le nouveau président élu Donald Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier 2017. Au cours de sa campagne, le Républicain a plusieurs fois fait part de sa volonté de faire du combat contre les groupes terroristes la priorité absolue des Etats-Unis en Syrie, ne rejetant pas la possibilité d’une coopération avec Moscou dans ce domaine.