Pendant longtemps, dans le cadre des négociations pour acquérir 60 Rafale (négociations qui durent encore), les Émirates arabes unis avaient demandé une motorisation plus puissante de l’avion de combat développé par Dassault Aviation.
Afin de répondre à ce souhait, la Snecma, filiale du groupe Safran, avait lancé le programme M-88-X (puis M-88-9) pour porter la poussée fournie par le moteur M-88 de 75 kN à 81 kN. Puis, finalement, ce projet n’alla pas plus loin, les Émirats ayant abandonné leur exigence sur ce point en cours de route.
Pour autant, à en croire La Tribune, l’idée d’une motorisation plus puissante pour le Rafale fait son chemin. Le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, a en effet estimé que le temps était venu de « se poser la question de savoir s’il n’est pas opportun de lancer une étude qui permettrait de gonfler un petit peu ce moteur [le M-88, ndlr]. Techniquement nous savons faire ».
Et d’ajouter : « Nous sommes donc en discussion avec les autorités compétentes pour voir si cela est possible. Et si oui, sous quelles conditions et à quel niveau de performances, il serait souhaitable » de le porter.
En fonction des hypothèses susceptibles d’être retenues, il serait question de développer un moteur M-88 de « 8 à 9 tonnes de poussée » [80 à 90 kN, ndlr]. Et cela pourrait conduire à apporter des modifications au niveau des entrées d’air du Rafale.
Cetté évolution se justifie, pour M. Petitcoin, par le fait que le l’avion de Dassault est « plus lourd » aujourd’hui par rapport aux spécifications initiales.
Des essais ont par ailleurs été réalisés en janvier 2014 avec un Rafale dans une configuration « très lourdement armée », avec 6 munitions AASM (armement air-sol modulaire), 4 missiles air-air moyenne portée, 2 missiles Meteor très longue portée et 3 réservoirs de 2.000 litres. « Le Rafale est le seul chasseur au monde capable de porter 1,5 fois sa propre masse », avait alors fait valoir Dassault Aviation.
Mais il faudra encore attendre pour voir un Rafale doté de deux M-88 « dopés »… Car le directeur-général de Safran a précisé qu’une « discussion » était en cours.