Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 6 novembre 2015

Daesh en net recul dans le nord de l’Irak


Dans son dernier compte-rendu concernant l’opération Chammal, l’État-major des armées (EMA) a confirmé la reconquête de la ville de Baïji, dans le nord de l’Irak, par les Forces de sécurité irakiennes (FSI), sans toutefois préciser que ces dernières ont été appuyées par plusieurs milliers de combattants du Hachd al-Chaabi, (Unités de mobilisation populaire), une milice chiite soutenue par l’Iran.

Désormais, les FSI et les milices chiites avancent selon deux axes, l’un vers Hawija, à l’est du fleuve Tigre et l’autre vers Kirkouk, près du gisement pétrolier d’Allas.

Cela fait des mois que la région de Baïji, où l’État islamique (EI ou Daesh) tente de s’emparer de la plus importante raffinerie d’Irak, est le théâtre de violents combats, au cours desquels les FSI peuvent compter sur l’appui aérien fourni par la coalition internationale dirigée par les États-Unis. L’aviation française y a d’ailleurs mené de nombreux raids.

En outre, les forces irakiennes ont également mis la main sur un point de contrôle dans la vallée de l’Euphrate, qui donne accès à la ville d’Haditha.

Aussi, pour l’EMA, ces succès remportés face aux jihadistes ont trois conséquences : ils permettent de redonner confiance aux FSI, privent l’EI de ressources pétrolières et interdisent l’axe principale reliant Baïji à Badgdad.

À Ramadi, l’EMA affirme que les forces irakiennes ont « poursuivi leur reprise progressive » de cette ville, conquise en mai dernier par l’EI. Et d’expliquer que cette opération suit « un schéma classique », avec un appui aérien de la coalition afin de permettre aux FSI de concentrer leurs moyens « en vue d’empêcher tout nouvelle progression de Daesh ».

Seulement, la reconquête de Ramadi est actuellement à l’arrêt, en raison des mauvaises conditions météorologiques, comme l’a affirmé, le 5 novembre, le général Ismaïl Mahalawi, chef du commandement des opérations de la province d’Al-Anbar.

Les pluies torrentielles empêchent les FSI de « bouger ou d’avancer vers le centre de Ramadi », a avancé le général Mahalawi. La semaine passée, des conditions similaires avaient aussi freiner l’opération en cours, le même responsable ayant avancé que la « pluie et l’humidité avaient entraîné l’explosion de centaines d’engins explosifs et d’objets piégés » laissés par les jihadistes.

Cela étant, l’EI recule sérieusement alors que cette organisation jihadiste a multiplié ses attaques lors des trois derniers mois, selon un bilan fait par IHS Janes, associé à Centre Insurgency.

« Alors que les frappes aériennes et les efforts de la coalition ont exercé sur le groupe une pression significative, cela est encore loin d’être suffisant pour l’affaiblir et pour permettre la reprise du territoire, et encore moins pour le vaincre », a ainsi déclaré Matthew Henman, chef du département pour le terrorisme du Centre Insurgency, le 22 octobre.

Quoi qu’il en soit, et s’agissant plus particulièrement de l’activité de la force Chammal, l’aviation française, qui dipose de 6 Rafale, 6 Mirage 2000D/N et 1 avion Atlantique 2, a participé à 19 missions en Irak et en Syrie. Dans le lot, 8 sorties ont consisté à collecter du renseignement et 7 d’entre-elles ont donné lieu à des frappes qui ont permis de neutralisé « 23 objectifs convoités par Daesh ».