Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 5 février 2015

Hareth bin Ghazi al-Nadhari a été neutralisé


Hareth bin Ghazi al-Nadhari, Wikipedia


Vous vous souvenez de Hareth bin Ghazi al-Nadhari, cette « autorité religieuse » d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui avait de nouveau menacé la France au lendemain des attentats commis par les frères Kouachi qui se réclamaient de son organisation? Eh bien il n’aura plus l’occasion de proférer de nouvelles menaces.

En effet, via un communiqué publié ce 5 février, AQPA a annoncé qu’al-Nadhari a été tué par une frappe américaine, avec trois de ses compagnons, dans le sud du Yémen, le 31 janvier dernier.

« Le Yémen a fait le sacrifice d’un groupe de bons musulmans dans une attaque de drone américano-croisé contre leur voiture à As-Saïd dans la province de Chabwa », a ainsi indiqué AQPA.

Des sources tribales avaient en effet affirmé, le 31 janvier, que des membres d’AQPA avaient été visés par une frappe aérienne réalisée par un drone près du village d’As-Saïd. Il s’agissait alors du second raid américain en moins d’une semaine, alors que des doutes avaient été exprimés sur la poursuite des opérations antiterroristes au Yémen, pays en proie au chaos politique.

Le 10 janvier, Hareth al-Nadhari s’était gardé de revendiquer l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo – il laissa ce soin à son chef, Ben Ali al-Anassi -, mais il avait averti que « des soldats qui adorent Allah et Ses messagers sont venus parmi vous. Ils ne craignent pas la mort, ils cherchent le martyr au nom d’Allah ».

En outre, al-Nadhari avait pris position, dans ses nombreuses vidéos de propogande, contre l’instauration d’un califat en Syrie et en Irak par l’État islamique étant donné que les conditions n’étaient « pas requises ».

Deuxième frappe ciblée

Alors que le pays est en pleine crise politique depuis la démission du président élu Abd Rabbo Mansour Hadi et la prise de contrôle de Sanaa, la capitale, par les rebelles chiites Houthistes, cette frappe ciblée - la deuxième en une semaine - montre que les États-Unis parviennent toujours à éliminer leurs ennemis. Pourtant, depuis la montée en puissance des Houthistes en septembre dernier, les services de renseignements américains ont perdu certains de leurs référents dans l'appareil sécuritaire yéménite.

À Sanaa, les Houthistes ont en effet pris position dans plusieurs unités, dont les membres collaboraient avec la CIA contre les radicaux islamistes. À moins que, comme en Irak, les nouveaux hommes forts du Yémen collaborent avec les États-Unis dans la guerre contre leur ennemi commun, les djihadistes sunnites.