Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 18 janvier 2015

Vagues d' arrestations en Europe et au Yémen cette semaine


La Belgique a été la première à lancer une opération d'arrestation d'envergure, jeudi, à Bruxelles et à Verviers, dans l'est de la partie francophone du pays. Deux suspects, qui répliquaient à l'arme de guerre, ont été tués dans l'assaut des forces de l'ordre, et quinze personnes ont été arrêtées dans le cadre d'un coup de filet antiterroriste, dont deux sur le territoire français.

Ce réseau jihadiste identifié, dont plusieurs membres ont combattu en Syrie, était "sur le point de tuer des policiers sur la voie publique et dans les commissariats", selon le Parquet fédéral belge.Treize personnes ont été arrêtées, dont cinq ont été inculpées pour "participation à un groupe terroriste". Trois ont été placées en détention préventive, deux remises en liberté sous conditions et les huit autres ne font pas l'objet de poursuites. En outre, deux Belges ont été interpellés dans les Alpes françaises alors qu'ils tentaient de fuir vers l'Italie.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, douze personnes ont été placées en garde à vue en région parisienne, car soupçonnées d'avoir apporté un "soutien logistique" aux tueurs de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher.

A Berlin, une dizaine de perquisitions au sein de la "mouvance islamiste" ont conduit à l'arrestation de deux hommes, qui envisageaient "un acte violent, grave en Syrie", selon la police allemande. Deux Turcs ont été arrêtés, membres présumés d'un groupe qui envisageait "un acte violent, grave en Syrie".

"En Europe, il y a quatre pays principalement touchés par le jihadisme: la France, la Belgique, l'Angleterre et l'Allemagne. Il y a des arrestations tous les jours à ce stade", rappelle Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions liées au terrorisme. "Mais les attaques peuvent également inciter les autres groupes à passer à l'action. Il faut attendre l'enquête avant de pouvoir dire qu'il y avait un lien plus concret entre les groupes des différents pays".

L'enquête sur la cellule jihadiste démantelée cette semaine en Belgique a rebondi samedi avec des arrestations en Grèce.

Au moins quatre hommes ont été arrêtés samedi à Athènes dans le cadre de l'enquête sur la cellule jihadiste démantelée cette semaine en Belgique alors qu'elle était sur le point de commettre des attentats. Les services de la police antiterroriste cherchent à vérifier si, comme ils le supposent, figurent bien parmi eux Abdelhamid Abaaoud, un Belge d'origine marocaine identifié par les médias belges comme le cerveau présumé des attentats déjoués jeudi. Pour formellement identifier les suspects, la police grecque doit envoyer leurs empreintes digitales et des échantillons d'ADN aux autorités belges, selon une source policière. Contacté par l'AFP, le parquet fédéral belge n'a voulu faire aucun commentaire.

Les arrestations se sont déroulées en milieu de journée dans un quartier central d'Athènes, à Pangrati. Des téléphones portables ont été saisis. Abdelhamid Abaaoud, qui dirigeait et finançait la cellule depuis la Grèce où son téléphone avait été localisé, a combattu dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie, selon les médias belges. Il apparaît notamment dans une vidéo où l'EI se vante de commettre des atrocités, s'adressant goguenard à la caméra alors qu'il conduit un véhicule qui tire des cadavres mutilés vers une fosse commune. Il s'est également illustré en faisant venir son petit frère de 13 ans en Syrie. Les photos du garçon, posant des armes à la main, avaient été publiées l'été dernier dans la presse belge et certains journaux anglais l'avaient désigné comme le plus jeune jihadiste de l'EI.

Le cerveau présumé de la cellule démantelée jeudi en Belgique juste avant qu'elle ne commette des attentats est Abdelhamid Abaaoud, un jihadiste belge notoire parti en Syrie qui aurait commandité l'opération depuis la Grèce ou la Turquie



Deux Français liés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) auraient été arrêtés au Yémen, selon un haut responsable de la sécurité yéménite cité par l'AFP samedi, précisant que les deux hommes étaient interrogés.

"Lors des deux derniers jours, deux ressortissants français accusés d'appartenir à Al-Qaïda ont été arrêtés", a indiqué le directeur du service de sécurité nationale, le général Mohammed al-Ahmadi. "Il y a environ 1.000 activistes d'Al-Qaïda au Yémen en provenance de 11 pays arabes et non-arabes", a-t-il déclaré à des journalistes à Sanaa, sans préciser si cette arrestation était liée aux attentats en France la semaine dernière.

Le groupe Aqpa, né de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, est considéré par Washington comme le bras le plus dangereux du réseau extrémiste. Très actif au Yémen, il s'est aussi distingué par des attentats ou projets d'attentats à l'étranger comme la tentative de faire sauter en vol un avion de ligne américain à Noël 2009. 

ATS