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vendredi 6 novembre 2015

Qui se cache derrière les armes chimiques en Syrie ?


La  Déclaration de Vienne du 30 octobre 2015 décrit le « processus politique » —et non plus le « processus de transition »— à venir en Syrie en faisant référence au Communiqué de Genève du 30 juin 2012, mais aussi à la résolution 2118 [1].

Pourtant, il n’y a apparemment aucun lien entre l’avenir politique de la Syrie et l’adhésion de la République arabe syrienne à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Or, on a appris le 5 novembre 2015 que l’OIAC avait informé les 40 États membres de son Conseil exécutif que du gaz moutarde avait été utilisé en Syrie, en août 2015, à Marea (frontière avec la Turquie), lors de combats entre l’Émirat islamique et des « rebelles ».

Les puissances atlantistes appellent « rebelles » ou « jihadistes modérés » les combattants qui portent le drapeau de la colonisation française vert, blanc, noir à trois étoiles rouges, par opposition aux « jihadistes extrémistes » d’Al-Qaïda et de l’Émirat islamique.





Une réunion spéciale du Conseil exécutif de l’OIAC a été convoquée pour le 23 novembre à La Haye.

Jusqu’ici, on pensait que les données déjà disponibles de l’OIAC concernant des usages de gaz sarin en Syrie pourraient être utilisées par les grandes puissances indifféremment contre la République arabe syrienne ou la Turquie, en fonction de leurs besoins [2]. Mais aucun de ces deux États ne peut être mis en cause dans cette nouvelle affaire.

À l’évidence, les États-Unis et la Russie ont conclu avant la conférence de Vienne un accord sur l’utilisation de cette information.


[1] “Joint Statement on the outcome of the multilateral talks on Syria”, Voltaire Network, 30 October 2015.
[2] « Premier rapport de l’OIAC sur la guerre chimique en Syrie », « Deuxième rapport de l’OIAC sur la guerre chimique en Syrie », « Troisième rapport de l’OIAC sur la guerre chimique en Syrie », Réseau Voltaire, 16 juin, 10 septembre et 18 décembre 2014.