Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 28 octobre 2016

Quand des responsables israéliens travaillaient pour le KGB




Des responsables israéliens étaient-ils en fait des agents infiltrés du KGB ? C'est en tout cas ce qu'affirme un journaliste du quotidien israélien Yedioth Aharonot. Ce vaste réseau comprendrait des députés, des ingénieurs et même un général de l'armée.

Le journaliste a consulté les archives du colonel Vassili Mitrokhine, ancien archiviste des services secrets de l'ex-Union soviétique passé à l'Ouest en 1992, relatives à l'État hébreu. Mitrokhine, qui s'était réfugié en Grande-Bretagne, a révélé le nom de milliers de personnes qu'il affirme avoir été des espions russes dans le monde. Ses archives ont été ouvertes en 2014 par l'université britannique de Cambridge. Selon le Yedioth Aharonot, elles comprennent une liste de personnalités israéliennes qui auraient travaillé pour le KGB.

Un général d'armée

L'infiltration des partis politiques était un des principaux objectifs du KGB en Israël, selon le journal, qui cite notamment le Mapam, parti d'extrême gauche aligné jusqu'au milieu des années 1950 avec l'ex-URSS. Selon les archives, le KGB aurait réussi à recruter trois députés de ce parti. Le plus connu d'entre eux est identifié dans les documents sous le nom de code « Grant ». Mitrokhine a affirmé sur les documents qu'il s'agit d'Elazar Granot, un des dirigeants du Mapam dans les années 1960, député dans les années 1980 et décédé en 2013.

Le fils d'Elazar Granot, Dan Granot, a démenti, dans les pages du Yedioth Aharonot, toute activité d'espionnage de son père, affirmant que ce dernier n'avait « pas eu accès à des documents classifiés ». Parmi les autres personnalités qui auraient été impliquées, le Yedioth Aharonot cite aussi un général de l'armée. Le mois dernier, la télévision israélienne avait affirmé en se fondant elle aussi sur les « archives Mitrokhine » que le président palestinien Mahmoud Abbas avait été un agent du KGB dans les années 1980.