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samedi 18 avril 2015

Le Pentagone n’a pas la capacité suffisante pour mener des cyber-offensives





Aussi surprenant que cela puisse paraître, au vu des moyens dont il dispose et de ce qui avait déjà été suggéré par plusieurs responsables par le passé, l’US Cyber Command, le commandement américain pour le cyberespace, créé en 2009, ne serait pas en mesure de mener une campagne militaire de cyber-frappes. Cet aveu a été fait par Eric Rosenbach, secrétaire adjoint à la Défense chargé de ces questions, lors d’une audition au Congrès.

En mars, le patron de l’US Cybercommand et de la National Security Agency (NSA), l’Amiral Michael Rogers, n’avait pas dit autre chose. Également lors d’une audition, il s’était prononcé en faveur du développement de capacités cyber-offensives afin d’être en mesure dissuader plus efficacement d’éventuelles attaques informatiques.

Seulement, la mise au point d’armes cybernétiques aurait été freiné par l’administration Obama étant donné que leur « utilisation pourrait déclencher des conséquences imprévues ». Pour autant, le Pentagone n’est pas totalement démuni : le virus Stuxnet, qui avait freiné le programme nucléaire iranien, aurait été développé conjointement par des experts américains et israéliens. Mais il est vrai que le principe de cette opération, appelée « Olympic Games« , fut approuvé par le président Bush et non par son successeur.

Quoi qu’il en soit, et d’après Eric Rosenbach, l’US Cyber Command dispose de « capacités assez solides » pour contrer des cyber-attaques.

Pour rappel, ce commandement doit compter, d’ici 2016, 6.000 experts militaires et a pour la mission d’assurer la défense des réseaux informatiques du Pentagone ainsi que ceux des grandes infrastructures civiles américaines. Il est aussi prévu qu’il puisse être en mesure de mener des actions offensives, y compris, a souligné M. Rosenbach, contre des cibles « non-militaires » mais d’une « manière circonscrite et très précise, dans le respect des lois de la guerre », et avec le souci « d’éviter les dommages collatéraux ».

Cependant, l’US Cyber Command peine à atteindre les objectifs qui lui ont été fixés, notamment en matière de ressources humaines. Selon M. Rosenbach, cela est dû aux coupes budgétaires automatiques (sequestration) qui ont affecté l’armée américaine en 2013. Enfin, il a précisé que le Pentagone « est en train de finaliser une nouvelle stratégie, qui encadrera ses activités dans le cyberespace pour la défense et soutien des intérêts américains ». Elle devrait être diffusée dans quelques jours.