Alors que le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle s’apprête à quitter les eaux du golfe arabo-persique après avoir assuré la permanence aéronavale de la coalition anti-État islamique (EI ou Daeh) dans l’attente de l’arrivée de l’USS Theodore Roosevelt, la force Chammal a effectué 51 sorties aériennes au cours de ces derniers jours.
Ainsi, selon le compte-rendu de l’État-major des armées, 12 missions menées au-dessus du nord de l’Irak ont abouti à 12 frappes dans les secteurs de Ramadi, Baïji et Sinjar. Ce qui a permis de neutraliser 17 cibles, dont des « positions de tir, check points, postes de combat, véhicules, bâtiments et combattants du groupe Daech ».
Cela étant, et alors qu’il vient de subir un revers en perdant la ville de Tikrit, l’EI a attaqué la plus importante raffinerie pétrolière d’Irak, implantée justement à Baïji, à 200 km de Bagdad. Les jihadistes ont ainsi réussi à pénétrer à l’intérieur du site et à prendre le contrôle de plusieurs installations, dont des cuves de stockage. Dans le même temps, la coalition a effectué 8 frappes dans ce secteur.
Les combattants de Daesh « ont pénétré dans la périphérie » de ce site « extraordinairement grand », mais la raffinerie « n’est pas en danger pour l’instant », a affirmé , le 16 avril, le général Martin Dempsey, le chef d’état major inter-armées américain. Ce dernier a en outre estimé que Baïdji est plus stratégique que la province d’al-Anbar, où la ville de Ramadi est assiégée par les jihadistes.
« Je préférerais que Ramadi ne tombe pas mais ce ne serait pas la fin de la campagne si elle venait à tomber », a en effet déclaré le général Dempsey.
Ce n’est pas la première fois que l’EI vise cette raffinerie, dont la capacité de production est de 300.000 barils/jour (ce qui permet d’assurer 50% de la demande locale). En octobre, les forces irakiennes, appuyées par les moyens aériens de la coalition, avaient en effet réussi à briser le siège que les jihadistes avaient imposé à ce site pendant plusieurs semaines.