Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 19 mai 2016

Plus de huit Français sur dix ont «une bonne opinion de la police»



Quelque 82% des Français ont une bonne opinion de la police, qui conserve ainsi le niveau de popularité élevé constaté à l'issue des attentats djihadistes en 2015, selon un sondage réalisé mardi par Odoxa pour «Le Parisien - Aujourd'hui en France» et publié ce mercredi.

Les syndicats de policiers appellent mercredi leurs adhérents à se rassembler place de la République à Paris pour dénoncer la «haine anti-flic», après deux mois émaillés de violents affrontements en marge des manifestations contre la loi travail. «Notre sondage montre que l'image exceptionnelle de la police est toujours intacte, alors même que les images de violences se sont multipliées à la suite des heurts avec des casseurs en marge de Nuit debout», souligne Gaël Sliman, président d'Odoxa.

Neuf Français sur dix comprennent le «ras-le-bol» des policiers

Avec 82% de bonnes opinions pour la police, ce sondage s'inscrit dans la suite de ceux réalisés en janvier 2016 (83%) et en février 2015 (82%), bien au-dessus du taux affiché en octobre 2014 (65%). Les bonnes opinions sont largement majoritaires même dans les secteurs traditionnellement les moins favorables: jeunes de 18 à 24 ans (76%), adultes de 25 à 34 ans (69%) et sympathisants de gauche (76%).

Pour les sondés, les policiers sont efficaces (72%), mais ils ne traitent pas chaque citoyen de la même manière selon son origine (55%). Plus de neuf Français sur dix (91%) affirment comprendre le «ras-le-bol» des policiers, entre état d'urgence, menace d'attentats, mouvement Nuit debout et manifestations contre la loi travail.

L'inquiétude comme sentiment prioritaire

«Alors que les policiers, dans leur ras-le-bol, disent se plaindre de la haine anti-flic, il convient de la remettre à sa (juste) place: seulement un Français sur dix dit ressentir de l'hostilité à l'égard de la police», note Gaël Sliman, qui observe cependant que «les heurts observés récemment en marge des Nuit debout n'ont pas été sans conséquence», avec un quasi-doublement de l'hostilité à la police, passée de 6% en octobre 2015 à 10% aujourd'hui (22% chez les sympathisants d'extrême gauche comme chez les 18 à 24 ans).

Davantage de sondés évoquent l'inquiétude (20%, en hausse) que la sympathie (14%, en baisse) comme sentiment prioritaire quand ils pensent à la police. «Si le sentiment spontané à l'égard de la police est toujours très positif, il commence à se dégrader sensiblement à mesure que les images 'choc' se succèdent à la télévision», selon Gaël Sliman.

Sondage réalisé auprès d'un échantillon de 932 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Aurélie Ladet