Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 15 mars 2016

Les enquêtes se poursuivent sur le trucage de l’opération anti-Daesh


Alors que le général Joseph Votel s’apprête à prendre le commandement du CentCom avec la mission de libérer Rakka (Syrie) des jihadistes de l’ÉI, la presse US revient sur le climat de peur qui règne dans cette unité.

En août 2015, alors que le général John Allen (un « faucon libéral » comme David Petraeus, Hillary Clinton et Jeffrey Feltman) était responsable de la Coalition internationale anti-Daesh, le New York Times révélait que des rapports de renseignement du CentCom avaient été falsifiés pour faire accroire que la Coalition combattait effectivement Daesh.

Au Proche-Orient, de nombreux responsables politiques et journalistes rapportaient qu’au lieu de lutter contre Daesh, la Coalition internationale lui fournissait des armes et un soutien aérien.

En septembre 2015, lors du 2015 Intelligence & National Security Summit, de hauts responsables du Renseignement —dont les directeurs de la DIA, de la CIA et de la NGA— avaient dénoncé, sans le nommer, le général John Allen, l’accusant de falsifier les rapports du CentCom de manière à masquer son action réelle en faveur de Daesh. The Daily Beast révélait que 50 analystes du CentCom auraient été victimes de censure et avaient porté plainte devant l’Inspecteur général du Pentagone.

Le président de la Commission de surveillance et de réforme du gouvernement à la Chambre des représentants, Jason Chaffetz, lançait alors une enquête parlementaire, parallèlement à l’enquête interne du Pentagone.

L’actuel patron du CentCom, le général Lloyd Austin avait alors tenté de minimiser l’affaire, tandis que le général John Allen présentait sa démission.

Toujours selon The Daily Beast, les parlementaires auraient établi que le général Steven Grove et Gregory Ryckman exerçaient des pressions sur le personnel, mais ils auraient les plus grandes difficultés à mesurer l’étendue des dégâts. En effet, un officier du CentCom est silencieusement présent dans la pièce des enquêteurs durant chaque interrogatoire.

Le rapport de l’Inspection générale, quant à lui, devrait être terminé ce mois-ci, mais il ne sera peut-être pas rendu public dans son intégralité.

Ce n’est que depuis la nomination de Brett McGurk comme « Tsar anti-Daesh », en février 2016, que les forces états-uniennes combattent effectivement Daesh.