La Jordanie a confirmé mardi la mort du pilote de l'armée de l'air jordanienne aux mains des djihadistes du groupe Etat islamique (EI), précisant qu'il avait été tué le 3 janvier, a rapporté la télévision nationale.
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a diffusé mardi une vidéo d'un homme en train d'être brulé vif dans une cage et affirmé qu'il s'agissait du pilote jordanien de 26 ans, capturé après le crash de son F-16 en Syrie le 24 décembre. Maaz al-Kassasbeh menait un raid sur des positions de l'EI dans le cadre de la coalition internationale anti-jihadistes lorsqu'il a été capturé.
Sur les images insoutenables de cette vidéo de 22 minutes, on voit un homme portant une tenue orange enfermé dans une cage en fer et les flammes qui consument ses vêtements jusqu'à ce qu'il devienne une boule de feu.
Daesh réclamait une prisonnière
La Jordanie avait affirmé dimanche sa détermination "à tout faire" pour sauver la vie de son pilote prisonnier et avait également "vivement" condamné l'exécution, la veille par l'EI, d'un second otage japonais, capturé en Syrie.
L'EI avait déclaré dimanche que l'otage jordanien serait exécuté si une prisonnière irakienne (Sadjida al Richaoui), détenue en Jordanie, n'était pas libérée d'ici jeudi. Mais le gouvernement jordanien avait demandé une preuve que le pilote était toujours en vie avant d'agir.
Selon la correspondante du Washington Post au Moyen Orient, un responsable de l'EI, capturé par la résistance syrienne, avait annoncé que le pilote avait été brûlé il y a plus d'un mois, information que la résistance n'avait pas pu vérifier. Comme elle le note elle-même, ce n'est pas une preuve que la mort de l'otage n'a pas eu lieu plus tard.
Un appel aux musulmans français
Une autre vidéo, également diffusée mardi, concerne la France. Entouré de six autres hommes en treillis, armés et masqués, un djihadiste a appelé en français les musulmans à prendre pour cible les millions de personnes qui avaient défilé le 11 janvier pour afficher leur solidarité avec Charlie Hebdo et aux autres victimes, policières et juives, des attaques du 7, 8 et 9 janvier.
Comme Al-Qaïda,Daesh revendique aussi la tuerie de Charlie Hebdo
L'homme encourage les musulmans à attaquer au couteau les policiers et les soldats pour se procurer des pistolets et des fusils. L'EI s'en prend particulièrement à François Hollande à qui il demande de libérer tous les islamistes emprisonnés et de leur donner un passeport pour qu'ils rejoignent la Syrie.
Enfin, l'homme de la vidéo affirme que les frères Kouachi (qu'il décrit mais ne cite pas) avait prêté allégeance à l'Etat islamique. Or, à l'inverse d'Amédy Couliblay, Saïd et Chérif Kouachi ont déclaré avoir prêté allégeance à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), basé au Yémen. L'Aqpa avait d'ailleurs revendiqué la tuerie de Charlie Hebdo quelques jours après l'attaque.
Qui est Sadjida al Richaoui
Le 9 décembre 2005, des attentats visant trois hôtels d’Amman font 60 morts, pour la plupart des invités à une réception de mariage. Ces attaques sont revendiquées par Al-Qaïda en Irak, le groupe extrémiste sunnite dont est issu l’Etat islamique. L’un des attentats est commis par Ali Hussein al-Chammari, l’homme que Sajida al-Rishawi vient d’épouser. Elle-même participe à l’attaque, mais sa ceinture d’explosifs ne se déclenche pas. Sajida al-Rishawi prend la fuite avant d’être arrêtée, quelques jours plus tard.
Dans une confession télévisée, elle admet, très calmement, avoir participé aux attentats. "J’ai tenté d’actionner le détonateur, et cela n’a pas marché". Sajida al-Rishawi est ensuite condamnée à mort par la justice jordanienne. Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle croupit toujours en prison, où, elle refuse de se mêler aux autres détenues.
Son frère, bras droit d’Al-Zarkaoui. "Pendant neuf ans, personne ne l’a réclamée". Pourquoi les djihadistes de l’EI demandent-ils aujourd’hui sa libération ? Peut-être bien pour faire de leur "sœur emprisonnée" une héroïne leur permettant de remonter à leurs origines.
Car Sajida al-Rishawi est "proche de la génération des ‘historiques’ d’Ai-Qaïda en Irak". Son premier mari était déjà membre de l’organisation terroriste. Mais c’est surtout son frère qui était haut placé dans l’organisation : Thamer Moubarak Atrouss, tué en 2004 dans la bataille de Fallujah, était le bras droit d’Abou Moussab Al-Zarkaoui, chef d’Al-Qaïda en Irak, tué en juin 2006. En réclamant la libération de Sajida al-Rishawi, les djihadistes de Daesh tenteraient donc de se placer dans la droite ligne d’Al-Zarkaoui.
Dans une confession télévisée, elle admet, très calmement, avoir participé aux attentats. "J’ai tenté d’actionner le détonateur, et cela n’a pas marché". Sajida al-Rishawi est ensuite condamnée à mort par la justice jordanienne. Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle croupit toujours en prison, où, elle refuse de se mêler aux autres détenues.
Son frère, bras droit d’Al-Zarkaoui. "Pendant neuf ans, personne ne l’a réclamée". Pourquoi les djihadistes de l’EI demandent-ils aujourd’hui sa libération ? Peut-être bien pour faire de leur "sœur emprisonnée" une héroïne leur permettant de remonter à leurs origines.
Car Sajida al-Rishawi est "proche de la génération des ‘historiques’ d’Ai-Qaïda en Irak". Son premier mari était déjà membre de l’organisation terroriste. Mais c’est surtout son frère qui était haut placé dans l’organisation : Thamer Moubarak Atrouss, tué en 2004 dans la bataille de Fallujah, était le bras droit d’Abou Moussab Al-Zarkaoui, chef d’Al-Qaïda en Irak, tué en juin 2006. En réclamant la libération de Sajida al-Rishawi, les djihadistes de Daesh tenteraient donc de se placer dans la droite ligne d’Al-Zarkaoui.
TF121