Alors que la France commémore les attaques du 13 novembre 2015, la Russie a-t-elle évité le pire ? Un groupe de djihadistes arrêtés par les services de sécurité russes planifiaient des attaques simultanées similaires à celles de Paris dans plusieurs lieux publics à Moscou et Saint-Pétersbourg, rapportent dimanche les médias russes, citant des sources officielles.
Le Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) a annoncé samedi avoir arrêté dix ressortissants de pays d'Asie centrale liés au groupe djihadiste État islamique (EI), qui planifiaient « une série d'actes terroristes et de sabotage à Moscou et à Saint-Pétersbourg ». Selon le site d'informations de Saint-Pétersbourg Fontanka.ru, les sept personnes arrêtées dans cette ville sont soupçonnées d'avoir planifié des attaques contre deux importants centres commerciaux. Pour sa part, le journal gouvernemental Rossiiskaya Gazeta a indiqué tard samedi, en citant des sources des services de sécurité, que les personnes arrêtées « planifiaient des attaques terroristes similaires au scénario de Paris », où des attaques revendiquées par l'EI ont fait 130 morts il y a un an, aux abords d'un stade, sur des terrasses de cafés et restaurants et dans une salle de spectacles.
« Plusieurs engins explosifs devaient exploser simultanément dans des lieux très fréquentés. Au même moment, dans plusieurs quartiers de la ville, certains terroristes (...) devaient ouvrir le feu à l'arme automatique sur la foule », affirme le journal. Rossiiskaya Gazeta a déclaré que les personnes arrêtées formaient « un groupe terroriste professionnel ». Lors de l'arrestation, quatre bombes artisanales, des armes à feu, des détonateurs, des munitions et du matériel de communication ont été saisis, selon le FSB. L'opération a été menée conjointement avec les forces de sécurité du Tadjikistan et du Kirghizistan, deux ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale à majorité musulmane, selon le FSB.
Un adolescent impliqué ?
Les personnes arrêtées ont avoué avoir été en contact avec des chefs de l'EI au Moyen-Orient, a-t-il affirmé. Selon les autorités du Tadjikistan et du Kirghizistan, un millier de Tadjiks et environ 500 Kirghizes combattent dans les rangs de l'EI en Syrie et en Irak. Le ministère de l'Intérieur du Tadjikistan a indiqué avoir eu vent de la préparation de ces attaques par un complice local du groupe et avoir averti les autorités russes. Le FSB a publié des images d'un suspect menotté, qui semble être un adolescent et affirme être un citoyen tadjik. Il dit vouloir commettre « une attaque terroriste » à Moscou et indique que son frère fait le djihad en Syrie.
Selon le site Fontanka.ru, les personnes arrêtées à Saint-Pétersbourg « suivent aveuglément l'idéologie de l'EI » et l'un d'eux affirme avoir combattu en Syrie. L'annonce de l'arrestation du groupe est intervenue alors que la Russie mène depuis un peu plus d'un an une campagne de bombardements aériens en Syrie en soutien aux forces du président Bachar el-Assad en assurant ne viser que des djihadistes, notamment ceux de l'EI.
AFP