Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 8 novembre 2015

Sur les traces du commanditaire de Coulibaly


Les enquêteurs sont sur la trace d'un commanditaire présumé d'Amedy Coulibaly, auteur du massacre de l'Hyper Cacher début janvier à Paris, grâce à des échanges de mails et de SMS, rapporte samedi le journal Le Monde.L'étau se resserre sur un homme basé à l'étranger.

Selon le quotidien, qui dit avoir consulté des éléments de l'enquête, des fragments de mails et de SMS retrouvés par les enquêteurs laissent penser que ces actes ont été au moins en partie pilotés par cet individu. «Ok, fé ske ta a fair aujourd'hui», lit-on dans un de ces messages, daté du 7 janvier à 14h00, qui laisse entendre qu'il sera rejoint et aidé par des «amis». Les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher ont eu lieu les 7 et 9 janvier dernier faisant au total 17 morts.

Plus tôt, le même inconnu avait consulté un message d'Amedy Coulibaly dans lequel celui-ci faisait notamment l'inventaire de son armement: un fusil d'assaut «AK74» avec 275 cartouches, six pistolets Tokarev avec 69 cartouches, trois gilets pare-balles militaires, deux bombes «à gel et à gaz», deux couteaux ...

Finalement, Amedy Coulibaly agira seul, un mail du mystérieux donneur d'ordre lui annonçant le 8 janvier en fin de journée: «Pas possible amis, travailler seul». Il lui conseille cependant d'essayer de retrouver des «zigotos bien», qui ne seraient autres que les frères Kouachi, les deux auteurs du massacre de Charlie Hebdo, alors en cavale, selon les éléments cités par Le Monde.

«Au nom de d»

Le commanditaire présumé lui demande aussi d'expliquer dans une vidéo qu'il a donné des armes aux frères Kouachi «au nom de d» (supposément pour Daech, acronyme arabe de l'Etat islamique). Amedy Coulibaly s'est en effet réclamé de l'Etat islamique dans une vidéo posthume, alors que les frères Kouachi ont revendiqué l'attaque de Charlie Hebdo au nom d'Al- Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Selon Le Monde, les spécialistes de l'antiterrorisme se penchent de nouveau sur la filière dite des «Buttes-Chaumont», des amis condamnés pour avoir été candidats au djihad en Irak au début des années 2000, groupe dont a fait partie Chérif Kouachi. Parmi eux un certain Peter Cherfi, dont le nom revient souvent dans l'enquête sur les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, d'après Le Monde.

Cet ancien délinquant devenu prosélyte religieux, passé par l'Irak en 2004 et la prison américaine d'Abou Ghraïb, aurait fréquenté en 2010 un centre de formation routière situé à moins de 300 mètres de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-Saint-Denis, où les Kouachi ont achevé leur cavale sous les balles des forces de l'ordre.

Il a à nouveau disparu en 2011, pense-t-on au Yémen, mais les enquêteurs ignorent aujourd'hui où il se trouve, écrit Le Monde.

Second suspect

Selon le quotidien, un autre nom revient dans l'instruction: Salim Benghalem. Ce geôlier présumé de quatre journalistes français retenus en otages en Syrie et libérés en 2014 après dix mois de détention aurait été une des cibles des frappes aériennes françaises en Syrie début octobre.

ATS