Le Militärische Abschirmdienst (MAD), l’équivalent allemand de la DPSD française, a du pain sur la planche. Le service surveille non seulement les tentatives d’infiltration de mouvements néo-nazis au sein de la Bundeswehr (4 cas ont donné lieu à des exclusions en 2015) mais aussi les soldats ayant basculé vers l’islam radical.
Ainsi, le MAD a identifié 29 anciens militaires de la Bundeswehr, dont des sous-officiers, qui ont fait le voyage en Irak et en Syrie pour rejoindre l’État islamique (EI ou Daesh) une fois leur contrat terminé ou bien après avoir été renvoyés de l’armée justement en raison de leur extrémisme religieux.
Au total, et depuis 2007, 320 soldats de la Bundeswehr soupçonnés de s’être radicalisés ont été mis sous surveillance par le MAD. Et, pour 65 d’entre-eux, une enquête est toujours en cours. En outre, 22 ont été classés comme « islamistes radicaux » et 17 d’entre-eux ont été renvoyés, les 5 autres étant arrivés au terme de leur contrat.
La crainte est de voir ces soldats radicalisés devenir des recruteurs pour Daesh, ce qui permettrait à l’organisation jihadiste d’infiltrer la Bundeswehr. Mais, a priori, il s’agit plus pour eux de suivre une formation militaire.
« Comme toutes les armées, la Bundeswehr peut être attrayante pour les islamistes cherchant à se former au maniement des armes », a ainsi commenté Hans-Peter Bartels, le commissaire parlementaire pour les forces armées.
Et d’ajouter que ces cas de radicalisation, s’ils ne sont pas le principal problème de la Bundeswehr, posent toutefois « un danger réel qui doit être pris au sérieux ».
Quoi qu’il en soit, Berlin entend mettre des « filtres » en vérifiant les antécédents des recrues de la Bundeswehr. Une telle disposition existe déjà mais uniquement pour les militaires amenés à travailler sur des documents confidentiels. D’après l’agence de presse DPA, un projet de loi allant dans ce sens devrait être présenté au Parlement avant la fin de ce mois.