L’aviation française a frappé fort dans le nord de l’Irak
Les aviateurs engagés dans l’opération Chammal [ndlr, nom de la participation française à la coalition anti-Daesh] ont été très actifs au cours de ces 7 derniers jours. Ainsi, selon le compte-rendu de l’État-major des armées (EMA), 22 mission aériennes ont été effectués au-dessus du territoire irakien, dont 5 ont donné lieu à des frappes contre des positions tenues par les jihadistes.
Le 30 janvier au matin, au cours d’une reconnaissance armée dans le périmètre Mossoul-Kirkouk-Baiji, une patrouille française a repéré et identifié un rassemblement de 150 combattants de l’État islamique (EI ou Daesh) prêts à en découdre avec les forces peshmergas (kurdes) irakiennes. Les avions de l’armée de l’Air sont alors passés à l’action. Bilan, selon l’EMA : une cinquantaine de jihadistes ont été neutralisés.
Le même jour, et dans le même secteur, une autre frappe aérienne française a neutralisé une position de tir hostile qui faisait feu sur les forces irakiennes.
Trois jours plus tard, les avions français ont de nouveau été sollicités pour neutraliser un groupe de jihadistes dans la région de Tal Afar. Là, l’EMA n’a pas donné de bilan. Dans la soirée, la force Chammal a remis ça en participant à un raid de la coalition contre un centre de production d’engins explosifs improvisés dans le secteur de Mossoul.
En fin, le 4 février, une patrouille française a effectué une « frappe d’opportunité » contre plusieurs véhicules appartenant à Daesh. Leurs occupants, assure l’EMA, ont été mis hors de combat.
Pour rappel, l’opération Chammal compte 6 Mirage 2000D qui opèrent depuis la Jordanie ainsi que 9 Rafale, 1 ravitailleur C-135FR et 1 Atlantique-2 fourni par la Marine nationale basés à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis.
La Force Aérienne Royale Marocaine a effectué une vingtaine de missions contre Daesh
On sait, depuis la fin du mois de novembre 2014, que des avions de chasse F-16C de la Force Aérienne Royale Marocaine participent à la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, contre l’Etat Islamique. Révélée par le site marocain Telquel, cette participation inclut notamment « des chasseurs F-16 des FAR [Forces Aériennes Royales, NDLR] et une dizaine de pilotes marocains [qui] auraient déjà rejoint les Émirats arabes unis, d’où ils mènent des opérations contre les bases de l’État islamique depuis plusieurs semaines ».
Ces pilotes de chasse marocains auraient effectué, au minimum, une vingtaine de missions contre les jihadistes de l’Etat Islamique. En effet, et selon les informations du mensuel britannique Air Forces Monthly, « les six F-16 de la Force Aérienne Royale Marocaine ont rejoint la coalition anti-Daesh pour des missions au-dessus de l’Irak et de la Syrie ».
Le magasine précise également que « les F-16, déployés aux Emirats Arabes Unis, ont effectué, entre Décembre 2014 et Janvier 2015, pas moins d’une vingtaine de missions » contre l’Etat Islamique.
La Force Aériennes Royale Marocaine dispose d’une flotte de vingt-quatre F-16 Block 52. Cette flotte est divisée en deux, avec seize F-16C destinés aux missions opérationnelles, et huit F-16D qui sont utilisés pour l’entraînement et la formation. Rabat a conclu un contrat avec Lockheed Martin et a reçu ses premiers F-16 au début du mois d’Août 2011.
Pour le moment, les avions de chasse marocains, qui sont sous commandement emirati, ont interrompu les raids aériens contre Daesh à la demande des Emirats Arabes Unis.
Les Émirats arabes unis ont suspendu leur participation aux raids aériens de la coalition anti-Daesh
L’information était restée confidentielle depuis la fin décembre. Depuis cette date, selon un responsable militaire américain, les Émirats arabes unis ont suspendu leur participation aux frappes aériennes menées par la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) emmenée par les États-Unis.
« Je suis en mesure de confirmer que les Emirats arabes unis ont suspendu leurs frappes aériennes peu de temps après l’accident de l’avion du pilote jordanien le 24 décembre », a déclaré ce responsable, selon l’AFP, confirmant ainsi une information publiée dans un premier temps par le New York Times. « Les Emirats craignaient que leurs propres pilotes ne connaissent le même sort et ont donc décidé de suspendre leurs raids aériens », a-t-il ajouté.
D’après le New York Times, les Émirats reprochent au Pentagone de ne pas avoir mis de moyens de recherche et de sauvetage suffisants dans le nord de l’Irak dans le cas où un avion de la coalition (en l’occurrence, un des leurs) serait abattu par l’État islamique lors d’une mission en Syrie. Actuellement, de tels moyens sont mis en oeuvre depuis le Koweït.
Cependant, comme l’a souligné au quotidien un autre responsable américain, dans le cas du pilote jordanien, qui a finalement été brûlé vif par les jihadistes, cela n’aurait rien changé étant donné qu’il a été capturé « quelques minutes » après s’être éjecté de son F-16. En outre, les aviateurs des autres pays de la coalition prennent tout autant de risque que leurs homologues émiratis…
Une autre raison de cette suspension de la participation de l’aviation émiratie aux opérations de la coalition serait aussi liée, d’après le New York Times, à l’attitude de Washington à l’égard de Téhéran. Plus précisément, les Émirats estiment que les États-Unis ont permis à l’Iran de jouer un rôle « croissant » dans la lutte dans l’EI. L’on sait que l’aviation iranienne a effectué des frappes contre les jihadistes dans une région frontalière.
Cela étant, les Émirats arabes unis font toujours partie de la coalition dans la mesure où les avions américains et français décollent toujours d’al-Dhafra pour mener des missions contre l’EI.