Les groupes jihadistes actifs dans le nord du Mali semblent mettre en oeuvre une nouvelle stratégie. En effet, plusieurs attaques visant spécifiquement les forces armées maliennes (FAMa) ont été menées dans le centre du pays depuis le début de cette année tandis que les forces internationales, en particulier les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, sont régulièrement prises pour cibles dans le nord.
Ainsi, le 16 janvier, au moins deux militaires maliens ont été tués lors d’une attaque lancée par des éléments jihadistes contre une position des FAMa à Ténenkou, une localité située à 470 km au nord de Bamako, la capitale. Ces derniers, selon les témoignages, avaient commencé à se regrouper 48 heures plus tôt. Ils sont passés à l’action après avoir reçu des derniers renforts.
Les FAMa ont, selon une source gouvernementale malienne, réussi à repousser l’assaut. Au moins 6 jihadistes auraient été tués et d’autres auraient été faits prisonniers. « Et ce matin (16/01), ils ont commencé par tirer fort. L’armée a riposté. J’ai vu les corps de trois militaires maliens, et les islamistes sont repartis avec des morts et des blessés », a raconté un habitant de Ténenkou, selon l’AFP.
D’après une source militaire de la MINUSMA, le calme est à présent revenu mais « les terroristes sont toujours dans des localités voisines de Ténenkou ». Les jihadistes avaient déjà tenté d’attaquer, sans succès, cette localité il y a quelques jours.
Le 5 janvier, une autre attaque contre un camp des FAMa, revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait fait au moins 11 tués dans les rangs des militaires maliens à Nampala, près de la frontière avec la Mauritanie, à une centaine de kilomètres au nord de Ténenkou. Des avions français, engagés dans l’opération Barkhane, ont même dû effectuer des vols de « Show of presense » à deux reprises (les 5 et 8 janvier) afin de dissuader les jihadistes.
Par ailleurs, les attentats contre la MINUSMA se poursuivent dans le nord-est du pays. Le 9 janvier, 7 casques bleus sénégalais ont été blessés dans les environs de la piste de l’aéroport de Kidal par un engin explosif improvisé (IED), déclenché lors du passage de leur véhicule. Trois jours plus tard, une attaque a été déjouée par hasard à Gao : un motocycliste ayant heurté par maladresse un pneumatique servant de régulateur dans un rond-point a permis de découvrir les 5 kg d’explosifs qui y étaient dissimulés (voir photo).
Enfin, le 17 janvier, une source placée au sein de la MINUSMA a indiqué qu’un casque bleu tchadien avait été tué lors d’une attaque à Kidal.
« Le camp de la Minusma a été attaqué par les terroristes. (…) Les soldats de la Minusma ont riposté. Malheureusement, un soldat tchadien de la Minusma a été tué, un autre blessé », a-t-elle affirmé.