La semaine dernière, les forces spéciales françaises, agissant dans le cadre de l’opération Barkhane, ont capturé, dans la passe de Salvador (Niger) Niger, Abou Aassim El-Mouhajir, un proche de Belmokhtar et porte-parole d’al-Mourabitoune, qui était parti du sud de la Libye – un « hub » pour terroristes, selon M. Le Drian – pour rejoindre le nord du Mali.
Les autorités françaises et nigériennes sont très discrètes sur cette arrestation, qui a cependant été confirmée par des sources sécuritaires auprès de l’AFP. L’on sait qu’El-Moujahir est actuellement détenu à Niamey et que, selon un responsable nigérien, il a reconnu des « liens très étroits entre les jihadistes vivant en Libye et ceux qui sont sur le territoire malien ». Leur idée, a-t-il ajouté, est « de prendre en tenailles les pays qui se situent entre la Libye et le Mali ».
Outre El-Moujahir, d’autres membres d’al-Mourabitoune ont récemment été arrêtés par les forces françaises. Cette fois, le compte-rendu de l’État-major des armées (EMA) concernant l’opération Barkhane a évoqué cette capture. « Le 25 septembre, la force Barkhane a remis aux autorités maliennes quatre terroristes qu’elle avait interceptés au cours d’une opération conduite dans la région de Gao », a-t-il ainsi indiqué.
« Le week-end dernier, les forces françaises ont mené une action anti-terroriste à l’aide d’hélicoptères dans le nord du Mali, vers Gao. Ils ont arrêté quatre présumés jihadistes, actuellement transférés à Bamako », avait, quelques heures avant la diffusion du compte-rendu de l’EMA, a affirmé un responsable militaire malien auprès de l’AFP. « Selon les premiers éléments de l’enquête, des éléments du groupe jihadiste Al-Mourabitoune, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, font partie des personnes arrêtées », a-t-il ajouté.
La difficulté pour la force Barkhane, opérationnelle depuis le 1er août et dont l’activité concerne la bande sahélo-saharienne (BSS), est de pouvoir repérer rapidement les déplacements des jihadistes sur de très longues distances. « Ils se regroupent, à une vitesse étonnante », a expliqué une source militaire occidentale à leur sujet. « Par exemple, on compte facilement quelques centaines de terroristes au nord-est, dans un massif d’où ils avaient été pourtant chassés en janvier 2013 par les troupes franco-tchadiennes », a-t-elle précisé.